Depuis
plusieurs semaines, Daesh avait pratiquement disparu des écrans de l’actualité
internationale. La tension entretenue par la communication de l’administration
Trump avec la Corée du Nord d’une part, le Venezuela d’autre part, nous avait
presque fait oublier l’existence de la nouvelle secte des assassins (1).
Les ravages
de la bataille de Mossoul se présentaient comme un sinistre final de la saison Daesh dans l’accroche narrative du perpétuel feuilleton médiatique de la guerre
contre la terreur.
Les
attentats survenus tout récemment en Catalogne ont changé la donne. Ils ont
sorti l’Europe de sa torpeur estivale, et raviveront certainement dans les
jours à venir les éternels questionnements concernant les mesures à prendre
pour endiguer la menace d’attentats de ce côté-ci de la Méditerranée.
L’article
extrêmement sourcé de Maxime Chaix (2)donne une piste de choix à quiconque serait en quête de solutions.
Alors qu’il
n’est plus tabou de critiquer le rôle trouble des puissances moyen-orientales
dans le renforcement des réseaux djihadistes au Moyen-Orient, la
coresponsabilité de leurs partenaires de l’OTAN ne peut et ne doit plus être
éludée.
Récemment,
le Washington Post a annoncé la fin du soutien de la CIA en faveur des
rebelles « modérés », confirmant qu’en 2015, ceux-ci menaçaient de
renverser Bachar el-Assad mais que cette issue chaotique fut empêchée
par l’intervention militaire directe de la Russie cette même année. Chaotique,
car le chroniqueur du Post, David Ignatus, vient de souligner dans
ce même journal que Washington et ses alliés ne pouvaient proposer
d’alternative politique viable, démocrate et modérée face au gouvernement
syrien.
D’après le
spécialiste de la Syrie Charles Lister, qui regrette
ouvertement la fin de cette guerre secrète coordonnée par la CIA, l’Agence
aurait constitué une force de 45 000 combattants à travers cette opération, dont
nous savons depuis janvier 2016 qu’elle a pour nom de code « Timber
Sycamore ».
Les rebelles
« modérés » appuyés par la CIA et ses partenaires ont combattu jusqu’en
janvier 2014 aux côtés de la milice terroriste qui allait devenir l’« État
islamique » six mois plus tard
Or, comme le
rappelle l’universitaire américain Joshua Landis, ces rebelles
« modérés » appuyés par la CIA et ses partenaires ont combattu jusqu’en janvier 2014 aux côtés de la milice terroriste qui
allait devenir l’« État islamique » (EI) six mois plus tard, lors de
la proclamation du « califat » par Abou Bakr al-Baghdadi. Cet
argument est confirmé par l’expert de la Syrie Fabrice Balanche, qui a
souligné à l’auteur de ces lignes que « les rebelles n’ont combattu Daech
qu’à partir de l’hiver 2013-2014. Avant cette période, ils étaient main dans la
main avec cette organisation. »
L'aviation russe liquide les véhicules chargés de daéchiens en fuite vers Deir ezzour : vidéo
Depuis
qu’ils ont rompu avec l’EI, ces groupes soutenus par la CIA et ses alliés se sont
majoritairement coordonnés avec la branche d’al-Qaïda en Syrie, qui s’est
appelée le Front al-Nosra jusqu’en juillet 2016, avant de changer de nom et de rompre superficiellement son allégeance au réseau de feu Oussama
ben Laden.
Comme le New
York Times le soulignait en
octobre dernier, lors de la bataille finale pour la reprise d’Alep-Est,
« onze parmi la vingtaine de groupes rebelles menant l’offensive ont été
approuvés par la CIA et ont reçu des armes de l’Agence, d’après Charles Lister,
un chercheur et spécialiste de la Syrie au Middle East Institute, à Washington.
[…] Monsieur Lister et d’autres experts ont déclaré que la vaste majorité des
factions rebelles approuvées par les États-Unis à Alep combattaient en pleine
ville, et qu’ils pilonnaient massivement les troupes du gouvernement syrien en
appui des combattants affiliés à al-Qaïda, qui se chargeaient de l’essentiel
des combats sur la ligne de front. “La triste vérité, cependant, est que ces
groupes soutenus par les États-Unis [et leurs alliés] restent d’une manière ou
d’une autre dépendants des factions affiliées à al-Qaïda dans ces opérations,
en termes d’organisation et de puissance de feu”, selon l’experte Genevieve
Casagrande, une spécialiste de la Syrie au sein de l’Institute for the
Study of War à Washington. »
Comment
la CIA et ses alliés ont soutenu le djihad en Syrie
Plusieurs
éléments troublants sont à relever dans cette opération. Tout d’abord, sachant
que les États-Unis se revendiquent en guerre contre le terrorisme depuis septembre
2001, appuyer pendant près de cinq ans des groupes qui combattent aux côtés
d’al-Qaïda n’a pas semblé poser problème aux décideurs américains et à leurs
alliés occidentaux – ce qui est pour le moins déroutant.
Soldats des
forces de Bachar al-Assad faisant le V de la victoire après la reprise d’Alep
en décembre 2016 (Reuters)
Et comme l’a
pertinemment souligné Joshua Landis, le gouvernement des États-Unis savait depuis le milieu de l’année 2012 que les armes livrées
massivement par la CIA et une quinzaine
de services spéciaux depuis la Turquie et la Jordanie équipaient
principalement des groupes djihadistes, un processus dévoilé par le New York
Times en octobre 2012.
Comme
l’auteur de ces lignes avait eu l’occasion de le défendre, le
réseau qui a majoritairement bénéficié de ces milliers de tonnes d’armements a
été le Front al-Nosra ; ce fut d’ailleurs le cas jusqu’à récemment dans le gouvernorat d’Idleb, dont la
capitale vient d’être prise par cette organisation, aujourd’hui
rebaptisée Hayat Tahrir al-Cham.
Ces graves
dérives ont été notamment confirmées par le journaliste spécialisé Gareth
Porter, dans un article explicitement intitulé « Comment les États-Unis ont
armé des terroristes en Syrie ». « Cet afflux massif d’armes
[coordonné par la CIA] vers le territoire syrien, ainsi que l’entrée de
20 000 combattants étrangers dans ce pays – et ce principalement depuis la
Turquie –, ont largement défini la nature de cette guerre », a souligné
Gareth Porter en se référant au vaste réseau de trafic d’armes mis en place par
la CIA et ses alliés depuis les Balkans et la
Libye, de même qu’à l’acquisition de 15 000 missiles TOW made in USA par l’Arabie
saoudite. Fabriqués par Raytheon, ces missiles antichars ont été introduits en
masse dans ce conflit à partir de 2014, et les pertes infligées aux forces
syriennes avec ces armements auraient été le principal facteur de l’intervention militaire russe au
début de l’automne 2015.
Dans cet
article solidement documenté, Gareth Porter ajoute que « les armes
[injectées par la CIA et ses partenaires dans le conflit syrien] ont contribué
à faire de la branche d’al-Qaïda en Syrie […] et de ses proches alliés la plus
puissante des forces anti-Assad dans ce pays – et elles ont aussi permis l’émergence de Daech ».
Rappelons
qu’à l’origine, le Front al-Nosra et le futur « État islamique » ne
faisaient qu’un avant leur scission au printemps 2013, qui déboucha sur une guerre
fratricide entre ces deux factions. Plus exactement, les combattants
majoritairement irakiens de ce qui était alors appelé l’« État islamique
d’Irak » (EII) ont fondé, à partir
de l’été 2011, la milice qui allait devenir le Front al-Nosra en janvier
2012.
Encore
aujourd’hui à la tête de ce réseau, leur leader, Mohammed al-Joulani, un
djihadiste syrien ayant affronté la coalition de George W. Bush en Irak,
avait été chargé par Abou Bakr al-Baghdadi de combattre les forces de
Bachar el-Assad en 2011. D’après Foreign Policy, lors de cette scission
d’avril 2013 entre ces deux entités terroristes, « une large majorité de
commandants et de combattants d’al-Nosra en Syrie ne suivirent pas [leur chef
al-Joulani] » et prêtèrent allégeance au futur « calife »
d’al-Baghdadi, ce qui aurait représenté « jusqu’à 15 000 combattants
sur environ 20 000 », d’après une estimation du chercheur Fabrice
Balanche.
Le
gigantesque trafic d’armes et de munitions organisé par la CIA pour équiper les
rebelles en Syrie a, directement ou non, profité à Daech. Le fait que si peu
d’experts et de journalistes occidentaux l’aient souligné (ou remarqué) est
incompréhensible.
Toujours
selon Foreign Policy, « partout dans le nord de la Syrie, Daech
s’empara des quartiers généraux d’al-Nosra, des caches de munitions et des
dépôts d’armes » durant cette séparation, qui conduisit à la création de
l’« État islamique en Irak et au Levant » (EIIL), rebaptisé
« État islamique » au milieu de l’année suivante.
En d’autres
termes, le gigantesque trafic d’armes et de munitions organisé par
la CIA pour équiper les rebelles en Syrie a, directement ou non, profité à
Daech et favorisé sa montée en puissance dès janvier 2012. Le fait que si peu
d’experts et de journalistes occidentaux l’aient souligné (ou remarqué) est
incompréhensible.
Derrière
l’alibi des « rebelles modérés »
Même
conséquence pour le versant « formation militaire » de ce programme
de l’Agence et de ses alliés, qui a conduit les Forces spéciales détachées
auprès de la CIA à entraîner malgré elles une forte proportion de djihadistes
officieusement affiliés à al-Nosra ou à Daech – selon des sources
anonymes du SOCOM et de l’Agence qui étaient directement impliquées dans
cette opération.
Mercenaires
d’Al Nosra dans le nord d’Alep en mai 2016 (AFP)
En clair, de
nombreux mercenaires anti-Assad recrutés par la CIA ont dissimulé leur
appartenance à (ou leur attrait pour) ces groupes terroristes, le processus de
sélection des combattants étant particulièrement laxiste. Or, la simple
existence de cette procédure a permis à la CIA de maintenir une façade de
respectabilité en affirmant qu’elle ne formait que des « rebelles
modérés ».
En réalité,
pour quiconque s’affranchit de cette notion orwellienne, les dynamiques de
cette opération peuvent être résumées ainsi : supervisés par la CIA et quatorze
autres services spéciaux, dont ceux de la France, du Royaume-Uni, d’Israël,
de la Turquie, de l’Arabie saoudite et du Qatar, le financement, la formation
et l’approvisionnement en armes des rebelles depuis les territoires turc et
jordanien ont profité à l’ensemble des groupes armés, y compris à Daech et au
Front al-Nosra.
En des
termes plus parlants, qui sont ceux du spécialiste Sam Heller,
« la majeure partie du soutien américain fut dirigée vers des factions de
l’“Armée syrienne libre” (ASL), qui ont en fait servi d’auxiliaires et de
sources d’armements à de plus puissantes factions islamistes et djihadistes,
dont la branche d’al-Qaïda en Syrie ».
Supervisés
par la CIA et quatorze autres services spéciaux, dont ceux de la France, du
Royaume-Uni, d’Israël, de la Turquie, de l’Arabie saoudite et du Qatar, le
financement, la formation et l’approvisionnement en armes des rebelles depuis
les territoires turc et jordanien ont profité à l’ensemble des groupes armés, y
compris Daech et al-Nosra
Ces dérives
ne furent toutefois pas systématiquement intentionnelles. L’exemple de
« Cheg Cheg », devenu le plus grand trafiquant d’armes syrien durant
cette guerre, pourrait l’illustrer. Mort dans l’explosion de son véhicule en
avril 2016, ce baron de la contrebande d’armements avait vendu à des
intermédiaires bédouins un certain nombre d’armes issues des bases
supervisées par la CIA, dont la mise en place en Turquie et en Jordanie avait
dynamisé ses affaires. Or, ces intermédiaires les avaient achetées pour le
compte du malnommé « État islamique », ce que « Cheg Cheg »
n’était
pas sans ignorer.
À l’origine
de ces révélations, le quotidien émirati TheNational.ae évoqua des
transferts « involontaires » d’armements de la CIA et de ses alliés
vers l’EI, à travers les réseaux de « Cheg Cheg ». Pourtant, selon
différentes enquêtes approfondies, dont une récemment publiée par le JDD, il ne fait plus aucun doute que les
services spéciaux des pétromonarchies du Golfe – essentiellement ceux de
l’Arabie saoudite – ont sciemment armé Daech en Syrie comme en Irak, en
particulier via une ligne d’approvisionnement Balkans-Moyen-Orient mise en
place avec l’aide discrète de la CIA à partir de janvier 2012.
Ambassadeur
américain en Syrie de 2011 à 2014, Robert S. Ford est
persuadé de l’implication de l’Agence dans ces manœuvres, qui furent
d’après lui « strictement confinées aux réseaux des services
secrets ». Étonnamment, cette enquête du JDD ne fait pas mention de
ce rôle central de la CIA dans la création de ce trafic d’armes produites dans
les Balkans. Toutefois, son auteur a répondu à une demande de clarification en
soulignant que « les propos de Robert S. Ford, qui s’est exprimé plus en
détail sur ce sujet dans le New York Times, portent davantage sur
l’approvisionnement en armes du Front al-Nosra… dont a ensuite profité
Daech. »
Une telle
franchise est malheureusement trop rare dans les médias occidentaux, et en
particulier francophones. En réalité, alors qu’il n’est plus tabou de critiquer
le rôle trouble des puissances moyen-orientales dans le renforcement des
réseaux djihadistes en Irak et au Levant, la coresponsabilité de leurs
partenaires de l’OTAN dans ces politiques catastrophiques ne peut et ne doit
plus être éludée par les médias.
L’opération
Timber Sycamore : un fiasco historique
Pour dresser
le bilan de cette désastreuse politique, que la majorité de la presse
occidentale a dissimulée au profit d’une narration séduisante impliquant des
rebelles « modérés » n’ayant qu’un poids limité sur le terrain, on
peut dire que la CIA et ses partenaires ont imposé à la Syrie une guerre
secrète meurtrière, et que celle-ci a eu comme conséquence des dizaines de
milliers de morts dans les rangs de l’armée syrienne et de leurs alliés, ainsi
qu’un nombre indéterminé de victimes civiles, de blessés, de réfugiés et de
déplacés internes.
Syrien
portant deux enfants après une attaque aérienne à Hamouria, dans la Ghouta orientale,
en avril 2017 (AFP)
Cette
coresponsabilité majeure des puissances occidentales dans ce conflit a été
durablement occultée du débat public, à travers ce qui pourrait être considéré
un jour comme l’un des plus grands échecs collectifs de l’histoire du
journalisme contemporain.
Bien
qu’indiscutablement condamnable, le gouvernement Assad a bénéficié d’un soutien populaire suffisant pour tenir face à la rébellion,
et il s’est maintenu au pouvoir grâce à l’intervention décisive de la
Russie, ce qui n’avait pas été anticipé par les stratèges d’Obama.
Censées être
en guerre contre le jihadisme depuis l’automne 2001, les puissances occidentales
ont fait le pari cynique de couvrir diplomatiquement et d’aider militairement
leurs alliés régionaux dans leur soutien en faveur de groupes extrémistes
éprouvant la même détestation à l’égard de notre modèle démocratique qu’envers
l’État syrien laïc et ses alliés russes et chiites.
Provoquant
un véritable désastre humanitaire, la fulgurante montée en puissance de
Daech en 2014 est en bonne partie la conséquence de cette politique
inconsciente et court-termiste, dont l’Arabie saoudite a été le principal financeur – le rôle de nos
« alliés » turc et pétromonarchiques dans l’essor du djihad armé dans
cette région (et au-delà) n’ayant d’ailleurs jamais fait l’objet d’une
quelconque protestation officielle de la part d’États occidentaux pourtant
frappés par le terrorisme.
Après d’innombrables
hésitations, ces derniers ont fini par accepter le réel. De ce fait, ils ont
progressivement abandonné l’objectif de renverser Bachar al-Assad ; et ils
ont mis en priorité la lutte contre un monstre Frankenstein en grande partie
engendré par leurs propres errements stratégiques et diplomatiques,
encouragés dans ces dérives par leurs « alliés » néo-ottomans et wahhabites.
À l’aune du
sévère bilan que l’on peut dresser de l’interventionnisme occidental au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Afrique du Nord, il serait plus que jamais salutaire que
les journalistes, les experts et d’éventuels lanceurs d’alertes dénoncent plus
explicitement le rôle majeur de nos États dans l’élaboration, la conduite et la
dissimulation de ces politiques clandestines inconsidérées.
En
attendant, espérons que le potentiel aggiornamento du président français Emmanuel Macron
sur le dossier syrien, et la conclusion du programme anti-Assad de la CIA
décrétée par son homologue américain, marquent la fin durable de ces stratégies
aventuristes à l’origine de tant de souffrances et de destructions – officiellement imposées au
nom de la démocratie, de la paix et des droits de l’homme.
Dans tous
les cas, au regard des conséquences dramatiques de cette ultime guerre secrète
de la CIA – que le Washington Post avait décrite en
juin 2015 comme étant « l’une [de ses] plus vastes opérations
clandestines » –, il n’est pas impossible que les historiens la
considèrent un jour comme le plus grand fiasco de l’Agence ; un désastre
aux conséquences potentiellement plus graves que celles de la baie des Cochons, ou de la tentative de recrutement de deux futurs pirates de l’air
du 11 septembre par la CIA et les services secrets saoudiens. Comme l’avait
relaté un ex-agent spécial du FBI à l’auteur de ces lignes, cette
opération illégale conduisit l’Agence à dissimuler à la police fédérale la
présence de ces hommes de Ben Laden aux États-Unis, ce qui aurait empêché le
Bureau de déjouer ces attentats.
Visiblement,
cette tragédie était bien loin dans les mémoires des responsables du programme
Timber Sycamore, qui ont massivement armé la nébuleuse terroriste contre
laquelle les autorités américaines et leurs alliés se revendiquent en guerre
depuis 2001.
Maxime Chaix
(1) : voir, la
secte des assassins, Voir aussi :
Les
Croisés et les Assassins
(2) : Maxime Chaix est journaliste indépendant et traducteur de trois
ouvrages de l’universitaire canadien Peter Dale Scott :
La Route vers le Nouveau Désordre Mondial : 50 ans
d’ambitions secrètes des États-Unis, Traduction en collaboration avec
Anthony Spaggiari, éditions Demi-Lune, 2010
La Machine de guerre américaine : La politique profonde, la
CIA la drogue, l’Afghanistan … , Traduction en collaboration avec Anthony
Spaggiari, éditions Demi-Lune, 2012
L’État profond américain : La finance, le pétrole, et la
guerre perpétuelle, éditions Demi-Lune, 2015
Cet article En Syrie, le plus grand fiasco de la CIA ? Par Maxime Chaix
(Middle East Eye) est apparu en premier sur Cercle des
Volontaires.