"Le 7 avril 2016, les troupes de
la coalition de l'opposition syrienne ont bombardé le quartier cheikh
Maksoud, situé à Alep, avec des armes contenant des matières chimiques
ainsi que des roquettes improvisées, des mortiers et des roquettes
Grad", a déclaré М.Mohamed.
Le
Croissant-Rouge kurde a à son tour déclaré que les victimes de
l'attaque hospitalisées présentaient des signes d'intoxication au
chlore.
Des vidéos mises en ligne sur internet montrent un gaz
jaune s’élevant au-dessus de ce quartier contrôlé par les combattants
kurdes, au milieu de la journée. D’autres vidéos ont montré des cas de
suffocations et malaises, rapporte l’agence russe Sputnik.
A la place du Front al-Nosra
Au début, c’est la branche d’Al-Qaïda le front al-Nosra qui a été
accusé d’être l’auteur de l’attaque. D'autant que plus de 1.000 de ses
combattants en plus de sept chars et de 24 véhicules tous-terrains
étaient basés dans les banlieues du nord d’Alep, selon le ministère
russe de la Défense, et se préparaient à lancer attaque pour s'emparer
de ce quartier .
Mais, c’est Jaïsh al-Islam qui a reconnu avoir
usé d’armes chimiques contre les Kurdes et a promis de punir les
responsables. «Lors des affrontements, un des leaders des brigades de
Jaïsh al-Islam a utilisé des armes prohibées», lit-on dans le communiqué officiel.
Il n'en demeure pas moins que cette revendication à la place de la
milice d'al-Qaïda est étrange. Elle rappelle celle de la milice Ahrar
al-Sham d'avoir enlevé le pilote de l'avion militaire syrien, abattu
lundi dernier au dessus de la région d'Eiss, alors que l'enlèvement
avait été au début attribué au front al-Nosra aussi.
Des observateurs soupçonnent l'intention des milices attroupées au
côté du Nosra dans cette région de couvrir les actions de ce dernier,
pour éviter une riposte de la Russie qui exclut le Nosra et Daesh du
cessez-le-feu, entré en vigueur depuis fin février.
Lien avec l’attaque de la Ghouta orientale
Autre
constat: le communiqué de Jaïsh al-Islam n’explique pas d’où sa milice
détient cet armement chimique interdit. Sachant que l’ONU avait
démantelé exclusivement l’arsenal chimique entre les mains du pouvoir
syrien.
Cet événement rappelle la célèbre attaque chimique meurtrière
perpétrée en aout 2013 contre la Ghouta orientale, et qui avait été
imputée au pouvoir par les milices rebelles.
A cette époque, la
pouvoir syrien avait catégoriquement démenti en être l’auteur, déclarant
ne pas être aussi crédule pour la réaliser le jour de l’arrivée de
l’équipe onusienne pour enquêter sur l’emploi d’armes chimiques dans
d’autres régions syriennes.
Certains observateurs étaient
persuadés que ce sont les milices sur place qui l’ont réalisé, pour
servir de prétexte pour une intervention américaine militaire en Syrie.
Sachant
que Jaïsh al-Islam est la plus importante milice qui contrôle Douma et
la Ghouta orientale. En bombardant cheikh Maksoud au chimique, il donne
la preuve qu’il détient des armes chimiques.
Un répertoire de crimes
Or, aucune instance internationale ne se pose de questions. Ni d’ailleurs sur les crimes innombrables de cette milice.
En
juin 2015, il a publié une vidéo montrant l’exécution de combattants
de Daesh capturés, dans la veine de celles diffusées par ce dernier.
En
novembre de la même année, cette milice s’est fait remarquer en
utilisant des femmes et des hommes comme boucliers humains, les exposant
dans des cages dans différents quartiers Ghouta. Selon Russia Today, il
s’agirait d’Alaouites et d’officiers de l’Armée syrienne, ainsi que des
membres de leurs familles. Les images de ces prisonniers en cage ont
fait le tour du monde.
Négociateur principal à Genève
Or,
malgré ces crimes, Jaïsh al-islam participe aux négociations de
Genève, par la personne de Mohammed Alloush, le frère du fondateur du
groupe, le super criminel Zahran Alloush, qui a été liquidé [1]. Plus encore, celui-ci a été élu comme négociateur
principal pour les négociations soutenues par l’ONU à Genève.
Jaïsh
al-Islam avait auparavant envoyé une délégation à Riyad où l’Arabie
saoudite avait organisé une conférence des différents groupes armés
syriens.
Ce privilège dont jouit de Jaïsh al-Islam, « Armée de l’islam » en français, il le doit au soutien que lui procure Ryad.
Ce
groupe, connu précédemment sous le nom de Liwa al-Islam, brigade de
l’islam, se compose d’ailleurs d’une coalition des groupes salafistes
(wahhabites).
Notes
|