GAZA. Trump est l'incarnation du mal et de la stupidité

A peine quelques semaines après le début de son second mandat, Trump a généré une avalanche de gros titres mondiaux à cause de son affrontement avec Zelensky, de ses guerres tarifaires contre tous les pays (sauf Israël), des discussions sur l’annexion du Canada et du Groenland, et bien d’autres choses encore.

Un petit épisode révélateur est passé à peine inaperçu et commenté par les médias grand public. Trump a publié une vidéo d’IA de 33 secondes sur son Truth Social d’un futur qu’il a appelé Trump Gaza, montrant comment Gaza sera transformée en une métropole semblable à Dubaï avec lui et l’Israélien Netanyahu prenant un bain de soleil sur la plage en sirotant des cocktails, un Elon Musk souriant dévorant du houmous, une statue dorée de Trump, etc. Bien sûr, le paradis béat arrivera après que les Juifs auront nettoyé Gaza de tous les Palestiniens avec l’aide des États-Unis.

La vidéo m’a rendu malade. C’est de la pure immoralité et le mal le plus absolu, affichés à la vue de tous. Je ne peux penser à aucun dirigeant moderne, et encore moins au dirigeant du soi-disant « monde libre », qui puisse donner un spectacle aussi humainement répugnant et irrécupérable devant le monde entier. Et en toute impunité.

Les gens disent que Trump est complètement fou, alors ne le prenez pas au sérieux. Les gens disent que nous vivons dans un monde orwellien où « la guerre est la paix » et « l’armée israélienne est l’armée la plus morale du monde » et que dans ce monde, le comportement de Trump est normal. Les gens disent que Trump a longtemps été acheté par l’argent juif et qu’il agit simplement au nom de ses maîtres. Les gens disent que Trump est tellement stupide qu’il ne sait même pas que ce qu’il fait est stupide.

Bien que tout cela soit vrai, cela ne peut pas expliquer comment un tel mal et une telle stupidité sont tolérés. Demander un peu de vertu aux dirigeants du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui est peut-être trop. Mais normaliser le mal et la stupidité, comme le fait Trump, est un pas de trop. Comment en sommes-nous arrivés là ?

Nous savons tous que la plupart des Américains sont des gens honnêtes qui ne feraient jamais quelque chose d’aussi manifestement mal que ce que Trump a fait et continue de faire. Mais pourquoi n’y a-t-il pas eu de tollé ? Pourquoi cette passivité et cette indifférence ? Les gens ne pensent-ils pas qu’il y aura des répercussions en normalisant le mal et les fous furieux ? N’y a-t-il plus de crainte de Dieu ?

Je pense que la théorie de la « banalité du mal » d’Hannah Arendt peut expliquer ce qui est en jeu ici. Lorsque les gens sont témoins de harcèlement ou d’intimidation mais choisissent de ne pas intervenir, nous sommes dans une situation de banalité du mal. Le mal, selon Arendt, devient banal lorsqu’il acquiert un caractère irréfléchi et systémique. Le mal devient banal lorsque les gens s’en éloignent, le justifient et même y participent. Il n’y a pas d’énigmes morales ni de répulsions. Le mal ne ressemble même pas au mal, il devient sans visage.

Très similaire au phénomène de déméritocratie dont j’ai parlé dans un essai précédent ((100) The West is a Demeritocracy – by Hua Bin – Hua’s Substack (100) L’Occident est une déméritocratie – par Hua Bin – Hua’s Substack), la banalité du mal devient une réalité lorsque des gens ordinaires rationalisent des comportements manifestement déviants et dérangés comme la vidéo de Trump sur Gaza.

Le mal dans le monde moderne peut prospérer non seulement entre les mains d’individus dérangés, mais aussi entre les mains de ceux qui ne parviennent tout simplement pas à l’affronter. Ils n’agissent pas par désir de nuire, mais plutôt par paralysie intellectuelle et morale profonde.

Lorsque cette apathie et cette indifférence sont institutionnalisées, j’appelle cette société la société de la stupidité, où les gens ordinaires développent un mépris de la responsabilité morale et acceptent passivement la rhétorique et le comportement les plus dérangés et les idéologies injustes.

Je ne parle pas ici du type clinique de stupidité défini comme une faible intelligence, un manque de capacité mentale ou « être lent » au sens familier. Je parle du genre de stupidité qui transcende une simple déficience intellectuelle ou une simple erreur de jugement.

Ce genre de stupidité n’est pas simplement une faiblesse. C’est une force sociale profonde et destructrice qui est bien plus dangereuse que le mal lui-même. C’est une forme de résistance à la pensée critique et un refus actif de réfléchir sur les actions et les idées. Contrairement au mal qui peut être affronté et maîtrisé par la raison, une telle stupidité est imperméable à l’engagement intellectuel. Elle résiste à la prise de conscience, à l’autocorrection et à la capacité de changement.

Une telle stupidité est différente de l’ignorance. L’ignorance découle d’un manque de connaissances, mais la stupidité est une condition plus profonde et plus enracinée, une réticence à accepter les faits ou de nouveaux points de vue. Les individus stupides ne manquent pas simplement de connaissances, ils rejettent activement la possibilité d’apprendre ou de faire évoluer leurs perspectives sur la base des faits. Ils s’accrochent à leurs croyances non examinées et rejettent les défis qui pourraient les forcer à affronter des vérités inconfortables.

Cette paresse intellectuelle se fait souvent passer pour de la loyauté ou du patriotisme.

La stupidité n’est pas simplement une absence de réflexion. C’est un refus de penser de manière critique, ce qui en fait une force insidieuse et auto-entretenue. En ce sens, la stupidité est bien plus dangereuse que l’ignorance, car elle ferme la porte à la croissance et à la compréhension. Cet état d’esprit dangereux trouve son expression la plus terrifiante lorsque la conformité passive des citoyens ordinaires devient immunisée contre les preuves. Comme nous l’avons vu dans la vidéo de Trump sur Gaza.

Cette complaisance est si destructrice non pas en raison d’une malveillance active, mais plutôt de la résistance d’individus devenus insensibles à la recherche morale et intellectuelle.

Nous savons déjà que Trump lui-même est à la fois mauvais et stupide. La question vraiment importante pour nous est « les États-Unis ont-ils atteint le nirvana de la stupidité et du mal » ?

Par Hua Bin – The Unz Review March 3, 2025

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Le problème avec Trump est que son message intellectuel est celui d’un enfant de 12 ans qui s’adresse à sa foule en liesse et qui fantasme sur les solutions qu’un enfant de 12 ans pourrait apporter à des situations très complexes. 

Si cette situation surprend tout le monde dès la première minute,   elle s'avère intenable une minute plus tard. Pourquoi des millions d'immigrés clandestins se trouvent-ils aux États-Unis ? Parce qu'ils sont très demandés par les entreprises, des agro-industries aux paysagistes. 

Pourquoi les produits chinois envahissent-ils les consommateurs américains ? Parce qu'ils sont très demandés car ils sont les seuls produits disponibles, sans parler du prix.

Les droits de douane sur ces produits vont-ils rendre l’Amérique à nouveau riche, comme le chante Trump ? Non, ils ne feront qu’augmenter le taux d’inflation, enrichir les entreprises étrangères et appauvrir la nation américaine, etc., etc.

La solution ?! Il n’y a pas de solution. Du moins pas de solution magique. Une longue dépression pourrait aider à restructurer la culture économique américaine. Mais à court terme, il n’y a pas de solution.

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Hannibal Genséric