Les révolutions de couleur ne se produisent habituellement que dans
les pays qui jouissent d’une présence diplomatique US. Il vous faut une
ambassade américaine pour trouver le gouverneur potentiel qu’on pourra
gonfler de popularité puis porter sur le trône ; il vous faut une
ambassade américaine pour fournir assez de liquide afin de couvrir les
dépenses de l’apocalypse organisée ; et il vous faut un diplomate
américain pour protéger les révolutionnaires, puis pour ordonner au
dictateur en place de démissionner. Est-ce que par hasard il y aurait
maintenant une ambassade américaine en Amérique ?
La Grande Révolution américaine de couleur est en marche. Le script
est très semblable à ceux qui ont été mis en œuvre outre Atlantique.
Il
comporte généralement des monuments qu’on déboulonne. Les forces
pro-américaines ont abattu les statues de Saddam Hussein à Bagdad, de
Félix Djerzinsky à Moscou, de Vladimir Ilich Lénine à Kiev, du Soldat
libérateur russe à Tallin et à Varsovie. Et voilà que cela se retourne
contre l’Amérique comme un boomerang, avec l’assaut contre les statues
des Confédérés.
Il ne s’agit pas d’un vandalisme insignifiant, mais d’une déclaration
symbolique de victoire. Les vainqueurs renversent les monuments des
vaincus. Et les vaincus grognent et crachent leur dépit, mais n’y
peuvent rien. Mais regardez bien comment ils s’y prennent : partout et à
chaque fois, les révolutionnaires colorés choisissent des monuments
commémoratifs de peu d’importance pour la majorité. C’est une différence
avec les vraies révolutions, où ce sont les symboles bien réels du
pouvoir qui sont renversés.
La bien réelle révolution française de 1789 a démantelé la Bastille,
une autre vraie révolution en Russie en 1917 a mis en pièces les statues
du tsar et s’est emparée du Palais d’hiver. Une vraie révolution aux
US occupera probablement la Réserve Fédérale et déboulonnera les icônes
des présidents récents. Mais les révolutions de couleur sont des
falsifications, des imitations, et elles ne peuvent que viser des
cibles faciles. Lénine à Kiev ou Lee à Charlottesville, c’était des
appeaux. La cause de Lénine avait été battue en 1990, et le général
Robert Lee livrait bataille il y a 150 ans. Beaucoup de gens sont
indignés de ces saccages, mais fort peu prendraient les armes pour les
défendre. Cela relève d’une opération de relations publiques, et c’est
très efficace.
Le merveilleux Steve Sailer a écrit : « L’Etat profond américain a
mis à bas plusieurs régimes opposants à travers le mécanisme d’une
révolution de couleur ». Excellente lecture, mais insuffisante. La force
qui est derrière les révolutions de couleur, y compris celle qui est en
cours en Amérique, n’est pas une force américaine, ni même une
manifestation de l’Etat profond américain, c’est une force globale, qui
sert l’élite globaliste et le ténébreux gouvernement mondial. Jusqu’à
une date récente, ces gens se sont servis de la puissance américaine
pour leurs objectifs, maintenant les voilà qui affrontent le Golem qui
surgit des Etats-Unis comme ils avaient attaqué l’Ukraine ou la Suède,
bien plus faibles. « Golem, connais ta place » est l’incantation
utilisée par le Sorcier de Prague, le créateur du Golem, dans la légende juive médiévale. Ce sortilège vient à bout de la créature.
Les gens qui sont proches du pouvoir aux US s’y entendent en
hégémonie globale, et s’y retrouvent. Ceux qui la soutiennent sont des
groupes libéraux lourdement juifs, qui mettent en branle le
politiquement correct, leur hostilité envers l’Eglise, leur approbation
de la fluidité de genre dans le but de miner l’esprit et la mentalité
des Américains ordinaires, des nationalistes, des goy de la classe
ouvrière (Adieu le goy, titrait le Huffington Post commentant
le renvoi de Steve Bannon). Ils taraudent et taquinent le goy sans
relâche, de façon à le pousser à des actes de rébellion prématurée qu’il
sera facile de mater. Pour provoquer le travailleur, ils mettraient
même, voyez-moi ça, sur le dernier avion de ligne des cuvettes de WC
sans urinoirs !!!!, pour le bien-être d’éventuels transgenres… et pour
faire enrager les bouseux, les péquenots, les rednecks.
Les globalistes mondialistes ont eu la peur de leur vie quand leur
candidate Hillary Clinton a perdu les élections, mais ils n’ont pas
perdu de temps et se sont aussitôt mobilisés pour la bataille. Ils ne
vont pas renoncer à l’hégémonie. Pratiquement tous les médias, le
système judiciaire, le Congrès, les Services d’intelligence sont entre
leurs mains. Charlottesville leur a fourni une occasion de montrer aux
ploucs entre quelles mains repose l’hégémonie.
Les hégémonistes ont leurs propres troupes de choc, les antifas. Ce
mouvement extrémiste est né en Allemagne. Là ils paradent dans les rues
pour l’anniversaire du bombardement de Dresde avec des drapeaux
israéliens et ils scandent : « Mort à l’Allemagne » Longue vie à Bomber
Harris (le commandant britannique de l’Air Force, grand amateur du tapis
de bombes sur l’Allemagne). Ils sont arrivés à terroriser les
Allemands : à toute objection, ils traitent leur opposant de nazi et le
rouent de coups. Et s’ils rencontrent de la résistance, la police arrive
en renfort. C’est la raison pour laquelle en Allemagne, la résistance à
l’afflux massif d’immigrants a été presque imperceptible. On en parle à
la cuisine, chez soi, mais pas dans la rue.
Et l’Antifa est arrivée en Amérique. Ils ont le même mode d’action
qu’en Allemagne. Tous ceux qui sont contre eux sont des nazis, ou des
« racistes blancs ». Ils ont fait leurs preuves à Charlottesville, ville
qui a le privilège d’avoir un maire juif qui a choisi sa police
urbaine. Bien des militants juifs ont rappliqué, il en est venu depuis
Boston. Après l’échauffourée, les journaux ont glapi : les nazis
attaquent les juifs !
Le président Trump a condamné les deux parties, les nationalistes
blancs et les antifas. C’est exactement ce qu’espéraient ses
adversaires. Sa tentative pour rester au-dessus de la mêlée était
condamnée à l’échec : les hégémonistes libéraux ont aussitôt brandi
leurs épithètes habituels : néonazi et raciste. Trump leur a rappelé que
tous les défenseurs du monument n’étaient pas des racistes blancs, mais
cet argument n’a nullement fait mouche.
La réponse publique au cri de guerre « raciste! », véritable au coup
de sifflet pour chien, a été écrasante. Les rabbins ont dit qu’ils ne
voulaient plus que Trump leur téléphone et leur souhaite de bonnes fêtes
juives. 300 juifs, anciens camarades de promotion de Mnuchin, le
secrétaire d’Etat, l’ont supplié de démissionner (Et s’il y avait trop
d’élèves juifs à Yale ? Où est donc passée la diversité, là-bas ?)
L’écrivain juif connu Michael Chabon a appelé Ivanka à tuer son père,
avec une formule magique, en portant le grand deuil pour un président
encore en vie. Les juifs croient que cela doit tuer un vivant aussi
sûrement qu’une balle. Il faut lire le pavé hystérique
de Chabon pour le croire. « Maintenant tu le sais, que Trump est un
antisémite, un sympathisant nazi, un ami du Ku Klux Klan haïsseur de
juifs », a-t-il déclaré. Et ils sont de plus en plus nombreux, les juifs
qui réclament la destitution de Trump le raciste ET antisémite.
Malgré cela, les non-juifs ont repris le refrain docilement tandis
que les juifs les manipulaient comme une caisse de résonance. Des
industriels se sont retirés du conseil présidentiel, des généraux ont
publié un désaveu de leur commandant en chef, des milliers de non-juifs
ont participé à des marches et à des rassemblements contre les
« racistes blancs ». Bref, les juifs ont joué en équipe, et ont dicté
les règles du jeu. Très très peu de gens ont offert une défense
argumentée de Trump. Ils auraient été ostracisés, s’ils avaient osé, et
Trump a fait comprendre qu’il ne va pas se battre pour ses amis. Si sa
position sur Flynn n’avait pas suffi, son renvoi de Bannon l’a prouvé.
Dans le climat politique actuel, personne n’est autorisé à parler
contre la vision hégémoniste. Si vous le faites, vous êtes un raciste
blanc, et donc votre opinion n’est pas simplement rejetée, elle est
déclarée aussi illégale qu’inadmissible. C’est ça l’hégémonie : c’est
quand un point de vue opposé est privé de la moindre légitimité.
On peut invoquer le racisme (qui sera toujours préférable à la
cupidité, qui est un péché mortel, le racisme relevant de la défense
naturelle d’un territoire tribal), mais c’est difficile, et parfaitement
futile. Avant Trump le raciste, il y a eu Trump l’espion russe, qui
avait été précédé par Trump le pinceur de fesses. On trouvera encore de
nouvelles raisons pour le destituer, qui en douterait.
Mais il est désormais plus facile de retourner l’arme du racisme
contre l’adversaire, parce que l’adversaire juif de Trump est aussi
raciste qu’un éventuel membre du KKK, ou pire. La semaine dernière on a
appris qu’en Israël les colons avaient implanté un panneau de signalisation
qui dit « la zone où vous vous trouvez est sous contrôle juif. L’entrée
est absolument interdite aux Arabes et constitue un danger mortel pour
vous. » Vous n’auriez jamais pu trouver de panneau semblable dans les États sudistes, même au temps de Jim Crow ! Y a-t-il eu la moindre
riposte du côté des juifs américains « antiracistes » ? C’est une
question rhétorique, évidemment.
N’importe quel numéro d’un quotidien juif vous offrirait des
échantillons suffisants du racisme juif. Ici c’est un rabbin qui appelle
à exterminer les goys (comme les vermines qu’ils sont), là ce sont les
juifs qui volent leur terre aux Palestiniens, là encore on a des juges
juifs qui approuvent un vol caractérisé qui fait passer des maisons
chrétiennes entre des mains juives.
Y a-t-il quelque chose que Trump ne saurait pas? Et s’il est au
courant, pourquoi ne s’en sert-il pas pour sa défense ? Là, ce n’est pas
une question rhétorique. La réponse, c’est qu’il a choisi de s’allier
avec les juifs sionistes contre les juifs libéraux. C’est la méthode
choisie par l’extrême-droite en France, en Grande Bretagne, en Hollande,
en Suède. Peut-être que ça été utile quelque temps (pour avoir accès
aux médias dominants), mais comme tout outil immoral, la chose a une
durée de vie limitée. Les sionistes sont pour le peuple juif comme un
fonds pour se couvrir, ceux qui parient contre le paradigme régnant. Ils
ne peuvent pas vous faire chérir par les patrons des médias de masse,
leur statut auprès du gouvernement mondial est extrêmement hasardeux.
Les sionistes juifs peuvent pour un temps vous protéger de l’accusation
d’antisémitisme, mais ils vous poignarderont dans le dos, aussitôt qu’il
le faudra.
Non que les sionistes juifs ne servent à rien. Les sionistes sont
utiles, dans un domaine en particulier : ils sont excellents pour
révéler le racisme juif caché. Les militants palestiniens, parmi
lesquels il y a des juifs aussi, peuvent expliquer ça aux Américains. Le
livre d’Alison Weir et son site s’appellent « Si les Américains
savaient », et tout y pointe sur cela. Norman Finkelstein peut en
rajouter, de même qu’un bon nombre de juifs et de non juifs qui ont
l’expérience du soutien aux Palestiniens.
Il est possible de battre les juifs et leur entourage au petit jeu du
« sus au raciste » en s’en prenant au racisme israélien.
De fait, c’est la seule chose qui marche, toute autre approche est vaine. Bannon a proclamé son sionisme, et il a fini en goy qu’on met à la porte. Richard Spencer a dit qu’il adorait Israël, et le voilà traité en paria. Le président Trump a suivi la même pente, qui mène à la défaite et à être rayé de la carte. Les nationalistes américains qui défendent le sionisme ont perdu leur supériorité morale et n’ont rien obtenu en échange.
De fait, c’est la seule chose qui marche, toute autre approche est vaine. Bannon a proclamé son sionisme, et il a fini en goy qu’on met à la porte. Richard Spencer a dit qu’il adorait Israël, et le voilà traité en paria. Le président Trump a suivi la même pente, qui mène à la défaite et à être rayé de la carte. Les nationalistes américains qui défendent le sionisme ont perdu leur supériorité morale et n’ont rien obtenu en échange.
Prendre position contre le racisme israélien est non seulement moral,
c’est pratique et réaliste. C’est la voie pour résoudre le conflit
israélo-palestinien. Exigez qu’Israël abroge ses lois « sudistes » à la
Jim Crow. Laissez les Palestiniens avoir les mêmes droits, les mêmes que
les juifs en Terre sainte. Qu’ils aient le droit de vote, le droit à
l’égalité dans l’emploi, la liberté de mouvement dans les mêmes autobus
que les juifs.
Un Etat palestinien séparé et indépendant, ça ne suffit pas, surtout
si on garde à l’esprit que les Juifs n’ont aucune envie d’en être les
garants. Rappelez-leur plutôt que les Combattants juifs pour la liberté
ne défendaient pas l’idée de bantoustans séparés pour les noirs, mais
l’égalité pour les noirs et les blancs dans tous les États Unis
d’Amérique. C’est la même attitude qu’il faut appliquer en Israël
Palestine ; elle est là, la solution.
Si vous voulez leur casser la baraque, appelez à la démolition du mémorial au négrier juif David Levy Yulee[1],
qu’on appelait “l’avaleur de feu de Floride » pour sa rhétorique
enflammée en faveur de l’esclavage au Sénat US. Il avait démissionné de
son siège de sénateur pour soutenir la Confédération, mais sa statue se
dresse toujours très haut à Fernandina, sur l’île Amelia, en Floride,
comme l’a confirmé
Michael Hoffman qui remarque que ni l’Anti Defamation League ni le
Centre de lois sur la pauvreté au Sud (SPCL) n’ont jamais appelé à
l’abattre. C’est le moment d’exiger de la Floride qu’elle abroge sa
désignation officielle de « Grand Floridien », qui date de 2000.
Je recommanderais au président Trump d’en appeler au meilleur côté de
la nature humaine : si vos concitoyens américains veulent moins de
racisme, eh bien il faut aller dans ce sens, en rejetant le sionisme.
Et foncez pour appliquer votre ordre du jour. Monsieur le Président,
j’ai constaté
avec une vive satisfaction que vous vous êtes débarrassé de la Corée
du Nord, et que vous vous êtes référé à Jeff Bezos, votre ennemi juré.
Mais il reste votre projet pour l’Afghanistan, qui est une erreur. Cela
ne vous vaudra aucune gloire. Il vaudrait mieux vous en tenir au plan de
départ, c’est à dire limiter les pertes et vous retirer d’Irak,
d’Afghanistan et de Syrie avant que le retors Netanyahou vous embringue
dans une guerre que vous n’aurez pas choisie. Commencez à ramener chez
vous troupes et bases. Faites mieux qu’Obama : démolissez le bagne de
Guantanamo et rendez l’enclave aux Cubains, avec les prisonniers qui y
sont encore. Laissez-les se débrouiller avec les propriétaires.
Il est parfaitement superflu de vous mettre les noirs à dos. Il n’y a
rien à y gagner. Ils ne sont pas contre vous, ils ne sont pas contre
les blancs, ils ne sont même pas contre les nationalistes. Ils sont en
partie blancs, en général. Certes, la surestimation de la contribution
des noirs à la civilisation américaine, obligatoire selon le dogme de la
diversité, peut être pesante, surtout dans la mesure où c’est censé
offrir une couverture pour cacher leur taux excessif d’incarcération.
Occupez-vous de cette question. Il y a beaucoup trop de pensionnaires
dans le goulag US. Ramenez leur nombre au niveau des années 1970, par
exemple. Abrogez les lois Clinton draconiennes. Et vous serez appelé
Trump le Libérateur, et la principale raison pour le grossissement
artificiel du facteur noir s’évanouira d’elle-même.
Une révolution de couleur, on peut la mater en tenant fermement la
barre, par l’arrière. Vous êtes golfeur : gardez les yeux fixés sur
votre balle, Monsieur le Président.
Traduction et notes par Marie Poumier pour le site Entre la Plume et l’Enclume
[1] Wikipedia lui rend un vif hommage, et conclut : « David Levy Yulee est le fondateur et propriétaire de la plantation de canne à sucre devenue le site historique d’État de Yulee Sugar Mill Ruins, détruite pendant la guerre de Sécession, employant plus de 1 000 esclaves.
La ville de Yulee et le comté de Levy en Floride sont nommés en son honneur ».
Pour joindre l’auteur: adam@israelshamir.net