Le
referendum posant la question aux britanniques s'ils désiraient sortir
de l'UE a été initié par le parti conservateur du Royaume Uni. Ce parti
représente depuis toujours la « gentry » britannique et est le plus
proche des intérêts de la City et de la finance. Il paraît évident que
pour se lancer dans cette aventure, la finance anglaise connaissait par
sondage le résultat, et ce n'est certainement pas son amour de la
démocratie qui a pu la motiver. Cette initiative s'est faite à
l'encontre des intérêts des USA et de son propre système financier.
Obama a du faire le déplacement à Londres pour tenter de contrer les
résultats de ce référendum qu'il devait également connaître. Thierry Meyssan dans un article remarquable
a fourni quelques explications sur les motivations de la finance
britannique se démarquant de la finance étasunienne tout en lui plantant
un poignard dans le dos.
Depuis plusieurs années nous assistons à la différentiation de deux formes de capitalismes dans le monde.
- L'un
l'étasunien est fondé sur le dollar et une économie virtuelle. Les USA
ont imposé le dollar comme seule et unique monnaie d'échange
internationale par les accords de Bretton Woods de 1945 leur argument
était que le dollar étant indexé sur l'or, payer en USD revenait à payer
en or. Cependant cette indexation fut supprimée en 1971, le dollar
n'était plus une monnaie fiduciaire mais virtuelle dont la valeur était
établie par les marchés. Mais comme chacun devait acheter des dollars
pour commercer, notamment du pétrole, la valeur de cette monnaie était
maintenue par force.
Les
états qui essayaient de transgresser cette obligation étaient abattus
comme le fut l'Irak de Sadam Hussein ou la Libye de Khadafi.
Les
USA pouvaient également créer le volume de monnaie qu'ils souhaitaient
pour leur propres besoins notamment militaires par le prêt. Un prêt
évidemment soumis à intérêt payé lui par les états emprunteurs en
richesse véritable. Il s'est donc établi un véritable système d'escroquerie ou
la finance surtout d’origine anglo-saxonne mettait le monde en coupe
réglée sous menace de rétorsion militaire comme de véritables gangsters
pratiquant le racket. Dans les pays soumis aux USA, les capitalistes
abandonnèrent l'industrie pour la finance. Cette industrie devenait de
moins en moins rentable du fait de la baisse tendancielle du taux de
profit (Marx) et des loi sociales imposées par les peuples.
- L'autre
le Chinois est fondé sur une économie industrielle réelle. A partir de
1979, avec le retour de Deng Xiaoping à la tête du Parti Communiste
Chinois, l'économie socialiste fut abandonnée progressivement en Chine
pour revenir à une économie capitaliste classique, industrielle et
commerciale. Cette modification fondamentale en Chine permit une
évolution rapide de la situation économique chinoise notamment dans les
grands centres urbains, Canton, Shanghai, Beijing. Une classe ouvrière
numériquement importante se forma rapidement, mais celle-ci ne possèdait
plus de système de défense syndicale, les syndicats ouvriers ayant été
abattus par le système « communiste ». La Chine possédait donc une armée
immense de travailleurs très faiblement payés et soumis, bien que de
piètre qualité. A la fin du 20 ème siècle, l'industrie occidentale,
soumise à la forte pression de la baisse tendancielle du taux de profit
et aux lois sociales, va massivement investir en Chine et massivement
délocaliser pour profiter de cette divine opportunité, c'est à dire
bénéficier de travailleurs payés au dixième des travailleurs occidentaux
sans avoir à subir des grèves et des prélèvement sociaux. Les
investissements occidentaux au début des années 2000 seront massifs en
Chine notamment les investissements étasuniens. Ainsi la Chine devint la
première puissance économique mondiale, grâces aux diverses et variées
entreprises occidentales et notamment étasuniennes.
Il
y a quelques années la Chine eut l'idée de se doter d'une monnaie
nationale forte, convertible et indexée sur l'or pour être utilisée par
son énorme industrie et ce en lieu et place du dollar. En fait la Chine,
toujours en but aux tentatives de contrôles des USA avec son activité
subversive, ne voyait pas l'intérêt de travailler pour ces USA en
utilisant sa monnaie et de permettre ainsi de renforcer ses capacités
militaires contre elle.
Le Yuan convertible est prêt et une bourse pétrolière en Yuan est prête à fonctionner à Shanghai.
Mieux
les chinois ont passé des accords avec la City de Londres celle-ci
deviendrait la première place financière occidentale pour le nouveau
Yuan indexé sur l'or.
Les
financiers britanniques étaient mis devant un choix. Soit continuer à
jouer au Monopoly avec une monnaie de singe en voie d'écroulement car
n'étant fondé que sur la force militaire et non sur une économie, soit
s'introduire dans l'énorme capacité industrielle chinoise adossée aux
énormes réserves russes de matières premières.
Seulement,
les capacités militaires étasuniennes utilisées pour imposer
l'endettement et la monnaie de singe se sont montrées inférieures aux
capacités militaires russes en Syrie. La rupture est apparue au monde
quand la 6ème flotte US a du abandonner les côtes syriennes en août 2013
face à la flotte russe. Les USA avait là perdu leur seul et unique
atout. La gentry britannique a vite compris que le choix judicieux était
le Yuan et non le dollar.
L'Union
Européenne n'étant qu'une construction impérialiste étasunienne bâtie
pour imposer une dette sempiternelle aux peuples d'Europe occidentale,
ne présentait plus d'intérêts pour la finance anglaise ayant fait un
choix pratique et fonctionnel pour l'avenir.
Le
divorce entre la nouvelle finance anglo-chinoise fondée sur une
véritable monnaie fiduciaire et la finance Monopoly du dollar est
consommé.
Les
portes paroles des USA en Europe enragent et leurs propos d'une rare
violence montrent le profond dépit de leur maître. Ce monde de traîtres
est nu et se dévoile ainsi, journalopes, politiciens, gauche
pseudo-morale, tout ce monde n'était en fait que le valet des USA et de
sa finance bidon de casino.
Ce
faisant, industrie chinoise, armée russe et gentry anglaise ont donné
inopinément aux peuples soumis d'Europe occidentale une formidable
opportunité qu'il convient de se saisir, ce sera le retour des nations
libres et indépendantes, merci à eux.
29 juin 2016
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