Dans la macédoine syrienne, chacun essaie de tirer son épingle du
jeu mais c'est bien confus. Les loyalistes sont sur le point de lancer la grande offensive
visant à libérer définitivement le nord de la province de Lattaquié,
voisine de la Turquie (le sultan a-t-il promis à Moscou de lâcher les
rebelles dans sa lettre d'excuses ?) Les forces d'Assad avancent
également au nord-ouest d'Alep et menacent de couper la seule route de
ravitaillement des djihadistes "modérés". Dans la ville même, les
combats sont féroces :
Globalement, les loyalistes avancent, mais c'est lent et dur. L'envoi d'un porte-avion
russe en Méditerranée orientale pour effectuer des frappes entre
octobre et janvier montre d'ailleurs que Moscou ne s'attend pas à une
victoire trop rapide.
Au Kurdistan syrien, de nouveaux clashs
ont opposé les troupes du régime encore présentes et les Kurdes, tous
deux pourtant théoriquement alliés contre l'Etat Islamique et autres
djihadistes. Ca devient une tradition : tous les quelques mois, des
combats éclatent à Hassaké, vite calmés par les Russes qui ont l'oreille
des deux camps.
Kurdes qui ont d'ailleurs toutes les difficultés du monde à prendre Manbij, point stratégique dont nous avons parlé à plusieurs reprises. Si la ville est totalement encerclée, les YPG reperdent du terrain
face à Daech qui se défend comme un beau diable. Ce n'est d'ailleurs
pas le jour des groupes soutenus par les Etats-Unis... A la frontière
syro-irakienne, l'intervention du nouvel assemblage monté par le
Pentagone - la New Syrian Army - tourne au fiasco.
Quant aux djihadistes, ils s'entre-tuent gaiement tout autant qu'ils combattent le régime. A Idlib, Al Nosra a dévalisé
la soit-disant Free Syrian Army : et encore des armes américaines pour
les enfants de Ben Laden ! Soit la CIA, qui fournit depuis des années la
FSA dont les armes finissent toujours dans les mains d'Al Qaeda, est un
ramassis de crevettes naïves, soit c'est voulu. Il n'étonnera personne
que nous penchions pour la deuxième hypothèse... Pour cette fois, plus
de peur que de mal semble-t-il : quelques heures après le casse, des
missiles de croisière russes ont réduit en cendres un dépôt
d'armes rebelle comprenant des TOW (missiles anti-char de fabrication
US), peut-être les mêmes qui avaient été si gentiment subtilisés.
Dans le sud, à Deraa, c'est Daech qui a explosé le QG de la FSA, tuant notamment sept commandants.