lundi 7 octobre 2024

Le « 7 octobre »

Il y a un an des militants du Hamas et d’autres mouvements palestiniens, 50 ans après la guerre du Kippour ou du Ramadan, lançaient l’opération Déluge d’Al-Aqsa, en référence aux violations des lieux saints musulmans, l’esplanade des Mosquées. Ils franchissaient la barrière de fer qui, depuis plus de quinze années, faisait de la bande de Gaza une « prison à ciel ouvert ». Grande était la surprise du gouvernement israélien, comme celle de nombreux dirigeants occidentaux.

Hélas, ces derniers sidérés, le président Jo Biden en tête, sans envisager une minute de connaître la réalité des faits, s’en tenaient au récit les plus monstrueux avancés par Israël. Ils  affirmaient qu’Israël avait « le droit de se défendre », sans jamais reconnaître aux Palestiniens le droit de libérer leur pays occupé depuis 1967. Le Premier ministre israélien Nétanyahou (vexé par la réussite technique des Palestiniens, nous le verrons) avait qualifié le « 7 octobre » comme le « pire crime commis contre les Juifs depuis la Shoah ». De soi-disant témoignages, plus abominables les uns que les autres avaient été diffusés sur les médias israéliens : « Des dizaines de nourrissons décapités - le  journaliste J. F. Khan n'hésitait pas à affirmer cinquante à la télévision ! - ou égorgés, les habitants brûlés vifs dans leur maison » (Maariv du 10 octobre). Etc.

                En France, pour Radio J, il s’agissait de « la pire des journées terroristes de l’Histoire ». Pour G. Bensoussan, spécialiste de la Shoah et de l’antisémitisme : « D’une tuerie de nature génocidaire » (JDD du 15 octobre) ». Pour l’académicien A. Finkielkraut : « De massacres (…) Les femmes violées et éventrées, couples brûlés vifs, enfants décapités, vieillards suppliciés, etc. ». (JDD du 29 octobre). De nombreux médias évoquaient un « pogrome terroriste », mot repris par l’essayiste P. Lelouche (JDD du 10 décembre) ou par la chroniqueuse E. Abecassis (La Croix du 27 février 2024). 

         Toutes ces déclarations se révélant très vite en partie inexactes, ce fut l’annonce quelque temps après de la découverte de « viols massifs », un fait tout aussi inexact. Mais, lorsqu’au bout de quelques semaines de nouvelles informations feront connaître la vérité au monde, aucun thuriféraire d’Israël n’aura le courage de revenir sur ses dires.

         Le président Emmanuel Macron avait proposé l’organisation d’une coalition internationale contre le Hamas ! Le 7 février 2024, il rendait un hommage national, aux victimes françaises du 7 octobre. Pour lui, l’attaque du Hamas représentait « le plus grand massacre antisémite de notre siècle » (?). Les victimes étaient franco-israéliennes. Elles ont été tuées sur le territoire israélien. Or, un double national n’a qu’une nationalité sur le pays où il demeure. Ces victimes, mêmes si juives, ont donc été tuées en tant qu’Israéliennes, et non pas entant que Juifs. Et dès lors son affirmation est totalement fausse. Ces crimes de guerre, - car il s’agit bien de crimes de guerre par la tuerie de civils et l’enlèvement d’autres personnes - ne s’apparentaient pas du tout, comme le Président l’a affirmé, aux attentats terroristes perpétrés en France au Bataclan, ou à Nice. Aujourd’hui, enfin, après une année de guerre, il demande l’arrêt des livraisons d’armes à Israël, requête « honteuse » pour le sinistre Nétanyahou.

         Tous les mensonges inqualifiables causaient une émotion sans précédente au sein de la population israélienne non informée. Ils permettaient à Nétanyahou de sortir de la crise qui coupait le pays en deux depuis des mois à propos de modifications envisagées du système judiciaire, réussissant ainsi une « union sacrée », et de se sauver de poursuites diligentées à son encontre.

         Ils allaient permettre de légitimer (?) la terrible guerre vengeresse qu’Israël engageait contre le Hamas, en fait contre tous les Gazaouis. Elle entraînait le massacre de plus de 40 000 d’entre eux, en majorité des femmes et des enfants, sans compter les victimes sous les décombres (plus de 60 % des habitations détruites, écoles, hôpitaux, etc.). 

Que s’est-il donc passé réellement le 7 octobre 2023 ? 

         Le samedi 7 octobre, vers 6 h 30, 5.000 roquettes, lancées par le Hamas s’abattaient sur Israël, touchant diverses villes israéliennes. En même temps, environ 1500 à 2000 combattants pénétraient en Israël. Ils avaient réussi, au grand dam des Israéliens, à neutraliser tout l’équipement électrique de la barrière israélienne et à désactiver son système de communication, leur permettant de détruire en toute tranquillité cette barrière en plusieurs endroits, ainsi que les miradors de guêt télécommandés. Ils pouvaient alors attaquer les colonies proches, en particulier les kibboutz proches de Kfar Aza et Be’eri, ainsi qu’un important rassemblement - qu’ils ne semblaient pas connaître - de jeunes israéliens participants à une rave-party organisée près de la frontière. Leur but : attaquer les bases israéliennes environnantes et capturer des prisonniers dans les colonies en vue d’un échange massif de prisonniers. 

         Au lendemain, Israël annonçait 1400 victimes « civiles » ramenant par la suite ce chiffre à 1200. Les 200 supplémentaires étaient des combattants palestiniens. Le quotidien de gauche Haaretz publiait, le 20 octobre, les noms des victimes :  on y découvrait près de 377 militaires ou membres des forces de l’ordre tués par les assaillants - ou, comme nous le verrons, par les premières réactions de l’armée israélienne - et, 845 civils tués, dont 16 enfants entre 4 et 17 ans. A cela, il faut ajouter environ 236 otages, des militaires et des civils, Israéliens, étrangers ou binationaux, enlevés. 

         Des informations révélèrent que la police israélienne des frontières avait été déployée sur le site de Nova avant que le Hamas ne tombe sur le festival, ce qui avait provoqué une sévère bataille. Mais surtout, informée, l’armée israélienne avait réagi - ce qu’elle conteste, bien sûr. Une enquête, dont les conclusions ont été publiées par Haaretz, révélait, le 18 novembre, que des hélicoptères Apache avaient tiré sur la foule qui fuyait le festival, pensant ne tuer que des combattants palestiniens.  Une participante Yasmine Porat, interrogée par une radio Host israélienne, a confirmé le fait. Les hélicos et des chars israéliens avaient aussi tiré sur les maisons des kibboutz attaquées par les Palestiniens, les détruisant ou les brûlant. Des combattants palestiniens et des civils israéliens y trouvèrent la mort. De même des jeunes fuyant la rave-party, pris pour des « terroristes ». Et, seules les frappes des hélicoptères et des chars expliquent les dégâts importants causés aux bâtiments, ainsi que plusieurs corps brûlés - tous ces faits que le gouvernement israélien imputait aux Palestiniens. Comment ceux-ci, armés de fusils et de grenades à main, auraient-ils été capables de causer ce degré ou ce type de dommage ? Le média israélien Ynet – qui fait partie du même groupe que le Yediot Aharonot - fait état de ces frappes israéliennes dès le 15 octobre.

         Ainsi, si certains des participants au festival ont été tués par la résistance palestinienne, les preuves laissent entendre désormais qu’une grande partie des civiles tués l’ont probablement été par les forces israéliennes elles-mêmes ! Les autorités israéliennes ont fait grand cas de la diffusion d’images de véhicules détruits sur le site du festival, laissant entendre que les voitures – et les victimes décédées à l’intérieur – avaient été réduites en cendres par des combattants palestiniens. Le rapport du Yediot réfute complètement cette affirmation. 

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Par Maurice Buttin ,
président par intérim du CVPR PO
(Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient)

Source :  Gilles Munier

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