Pourquoi les États-Unis honorent-ils un rabbin raciste, Menachem M. Schneerson, prônant le génocide des non juifs ?

Ce rabbin juif est un vieux type vraiment méchant. Mais parmi les Juifs, il jouit d’une très grande notoriété. C’est un vrai juif raciste et il a préconisé toutes les horreurs dont les juifs accusent tous les non juifs. Ce vieux conard considérait les non-juifs comme de simples animaux. C’est peut-être pour cela que, parmi les Juifs, il est le RABBIN LE PLUS INFLUENT des temps modernes. Cet article a été écrit en 2014, mais vous constaterez qu’il est encore  d’actualité en cette fin de 2023.

H. Genséric

Si les choses se déroulent normalement, le président Barak Obama proclamera bientôt le 11 avril 2014 « Journée de l’éducation et du partage aux États-Unis ». Malgré son nom anodin, cette journée honore la mémoire d’un chef religieux dont les enseignements moins connus contribuent à alimenter certaines des attaques les plus violentes contre les Palestiniens perpétrées par des colons et des soldats israéliens extrémistes.

Le leader honoré ce jour-là est le rabbin Menachem Mendel Schneerson, chef charismatique d'une version mystique/fondamentaliste du judaïsme. Chaque année depuis 1978, une proclamation présidentielle, souvent accompagnée d’une résolution du Congrès (celle de 1990 comptait 219 parrains), a déclaré l’anniversaire de Schneerson journée nationale officielle de célébration.

Le Congrès a adopté pour la première fois une résolution honorant Schneerson en 1975. Trois ans plus tard, une résolution conjointe du Congrès appelait le président Jimmy Carter à proclamer la « Journée de l'éducation aux États-Unis » à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Schneerson. L'idée était de réserver une journée pour honorer à la fois l'éducation et le prétendu travail éducatif de Schneerson et de la secte religieuse qu'il dirigeait.

Carter, comme le Congrès, a consciencieusement obéi à la résolution initiée par Schneerson, comme l’ont fait tous les présidents depuis. Et certains États adoptent désormais leurs propres célébrations de l’anniversaire de Schneerson, le Minnesota et l’Alabama en tête.

Schneerson et son mouvement forment un sac de nœuds.

Schneerson a été largement salué pour sa personnalité publique et son organisation qui mettaient l’accent sur « une profonde compassion et une grande perspicacité », œuvraient pour ramener de nombreux Juifs laïcs « à nouveau » dans le giron, créaient de nombreuses écoles à travers le monde et avaient offert, selon les mots de la Bibliothèque virtuelle juive, un « programmes de services sociaux et aide humanitaire à tous, quelle que soit leur appartenance religieuse ou leur origine ».

Cependant, il existe également un revers moins attrayant, souvent en contradiction avec ces perceptions du public. Et certaines des parties les plus extrêmes des enseignements de Schneerson – comme par exemple que les Juifs sont une espèce complètement différente des non-Juifs, et que les non-Juifs n'existent que pour servir les Juifs – ont été largement cachées, semble-t-il, même à beaucoup de ceux qui se considèrent comme des ses partisans Juifs.

Comme nous le verrons, de telles opinions ont un impact profond sur la vie des Palestiniens qui vivent – et meurent – sous l’occupation et les invasions militaires israéliennes.

Qui était le rabbin Schneerson ?

Schneerson a vécu de 1902 à 1994 et a supervisé la croissance de ce qui est aujourd’hui la plus grande organisation juive au monde. Le mouvement religieux qu’il dirigeait est connu sous le nom de « Chabad-Loubavitch » (parfois simplement appelé « Loubavitch » ou « Chabad », le nom de sa branche organisationnelle). Schneerson était le septième et dernier « Rabbi » Loubavitcher (chef sacré). Il est souvent simplement appelé « le Rabbi ».

Fondé à la fin des années 1700 et basé à l'origine dans la ville polono-russe de Loubavitch, il s'agit de la plus grande d'une douzaine de formes de « hassidisme », une version du judaïsme orthodoxe liée au mysticisme, caractérisée par la dévotion à un chef dynastique et dont les adeptes portent souvent des vêtements distinctifs. (L'orthographe de ces termes peut varier ; Hasid s'écrit également Hassid, Chasid, etc.)

Il existe un culte extrême de la personnalité centré sur Schneerson lui-même. Certains adeptes le considèrent comme le Messie, et Schneerson lui-même aurait parfois laissé entendre que c'était vrai. Certains éducateurs Loubavitch le considèrent comme divin, affirmant que « le Rabbi est en réalité « l’essence et l’être de Dieu… il est sans limites, capable d’effectuer n’importe quoi, connaissant tout et un véritable objet de prosternation vénérée ».

Alors que de nombreux Juifs laïcs et juifs d’autres confessions ne sont pas d’accord avec ses actions et sa théologie, Chabad-Loubavitch est généralement reconnu comme une force puissante dans la vie juive d’aujourd’hui. Selon un article du New York Times de 1994, il s’agit de « l’une des forces les plus influentes et controversées de la juiverie mondiale ».

Il existe environ 3 600 institutions Chabad dans plus de 1.000 villes dans 70 pays, et 200.000 adhérents. Jusqu’à un million de personnes assistent aux services Chabad au moins une fois par an. De nombreux campus disposent de tels centres et le site Internet Chabad indique que des centaines de milliers d’enfants fréquentent les camps d’été Chabad.

Selon le Times, Schneerson « présidait un empire religieux qui s’étendait des ruelles de Brooklyn jusqu’aux rues principales d’Israël et, en 1990, il recevait environ 100 millions de dollars de contributions par an »

Aux États-Unis, rapporte le Times, les « chars de mitsva » de Schneerson – des campeurs reconvertis qui servent de postes de recrutement dont le but est d’attirer les Juifs vers la voie Loubavitch – parcouraient les rues du centre de Manhattan jusqu’à Crown Heights. Et la maison d’édition des Loubavitch, basée à Brooklyn, prétendait être le plus grand distributeur mondial de livres juifs. »

Les âmes non juives sont « sataniques »

Alors que Chabad enseigne parfois ouvertement que « l’âme du juif est différente de celle du non-juif », les enseignements spécifiques de Schneerson sur ce sujet sont largement inconnus.

Il est fort probable que très peu d’Américains, juifs et non-juifs, connaissent les enseignements de Schneerson sur les prétendues profondes différences entre eux – et sur la manière dont ces enseignements sont appliqués en Cisjordanie et à Gaza.

Regardons les paroles de Schneerson, citées par deux professeurs juifs respectés, Israel Shahak et Norton Mezvinsky, dans leur livre Jewish Fundamentalism in Israel  (texte disponible en ligne ici. Ce livre, salué par Noam Chomsky, Edward Said et bien d'autres, est essentiel pour tous ceux qui souhaitent vraiment comprendre l’Israël-Palestine d’aujourd’hui (les crochets dans les citations ci-dessous sont dans les traductions de Shahak et Mezvinsky).

Certains des enseignements de Schneerson rarement rapportés

« La différence entre un juif et un non-juif vient de l’expression courante : « différencions-nous ». Nous ne sommes donc pas confrontés à un cas de changement profond dans lequel une personne se situerait simplement à un niveau supérieur. Nous avons plutôt affaire à un cas où il faut « différencier » des espèces totalement différentes. ”
« Voici ce qu’il faut dire du corps : le corps d’une personne juive est d’une qualité totalement différente du corps des [membres] de toutes les autres nations du monde… La différence de qualité intérieure entre juifs et non-juifs. est « si grand que les corps devraient être considérés comme des espèces complètement différentes ».
« Il existe une différence encore plus grande en ce qui concerne l’âme. Il existe deux types d’âmes contraires, une âme non juive issue de trois sphères sataniques, tandis que l’âme juive est issue de la sainteté. ”
« Comme cela a été expliqué, un embryon est appelé être humain, car il possède à la fois un corps et une âme. Ainsi, la différence entre un embryon juif et un embryon non juif peut être comprise. »
« …la différence générale entre juifs et non-juifs : un juif n’a pas été créé comme moyen pour un [autre] objectif ; il est lui-même l’objectif, puisque la substance de toutes les émanations [divines] a été créée uniquement pour servir les Juifs. ”
« Les choses importantes, ce sont les Juifs, parce qu’ils n’existent pour aucun [autre] but ; ils sont eux-mêmes le but [divin] ».
« La création entière [d’un non-juif] n’existe que pour le bien des Juifs. »

La plupart des gens ne connaissent pas cet aspect de l’enseignement de Schneerson car, selon Shahak et Mezvinsky, ces enseignements sont intentionnellement minimisés, mal traduits ou sont entièrement cachés.

Par exemple, les citations ci-dessus ont été traduites par les auteurs à partir d'un livre de messages enregistrés de Schneerson à ses adeptes, publié en Israël en 1965. Malgré l'importance mondiale de Schneerson et le fait que son siège mondial se trouve aux États-Unis, il n'y a jamais eu de publication en anglais de ce volume.

Shahak, un professeur israélien, écrit que cette absence de traduction d'un ouvrage important n'est pas inhabituelle, expliquant que de nombreuses informations critiques sur Israël et certaines formes de judaïsme ne sont disponibles qu'en hébreu.

Lui et son co-auteur Mezvinsky, qui était professeur émérite de l’université du Connecticut et qui a enseigné à la Central Connecticut State University, écrivent : « La grande majorité des livres sur le judaïsme et Israël, publiés en anglais notamment, falsifient intentionnellement les sujets traités. »

Selon Shahak et Mezvinsky, « presque tous les Juifs israéliens moyennement sophistiqués connaissent les faits sur la société juive israélienne qui sont décrits dans ce livre. Ces faits, cependant, sont inconnus de la plupart des Juifs et des non-Juifs intéressés en dehors d’Israël, qui ne connaissent pas l’hébreu et ne peuvent donc pas lire la plupart de ce que les Juifs israéliens écrivent sur eux-mêmes en hébreu. »

Dans son livre précédent, Jewish Religion, Jewish History, Shahak fournit un certain nombre d’exemples. Dans l’un d’entre eux, il décrit un livre de 1962 publié en Israël dans une édition bilingue. Le texte hébreu était sur une page, avec la traduction anglaise sur la page en regard.

Shahak décrit une série de pages en vis-à-vis dans lesquelles le texte hébreu d’un code de lois juif majeur contenait un ordre d’exterminer les infidèles juifs : « C’est un devoir de les exterminer de ses propres mains. » La version anglaise de la page d’en face l’a adouci comme suit : « C’est un devoir de prendre des mesures actives pour les détruire. »

La page hébraïque poursuit ensuite en indiquant quels « infidèles » doivent être exterminés, ajoutant « que le nom des méchants pourrisse ». Parmi eux se trouvait Jésus de Nazareth. La page d’en face avec la traduction anglaise ne dit rien de tout cela.

« Ce qui est encore plus significatif », rapporte Shahak, « malgré la large diffusion de ce livre parmi les chercheurs des pays anglophones, aucun d'entre eux n'a encore , autant que je sache, protesté contre ces grossières tromperies. »

Plébiscité par Saïd, Chomsky, etc., Shahak est aujourd'hui quasiment inconnu

Ce modèle d’omission sélective s’applique, semble-t-il, à Shahak lui-même, dont le travail est aujourd’hui largement inconnu des militants palestiniens, même s’il était considéré comme une figure majeure de la lutte contre l’oppression israélienne des Palestiniens et que son travail a été salué par divers écrivains.

Lorsque Shahak était vivant, Noam Chomsky l’a qualifié de « savant exceptionnel » et a déclaré qu’il possédait « une perspicacité et des connaissances remarquables . Son travail est informé et pénétrant, une contribution de grande valeur. »

Edward Said a écrit : « Shahak est un homme très courageux qui devrait être honoré pour ses services rendus à l’humanité… L’un des individus les plus remarquables du Moyen-Orient contemporain. » Saïd a écrit un article pour le livre de Shahak, Histoire juive Religion juive.

Le Catholic New Times a déclaré : « C’est un livre remarquable…[Il] mérite un large lectorat, non seulement parmi les Juifs, mais aussi parmi les chrétiens qui recherchent une compréhension plus complète à la fois du judaïsme historique et de l’Israël d’aujourd’hui. »

Jewish Socialist a déclaré : « Quiconque veut changer la communauté juive afin qu’elle cesse de se ranger du côté des forces de réaction devrait lire ce livre. »

La London Review of Books a qualifié le livre de Shahak de « remarquable, puissant et provocateur ».

Pourtant, très peu d’Américains connaissent aujourd’hui l’œuvre de Shahak et les informations qu’elle contient.

L’argent des impôts américains et l’extrémisme juif en Palestine

S’ils le savaient, Il est difficile de croire que les Américains permettraient que 8,5 millions de dollars par jour de leurs impôts soient reversés à Israël, où de tels enseignements sont à la base d’une puissante minorité qui exerce une influence disproportionnée sur les actions gouvernementales.

Il est également peu probable qu’un public américain pleinement informé autoriserait que les dons aux institutions religieuses en Israël qui enseignent des doctrines suprémacistes, parfois violentes et pronant le génocide des non juifs (y compris les chrétiens sionistes ou non), soient déductibles des impôts aux États-Unis.

Une organisation a collecté plus de 10 millions de dollars déductibles d’impôts aux États-Unis rien qu’en 2011 – retirant ainsi de l’argent de l’économie américaine et permettant des colonies israéliennes illégales et agressives en Palestine. Et une partie de cet argent a été versée à des personnes reconnues coupables de meurtre – notamment l’assassin du Premier ministre israélien Yitzhak Rabin.

La nécrologie du New York Times sur Schneerson a rapporté que Schneerson était « une force politique majeure en Israël, à la fois à la Knesset et parmi l’électorat », mais n’a pas réussi à décrire la nature de son impact.

L’un des rares écrivains disposés à discuter publiquement des découvertes de Shahak et Mezvinsky est Allan Brownfeld. Brownfeld est rédacteur en chef du périodique Issues de l’American Council for Judaism et collaborateur du Washington Report on Middle East Affairs.

Dans une revue du fondamentalisme juif en Israël, Brownfeld décrit le point de vue de Schneerson sur Israël :

« Le rabbin Schneerson a toujours soutenu les guerres israéliennes et s’est opposé à tout retrait. En 1974, il s’est fermement opposé au retrait israélien de la région de Suez. Il a promis à Israël des faveurs divines s’il persistait à occuper les autres pays. »

Brownfeld rapporte qu’après la mort de Schneerson, « des milliers de ses partisans israéliens ont joué un rôle important dans la victoire électorale de Binyamin Netanyahou. Parmi les colons religieux des territoires occupés, les Hassidics Chabad constituent l’un des groupes les plus extrémistes. Baruch Goldstein, le meurtrier de masse des Palestiniens, était l’un d’entre eux. »

Un autre hassid Chabad de ce type est le rabbin Yitzchak Ginsburg (également parfois écrit « Ginzburg » et « Ginsburgh »), qui a étudié sous Schneerson à Crown Heights et qui dirige une importante institution Chabad en Cisjordanie.

Ginsburg a fait l’éloge de Goldstein, le meurtrier de 29 Palestiniens alors qu’ils priaient, et considère tous les non-juifs comme des sous-humains.

Selon l’auteur Motti Inbari, Ginsburg « donne l’importance aux approches halakhiques et kabbalistiques qui mettent l’accent sur la distinction entre juifs et non-juifs (païens), imposant une séparation et une hiérarchie claires à cet égard ».

Dans son livre Le Fondamentalisme juif et le Mont du Temple : Qui construira le Troisième Temple ? Inbari déclare : « [Ginsburg] affirme que laors que les Juifs sont le peuple élu et ont été créés à l’image de Dieu, les Gentils n’ont pas ce statut et sont effectivement considérés comme des sous-humains. »

Le professeur Inbari, un universitaire israélien qui enseigne aujourd’hui aux États-Unis, écrit que l’approche théologique de Ginsburg perpétue « certaines perceptions qui étaient populaires à l’époque médiévale ».

« Par exemple », écrit Inbari, « le commandement « Tu ne tueras pas » ne s'applique pas au meurtre d'un Gentil, puisque « tu ne tueras pas » se rapporte au meurtre d'un humain, alors que pour lui les Gentils ne constituent pas humains."

Inbari rapporte : « De la même manière, Ginzburg a déclaré que, sur le plan théorique, si un Juif a besoin d’une greffe du foie pour survivre, il serait permis de saisir un Gentil et de lui prendre son foie de force. »

Alors que la grande presse américaine ne rapporte presque jamais ce genre d’informations, un article du 26 avril 1996 dans Jewish Week, écrit par Lawrence Cohler, rendait compte des enseignements de Ginsburg, y compris leurs racines problématiques dans les textes juifs.

Cohler a rapporté qu’un professeur de Bible à l’Université hébraïque de Jérusalem, le rabbin Moshe Greenberg, « a appelé à une révision radicale de la pensée juive sur certains textes juifs au motif que des érudits tels que le rabbin Ginsburgh sont loin d’être aberrants dans leur utilisation de ceux-ci ».

Cohler a cité les inquiétudes de Greenberg : « ‘Il y aura une déclaration dans le Talmud… faite dans des circonstances où elle est purement théorique, parce que les Juifs n’ont jamais eu le pouvoir de le faire à l’époque’, a-t-il expliqué. Et maintenant, a-t-il déclaré, ‘cela s’est propagé dans des circonstances où les Juifs ont un État et sont habilités.’ »

Un rabbin associé à Ginsburg est co-auteur d’un livre israélien notoire, The King’s Torah, La Torah du roi, qui affirme que la loi juive autorise parfois le meurtre d’enfants non juifs. Les dons américains à l’école Chabad dirigée par Ginsburg, et qui a publié le livre ci-dessus, sont déductibles des impôts aux États-Unis. Ginsburg, qui soutient le livre, donne des cours partout en Israël, aux États-Unis et en France.

Pourtant, ces opinions extrémistes continuent d’exercer une puissante influence.

Les manuels militaires israéliens font écho aux enseignements extrémistes : « tuez même les bons civils »

Par exemple, une brochure rédigée par un aumônier en chef déclarait : « En temps de guerre, lorsque nos forces prennent d'assaut l'ennemi, la Halakhah leur permet et même leur enjoint de tuer même de bons/innocents civils… » De tels enseignements du rabbinat de Tsahal étaient importants lors de la guerre civile israélienne de 2008 : 9 attaques sur Gaza qui a tué 1 400 Gazaouis, dont environ la moitié étaient des civils. (La résistance palestinienne a tué neuf Israéliens pendant cette « guerre ».) [au 19/12/2023, plus de 20.000 gazaouis ont été tués par Israël, dont 95% sont des civils et dont la grande majorité sont des femmes et des enfants]

L'écrivain de Chicago, Stephen Lendman a décrit ces enseignements en donnant un certain nombre d'exemples.

Lendman écrit : « En 2007, l’ancien grand rabbin d’Israël, Mordechai Elyahu, a appelé l’armée israélienne à massacrer les Palestiniens : « S’ils ne s’arrêtent pas après que nous en avons tué 100, alors nous devons en tuer 1 000. Et s’ils ne s’arrêtent pas après 1 000, alors nous devons en tuer 10 000. S’ils ne s’arrêtent toujours pas, nous devons en tuer 100 000. Même un million. »

Lendman rapporte que certains rabbins israéliens extrémistes enseignent que « les dix commandements ne s’appliquent pas aux non-juifs. Il est donc acceptable de les tuer pour défendre la patrie, et selon le président du Conseil rabbinique juif : « Les civils ennemis n’existent pas en temps de guerre. La loi de notre Torah est d’avoir pitié de nos soldats et de les sauver…. Mille vies de non-juifs ne valent pas l’ongle d’un juif.’ »

Lendman écrit : « Le rabbin David Batsri a qualifié les Arabes de « fléau, de diable, de désastre…  des ânes, et nous devons nous demander pourquoi Dieu ne les a pas créés pour marcher à quatre pattes. Eh bien, la réponse est qu’ils sont nécessaires pour construire et nettoyer.’”

Un autre de ces rabbins est Manis Friedman, un rabbin Chabad-Loubavitch inspiré par Schneerson qui a servi de traducteur simultané pour une série de discours de Schneerson. (Friedman est actuellement doyen d’un institut d’études juives au Minnesota.)

Un article paru en 2009 dans le journal israélien Ha’aretz rapporte : « Comme les meilleurs rabbins Chabad-Loubavitch, Manis Friedman a conquis le cœur de nombreux Juifs non affiliés avec ses discours charismatiques sur l’amour et Dieu ; c’est Friedman qui a aidé Bob Dylan à nouer une relation avec Chabad.
« Mais Friedman, qui parcourt aujourd’hui le pays en tant que porte-parole du mouvement Chabad, a montré un côté moins chaleureux et câlin lorsqu’on lui a demandé comment, selon lui, les Juifs devraient traiter leurs voisins arabes. »

Dans l’article du magazine Moment, « Demandez aux rabbins // Comment les Juifs devraient-ils traiter leurs voisins arabes ? Friedman a répondu :

"Je ne crois pas à la moralité occidentale, c'est-à-dire ne pas tuer de civils ou d'enfants, ne pas détruire de lieux saints, ne pas se battre pendant les fêtes, ne pas bombarder les cimetières, ne pas tirer avant qu'ils ne tirent en premier parce que cela est immoral.

« La seule manière de mener une guerre morale est la voie juive : détruire leurs lieux saints. Tuer les hommes, les femmes et les enfants (et même le bétail).

Lendman rapporte : « Des opinions comme celles-ci ne sont pas des exceptions. Bien qu’ils soient minoritaires, ils prolifèrent dans toute la société israélienne… »

Ils travaillent également, note Lendman, à empêcher la paix en Israël-Palestine.

Shahak et Mezvinsky notent que lorsque le livre contenant les déclarations de Schneerson citées ci-dessus sur les Juifs et les non-Juifs a été publié en Israël, il était allié au Parti travailliste et son mouvement avait reçu « de nombreux avantages importants » de la part du gouvernement israélien.

Au milieu des années 1970, Schneerson a estimé que le Parti travailliste était trop modéré et a déplacé son soutien vers les partis les plus à droite au pouvoir aujourd'hui. Les auteurs rapportent : « Ariel Sharon était le haut responsable politique israélien préféré du Rabbi. Sharon a à son tour fait l’éloge du Rabbi publiquement et a prononcé un discours émouvant à son sujet à la Knesset après la mort du Rabbi. »

Racines dans certains premiers textes

Brownfeld dénonce le fait que peu d'Américains soient correctement informés sur le mouvement fondamentaliste en Israël « et la théologie sur laquelle il est basé ».

Il note que les Juifs américains, en particulier, ignorent souvent « l'ethnocentrisme étroit promu par les principaux rabbins du mouvement, ni les sources juives traditionnelles auxquelles ils peuvent faire appel pour établir des distinctions claires entre les obligations morales dues aux Juifs et aux non-juifs. »

Les enseignements selon lesquels les Juifs sont supérieurs et les Gentils inférieurs étaient contenus dans certains des premiers textes hassidiques, y compris son texte classique, « Tanya », encore enseigné aujourd’hui.

Brownfeld cite les déclarations du « père vénéré de la tendance messianique du fondamentalisme juif », le rabbin Kook l’Ancien, et déclare qu’elles sont dérivées de textes antérieurs. [Kook, soit dit en passant, était aussi un des premiers sionistes, qui a contribué à faire pression en faveur de la Déclaration Balfour en Angleterre avant de déménager en Palestine. Il était l’oncle de Hillel Kook, un agent qui s’appelait « Peter Bergson » et qui avait créé des groupes de façade aux États-Unis pour un groupe terroriste juif violent qui opérait dans les années 1930 et 1940 en Palestine.]

Brownfeld cite Kook : « La différence entre une âme juive et les âmes de non-juifs – toutes à tous les niveaux – est plus grande et plus profonde que la différence entre une âme humaine et les âmes du bétail. »

Brownfeld explique que l’enseignement de Kook, qui, selon lui, est suivi par les dirigeants du mouvement des colons en Cisjordanie occupée, « est basé sur la Cabale lurianique, l’école du mysticisme juif qui a dominé le judaïsme de la fin du XVIe au début du XIXe siècle ».

Shahak et Mezvinsky déclarent : « L’un des principes fondamentaux de la Cabale lurianique est la supériorité absolue de l’âme et du corps juifs sur l’âme et le corps non juifs. Selon la Cabale Lurianique, le monde a été créé uniquement pour le bien des Juifs ; l’existence de non-juifs était subsidiaire. ”

Encore une fois, Shahak et Mezvinsky rapportent que cet aspect est souvent occulté dans les discussions en anglais. Les auteurs érudits d’ouvrages sur le mysticisme juif et la Cabale lurianique, écrivent-ils, ont fréquemment « volontairement omis de faire référence à de telles idées ».

Shahak et Mezvinsky écrivent qu'il est essentiel de comprendre ces croyances afin de comprendre la situation actuelle en Cisjordanie, où bon nombre des colons les plus militants de Cisjordanie sont motivés par des idéologies religieuses dans lesquelles tout non-juif est considéré comme « une incarnation terrestre de Satan », et selon la Halacha (loi juive), le terme « êtres humains » se réfère uniquement aux Juifs. »

L’auteur israélien et ancien chef des renseignements militaires israéliens, Yehoshafat Harkabi, aborde ce sujet dans son livre de 1988, Israel’s Fateful Hour..

Harkabi écrit que même si ces croyances extrémistes ne sont pas « largement dominantes », la réalité est que « les extrémistes religieux nationalistes ne sont en aucun cas une frange de fous ; beaucoup sont des hommes respectés dont les paroles sont largement écoutées. ”

Il rapporte que le rabbin du campus d'une grande université israélienne a publié un article dans le journal étudiant intitulé « Le commandement du génocide dans la Torah », dans lequel il sous-entendait que ceux qui ont une querelle avec les Juifs « devraient être détruits, y compris les enfants et tout le reste ». Harkabi écrit qu’un livre d’un autre rabbin « expliquait que le meurtre d’un non-juif n’est pas considéré comme un meurtre ».

Brownfeld écrit : « Bien que les fondamentalistes messianiques constituent une partie relativement petite de la population israélienne [la plupart des colons israéliens sont motivés par le style de vie subventionné que l’argent des impôts américains fournit à Israël], leur influence politique s’est accrue. S’ils méprisent les non-Juifs, leur haine envers les Juifs qui s’opposent à leurs opinions est encore plus grande. »

Brownfeld cite le meurtre du Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, qui avait commencé à faire la paix avec les Palestiniens, écrivant qu’il ne s’agissait que d’un « parmi une longue lignée de meurtres de Juifs qui ont suivi une voie différente de celle ordonnée par les autorités rabbiniques ». Brownfeld rapporte que Shahak et Mezvinsky « citent cas après cas, du Moyen Âge jusqu’au XIXe siècle ».

Les auteurs rapportent : « Jusqu’au dernier quart du XIXe siècle, il était courant dans certains cercles hassidiques d’attaquer et souvent d’assassiner des Juifs ayant des tendances religieuses réformatrices… »

Ils citent un long article de l'écrivain israélien Rami Rosen, « History of a Denial », publié par le magazine Ha'aretz en 1996. Cet article, introuvable en ligne, du moins en anglais, est également cité dans le livre Brother Against Brother. : Violence et extrémisme dans la politique israélienne d'Altalena à l'assassinat de Rabin, par le professeur israélien Ehud Sprinzak.

Dans son article de Ha’aretz, Rosen rapportait : « Une vérification des principaux faits de l’historiographie [juive] des 1 500 dernières années montre que le tableau est différent de celui qui nous a été présenté précédemment. Cela inclut les massacres de chrétiens ; des répétitions simulées de la crucifixion de Jésus qui avait habituellement lieu à Pourim [2] Pourim, La fête juive qui célèbre joyeusement le massacre massif des Perses  ; meurtres cruels au sein de la famille ; la liquidation des informateurs, souvent effectuée pour des raisons religieuses par des tribunaux rabbiniques secrets, qui prononçaient une sentence de « poursuivant » et nommaient des bourreaux secrets ; assassinats de femmes adultères dans des  synagogues et/ou on leur coupait le nez sur ordre des rabbins. ”

Bien que l’article de Rosen puisse paraître choquant, en réalité, il montre simplement que des membres de la population juive, tout comme des membres des populations chrétienne, musulmane, hindoue et diverses autres, ont parfois commis des atrocités, parfois prétendument au nom de leur religion. La différence, comme le soulignent Shahak et Mezvinsky, est que ces informations sont largement dissimulées aux États-Unis. De telles dissimulations ne font toutefois pas disparaître les faits. Ils se contentent de les enterrer, où ils couvent et finissent parfois par donner lieu à des perceptions exagérées.

Les médias américains rapportent rarement que certains colons israéliens extrémistes sont extrêmement hostiles aux chrétiens et ont menacé des militants pacifistes venus en Cisjordanie pour participer à des manifestations non-violentes : « Nous avons tué Jésus et nous vous tuerons aussi. » Il existe également un record d’hostilité officielle. [3] Par exemple, il y a quelques années, un maire israélien a ordonné que tous les Nouveaux Testaments soient rassemblés et brûlés.

Les « écoles » de Schneerson

Bien que Schneerson soit honoré lors des journées nationales de « l’éducation », la réalité est que les écoles élémentaires qu’il a créées ont souvent échoué à enseigner aux enfants « les bases de la lecture, de l’écriture, de l’orthographe, des mathématiques, des sciences et de l’histoire », selon un diplômé.

Dans son article « La Journée nationale de l’éducation et l’éducation que je n’ai jamais eue », Chaim Levin rapporte son expérience à l’école Chabad « Oholei Torah » (Institut éducatif Oholei Menachem) à Crown Heights, New York – le site du siège mondial de Chabad :

« J’ai un profond respect pour feu Rabbi et son héritage. Cependant, je me souviens très clairement des conférences que [Schneerson] a données – celles que nous étudiions chaque année à l'école primaire sur le manque d'importance de l'éducation « laïque » (non religieuse, formelle) et la grande importance de n'étudier que le Limmudei Kodesh (études saintes). En raison de cette attitude, des milliers d’étudiants n’ont appris rien d’autre que la Bible tout au long de nos années dans les institutions Chabad. »

Le but de ces écoles, écrit Levin, était de former des « schluchim », des missionnaires qui feraient la promotion du Chabad partout dans le monde.

Parallèlement, note-t-il : « L’incapacité à fournir une éducation formelle de base paralyse les enfants au sein des communautés Chabad. Nous ne pouvons pas ignorer le mal causé… » Levin écrit : « Jusqu’à ce jour, Oholei Torah et de nombreuses autres écoles Chabad – en particulier les écoles pour garçons et quelques écoles pour filles à Crown Heights et dans d’autres endroits – n’offrent pas d’éducation formelle de base. »

Journée de l'éducation et du partage 2014

Dans son article de 2000, Brownfeld écrit que le livre de Shahak et Mezvinsky devrait être « un signal d’alarme « pour les Américains, en particulier les partisans juifs d’Israël ».

Quatorze ans plus tard, cependant, très peu de gens connaissent ces livres et leurs informations puissantes, et l’argent des impôts américains continue d’affluer vers Israël. L'auteur principal, Israel Shahak, est aujourd'hui mort, tout comme Edward Said ; Noam Chomsky le mentionne rarement, voire jamais ; et le co-auteur de Shahak, Norton Mezvinsky (oncle du mari de Chelsea Clinton), est membre d’une congrégation Loubavitch à New York.

À bien des égards, peu de choses semblent avoir changé depuis 1994, lorsque les membres du Congrès Charles Schumer, Newt Gingrich et d’autres ont présenté une loi accordant à Schneerson la médaille d’or du Congrès. Le projet de loi a été adopté par les deux chambres à l’unanimité, honorant Schneerson pour ses « contributions exceptionnelles et durables à l’amélioration de l’éducation mondiale, de la moralité et des actes de charité ».

Source : https://www.counterpunch.org/2014/04/07/why-is-the-us-honoring-a-racist-rabbi/

Par Alison Weir , directrice exécutive de If Americans Knew et présidente du Council for the National Interest.

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Hannibal Genséric