Si
de charmantes demoiselles sont capables d'amadouer le roi de la taïga,
l'aigle américain manque, lui, cruellement de charme. Aussi n'est-il pas
étonnant que l'ours ait tendance à lui voler dans les plumes ces
derniers temps, que ce soit dans les travées du pouvoir à Washington ou
sur le terrain syrien.
L'affaire du piratage informatique du Parti démocrate continue de faire parler. Moscou nie totalement son implication et parle de petits jeux
politiciens internes. Lavrov s'est même fendu d'un commentaire pour le
moins tranchant quand, interrogé par une journaliste, il a répondu en
ces termes : "Je n'ai pas envie d'utiliser un mot en quatre lettres"
[pour les non anglophones, il s'agit de "f.u.c.k"]
Point final,
donc, nous ne serions qu'en présence d'une pauvre échappatoire du sérail
démocrate afin de cacher ses turpitudes ? mmm, pas si simple... Les
avis sont très divergents, l'affaire commence à prendre des proportions
importantes et à partir dans tous les sens.
Pour Moon of Alabama,
il ne faut y voir qu'une (habituelle) cabale anti-russe, le site
rappelant d'ailleurs que l'hilarante a elle-même bénéficié de largesses financières
du Kremlin : plus de 2 millions de dollars pour la Fondation Clinton et
500.000 pour le désœuvré Bill, sans doute jaloux de sa femme. Notons
d'ailleurs que voilà Poutine en quelque sorte maître de l'élection
américaine, les deux candidats étant d'une certaine manière ses obligés.
Zero Hedge n'est plus tout à fait sûr
de la non-implication de Moscou, relevant que le fameux Guccifer 2.0
utilise plusieurs programmes en langue russe alors qu'il assurait ne pas
la connaître. Barack à frites lui-même a lancé quelques insinuations.
Quant aux secteurs conservateurs du spectre politique états-unien, ils
sont eux aussi convaincus de la participation russe... et s'en
félicitent ! Buchanan propose même le Pulitzer pour Poutine.
Décidément,
il est difficile d'y voir clair. Il est assez évident que Trump a la préférence du Kremlin. Son refus de soutenir les djihadistes syriens, le
réalisme de son entourage (visite de son conseiller en politique étrangère à Moscou, critique de Flynn sur la folle politique de Washington), sa prise de distance avec l'OTAN,
son isolationnisme... tout cela ne peut que plaire à Moscou (et
ailleurs, soit dit en passant). Surtout qu'en face, l'hilarante fiancée
de Goldman Sachs et des néo-conservateurs serait plutôt sur la lancée
d'un George Bush Jr. Alors, Vladimirovitch a-t-il décidé de donner un
petit coup de pouce à Donald ?
Syrie justement. Nous avions évoqué en juin le curieux et culotté bombardement russe sur une base près de la frontière jordanienne [1] :
F18
américains et Sukhois russes se sont retrouvés presque nez-à-nez dans
le sud du pays. Pour être tout à fait honnête, la responsabilité de
l'incident incombe surtout aux Russes qui ont pris les Américains à leur
propre jeu. C'est le bien informé Moon of Alabama qui nous en offre
l'explication.
Depuis des mois, Washington tente de dissuader Moscou de bombarder Al-Qaïda arguant du fait que rebelles "modérés" soutenus par les Etats-Unis et djihadistes [islamo-sionistes] combattent côte à côte et que les premiers pourraient être malencontreusement tués, les pauvres choux. Passons sur le fait que les Américains admettent ouvertement soutenir les alliés du groupe de Ben Laden ; les victimes du 11 septembre doivent se retourner dans leur tombe, mais plus rien ne nous étonne désormais de ce qui vient d'outre-Atlantique...
Le pathétique argument de Washington - Il est difficile de séparer les terroristes modérés des terroristes djihadistes, laissez-nous plus de temps - fait perdre patience aux Russes qui voient dans ces manœuvres dilatoires un moyen de sauver les djihadistes [islamo-sionistes]. Aussi sont-ils allés, sans crier gare, bombarder les " rebelles modérés" du pays, tout au sud près de la frontière jordanienne, au nez et à la barbe de leurs protecteurs. Aux cris d'orfraie américains, le facétieux Kremlin a ironiquement répondu en reprenant presque mot pour mot les propres explications de Kerry : "Des airs, il est difficile de distinguer les différents groupes rebelles". Le message est-il passé ?
Depuis des mois, Washington tente de dissuader Moscou de bombarder Al-Qaïda arguant du fait que rebelles "modérés" soutenus par les Etats-Unis et djihadistes [islamo-sionistes] combattent côte à côte et que les premiers pourraient être malencontreusement tués, les pauvres choux. Passons sur le fait que les Américains admettent ouvertement soutenir les alliés du groupe de Ben Laden ; les victimes du 11 septembre doivent se retourner dans leur tombe, mais plus rien ne nous étonne désormais de ce qui vient d'outre-Atlantique...
Le pathétique argument de Washington - Il est difficile de séparer les terroristes modérés des terroristes djihadistes, laissez-nous plus de temps - fait perdre patience aux Russes qui voient dans ces manœuvres dilatoires un moyen de sauver les djihadistes [islamo-sionistes]. Aussi sont-ils allés, sans crier gare, bombarder les " rebelles modérés" du pays, tout au sud près de la frontière jordanienne, au nez et à la barbe de leurs protecteurs. Aux cris d'orfraie américains, le facétieux Kremlin a ironiquement répondu en reprenant presque mot pour mot les propres explications de Kerry : "Des airs, il est difficile de distinguer les différents groupes rebelles". Le message est-il passé ?
Nous en savons un peu plus maintenant. C'était apparemment une base américaine
utilisée par les forces spéciales US et britanniques ! S'il n'y a pas
eu de morts autres que quelques rebelles entraînés par lesdites forces,
il semble qu'une vingtaine de soldats anglais aient été présents
seulement la veille. Bref, on est passé tout prêt d'une crise majeure.
Or il est intéressant de noter la sécheresse de la réponse russe
: "La coalition [sous direction US] est la seule responsable du risque
couru par ses soldats puisqu'elle refuse de partager les informations".
Emballez c'est pesé, on voit qui est le patron en Syrie désormais...
Le
bombardement a creusé un peu plus les divisions déjà béantes au sommet
du pouvoir américain : la Maison blanche et le Département d'Etat ont
décidé d'ignorer l'incident et de continuer les discussions avec Moscou,
ce qui a rendu furieux la CIA et le Pentagone qui crient à la
capitulation. De fait, il semble bien que Washington laisse désormais
les mains libres aux Russes en Syrie, ce qui pourrait expliquer la tentative un peu désespérée
et assez grossière des Seoud proposant à Poutine monts et merveilles
("la Russie sera encore plus puissante que l'URSS") s'il lâche Assad [2].
S'il
se confirme qu'Obama a définitivement jeté l'éponge, Moscou, Damas et
Téhéran ont six mois pour finir la guerre, avant la prise de fonction du
prochain occupant de la Maison blanche. Avec Trump, Poutine aura carte
blanche de toute façon. Si c'est Clinton, les néo-cons ressortiront la
tête de l'eau mais il sera un peu tard.
27 Juillet 2016 , Rédigé par Observatus geopoliticus