La nuit
dernière, les États-Unis ont aggravé la situation en Irak en bombardant les
forces de sécurité du gouvernement irakien à la station frontalière
irako-syrienne près d’Abu-Kamal/Al-Qaim. Un soldat irakien, un sunnite, a été
tué. D’autres sources affirment que pas moins de 22 personnes ont été tuées.
La riposte iranienne ne s'est pas fait attendre : un cargo israélien a été attaqué dans la Mer d'Oman, et la capitale saoudienne a été la cible de drones et de missile houthis.
Les propagandistes du Pentagone et leurs chambres d’écho dans les médias utilisent un langage orwellien pour justifier ce crime. Selon le communiqué de presse officiel :
Les États-Unis mènent une attaque défensive de précision
(Attribué
au secrétaire de presse du Pentagone, John Kirby)
Sur ordre du président Biden, les forces militaires américaines ont mené, tôt
dans la soirée, des frappes aériennes contre des infrastructures utilisées par
les groupes militants soutenus par l'Iran, dans l'est de la Syrie. Ces frappes
ont été autorisées en réponse aux récentes attaques contre le personnel
américain et celui de la coalition en Irak, et aux menaces qui pèsent sur ce
personnel. Plus précisément, les frappes ont détruit de multiples installations
situées à un point de contrôle frontalier utilisé par un certain nombre de
groupes militants soutenus par l'Iran, dont le Kait'ib Hezbollah (KH) et le
Kait'ib Sayyid al-Shuhada (KSS).
Cette réponse militaire proportionnée a été menée parallèlement à des mesures
diplomatiques, dont la consultation des partenaires de la coalition. Cette
opération envoie un message sans ambiguïté : Le président Biden agira pour
protéger le personnel américain et celui de la coalition. Dans le même temps,
nous avons agi de manière délibérée afin de désamorcer la situation générale
dans l'est de la Syrie et en Irak.
La dernière attaque contre des
unités américaines en Irak a eu lieu le 15 février contre une position
américaine à Erbil, en Irak. Trois petites roquettes ont été tirées par un
groupe inconnu de provocateurs.
Il est bien sûr ridicule
de qualifier de « défensive »
une attaque avec sept bombes de 500 livres sur
une station frontalière gardée par les forces de sécurité irakiennes
officielles en riposte à des attaques menées par ISIS, à des
centaines de kilomètres d’Erbil.
Kataieb Hisbullah (sans lien avec le Hezbollah au Liban) et le KSS sont sous le commandement du premier ministre irakien.
Ils ont été fondés avec l’aide de l’Iran en 2014 pour lutter contre ISIS.
Depuis 2018, ce sont des forces régulières
irakiennes, payées et équipées par le gouvernement irakien, et non
par l’Iran. Cette attaque va aggraver la situation en Irak. D’autres attaques contre des
unités américaines et étrangères sont désormais assurées.
Parallèlement aux mesures délibérées prises pour
compliquer le retour à l’accord nucléaire iranien, cette attaque peut être
considérée comme une escalade délibérée contre l’« axe de la résistance » formé par l’Iran, la
Syrie, le Hezbollah au Liban et leurs partisans.
L’administration Biden n’a pas encore appris la leçon que Trump a reçue
lorsqu’il a essayé de provoquer l’Iran et ses alliés. C’est la résistance qui maîtrise l’escalade au Moyen-Orient.
Elle peut contrôler le rythme des nouvelles étapes prises dans l’escalade. Elle
est prête à surenchérir sur les États-Unis. Elle sait comment utiliser cette
capacité.
En voici les preuves : 1. Emanuel (Mannie) Fabian @manniefabian - 14:34 UTC - 26 Fev. 2021 Une explosion a frappé un cargo israélien naviguant dans le golfe
d'Oman vendredi. L'équipage et le navire sont sains et saufs.
L'explosion a forcé le navire, qui serait le
Helios Ray, à se diriger vers le port le plus proche.
Associated Press donne des détails : DUBAI, Émirats arabes unis (AP) - Une explosion a frappé un cargo israélien
qui quittait le Moyen-Orient vendredi, une explosion inexpliquée qui a
ravivé les inquiétudes concernant la sécurité des navires dans un contexte
de tensions croissantes entre les États-Unis et l'Iran. L'équipage et le navire sont en sécurité, selon le Maritime Trade
Operations anglais, qui est géré par la marine britannique.
L'explosion a forcé le navire à se diriger vers le port le plus proche. Le site de l'explosion, le golfe d'Oman, a connu une série d'explosions
en 2019 que la marine américaine a attribué à l'Iran sur fond de menaces
en forte escalade entre l'ancien président Donald Trump et les dirigeants
iraniens. Téhéran a nié ces accusations, qui ont été faites après que
Trump a abandonné l'accord nucléaire iranien de 2015 et réimposé des
sanctions sévères contre le pays. ... Les données de suivi par satellite du site Internet MarineTraffic.com
ont montré que le Hélios Ray était sur le point d’entrer en mer d'Oman,
vers 6h GMT vendredi, quand il a soudainement fait demi-tour pour repartir
vers le détroit d'Ormuz. Sur son tracker, il indiquait toujours Singapour
comme destination. Une base de données des Nations unies identifie le propriétaire du navire
comme étant une société basée à Tel-Aviv appelée Ray Shipping Ltd.
Les appels à Ray Shipping sont restés sans réponse vendredi. Abraham Ungar, 74 ans, qui se fait appeler "Rami", est le fondateur
de Ray Shipping Ltd. et est connu comme l'un des hommes les plus riches
d'Israël.
2. Les Houthis bombardent la capitale saoudienne [1]
Les idiots du Conseil national de
sécurité de Biden semblent penser qu’ils peuvent bousculer l’Iran et faire
pression pour obtenir des « concessions ».
Il va se passer exactement le contraire. L’Iran
et ses forces alliées peuvent frapper des cibles bien choisies comme
un navire israélien, des installations pétrolières saoudiennes ou des bases
américaines au Moyen-Orient avec une précision et un calendrier de leur choix.
Les États-Unis n’ont pas la capacité d’empêcher de telles frappes ni de réagir
en nature sans risquer une vraie guerre qu’ils n’ont aucune chance de gagner.
Biden peut revenir à l’accord nucléaire en levant les sanctions contre l’Iran.
Ou bien il peut tenter d’intensifier encore l’escalade pour obtenir des « concessions »
supplémentaires. Ces efforts seront non seulement coûteux pour les États-Unis
et leurs alliés, car l’Iran peut et va répondre en nature, mais aussi futiles.
C’est à lui de faire son choix.
Par Moon of Alabama – Le 26 février 2021
[1] Opération Dissuasion Balance 5: Les Houthis ont attaqué la capitale saoudienne et la région sud avec un missile balistique et 16 drones
Les Houthis (Ansar Allah) ont annoncé le 28
février que leurs forces aériennes et missiles avaient mené une opération à
grande échelle contre l'Arabie saoudite.
L'opération, baptisée «Dissuasion Balance 5», visait des positions militaires
dans la capitale saoudienne, Riyadh, ainsi que la région sud du Royaume.
Le général Yahya Sari, porte-parole du groupe yéménite, a déclaré que des
positions sensibles à Riyad avaient été ciblées par un missile balistique
Zulfiqar et neuf drones suicides Samad-3. En outre, six drones Qasef-2K ont
frappé un réseau de positions militaires près des villes du sud de l'Arabie
saoudite d'Abha et de Khamis Mushait.
Selon le porte-parole, l'opération a été lancée tard le 27 février et s'est
terminée tôt le matin du lendemain.
"Les forces armées affirment que son opération se poursuivra et se
développera de plus en plus tant que l'agression et le siège de notre pays se
poursuivront", a déclaré le général Sari.
L'Arabie saoudite a annoncé que ses moyens de défense aérienne avaient
intercepté un missile balistique et six drones qui avaient été lancés par les
Houthis du Yémen. Cela confirme que l'opération Dissuasion Balance-5 a réussi
dans une certaine mesure.
L’opération Dissuasion Balance-5 est la plus récente d’une série d’attaques à
grande échelle de missiles et de drones par les Houthis sur le territoire
saoudien.
• L'opération Dissuasion Balance 1 (Operation
Deterrent Balance 1) a ciblé le gisement de pétrole super-géant de Shaybah
dans le sud-est de l'Arabie saoudite le 17 août 2019.
• Operation
Deterrent Balance 2 a ciblé deux installations pétrolières stratégiques
dans les régions de l'est de l'Arabie saoudite de Buqayq et Khurais le 14
septembre 2019.
• Operation
Deterrent Balance 3 a ciblé une installation pétrolière d'Aramco ainsi que
des «cibles sensibles» dans la ville de Yanbu, à l'ouest de l'Arabie saoudite,
le 21 février 2020.
• Operation
Deterrent Balance 4 a ciblé le siège du ministère saoudien de la Défense, le
renseignement, la base aérienne King Salman et d'autres positions à Riyad et
dans les provinces méridionales de Jizan et Najran le 23 juin 2020.
Ces opérations à grande échelle ont infligé des pertes au secteur militaire et
pétrolier saoudien. Néanmoins, le Royaume n’a pas reculé au Yémen.
Riyad semble déterminé à mener sa guerre contre le Yémen malgré les coûts
économiques, militaires et politiques élevés. Depuis plus de cinq ans
maintenant, les forces saoudiennes ont remporté très peu de succès au Yémen.
Hannibal GENSERIC
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