lundi 22 décembre 2025

L'analyse de Tulsi selon laquelle Poutine ne souhaite pas conquérir toute l'Ukraine est absolument correcte

Il existe des raisons militaires et stratégiques logiques expliquant son désintérêt total pour cela.

La directrice du renseignement national, Tulsi Gabbard, a réagi à un article de Reuters affirmant que « Poutine n'a pas renoncé à son ambition de conquérir l'ensemble de l'Ukraine et de récupérer des territoires européens ayant appartenu à l'ancien empire soviétique ». Tulsi a dénoncé ce mensonge, le qualifiant de tentative de saper les efforts de paix de Trump et de risquer ainsi une guerre russo-américaine. Elle a également affirmé que « les performances de la Russie sur le champ de bataille montrent qu'elle n'a actuellement pas la capacité de conquérir et d'occuper toute l'Ukraine , et encore moins l'Europe ».

Key takeaways from Tulsi Gabbard’s US Senate confirmation hearing | Donald Trump News | Al Jazeera

Son analyse est tout à fait juste pour les raisons que nous allons exposer. Tout d'abord, Poutine a autorisé l'opération spéciale après l'échec de la diplomatie à neutraliser les menaces ukrainiennes émanant de l'OTAN, ce qui a contraint la Russie à recourir à la force. Contrairement à ce que prétendent aujourd'hui de nombreux « pro-russes non russes » sur les réseaux sociaux, « la guerre d'usure était improvisée et n'a jamais été un plan de la Russie », et qui n'a eu lieu que parce que le Royaume-Uni et la Pologne ont saboté de manière inattendue l'accord de paix du printemps 2022.

Le soutien sans précédent de l'OTAN a conduit à la fameuse « guerre d'usure » et à l'impasse qui en a résulté sur une grande partie du front pendant de longues périodes. Comme cela avait déjà été constaté en juillet 2022, « tous les belligérants du conflit ukrainien se sont sous-estimés », ce qui explique pourquoi ce soutien a pris les stratèges russes au dépourvu, mais aussi pourquoi il n'a pas permis d'infliger une défaite stratégique à la Russie. Ces 20 critiques constructives de l'opération spéciale russe de novembre 2022 restent d'actualité.

Même si la Russie parvient à une percée tant attendue sur le front, les territoires conquis au-delà des quatre régions contestées ne lui serviraient probablement qu'à exercer une pression sur l'Ukraine pour qu'elle se plie davantage aux exigences de paix de Poutine en échange de son retrait. Étendre les revendications territoriales de la Russie par l'organisation de référendums dans de nouvelles régions nécessiterait de contrôler une part importante de leur territoire, où résiderait encore une population tout aussi importante, susceptible de participer au scrutin.

Rien ne peut être tenu pour acquis, surtout que les populations locales ne fuiront pas en tant que réfugiés, que ce soit plus profondément en Ukraine ou en Russie, ce qui explique le caractère incertain de ce scénario. Les conséquences stratégiques pourraient également être extrêmement graves si cela venait à se produire, car Trump pourrait être poussé à une escalade de l'engagement américain dans le conflit, se sentant insulté par Poutine qui aurait agi ainsi en pleine période de négociations de paix, voire manipulé par ce dernier qui n'aurait participé aux négociations que pour gagner du temps.

Trump a vivement critiqué Biden pour la défaite totale des États-Unis en Afghanistan ; il est donc peu probable qu'il laisse Poutine conquérir toute l'Ukraine, même si cela relève du fantasme politique. En cas d'escalade de l'engagement américain, les États-Unis pourraient approuver l'entrée en guerre des alliés de l'OTAN en Ukraine, en repoussant la « ligne rouge » le plus à l'est possible, et menacer la Russie de représailles directes si ces forces sont attaquées en cours de route. Poutine a tout fait pour éviter une Troisième Guerre mondiale jusqu'à présent ; il est donc peu probable qu'il prenne soudainement ce risque.

Il existe également la menace d'une insurrection terroriste dans toute l'Ukraine occidentale si les forces russes parvenaient à atteindre cette région, ce qui pourrait s'avérer très coûteux pour le Kremlin en vies humaines, en ressources et en opportunités, une situation que Poutine chercherait sans doute à éviter. Compte tenu de tous ces éléments, des difficultés militaires aux conséquences stratégiques extrêmement graves qu'entraînerait la revendication de territoires au-delà des zones contestées, Tulsi a donc tout à fait raison d'affirmer que Poutine ne souhaite pas conquérir l'ensemble de l'Ukraine.

 

22 DÉCEMBRE 2025

Source

 

2 commentaires:

  1. Tulsi Gabbard fait tout pour décrédibiliser les soit-disant "journalistes" (pour les avantages fiscaux) de nos chaînes radio/TV et leurs "experts". Damned ! encore un agent russe infiltré au plus haut niveau du gouvernement US. Ils sont vraiment fort ces Russes. LMFAO.
    Retour au sérieux : les vérités sont les vérités et le mur des narratifs s'effondre.

    RépondreSupprimer
  2. Les USA dans leur intérêt: veulent imposer leur paix en Ukraine, un certain nombre d'Européens obéissants à la " Maison Mère" leur refuse cette option: Et il est du rôle de la CIA de tenter de les faire plier.....par des "attaques" indirectes en attendant + si nécessaire.... : Question que vont faire le MI6 et SURTOUT le MAUSSADE....?
    Zelensky n'est plus très chaud de contrarier trop longtemps les USA.....Car il "sent" qu'il risque un regrettable accident....

    RépondreSupprimer

Les commentaires hors sujet, ou comportant des attaques personnelles ou des insultes seront supprimés. Les auteurs des écrits publiés en sont les seuls responsables. Leur contenu n'engage pas la responsabilité de ce blog ou de Hannibal Genséric. Les commentaires sont vérifiés avant publication, laquelle est différée de quelques heures.