Voulez-vous vraiment entraver le développement de nos entreprises de production de puces électroniques ?
Vraiment ?
La Chine a ordonné lundi des restrictions à l’exportation de deux éléments critiques sur le plan technologique, en représailles aux nouvelles sanctions occidentales visant son industrie des semi-conducteurs.
Les restrictions, qui entreront en vigueur le 1er août, s’appliqueront au gallium et au germanium et à plusieurs de leurs composés, qui sont des métaux essentiels pour la fabrication de semi-conducteurs et d’autres produits électroniques.
Le ministère du commerce a déclaré dans un communiqué que les contrôles à l’exportation sur les produits liés au gallium et au germanium étaient nécessaires “pour sauvegarder la sécurité et les intérêts nationaux“.
Les exportateurs chinois devront demander une autorisation au ministère, en fournissant des informations sur les utilisateurs finaux et sur la manière dont les matériaux seront utilisés.
Le gallium et le germanium sont utilisés dans de nombreux composants électroniques. Les radars AESA (active electronically scanned array) utilisés sur les navires de guerre et les avions de chasse modernes ne peuvent être fabriqués sans ces métaux. La Chine produit environ 95 % de ceux qui sont disponibles sur le marché mondial.
Il faudra un ou deux ans pour que les stocks actuellement disponibles hors de la Chine diminuent. Mais il faut beaucoup plus de temps pour ouvrir de nouvelles installations d’extraction et de traitement afin de remplacer la production chinoise. Les procédés utilisés sont assez sales. L’attitude “pas dans mon jardin” rendra difficile la mise en place de nouvelles installations.
La situation deviendra bientôt similaire à celle du marché du titane, où la Russie est le plus grand fournisseur mondial, mais où l’accès est limité à certains clients.
Ce n’est là qu’une des nombreuses cartes que la Chine (et la Russie) peuvent jouer dans leurs rétorsions anti-sanctions.
Les États-Unis sont en train d’atteindre les limites de leur pouvoir de sanction.
Par Moon of Alabama – Le 4 juillet 2023
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Après le gallium et le germanium : la Chine se réserve le droit d’imposer de nouvelles restrictions à l’exportation
L’ancien ministre annonce de nouvelles réactions face aux restrictions d’accès aux puces modernes.
Le litige commercial entre les États-Unis et la Chine se poursuit : l’ancien vice-ministre chinois du Commerce, Wei Jianguo, a décrit les restrictions à l’exportation de produits contenant du gallium et du germanium dans une interview avec le journal China Daily comme le début de la riposte de la Chine si les États-Unis imposent des restrictions technologiques encore plus strictes à la République populaire et réduisent encore plus l’accès aux puces électroniques de pointe. Il a fait référence aux restrictions d’accès de la Chine aux services d’informatique dans les nuages (cloud computing) imposées mardi par les États-Unis et a menacé de mettre en œuvre de nombreuses autres mesures imaginables.
Comme l’écrit Reuters, les restrictions à l’exportation de produits contenant du gallium et du germanium sont, selon les analystes, la deuxième et la plus importante contre-mesure prise par la Chine au conflit technologique entre les deux grandes nations. Selon Reuters, les États-Unis envisagent déjà de nouvelles restrictions sur les exportations de puces électroniques vers la Chine, mais aussi sur les équipements nécessaires à leur fabrication et qui pourraient être utilisés par l’armée chinoise.
Entre-temps, le président chinois Xi Jinping s’est prononcé en faveur d’un « fonctionnement stable et sans heurts des chaînes industrielles et d’approvisionnement régionales » [traduit par métaux-industriels.net], poursuit Reuters. Selon Bloomberg (Paywall), ces déclarations sont en grande contradiction avec les actions actuelles de la Chine et ont été faites seulement un jour après l’annonce des restrictions à l’exportation.
Jugement porté sur des actions de la Chine en Allemagne
Les développements actuels ont également fait réagir la Fédération de l’industrie allemande (BDI). Wolfgang Niedermark, membre de la direction générale de la BDI, a déclaré que la dépendance vis-à-vis des métaux critiques devait être encore réduite et qu’il faut miser davantage sur l’exploitation minière nationale. En plus, il a appelé l’Union européenne à accélérer la conclusion du Critical Raw Materials Act. Le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, s’est également exprimé en ce qui concerne l’accès limité aux matières premières, estimant que les développements actuels pourraient nuire à la sécurité énergétique et économique et mettant en garde contre les éventuelles conséquences pour l’Allemagne si d’autres matières premières comme le lithium étaient concernées.
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ANNEXE :
Les terres rares sont des
métaux et des composés métalliques utilisés dans un grand nombre de procédés de
fabrication de haute technologie, notamment de technologies récentes ou
« d'avenir » : batteries, écrans,
téléphones portables, ampoules basse consommation, véhicules hybrides, rotors
d'éoliennes, missiles, imagerie médicale.
Sur le plan physico-chimique, il s'agit de 17 éléments dont 15 appartiennent à la famille des lanthanides (lanthane, cérium, praséodyme, néodyme, prométhium, samarium, europium, gadolinium, terbium, dysprosium, holmium, erbium, thulium, ytterbium, et lutécium), auxquels il faut ajouter l'yttrium et le scandium. Ce ne sont donc pas des terres, leur rareté étant par ailleurs relative.
Leur nom français vient sans doute d'une traduction approximative de l'anglais. L'appellation rare-earth elements aurait pu être traduite par « éléments rares sur Terre » ou « éléments terrestres rares ». En anglais on trouve aussi le sigle REY signifiant rare-earth elements and yttrium. On utilise aussi en français l'expression métaux stratégiques, peut-être plus explicite quant à leur nature et à l'importance de leurs usages. Chaque appareil technologique n'en contient qu'une quantité infime, mais l'explosion du nombre d'appareils produits a entraîné une forte hausse de la demande mondiale à partir des années 2010.
Les terres rares sont présentes dans toutes les grandes régions d'extraction minières (Afrique du Sud, Australie, bouclier canadien, Ouest américain, etc.) mais 97 % de la production est assurée par la Chine (en 2012).
Hannibal GENSÉRIC
les etats unis sont gouvernés par les plus idiots de la planete qui se prennent pour les maitres du monde cette hégémonie est désormais terminée Vladimir Poutine l'a récemment déclaré, « Washington ne veut pas de partenaires. Washington veut des vassaux. »
RépondreSupprimerle « premier objectif » de Washington n'est pas la paix, ni la prospérité, ni les droits de l'homme, ni la démocratie, ni la justice.
Le « premier objectif » de Washington est l'hégémonie mondiale.