L'une des conséquences géopolitiques du coup d'État
manqué est que la Turquie finira par tourner le dos à l'UE et à l'OTAN et va se
concentrer sur l'Est en général, et vers la Russie en particulier. Elle
adoptera également le modèle asiatique de développement, avec une présidence
centrale forte et un gouvernement à parti unique dominant, selon des analystes
financiers occidentaux.
Depuis 2007, la Turquie essaie de devenir membre à part entière de l'OCS (Organisation de Coopération de Shanghai), mais pour cela, elle devra (a) ne plus aider le terrorisme islamiste, (b) ne plus intervenir en Syrie ou en Irak, et (c) quitter l'Otan.
Le journal financier autrichien Wirtschaftsblatt a noté avec quel soin les dirigeants turcs ont suivi les réactions molles et tardives de l'Occident à la tentative avortée du renversement. Ce n’est que le samedi après-midi que sont venus les commentaires du chef de la politique étrangère de l'UE, Federica Mogherini et de Johannes Hahn, le commissaire pour les négociations de la politique européenne de voisinage et d’élargissement. Leur allié principal de l'OTAN, les États-Unis, sont restés muets durant les trois ou quatre premières heures. Ces réactions tardives, confirment si besoin est, nos informations concernant l’implication directe de la CIA/OTAN dans la tentative d’éliminer Erdogan [1].
Depuis 2007, la Turquie essaie de devenir membre à part entière de l'OCS (Organisation de Coopération de Shanghai), mais pour cela, elle devra (a) ne plus aider le terrorisme islamiste, (b) ne plus intervenir en Syrie ou en Irak, et (c) quitter l'Otan.
Le journal financier autrichien Wirtschaftsblatt a noté avec quel soin les dirigeants turcs ont suivi les réactions molles et tardives de l'Occident à la tentative avortée du renversement. Ce n’est que le samedi après-midi que sont venus les commentaires du chef de la politique étrangère de l'UE, Federica Mogherini et de Johannes Hahn, le commissaire pour les négociations de la politique européenne de voisinage et d’élargissement. Leur allié principal de l'OTAN, les États-Unis, sont restés muets durant les trois ou quatre premières heures. Ces réactions tardives, confirment si besoin est, nos informations concernant l’implication directe de la CIA/OTAN dans la tentative d’éliminer Erdogan [1].
Cependant, le journal note que le président russe
Vladimir Poutine a été le premier à exprimer son soutien à Recep Tayyip
Erdogan. Au cours de leur conversation téléphonique de samedi, les deux
dirigeants ont décidé de fixer à début Août leur prochaine rencontre.
Timothy Ash, analyste des marchés émergents au sein du
géant bancaire japonais Nomura, a déclaré que les événements
du week-end dernier sont révolutionnaires pour la Turquie : "Le caractère et le visage du pays vont
changer vers le modèle asiatique de développement: une forte présidence
centrale et un gouvernement dominant à parti unique, comme en Chine ou en Malaisie".
L'analyste a également suggéré qu’Ankara va enfin
tourner le dos à l'idée d'adhésion à l'UE, qui était de facto morte après le
référendum Brexit au Royaume-Uni et le référendum néerlandais antérieur qui a
rejeté massivement l'accord d'association de l'UE avec l'Ukraine, les dernières
illusions seront mortes lorsque le parlement turc réintroduira la peine de
mort. Le Président Erdogan a déjà annoncé que cela se ferait.
Un autre motif pour le rapprochement avec Moscou, dit
le journal, est le projet de pipeline TurkStream [2] et l'intérêt de la Turquie pour
les usines russes de centrales nucléaires.
En outre, il a estimé que les livraisons de gaz en
provenance d'Israël et d'Iran aideraient la Turquie à se positionner comme un
hub central entre l'Orient et l'Occident.
Demi-tour vers l’Eurasie
Le monde unipolaire dominé par les États-Unis depuis la chute du mur de Berlin
et la disparition de l’Union Soviétique a muté depuis les récentes années en un
monde multipolaire, avec l’Organisation de Shanghai (OCS / SCO en anglais), qui
comporte notamment la Chine et la Russie.
La Turquie a
bien saisi que depuis le Brexit, qu’entrer dans l’UE n’était plus aussi
attractif, d’autant plus que celle-ci se pinçait de plus en plus le nez à
l’égard des musulmans en général (sauf ceux qui leur achètent des armes et des clubs
de foot et leur fournissent gaz et pétrole à vil prix) et d’Erdogan en particulier.
Ce dernier a maintenant l’immense "honneur" de rejoindre les « dictateurs » arabo-musulmans qui déplaisent tant à l’Occident : Saddam, Kadhafi, Assad…Comme ces dictateurs préfèrent veiller au bien de leur peuple qu’à celui de l’Occident, ils méritent donc la mort. Mais, pour le moment, deux en ont réchappé : Assad et Erdogan. Ceci va certainement les rapprocher.
Ce dernier a maintenant l’immense "honneur" de rejoindre les « dictateurs » arabo-musulmans qui déplaisent tant à l’Occident : Saddam, Kadhafi, Assad…Comme ces dictateurs préfèrent veiller au bien de leur peuple qu’à celui de l’Occident, ils méritent donc la mort. Mais, pour le moment, deux en ont réchappé : Assad et Erdogan. Ceci va certainement les rapprocher.
Or Erdogan est suffisamment
futé pour mettre ses 2 pieds dans le même sabot. Attaqué par les USA, rejeté
par l’UE, il s’est dit « qu’a cela ne tienne je vais aller voir
ailleurs ». Il n’y a qu’un ailleurs si on veut tourner le dos au monde
unipolaire des États-Unis et de leur valet européen. C’est l’Eurasie avec l’Organisation
de Coopération de Shanghai.
Depuis longtemps, Erdogan lorgnait vers l’OCS
À partir de
2007, le gouvernement d'Ankara a fait trois fois sa demande sans succès, pour
faire partie en tant que membre invité de l'organisation de coopération de Shanghai
(OCS). Fondée en 1996 par les gouvernements russe et chinois, en compagnie de
trois (et en 2001 d'un quatrième) anciens États soviétiques d'Asie centrale [le
Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan], l'OCS a alors très
peu retenu l'attention de l'Occident, même si elle a de grandes ambitions de
sécurité militaire et d'autres aspirations, y compris la création éventuelle
d'un cartel
du gaz. En outre, elle offre une solution de rechange au modèle occidental
de l'OTAN, pour « la démocratie », et pour le remplacement du dollar américain comme monnaie
de réserve. Après ces trois refus, Ankara a demandé le statut de «partenaire de
dialogue» en 2011, ce qui lui a été accordé en juin 2012.
Un mois plus
tard, le Premier ministre turc de l’époque, Recep Tayyip Erdogan, a fait un
communiqué sur ses
dires au président de la Russie Vladimir Poutine : «Allez,
acceptez-nous dans les Cinq de Shanghai [en tant que membre à part entière] et
nous allons changer d'avis sur l'Union européenne."
Erdoğan a repris cette idée le 25 janvier , notant les efforts turcs toujours au point mort pour rejoindre l'Union européenne (UE): "[Si vous agissez] en tant que Premier ministre d'un pays de 75 millions de personnes", a t-il expliqué, "vous commencez à chercher des alternatives. C'est pourquoi j'ai dit à Mr. Poutine l'autre jour: «Allez, prenez-nous dans les Cinq de Shanghai, faites-le, et nous allons dire au revoir à l'UE. Pourquoi ces atermoiements ?" Il a ajouté que l'OCS "est beaucoup mieux, est beaucoup plus puissante [que l'UE], et nous partageons des valeurs en commun avec ses membres."
Erdoğan a repris cette idée le 25 janvier , notant les efforts turcs toujours au point mort pour rejoindre l'Union européenne (UE): "[Si vous agissez] en tant que Premier ministre d'un pays de 75 millions de personnes", a t-il expliqué, "vous commencez à chercher des alternatives. C'est pourquoi j'ai dit à Mr. Poutine l'autre jour: «Allez, prenez-nous dans les Cinq de Shanghai, faites-le, et nous allons dire au revoir à l'UE. Pourquoi ces atermoiements ?" Il a ajouté que l'OCS "est beaucoup mieux, est beaucoup plus puissante [que l'UE], et nous partageons des valeurs en commun avec ses membres."
La manœuvre
d'aller vers l'OCS rencontre des obstacles importants: si Ankara continue de
mener des actions pour renverser Bachar al-Assad, l'OCS soutient
fermement le leader syrien assiégé. Plus fondamentalement, les membres de
l'OCS dans leur totalité s'opposent fermement à l'islamisme que soutient
Erdogan. Par conséquent, Erdogan devra, obligatoirement, abandonner l’islamisme
guerrier des États du Golfe, et, au minimum, arrêter tout acte hostile envers
la Syrie et l’Irak.
On devrait selon
toute vraisemblance voir un fort effort de la Turquie vers l’OCS et les
conséquences sont claires : Projets Balkan Stream et TurkStream avec la Russie, et Route
de la Soie avec les Chinois. Le rêve fou des États-Unis du pivot
asiatique [3] claironné par le think tank Strafor (groupe de
réflexion créé par le diabolique Georges Friedman) et issu du cerveau sénile
de Brzezinski a du plomb dans l’aile.
Les États-Unis,
qui perdent un précieux allié qui va se rallier à leur ennemi multipolaire,
Chine, Russie et Eurasie, sont les grands perdants du revirement Turc.
Leur coup d'état raté va leur coûter leur plus grande perte d’influence dans la région depuis des dizaines d’années. Leurs valets arabes, les émirs-momies du Golfe, doivent stocker des "Pampers".
Hannibal GENSERIC