Tôt ce matin, des assassins du service de renseignement militaire ukrainien ont tué le lieutenant-général Igor Kirillov, commandant des forces russes de défense radiologique, chimique et biologique, à Moscou :
Le lieutenant-général Igor Kirillov, commandant des forces nucléaires, biologiques et chimiques de l’armée russe, est mort dans une explosion alors qu’il sortait d’un immeuble résidentiel à Moscou, a déclaré le Comité d’enquête russe dans un communiqué.
Un engin explosif était dissimulé dans un scooter électrique garé à proximité. L’assistant de M. Kirillov est également décédé dans l’attentat, a déclaré le comité d’enquête, qui a annoncé l’ouverture d’une enquête criminelle. Des images vidéo obtenues par POLITICO corroborent cette version des faits.
Kirillov vivait dans un immeuble normal. Son assistant venait le chercher pour aller travailler. Ils ont été observés et quelqu’un qui les regardait (et les filmait) a appuyé sur le détonateur.
Kirillov était bien connu. Il avait fait plusieurs présentations publiques sur les expériences secrètes de guerre biologique menées par les États-Unis en Ukraine :
À l’occasion du décès de M. Kirillov, la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Mme Zakharova, a déclaré que, tout au long de sa carrière, il n’avait cessé de dénoncer les crimes des « Anglo-Américains », tels que « les provocations de l’OTAN avec des armes chimiques en Syrie, les manipulations de la Grande-Bretagne avec des substances chimiques interdites et les provocations à Salisbury et Amesbury, les activités meurtrières des laboratoires biologiques américains en Ukraine, et bien d’autres choses encore ».
« Il a travaillé sans crainte. Il ne s’est pas caché derrière le dos des gens », a écrit Mme Zakharova.
Il s’agit bien sûr d’une provocation conçue par l’Ukraine pour rendre moins possibles les pourparlers de paix avec la Russie, que le président élu Donald Trump privilégie vraisemblablement.
Le problème pour la Russie est maintenant de savoir comment réagir.
Doit-elle riposter de toutes ses forces et détruire les « centres de décision » de Kiev qui sont responsables de cet incident (note : une définition précise des « centres de décision » inclurait les ambassades des États-Unis et de la Grande-Bretagne à Kiev) ?
Ou doit-elle se retenir et espérer que les négociations sur l’Ukraine avec Donald Trump aboutiront à des résultats positifs, même s’ils sont temporaires ?
C’est un problème difficile.
La configuration générale de la future administration Trump est plutôt va-t-en-guerre.
Il est donc très peu probable, écrit James George Jatras, qu’un accord qui pourrait être considéré comme positif pour la Russie vaille le papier sur lequel il est écrit :
Les Russes ont clairement fait savoir qu’ils n’accepteraient aucune trêve temporaire, aucun cessez-le-feu, plus de promesses faites pour être brisées comme des croûtes de pain, plus de pauses n’étant que des astuces cyniques pour amener les Russes à renoncer à leur avantage militaire actuel et croissant. (…) Non, insistent-ils, il doit y avoir soit un règlement authentique, définitif et contraignant qui garantisse une paix durable fondée sur la sécurité mutuelle, soit les forces russes poursuivront leurs efforts jusqu’à ce que leurs objectifs – notamment la « démilitarisation et la dénazification » de l’Ukraine – soient atteints militairement. Une telle issue signifierait au moins le remplacement du régime actuel à Kiev et, plus probablement, la fin du statut d’État de l’Ukraine.
Pour l’Occident, il s’agirait d’une débâcle totale d’une ampleur comparable à celle de l’Afghanistan, qui marquerait effectivement la fin de l’hégémonie américaine en Europe, le joyau de la couronne [du Grand Empire américain]. Que peut offrir Trump aux Russes pour éviter cela ?
…
[La vraie question pour l’administration Trump devient une question politique : quelle est la marge de manœuvre dans la détermination déclarée des Russes à ne pas compter sur d’autres promesses du type de celles qui ont été rompues à maintes reprises dans le passé ? En d’autres termes : si Trump-Lucy veut éviter une défaite totale sur le théâtre européen de la confrontation mondiale entre les GAE et les BRICS-Eurasie, afin de pouvoir s’occuper de l’Iran et de la Chine, peut-il duper Poutine-Charlie Brown pour qu’il tente à nouveau sa chance au football ?
Je pense qu’il a de bonnes chances d’y parvenir.
Jatras énumère plusieurs points que les États-Unis pourraient concéder temporairement à la Russie, pour ensuite revenir sur chacun de ces points.
La Russie s’y attendrait bien sûr. Mais la question initiale – tomber dans la provocation ou trouver une autre voie – peut également être posée dans un contexte plus large.
En 2019, la RAND, le groupe de réflexion du ministère de la défense, a publié le principal document d’orientation qui a conduit à la guerre en Ukraine.
Son résumé dit ceci :
Ce rapport examine une série de moyens possibles pour disperser la Russie. Comme l’a reconnu la stratégie de défense nationale de 2018, les États-Unis sont actuellement engagés dans une compétition de grandes puissances contre la Russie. Ce rapport cherche à définir les domaines dans lesquels les États-Unis peuvent rivaliser à leur avantage. S’appuyant sur des données quantitatives et qualitatives provenant de sources occidentales et russes, ce rapport examine les vulnérabilités et les inquiétudes économiques, politiques et militaires de la Russie. Il analyse ensuite les options politiques potentielles pour les exploiter – idéologiquement, économiquement, géopolitiquement et militairement (y compris les options aériennes et spatiales, maritimes, terrestres et multidomaines). Après avoir décrit chaque mesure, ce rapport évalue les avantages, les coûts et les risques qui y sont associés, ainsi que la probabilité que ces mesures soit misent en œuvre avec succès et qu’elles disperse réellement la Russie. La plupart des mesures décrites dans le présent rapport sont, d’une certaine manière, des mesures d’escalade, et la plupart d’entre elles entraîneraient probablement une contre-escalade de la part de la Russie.
Armer l’Ukraine et la pousser à provoquer une intervention russe était considéré comme le moyen le plus « rentable » d’affaiblir la Fédération de Russie.
En lançant l’opération militaire spéciale en Ukraine, la Russie s’est en fait laissée prendre à la provocation que la RAND avait prévue pour elle. Pour la Russie, il n’y avait, à ce moment-là, pas d’alternative.
Les va-t-en-guerres anti-russes américains feront de leur mieux pour maintenir la Russie enlisée en Ukraine.
Mais d’autres voient le danger croissant qu’un conflit prolongé crée pour l’Occident. Les dommages économiques qu’il a causés sont déjà considérables. Il détourne également les capacités américaines de la lutte contre la Chine.
Les appels à la paix de Trump pourraient ainsi devenir une véritable alternative pour la Russie afin de sortir du piège de la RAND.
Il faut soit tout faire, prendre Kiev et vaincre l’Ukraine en tant qu’État, soit opter pour la voie de la négociation, concéder certaines questions et accepter une solution imparfaite qui pourrait (mais plus probablement non) s’avérer permanente.
Le président russe Vladimir Poutine et les cercles qui l’entourent devront réfléchir à ces difficiles problèmes.
Par Moon of Alabama – Le 17 décembre 2024
Un Enfant de l'école primaire sait déjà que l'ouest a déjà perdu. Trump a déjà perdu, il ne faut pas l'humilier au vu et au su de tous, c'est pourquoi il lui faut un semblant de porte de sortie
RépondreSupprimerSi Trump parvient à faire cesser cette guerre, en laissant à la Russie les régions qu'elle veut, en quoi aurait-il perdu ? Il aura fait ce qui aurait du être fait depuis longtemps. Apparemment c'est ce que voulait faire Zelenski il y a plus d'un an, mais que le criminel Boris Johnson l'a dissuadé de faire, qui n'a résulté qu'en plus de morts et de destructions.
Supprimerd'accord avec vous ,
SupprimerCe qui affaiblit la Russie, c’est sa politique monétaire libérale où les bénéfices des sociétés accaparées par les oligarques sortent du pays ou se traduisent par des importations de biens. Tout cela ne profite pas au développement de la Russie et de sa population. Le nerf de la guerre c’est la politique monétaire, rien d’autre.
RépondreSupprimerCe que vous décrivez ne se passe pas en Russie mais en Ukraine de l'ouest, l'armée russe sauve les biens des habitants du Donbass, est et sud, par contre l'Ukraine de l'ouest perd ses industries accaparées par des étrangers, par contre avec le vols des avoirs russes dans l'UE, les russes sont revenus en Russie, qui est monté dans les rangs dans les listes occidentales de l'économie mondiale, 4 ème après l'Inde, la Chine, les USA en 2ème position, Barhat (Inde) et la Russie, la Russie a un taux de croissance de plus de 4,9%, l'UE est à 0,7 % et la France c'est encore plus bas grâce aux socialistes et les traites pilleurs aux multiples mandats à éliminer et rembourser les sommes, Sarkozy est riche et dépende encore de notre argent public, plus de 800 000 euros par an ! avec des gardes, chauffeurs, le culot, ce n'est pas le seul, un pognon de dingue détourné par ces mafieux !
SupprimerLa Russie possède des matières premières, énergies, diamants, or, uranium, métaux, territoires, ils ne dépendent plus de la banque mondiale, elle a créé une banque des céréales, première exportatrice en gaz, céréales, diamants, etc, pas de dettes, mais l'inverse, des grosses réserves, vous tentez de copier Bruno Lemaire qui pensait faire effondrer l'économie russe ? c'est l'inverse qu'il s'est passé, la Russie dépassée le Japon, c'est l'inverse car en Russie, il y a trop de travail, pas de chômeurs mais l'inverse, manque de bras, car les industries fonctionnent 24/24 ! la Russie n'est pas en économie de guerre, 9% pour la défense, le développement des projets se fait et avec les 19 000 sanctions, je penses que la Russie est très forte justement car elle combat plus de 50 nations ! Vos mensonges ne tiennent pas ! c'est bien la France qui a sa note de baisser, les dépenses de la république des frères sont du pillage organisé, trop de technocrates à 800 000 euros par an pour Sarkozy qui assez d'argent pour être encore dépendant des institutions, un pognon de dingue, comme les 240 milliards détournés pour Zélensky en deux ans, dont une grosse partie est partie chez les démocrates us, le blanchiment d'argent en Ukraine a détruit les économies européennes, comme la fourniture du gaz russe à bas coup dont nous avons besoin car venu du continent donc plus proche et moins polluant, je rappelle que les USA n'ont jamais appliqué les sanctions envers la Russie, ils achètent du gaz russe qu'ils nous revendent à 5 fois le prix, ils achètent du pétrole, uranium, métaux, charbon, bois russes livrés par navires....
C'est l'inverse, la Fédération de Russie a une politique économique favorisant les populations russes, et non pas des oligarques comme chez nous, les jeunes russes étudiants sont pris en charge par l'état, des milliers d'ingénieurs sont formés chaque année, il y a du développent partout dans l'Eurasie et vous osez dire l'inverse ? même l'industrie militaire augmente sa production, les salaires augmentent comme chez les militaires, dans la recherche, etc, chez nous c'est l'inverse l'argent et biens des français, fleurons industriels français sont vendus aux rabais, nos entreprises ferment ou délocalisent, la Russie c'est l'inverse car il manque des travailleurs justement.
SupprimerLes investisseurs étrangers n'ont plus confiance pour investir dans l'UE car leurs investissements peuvent être carrément volés ! donc que font-ils ces investisseurs ? ils vont ailleurs pour être sûr qu'ils ne subissent pressions, chantages, conditions, etc, et font des investissement dans des pays qui respectent les droits, lois......
Sans le passé il n'y aurait pas de présent et c'est ce premier, malgré un ralentissement évident, l'oubli, qui nous fait aller vers le futur.
RépondreSupprimerGermaine D. - La Russie ne changera pas un iota de ses exigences annoncées de longue date. Le rouleau compresseur russe est en place pour laminer l'armée (ce qu'il en reste) ukrainienne et forcer le pays à la capitulation et mettre ses sponsors de l'Otan, du MI6, de la CIA, en échec bien visible et leur rappeler les engagements pris en 1991, jamais tenus.
RépondreSupprimerLa prochaine révolution de couleur sera en Russie (après l'Iran et celles en cours en Moldavie, Roumanie, Serbie et Géorgie). Ne croyez pas la guerre de propagande russo-occidentale en cours. La Russie s'use dans cette guerre avec l'Ukraine et face aux sanctions.
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