L'Ukraine a-t-elle tenté d'assassiner Poutine ?

Dans la nuit du 28 au 29 décembre 2025, le ministère russe de la Défense et le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ont affirmé que l'Ukraine avait lancé 91 drones à longue portée contre une résidence présidentielle située dans la région de Novgorod, au nord-ouest de Moscou. Le ministère et M. Lavrov ont décrit l'attaque comme ayant eu lieu « dans la nuit du 28 au 29 décembre » et « aux premières heures du 29 décembre », sans préciser l'heure exacte d'apparition des premiers drones.

Un résumé plus détaillé, en russe, indique que 18 drones visant la résidence ont été interceptés avant 7 h, heure de Moscou, et 23 autres entre 7 h et 9 h, ce qui signifie que 50 drones avaient déjà été lancés par la défense aérienne russe. Les autorités russes ont déclaré que les 91 drones avaient été abattus par la défense aérienne, sans faire de victimes ni de dégâts, et ont promis des frappes de représailles non spécifiées. L'attaque a été présentée comme un acte terroriste susceptible d'affecter la position de Moscou dans les négociations de paix en cours.

Le président Volodymyr Zelensky a rejeté les allégations concernant Novgorod, les qualifiant de « mensonges russes typiques », et a accusé Moscou d'instrumentaliser un incident fabriqué de toutes pièces ou exagéré pour justifier de nouvelles frappes contre des cibles gouvernementales ukrainiennes et durcir sa position de négociation. La presse internationale a jusqu'à présent traité l'épisode de Novgorod avec prudence, soulignant la difficulté de vérifier de manière indépendante aussi bien les allégations russes d'une tentative de frappe massive contre la résidence de Poutine que les affirmations ukrainiennes selon lesquelles cette histoire serait une invention.

Que s'est-il donc passé ? Bien que l'heure précise de l'entrée des premiers drones dans l'espace aérien russe soit inconnue, si la tentative d'attaque a débuté vers 22h00, heure de Moscou, il était alors 14h00 à West Palm Beach, en Floride, où Volodymyr Zelensky entamait sa rencontre avec Donald Trump. La réunion des délégations américaine et ukrainienne s'est prolongée jusqu'à 17h00, heure de Floride, et a été suivie d'une conférence de presse de 30 minutes. Or, 17h00 en Floride correspond à 1h00 à Moscou. Autrement dit, l'attaque contre la résidence de Poutine était en cours pendant que Zelensky était censé parler de paix.

L'affirmation ukrainienne selon laquelle la Russie aurait agi ainsi pour « durcir sa position de négociation » ne tient pas la route, car la position de la Russie est déjà tranchée . Moscou ne cherchait pas de prétexte pour frapper plus durement l'Ukraine… Elle le fait déjà.

Zelensky a-t-il approuvé l'attaque ? J'en doute. Je pense qu'elle a été ordonnée et exécutée par les services de renseignement ukrainiens, avec l'aide au moins des services britanniques, afin de saboter les négociations et de nuire à Zelensky. Il ne s'agissait pas d'un attentat visant à tuer Poutine, car ce dernier réside au Kremlin depuis quatre ans afin de réduire sa vulnérabilité face à une telle attaque. Les responsables ukrainiens qui ont donné l'ordre étaient davantage soucieux d'embarrasser Zelensky que de tuer Poutine.

Je crois que c'est un signe supplémentaire que les jours de Zelensky sont comptés, car ses opposants en Ukraine, encouragés par les services de renseignement occidentaux, semblent manœuvrer pour le remplacer et poursuivre le conflit. On a appris ce week-end que le général Zaluzhny, qui séjourne à Londres depuis plus d'un an en tant qu'ambassadeur officiel d'Ukraine au Royaume-Uni, rentre à Kiev à la fin de la semaine. Les pions de ce nouveau jeu de pouvoir sont en train de se déplacer.

29 décembre 2025                   Par Larry C. Johnson

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