mardi 8 août 2023

Ukraine. Revue de presse alternative du 7 août 2023

Les médias occidentaux continuent de publier des articles complètement illusoires pour faire croire au public, tant ukrainien qu’occidental, que l’Ukraine peut encore s’en sortir entière. Les références se limitent à « selon certaines sources », non précisées mais qui doivent très probablement être ukrainiennes.
Cet article de l’express britannique en est un exemple :

« Les commandos ukrainiens s’entraînent au Royaume-Uni en vue de l’invasion de la Crimée

L’opération comprendra des frappes aériennes, terrestres et maritimes, les commandos ukrainiens utilisant la technologie pour affaiblir et paralyser les troupes russes.

Les troupes britanniques entraînent une brigade commando ukrainienne d’élite afin de paralyser les forces russes et de reprendre la Crimée avant Noël, selon certaines sources.

Plus de 2 000 soldats sont arrivés dans un endroit isolé du Dartmoor pour participer à des exercices spécialisés.

Selon certaines sources, ils formeront la pointe de la lance en cas d’invasion, tandis que deux autres forces mèneront des attaques simultanées.

Samedi soir, le chef des services de renseignement ukrainiens, Kyrylo Budanov, a confirmé que des forces entreraient “bientôt” en Crimée. »

https://www.express.co.uk/news/uk/1796679/ukraine-soldiers-training-uk-russia-war-crimea

Ou celui-ci du journal ukrainien EuroMaidanPress, publié la semaine dernière :

« L’Ukraine entamera des discussions avec les États-Unis sur un accord bilatéral de garanties de sécurité dès la semaine prochaine, a déclaré le chef du cabinet du président, Andrii Yermak.

“Ces garanties resteront en vigueur jusqu’à ce que l’Ukraine devienne membre de l’OTAN, ce qui constitue la garantie de sécurité la plus fiable”, explique-t-il. “Alors que la guerre se poursuit dans notre pays et que nous ne pouvons pas adhérer à l’OTAN, notre État doit chercher des garanties fiables pour assurer la sécurité pendant cette période de transition.” »

https://euromaidanpress.com/2023/07/30/ukraine-us-to-begin-talks-on-security-guarantees-next-weeks-presidential-office/

Du coté étasunien, encore aucune annonce de discussions. Par contre Biden va demander au Congrès de l’autoriser à puiser dans le fonds d’aide à l’Ukraine pour armer Taiwan :

« Joe Biden va demander au Congrès de financer les armes pour Taïwan par le biais du budget de l’Ukraine »

https://www.ft.com/content/9807f021-a7db-4357-8ea2-ed05cbf4ba05

Cet article du New York Times dont le titre parle d’une “lueur de succès pour l’Ukraine” alors que le corps d’article montre une débâcle militaire :

« Le soldat a perdu un ami de 22 ans, Stas, dans le bombardement de la veille, a-t-il dit, ajoutant qu’en un peu plus d’un mois, son bataillon avait eu tellement de morts et de blessés qu’il ne restait plus que 10 hommes sur la ligne de front.

Auparavant, ce bataillon comptait entre 400 et 500 hommes. »

https://lesakerfrancophone.fr/les-soldats-ukrainiens-parlent-de-lourdes-pertes-pour-peu-de-gains

Et finalement une certaine lassitude occidentale face aux « exigences de l’Ukraine » :

« La source a indiqué que Washington avait également été contrarié par d’autres épisodes de la guerre au cours desquels l’Ukraine avait apparemment ignoré ses conseils, ce qui rend l’épisode de l’OTAN encore plus frustrant pour la Maison Blanche.

“Les États-Unis conseillent vivement à l’Ukraine de ne pas faire certaines choses, mais Kiev les fait quand même, en balayant d’un revers de main les préoccupations américaines ou en n’y répondant pas. Et ils s’adressent aux Etats-Unis, à Washington ou à l’administration Biden, en se plaignant de ne pas être impliqués dans les discussions de l’OTAN”, a déclaré la source de CNBC.

En fin de compte, l’alliance de l’OTAN a soutenu fermement Kiev et a souligné son unité, tout en gardant les yeux fixés sur l’objectif principal : veiller à ce que la Russie ne “gagne” pas la guerre contre son voisin et ne s’enhardisse pas à attaquer d’autres républiques de l’ex-Union soviétique. Toutefois, cet épisode a mis en évidence la nécessité pour l’Ukraine de maintenir un équilibre délicat entre les exigences et les pressions qu’elle exerce sur ses alliés et l’appréciation des perspectives, des priorités et des considérations politiques de ses partenaires. »

https://www.cnbc.com/2023/08/02/ukraines-military-strategy-and-demands-have-tested-allies-patience.html

« Dans une interview le 31 juillet à la télévision publique TVP, un conseiller présidentiel polonais, Marcin Przydacz, a déclaré que Varsovie donnait la priorité à « la défense des intérêts des agriculteurs polonais » en demandant la prolongation des restrictions sur les importations de céréales ukrainiennes. « L’Ukraine a reçu beaucoup de soutien de la Pologne, il serait bien qu’elle commence à être reconnaissante du rôle que la Pologne a joué pour l’Ukraine dans les derniers mois et années », a ajouté Marcin Przydacz. Kiev a réagi en convoquant le 1er août à son ministère des Affaires étrangères l’ambassadeur de Pologne. « Les déclarations sur la prétendue ingratitude des Ukrainiens pour l’aide reçue de la République de Pologne ne reflètent pas la réalité et sont donc inacceptables », indique un communiqué ukrainien. »

https://francais.rt.com/international/106549-il-serait-bien-que-kiev-reconnaissant-varsovie-irrite-cereales

« La plupart des Américains s’opposent à ce que le Congrès autorise un financement supplémentaire pour soutenir l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, selon un nouveau sondage CNN réalisé par SSRS, alors que le public est divisé sur la question de savoir si les États-Unis ont déjà fait assez pour aider l’Ukraine…

Bien qu’aucun sondage ne soit totalement fiable, ils montrent dans l’ensemble que l’opinion générale s’éloigne du soutien à la guerre.

Cela permet d’espérer que toute prolongation inutile de la guerre, que certains cercles néoconservateurs semblent souhaiter, se heurtera à une forte opposition. »

https://lesakerfrancophone.fr/trois-sondages-sur-le-soutien-a-la-guerre-en-ukraine

Mais pour que l’Ukraine ne se sente pas totalement abandonnée et s’habitue à de futures négociations de paix, l’Arabie Saoudite a hébergé, à la demande de Zelensky, des « pourparlers sur la paix en Ukraine » auxquelles la Russie n’a pas été invitée à participer. Autant dire que ces « pourparlers » portent bien leur nom et n’ont aucune chance d’aboutir à quoi que ce soit si ce n’est donner un peu de baume au cœur à Zelenski. D’autant plus que ces discussions auront comme point de base les conditions de Zelenski :

« Des hauts fonctionnaires d’une quarantaine de pays, dont les États-Unis, la Chine, l’Afrique du Sud et l’Inde, participent aux discussions dans la ville de Jeddah, sur la côte de la mer Rouge.

L’Ukraine et ses alliés espèrent que cette conférence de deux jours aboutira à un accord sur les principes clés d’une fin pacifique du conflit qui dure depuis 17 mois et qu’elle ralliera les pays non occidentaux qui sont restés neutres jusqu’à présent en raison des liens étroits qu’ils entretiennent avec Moscou.

Avant le sommet, des collaborateurs du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy ont déclaré que les délégués examineraient son plan de paix en dix points, qui prévoit le retrait de la Russie du territoire ukrainien et le retour de la Crimée sous le contrôle de Kiev. »

https://www.dw.com/en/saudi-hosted-talks-on-ukraine-war-start-in-jeddah/a-66448925

Évidemment, la Russie n’est pas d’accord :

« Les pays occidentaux invitent d’autres pays à envisager la “formule de paix Zelensky” à des fins cosmétiques, a déclaré le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Ce plan exige toutefois que Moscou ferme les yeux sur la persécution de l’ethnie russe par Kiev, a-t-il ajouté.

Le plus haut diplomate russe a réitéré le scepticisme de son gouvernement à l’égard du plan de paix de Vladimir Zelensky, dans un commentaire écrit vendredi. Il a souligné que le conflit ne pouvait être résolu sans que Kiev respecte les droits des minorités ethniques, en particulier des Russes ethniques, dont la culture et la langue sont attaquées dans l’Ukraine moderne.

Les États-Unis et leurs alliés “mettent tout en œuvre pour imposer la “formule Zelensky” aux pays du Sud”, a écrit M. Lavrov.

Les nations qui représentent cette partie de l’humanité veulent véritablement aller au fond des causes de la crise, a-t-il ajouté. Le sommet Russie-Afrique qui s’est tenu le mois dernier à Saint-Pétersbourg a été la dernière occasion pour Moscou de comprendre leur attitude, a déclaré M. Lavrov.

Personne à Washington, Londres, Paris ou Bruxelles ne murmurerait un mot sur la position que le régime de Kiev a déclarée haut et fort à de nombreuses reprises : “Nous prendrons la Crimée” : ‘nous prendrons la Crimée, le Donbass et le reste de nos terres’ et ‘détruirons tout ce qui est russe là-bas'”, a-t-il ajouté. »

https://www.rt.com/russia/580827-lavrov-zelensky-peace-plan/

Mais certaines voix étasuniennes non plus ne sont pas d’accord avec un plan de paix élaboré par d’autres qu’eux-mêmes :

« Aucun de ces trois acteurs – la Chine, l’UA ou l’Arabie saoudite – n’est un partenaire fiable dans un effort de paix. La Chine affirme qu’elle est une partie neutre parce qu’elle ne s’est jamais jointe aux sanctions occidentales contre la Russie et qu’elle n’a jamais fourni publiquement d’aide militaire à l’une ou l’autre nation. Pourtant, depuis le début de la guerre, les médias chinois et les déclarations officielles ont été très hostiles à l’OTAN et ont accepté sans critique les récits russes. Pékin dépeint Kiev comme une victime naïve de la manipulation occidentale…

Plus problématique que les inclinaisons des médiateurs potentiels est le simple fait que le peuple ukrainien ne souhaite pas que cette guerre se termine par un règlement négocié. Selon un sondage réalisé début février, 97 % des Ukrainiens pensent qu’ils vaincront la Russie, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky a insisté sur le fait que tout règlement devait inclure “le retrait des troupes russes de l’ensemble de notre territoire indépendant”, y compris la Crimée. Les Ukrainiens comprennent que l’intégrité territoriale est la base de la souveraineté de l’État. Sacrifier toute terre ukrainienne dans le cadre d’un règlement serait une victoire russe éclatante. Pourtant, les responsables américains ont fait pression sur M. Zelensky pour qu’il se déclare ouvert à la négociation, arguant du fait qu’un refus avantagerait la Russie sur le plan diplomatique. Ils font l’amalgame entre la négociation et la fin de la guerre. »

https://foreignpolicy.com/2023/08/03/ukraine-war-negotiations-russia-china-saudi-african-union-diplomacy/

Il est intéressant de constater que les mêmes analystes étasuniens qui disent que « l’intégrité territoriale est la base de la souveraineté d’un Etat » oublient complètement cet argument quand il s’agit de l’ile chinoise de Taiwan. Ce qui montre bien que la politique étasunienne vis-à-vis de Taiwan est tout simplement d’obtenir « une victoire éclatante » face à la Chine. Mais en ont-ils vraiment les moyens ?

Le Saker Francophone

1 commentaire:

  1. Donc Biden veut dénuder l'Ukraine, pour habiller Taiwan. Même bien vêtu par "l'ami" Américain, il n'est pas certain que les dirigeants de l'île Chinoise veulent la guerre avec les frères du continent.

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