vendredi 5 mars 2021

Réponse des généraux américains au discours de Sergueï Lavrov du 19 février 2021: la guerre nucléaire

Cet article d'un spécialiste des armes et des armées est de la plus haute importance. Il confirme les motifs pour lesquels une grande partie de la classe politique américaine (démocrate et républicaine), avec le soutien des officiers de l'armée ont expulsé Donald Trump, pas assez docile, pour le remplacer par l'obéissant sleepy Joe qui ne leur mettra pas de bâtons dans les roues dans leurs préparatifs de guerre nucléaire.
Nous l'écrivons depuis des années, les deux alliances impériales (Alliance Atlantique contre Alliance chino-russe) se préparent à la guerre pour déterminer quelle puissance imposera son hégémonie : La riposte de l'Empire chinois à la guerre sanitaire occidentale - les 7 du Québec. Après la mise en scène d'une guerre commerciale (droits tarifaires), puis d'une guerre sanitaire-virologique (Covid-19), voici que les généraux américains jettent le masque et brandissent la menace suprême de la guerre nucléaire. Les peuples du monde ne devraient pas prendre à la légère les menaces de ces généraux « Fols amours ».

http://Certains hauts généraux et amiraux de Washington et des environs sont très occupés ces derniers temps, et leurs activités, bien qu'agressives, n'ont rien à voir avec les opérations de combat en cours. Ils tentent plutôt d'influencer l'administration du président Joe Biden afin de restructurer les forces militaires, d'agrandir l'arsenal nucléaire et d'accroître les capacités de combat spécifiques. Tout cela est ce que l'on peut attendre de ceux dont les activités et les dispositions visent à organiser la destruction et la mort, mais la manière dont leurs aspirations sont exprimées n'est pas conforme à ce que l'on pourrait attendre du personnel militaire dans une démocratie.
Le ministère américain de la défense est désormais dirigé par un général à la retraite nommé par M. Biden qui a oublié la directive concernant les « activités politiques des membres des forces armées » qui stipule que « les membres en service actif ne doivent pas se livrer à des activités politiques partisanes ».
Cette instruction de longue date a été réitérée pour la dernière fois en 2008, mais on ne peut pas dire que les généraux et amiraux en aient suivi la lettre ou l'esprit, et les échelons actuels des officiers supérieurs semblent déterminés à la bafouer en publiant largement leurs points de vue personnels concernant la posture militaire de leur pays. Il s'agit là, selon toute interprétation, d'une « activité politique partisane ». Aucun gouvernement ne devrait tolérer l'ingérence des militaires.
Le 2 février, le chef d'état-major de l'armée de l'air américaine, le général Charles Q. Brown, et le commandant du corps des Marines, le général David H. Berger, ont publié dans le Washington Post un article d'opinion dans lequel ils expriment leur soutien global à la stratégie de défense nationale de 2018 mais se plaignent que « celle-ci n'a pas modifié les priorités d'investissement en matière de défense à l'échelle ou dans la mesure nécessaire pour préparer l'armée américaine à la compétition entre grandes puissances. »

En d'autres termes, ils considèrent que leurs énormes forces armées, qui coûteront cette année 740 milliards de dollars, ne sont pas prêtes pour la guerre, bien que leur utilisation de l'argent des contribuables soit 11 fois supérieure à celle de la Russie et trois fois supérieure à celle de la Chine.
Pour ne pas être en reste de déclarations publiques, le lendemain, le commandant des forces armées américaines en Europe et en Afrique, le général Christopher Cavoli, prononçait un discours dans lequel il déclarait que : « l'armée américaine a besoin de plus d'artillerie à longue portée et d'autres armements avancés installés en Europe pour pouvoir affronter les forces ennemies... »

Il est raisonnable de se demander si ce genre d'opinion politique est approuvé par le nouveau président.
Puis le chef du commandement stratégique, la personne responsable, entre autres, de la « dissuasion stratégique ; des opérations nucléaires et des opérations spatiales », l'amiral Charles Richard, publiait son point de vue personnel sur l'utilisation future des armes nucléaires. Dans l'édition de février du magazine de l'Institut naval, l'amiral Richard a écrit que la Russie et la Chine ont
«
commencé à défier agressivement les normes internationales et la paix mondiale en utilisant des instruments de puissance et des menaces de force d'une manière jamais vue depuis le sommet de la guerre froide. »

Cette personne responsable de l'emploi des armes nucléaires soutient que
« il existe une réelle possibilité qu'une crise régionale avec la Russie ou la Chine puisse rapidement dégénérer en un conflit impliquant des armes nucléaires, si celles-ci percevaient qu'une défaite conventionnelle risquait de menacer leur régime ou leur État... »

Ce n'est pas une coïncidence si, début février, le Pentagone ordonnait à deux groupes d'attaque de porte-avions américains, dirigés par les USS Theodore Roosevelt et Nimitz, d'effectuer des manœuvres en mer de Chine méridionale.
Le Navy Times rapportait que
« le groupe d'attaque du Roosevelt comprend la 11e escadre aérienne, le croiseur à missiles guidés Bunker Hill, l'escadron de destroyers 23 [six navires] et les destroyers à missiles guidés Russell et John Finn. Le groupe d'attaque du Nimitz comprend l'escadre aérienne 17, le croiseur à missiles guidés Princeton, le destroyer à missiles guidés Sterett et le personnel de l'escadron de destroyers 9 et du groupe d'attaque des porte-avions 11. »
La mission de cette énorme force (qui compte au total 120 avions de chasse), selon l'amiral James Kirk, commandant le groupe d'attaque du Nimitz, était de garantir « l'utilisation légitime de la mer dont toutes les nations bénéficient en vertu du droit international », et il a été rejoint par son collègue, l'amiral Douglas Verissimo du groupe d'attaque du Roosevelt, qui a déclaré « nous sommes déterminés à promouvoir une zone Indo-Pacifique libre et ouverte ». De toute évidence, aucun des deux n'est conscient que les États-Unis refusent de ratifier la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, qui est considérée comme « la constitution des océans et représente le résultat d'un effort sans précédent, et jusqu'à présent unique, de codification et de développement progressif du droit international ». Mais cela n'empêche pas les amiraux de ces groupes d'attaque d'être fiers de leurs missions provocatrices en mer de Chine méridionale qui semblent surtout destinées à pousser la Chine à réagir.
Dans ce contexte, il est inquiétant que le chef du commandement stratégique américain ait déclaré :

« Il existe une réelle possibilité qu'une crise régionale avec la Russie ou la Chine puisse rapidement dégénérer en un conflit impliquant des armes nucléaires, si ces pays perçoivent qu'une défaite conventionnelle risquait de menacer leur régime ou leur État... »

Les forces américaines menacent la Chine dans la mer de Chine méridionale et confrontent la Russie tout au long de ses frontières - plus récemment dans la mer Noire où la marine américaine a déployé deux destroyers de missiles guidés en janvier. Selon le commandement américain en Europe, ces navires font partie de la sixième flotte qui est basée en Méditerranée « afin de promouvoir les intérêts nationaux des États-Unis ainsi que la sécurité et la stabilité en Europe et en Afrique ». Ces mêmes intérêts sont défendus par la « China Task Force » du Pentagone, dont le président Biden a annoncé la création le 10 février dernier. La mission de cet organisme de planification de la guerre est de procéder à un examen de la « stratégie et des concepts opérationnels, de la technologie et du dispositif de force » des États-Unis, conformément à la déclaration de Biden selon laquelle « c'est ainsi que nous relèverons le défi que nous tend la Chine et que nous veillerons à ce que le peuple américain remporte la compétition pour le futur ».
Oncle Joe a donc apparemment rejoint les généraux dans leur poursuite incessante de la domination militaire mondiale. De plus, il semble avoir accepté la nouvelle « Ground-Based Strategic Deterrent » ou GBSD, que le Bulletin of the Atomic Scientists décrivait, le 8 février, comme

« une nouvelle arme de destruction massive, un missile nucléaire de la longueur d'une piste de bowling. Il sera capable de parcourir environ 6 000 miles, en portant une ogive plus de 20 fois plus puissante que la bombe atomique larguée sur Hiroshima. Elle sera capable de tuer des centaines de milliers de personnes en un seul tir. L'armée de l'air américaine prévoit d'en commander plus de 600. »

Ce saut imminent vers une catastrophe mondiale est conforme à la déclaration de l'amiral Richard du Commandement stratégique selon laquelle « l'armée américaine doit faire passer son hypothèse principale de « l'emploi du nucléaire n'est pas possible » à « l'emploi du nucléaire est une possibilité très réelle », et agir pour répondre à cette réalité et la décourager. »
Les officiers supérieurs de l'armée préparent les citoyens à un holocauste nucléaire définitif — car il ne peut y avoir de guerre nucléaire limitée — et l'oncle Joe Biden leur permet de communiquer directement leur opinion personnelle au peuple. Il montre son approbation envers leur « activité politique partisane », car il y a plusieurs millions d'Américains qui, par exemple, sont en désaccord avec le programme GBSD et même un très grand nombre qui soutient l'élimination de toutes les armes nucléaires.
Les généraux du Pentagone battent leurs tambours de guerre et le président n'a encore rien fait pour les contenir. Prendra-t-il seulement des mesures pour mettre fin à cette course à la guerre nucléaire ?
Brian Cloughley
Source
Via Le Saker Francophone

A propos du Zircon


Par Andrei Martyanov – Le 9 octobre 2020 – Source Reminiscence of the Future

Révolution dans les Affaires Militaires » en Algérie : Après le Su-57 et les corvettes Project 20380, le missile de croisière hypersonique 3M22 Zircon…(Revue de presse-extraits) | Afrique Asie

À en juger par le flux de nouvelles concernant le dernier lancement par le navire Amiral Gorshkov du 3M22 Zircon, les tests sont très réussis et, selon les rapports de l’agence TASS (en russe), trois autres lancements depuis le Gorshkov sont prévus d’ici la fin de l’année. Cela inclut l’attaque d’une cible imitant un porte-avions. Ceci est tout à fait naturel et facile à prévoir.

Quelque part dans ces lancements, est censé se trouver un lancement depuis un sous-marin, un des SSGN de la classe Yasen (projet 885), la dernière fois c’était le Severodvinsk, je crois, qui était prévu pour servir de plate-forme pour ce lancement. Comme on s’y attendait, et les gars des forums de discussion l’ont déjà fait remarquer, les médias occidentaux font beaucoup de bruit autour de ce lancement. Mais encore une fois, rappelez-vous une réaction initiale puis une transition tortueuse (pour l’Occident) par le modèle de deuil Kubler-Ross. Cela a bien sûr conduit les États-Unis à exiger l’inclusion de ces armes inexistantes dans le traité START. Je me demande pourquoi je n’entends pas encore parler de notre grand « stratège », pronostiqueur de pronostics, esprit militaire exemplaire, David Axe, mais je suis sûr qu’il va nous faire profiter de son expertise dans les programmes d’armement soviétiques/russes d’une minute à l’autre.

J’ai toujours affirmé que le passage au paradigme hypersonique EST une véritable révolution, qui ne peut être plus réelle que cela. C’est une révolution parce qu’elle change la nature de la guerre. Poutine, lorsqu’il a parlé à Valery Gerasimov du lancement de Zircon, était explicite : c’est un événement de grande envergure pour la Russie. Eh bien, pour le monde aussi. Un autre « expert », Kyle Mizokami, qui écrit sur le Zircon, a tout faux.

Le Zircon est conçu pour utiliser la vitesse de tir fulgurante pour atteindre des cibles avant qu’elles ne puissent monter une défense efficace. Si un navire de défense a son radar de recherche monté à 100 pieds du sol et que le Zircon vole à une altitude de 1 000 pieds (le chiffre réel pourrait être bien inférieur), le radar devrait détecter le missile à environ 50 miles. À une vitesse de 1,7 miles par seconde, le Zircon comblera l’écart en seulement 29 secondes, ce qui signifie que le navire de défense devra détecter, suivre, identifier, lancer des missiles défensifs et les intercepter en moins d’une demi-minute.

Comme tout missile russe de lutte contre les navires (ou d’attaque terrestre), le Zircon a des trajectoires de vol très variées et peut s’approcher de la cible sur différentes trajectoires, notamment en « plongeant » dans le cône d’aveuglement radar, en attaquant presque verticalement, comme le X-32. Mais cela va au-delà de la question, toute interception d’un missile de manœuvre M=8+ n’est pas l’affaire de « 29 » secondes (à condition qu’il soit détecté – et il y a des raisons de penser que même la détection de ce type de missile est extrêmement difficile), il est physiquement impossible de faire quoi que ce soit, même dans les meilleures circonstances. Dans le cas d’une salve de 4 ou 6 Zircons, les systèmes anti-aériens et antimissiles les plus avancés ne sont même pas capables de réagir et le resteront pendant une longue période.

Il n’existe actuellement aucune solution technologique pour arrêter ce type d’armes aux États-Unis. Les conséquences sont colossales : en général, il s’agira d’un lent et pénible remodelage des flottes de surface vers des plates-formes de frappe plus petites (de la taille d’une frégate). Pour la marine russe, le Zircon libère les mains en termes de contrôle de la mer non seulement dans les zones littorales et les eaux vertes mais, en cas de nécessité, dans la zone éloignée ou océanique, ce qui permet de protéger les groupes de frappe de surface contre toute tentative de la marine américaine de mettre à profit la puissance de feu de ses groupes aéronavals. Ainsi, les porte-avions sont finalement déplacés vers le créneau où ils se trouvent – principalement un outil de projection de puissance contre des entités instables. Il est évident que les dépenses gigantesques consacrées à la construction et à l’entretien de tout porte-avion de la marine américaine soulèvent une question sérieuse quant à la validité de l’approche consistant à disposer d’un matériel d’une valeur d’environ 20 milliards de dollars (porte-avion + navires d’escorte + escadre aérienne) correspondant à des tâches plutôt limitées que cette force incroyablement coûteuse peut accomplir dans les conditions actuelles. Il est trop coûteux de bombarder un pays de merde quelque part, alors attaquer la Russie ? Quelle merveilleuse collection de cibles coûteuses et prestigieuses.

La Russie ayant officiellement annoncé que 7 sous-marins et 5 frégates étaient déjà prévus pour être armés du Zircon, et ayant potentiellement 6 autres Udaloys modernisés (projet 1155M) armés d’une version complète (portée de plus de 1000 km), sans parler d’une flotte massive de petits navires lance-missiles russes (pr. 21631 et 22800) qui sont prêts à recevoir la version Zircon Light (portée de plus de 500 km), on est obligé de se poser une question : et maintenant ? Maintenant, le maréchal Billingslea va essayer, une fois de plus, de prétendre que la Russie va négocier son tout nouvel arsenal et il va « presser » les Russes qui, probablement, vont rire en privé d’être « pressés », dans une sorte de respect de… quel que soit le parfum du mois à D.C. Bien sûr, la perspective la plus terrifiante pour les Etats-Unis est l’apparition d’une sorte d’arme similaire dans les mains de la Chine. Non pas que cela se produira nécessairement, mais qui sait – la Russie ne permettra pas à la Chine de tomber militairement si la merde frappe le ventilateur (Dieu l’interdit) et certains fous (et il y en a beaucoup) à D.C. décideront finalement de diriger l’implosion de l’Amérique à l’extérieur en commençant une guerre « un peu victorieuse ». Même le vieux fou Kissinger l’a remarqué :

« Les Etats-Unis doivent repenser leur hégémonie et parler à la Chine de l’imposition de limites à leur concurrence, car l’alternative est la création de conditions similaires à celles qui ont précédé la première guerre mondiale », a averti Henry Kissinger. « Nos dirigeants et leurs chefs doivent discuter des limites au-delà desquelles ils ne pousseront pas les menaces, et de la manière de définir cela », a déclaré Kissinger, un diplomate de haut niveau sous l’administration Nixon, qui est crédité d’avoir orchestré le rapprochement des Etats-Unis avec la Chine. « Vous pouvez dire que c’est totalement impossible, mais si c’est le cas, nous glisserons dans une situation similaire à celle de la première guerre mondiale », a-t-il averti.

Les États-Unis n’ont tout simplement pas de bonnes options actuellement. Aucune. La moins mauvaise option, cependant, est de parler aux Russes et non en termes de bras de fer géopolitique et de rêves humides que les États-Unis, d’une manière ou d’une autre, peuvent convaincre la Russie « d’abandonner » la Chine – les États-Unis n’ont rien, zéro, à offrir à la Russie pour le faire. Mais au moins, les Russes et les Américains peuvent enfin régler pacifiquement cette bagarre « hégémonique » entre eux et ensuite convaincre la Chine de s’asseoir enfin comme le « club des 3 grands » à la table des négociations et de décider comment diriger le monde. C’est la seule chance pour les États-Unis de rester pertinents dans le nouveau monde. Soit les États-Unis négocient et acceptent les limites de leur influence, soit ils disparaissent d’une manière ou d’une autre. Quoi qu’il en soit, il y a beaucoup à réfléchir sur cette question, car le monde change à une vitesse folle.

Mon Dieu, vous souvenez-vous de ces temps où l’Amérique était amusante et se moquait d’elle-même sincèrement. MAFA – Make America Fun Again.

Andrei Martyanov

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4 commentaires:

  1. Le fuligineux Fulford menace la Chine ! USA uber alles !
    http://benjaminfulfordencastellano.blogspot.com/2021/02/01-01-2021-china-sufre-la-derrota-en-la.html

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    1. Nicola .. Ben Fullford est un artiste de conneries, je lis parfois ses commentaires et pendant quelques années c'est plein de conneries, parfois il a une pépite, mais c'est très rare, c'est comme tamiser 10 tonnes de terre pour obtenir un 10g d'or pépite..

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  2. De toute manière les satanistes veulent notre mort ; peu importe la sauce.

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  3. Une si belle terre avec du monde si con.

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