La France vient de signer
son arrêt de mort. Féale des USA depuis 2009, elle sera désormais
occupée comme elle le fut par le Reich entre 40 et 44. Le 22 novembre
1942, François Darlan, chef du gouvernement Vichy,
signait la capitulation de la France suivie de sa vassalisation, une
fois la guerre terminée, par les Américains. Cet accord avait été
ratifié en présence du général Mark W. Clarck et stipulait également le
cession de l’Afrique du Nord "française" aux USA. Bien que cette page si
peu glorieuse de notre Histoire soit quasi-inconnue du grand public, les
détails qui la composent sont trouvables dans les manuels et les liens
consacrés. Cela peut paraître extraordinaire, mais si ce n’était le
Général de Gaulle, d’ailleurs dépeint par les States en dictateur et en pantin des
Soviétiques – ça ne vous rappelle rien ? – la France serait
officiellement passée sous protectorat amerloc et se serait vu imposer
le dollar comme monnaie d’État.
Le 7 avril 2016, François Darlan est ressuscité. Mystiquement, à travers la personnalité d’un autre François,
fossoyeur de la France dans la lignée otano-intégrationiste et
intégriste d’un Sarko. L’intégration de Paris dans l’ensemble des
organes de l’OTAN annonce sans équivoque l’installation de bases
militaires US sur le territoire français. Autant dire qu’il s’agira
d’emblée d’un pays occupé, officiellement désouverainisé et voué à
accomplir coûte que coûte tous les désidératas d’une hyperpuissance qui,
en moins de 60 ans, s’en est prise à 50 gouvernements légitimes, a
détruit un pays européen prospère qu’était la Yougoslavie,
a réduit à la sauvagerie l’Afghanistan, a rasé une grosse partie des
pays arabo-musulmans, préférentiellement les pays laïcs moyen-orientaux,
a anéanti le premier PIB d’Afrique, la Libye, par les mains de sa
marionnette de Sarkozy, a orchestré un putsch sanglant en plein centre
de l’Europe, en Ukraine, nargue la Chine en revendiquant l’élargissement
de ses zones d’influence dans le Pacifique, instrumentalise les
conflits semi-gelés des ex-espaces soviétiques – Transnistrie et Haut-Karabagh
– entretient une hystérie endémique et pandémique autour de la
pseudo-menace russe, hystérie relayée, comme si nous avions affaire à
des perroquets dressés, par les pitres cravatés de TF1.
Car le 20 heures du 6 avril de Pujadas est un modèle de
vassalisation revendiquée. L’expert interrogé, le journaliste Etienne
Leenhardt, n’a rien à envier au bon vieux maître du Verbe nazi, J. Goebbels
qui n’avait pas tort de constater la réceptivité de la foule à un
mensonge répété 10.000 fois. Le compte y est. La Russie n’a jamais
attaqué aucun pays européen ce qui inversement n’est pas le cas. L’OTAN
ne cesse de s’étendre vers l’Est en violation de l’accord
soviéto-américain sur l’unité de l’Allemagne, le nombre de bases US dans
toutes les zones du monde cartographiées est estimé à plus de 1000
(soit 95% de l’ensemble des bases étrangères de la planète). M.
Leenhardt ment avec aplomb en attribuant à Poutine une phrase qu’il n’a
jamais dite : la Russie entend faire restaurer sa puissance dans sa zone d’influence historique.
J’ai longuement cherché sur le net : sans surprise, aucune trace de
cette déclaration. A contrario : Poutine a plus d’une fois répété qu’il
n’avait nullement l’intention de rétablir l’URSS, que ça aurait été de
la pure folie de sa part. Quel sens prêter alors à la pseudo-citation de
Leenhardt ? En revanche, j’ai trouvé que la même thèse, mot pour mot,
avait été avancée le 6 avril par Stoltenberg, secrétaire général de
l’OTAN. TF1 la ressort telle quelle le même jour. Coïncidence ? C’est
bien beau de mentir en plagiant. La Russie a montré de quoi elle était
capable en Ukraine et en Syrie, poursuit le journaliste. S’il voulait
dire qu’elle a montré comment aider à faire survivre son propre peuple
dans le Donbass mitraillé à longueur de journée par les FAU et affamé
pour insoumission au diktat atlantiste, je suis d’accord. S’il voulait
dire que la Russie a montré comment il fallait en découdre avec les
barbus obsédés de Daesh et de ses frangins tous logés à la même
enseigne, d’accord ! Dans le cas contraire, je devrais imaginer – ce que
je ne voudrais pas – que sieur Leenhardt soutient le génocide des
peuples du Donbass et les salafistes en Syrie. La Russie projetterait de
s’attaquer à Vilnius si bien que les forces locales de l’OTAN s’entraînent à simuler des combats de rue ?
Le coup de la menace rouge paraît bien rabattu depuis qu’elle a libéré
l’Europe du III Reich et dissout le pacte de Varsovie quelques mois
avant l’écroulement de l’URSS. Et puis après, c’est à Vilnius de voir
s’il désire voir débarquer les Russes : s’il se sent prêt à réserver à
40% de la population du pays qui est russe un sort similaire à celui des
Donbassiens, je me demande si Moscou aura le même degré de patience
qu’il a jusqu’ici avec ses « frères » ukrainiens. Qu’aurait fait la
France si les Flamands cherchaient noise aux Wallons ? Soit dit en
passant, le coup de la menace russe est resservi le jour où Moscou est
parvenu à apaiser les passions autour du Haut-Karabakh
4 jours seulement après le relancement des hostilités. Encore une
coïncidence ? Restons sérieux. Il est très clair que le dégel du
Karabakh avait été prévu bien à l’avance et qu’il faut chercher ses
racines dans un autre pays "pacifique" de l’OTAN, la Turquie, qui quelques
jours avant les faits avait affiché un soutien inconditionnel à tous
les agissements de Bakou. Le réchauffement du conflit arméno-azéri
aurait acquis son plein sens si Damas était tombé ce qui Dieu merci
n’est pas arrivé. Néanmoins, le détonateur activé, il fallait le jeter.
Citations de Hollandouille |
Elles sont bien belles les œuvres de l’OTAN quand la « menace russe »
saute aux yeux. Ici, des chars flanqués de l’image de Poutine
sillonnent les steppes ukrainiennes mais Kiev ne connaît toujours pas le
sort de Bagdad. Là, les avions russes bombardent les petits enfants
syriens et les gentils opposants à Bachar rêvant d’une Syrie éclairée et
donneuse de pétrole pour trois sous. Pendant que les Pujadas et les
Leenhardt singent sur commande le brillantissime Goebbels,
les States prostituent ceux qui continuent à voir en eux leurs alliés
et ceux qui feignent d’y croire pour ne pas briser le petit monde
douillet qu’ils se sont crées en tant d’années de propagande.
Françoise Compoint