jeudi 17 août 2017

Londres et Washington ont fourni les jihadistes en armes chimiques

Lors d’une conférence de presse, le 16 août 2017 à Damas, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Faiçal Mekdad, a révélé la découverte de substances chimiques et toxiques dans des bunkers édifiés par des jihadistes. « Tout le matériel spécial retrouvé se compose de grenades à main et de pièces de lance-grenades munies de substances toxiques CS et CN (…). Les munitions chimiques ont été produites par la société Federal Laboratories sur le territoire des États-Unis, alors que les substances toxiques ont été fabriquées par les sociétés Chemring Defence UK (Royaume-Uni) et NonLethal Technologies (États-Unis) », a-t-il indiqué.

Ces trois compagnies sont spécialisées dans la production de gaz de maintien de l’ordre. Federal Laboratories travaille principalement avec l’armée israélienne.
 
En vertu de l’article 5 de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC), l’usage de ces gaz —à supposer qu’il s’agisse bien de gaz de maintien de l’ordre— est interdit en zone de guerre.
La République arabe syrienne a ratifié cette convention, le 14 septembre 2013 (dont Israël n’est toujours pas signataire). La totalité de son stock d’armes chimiques a été démantelé sous contrôle conjoint des États-Unis et de la Russie. Depuis lors, Damas affirme respecter scrupuleusement cette convention, tandis que Washington —qui avait pourtant affirmé avoir surveillé la destruction de la totalité de cet arsenal— l’accuse de faire usage d’armes prohibées.
Durant les cinq dernières années, Washington, Londres et Tel-Aviv ont organisé l’opération Timber Sycamore ; le plus vaste trafic d’armes de l’Histoire [1].