Trump brise l'Europe : une image sans précédent du « rassemblement des perdants » à la Maison-Blanche

La fin de l'Europe en tant que puissance politique sérieuse.

La troupe est arrivée au bureau de « papa » à Washington pour sa réprimande officielle. À tout le moins, nous devons nous émerveiller du fait que cette réunion ait produit l'une des images politiques les plus remarquables de l'histoire :

A-t-on jamais rien vu de tel ? Le panthéon entier de la classe dirigeante européenne réduit à des enfants pleurnicheurs dans le bureau de leur directeur d'école. Personne ne peut nier que Trump a véritablement réussi à « briser l'Europe ». Ce tournant est irréversible, l'image est tout simplement irréparable.

Mais même au-delà du sarcasme, objectivement parlant, il faut souligner l'impression de défaite et de manque d'énergie de la délégation. Il suffit d'observer le langage corporel d'« hommes d'État éminents » comme Emmanuel Macron et Alexander Stubb sur cette photo destinée à exprimer la solidarité collégiale et la « force » alliée :

Mains dans les poches, regards légèrement confus ou indifférents, regard vide, et cette étrange atmosphère de « sommeil » comme une « télévision réglée sur une station morte » (merci à M. Gibson). Il est clair que personne ne veut être là, et chacun sait que cette mascarade artificielle semble forcée. La véritable chute survient à la première minute, lorsqu'il devient évident que cet exercice creux n'est rien d'autre qu'une flatterie pour l'égoïste Monsieur Loyal lui-même, tandis qu'il ordonne à ses élèves abjects de baisser les yeux devant l'œuvre d'art soigneusement placée qui préside au rituel d'humiliation doré.

On pourrait écrire des volumes sur les implications d'un tel déclin de l'influence européenne. Mais nous nous contenterons de conclure qu'il est clair que la question de la résolution du conflit ukrainien revêt une telle importance existentielle pour la cabale en coulisses qui rédige les ordres des marionnettes européennes, que cette cabale est prête à tout risquer, y compris à sacrifier politiquement ces « compradores » se faisant passer pour des dirigeants élus.

Il est inutile de détailler la situation, mais la rencontre a été ponctuée de nombreux moments d'humiliation : de l'apparente non-reconnaissance du président finlandais par Trump – incapable de le trouver malgré sa place juste en face de lui – à l'humiliation dont il a fait preuve envers Ursula, venue armée d'un discours préétabli sur l'enlèvement d'enfants ukrainiens par les Russes ; Trump l'a réduite au silence en lui faisant remarquer qu'ils s'étaient réunis pour parler d'autre chose, autrement dit : votre propagande est hors de propos et indésirable.

Il convient également de noter que Trump n'a accueilli personnellement aucun des messagers européens à leur arrivée, se faisant escorter hors de la pelouse de la Maison Blanche par un factotum. Le contraste était saisissant avec le faste et le cérémonial de la visite de Poutine. Ceci, bien sûr, était intentionnel, Trump montrant ainsi aux compradores européens lâches leur subordination dans le cadre de sa lente restructuration de l'ordre mondial ; Trump ne respecte que le pouvoir ; les dirigeants serviles et mielleux le dégoûtent et méritent sa marque sur leur front.

Alors, qu’a réellement accompli cette réunion, à part rehausser le prestige de Trump et étouffer les récits médiatiques gênants dans le cycle de l’actualité ?

Par Simplicius    20 août

---------------------------------

En quoi la poignée de dirigeants européens humiliés, aux réputations et aux budgets exsangues, aux armées en lambeaux, changerait-elle la donne ? Il suffit d'observer leurs visages sur la photo de famille pour voir un tableau pathétique de dirigeants sans envergure prétendant être puissants, chacun soupçonnant l'autre d'être la marionnette d'un tiers. L'ironie, c'est qu'aucun d'entre eux n'est le maître chez soi. Trump pas plus que les autres. Il n'est lui-même qu'une marionnette, manipulée par des mains invisibles que seuls les esprits rationnels peuvent percevoir.

Mais Trump est aussi imprévisible qu'impuissant. Sa poignée de main avec Zelensky pour 100 milliards de dollars de « garanties de sécurité » ressemble plus à un racket mafieux qu’à la diplomatie.

Et Moscou a retenu la leçon de Minsk et ne se laissera pas duper par un éventuel Minsk 3.0. Une nouvelle conception de la sécurité européenne, voire mondiale, pourrait pourtant émerger en Ukraine. Elle ne sera toutefois pas le fait des hommes incapables et dépourvus d'imagination qu'on a vus jouer la comédie du pouvoir dans le Bureau ovale.

H. Genséric