vendredi 28 mars 2025

Le Betar, groupe d’extrême-droite qui aide Trump à expulser les détracteurs d’Israël

Un groupe d'extrême droite pro-Israël au passé de soutien au terrorisme et au génocide travaille en étroite collaboration avec l'administration Trump, préparant des dossiers sur les milliers de figures pro-palestiniennes qu'il souhaite expulser des États-Unis. On sait que le Betar U.S. a rencontré plusieurs hauts fonctionnaires du gouvernement et s'est attribué le mérite de l'arrestation et la détention de Mahmoud Khalil, l'un des leaders des manifestations d'étudiants contre le génocide qui ont débuté l'année dernière à l'université de Columbia.

Ross Glick, directeur exécutif du groupe jusqu'au mois dernier, a indiqué qu'il a rencontré divers législateurs influents, dont le sénateur démocrate John Fetterman et des collaborateurs des sénateurs républicains Ted Cruz et James Lankford, et que tous ont soutenu la campagne de Betar U.S. visant à nettoyer le pays des milliers de “soutiens du terrorisme”.

Peu après le voyage de Glick à Washington, D.C., Trump a signé une ordonnance exécutive intitulée

“Mesures supplémentaires de lutte contre l'antisémitisme” qui promet “l'expulsion des résidents étrangers qui enfreignent nos lois”, de “réprimer la violence et le harcèlement pro-Hamas” et “d'enquêter et de sanctionner le racisme anti-juif dans les universités et les établissements d'enseignement supérieur gauchistes et anti-américains”.

Trump lui-même a annoncé que l'arrestation de M. Khalil, qui a fait la une des journaux du monde entier, n'était “que la première d'une longue série”. “Nous savons que d'autres étudiants de Columbia et d'autres universités du pays se sont livrés à des activités pro-terroristes, antisémites et antiaméricaines, et l'administration Trump ne le tolérera pas”, a-t-il écrit sur Truth Social. Le 45e puis 47e président a également déclaré qu'il prévoit d'expulser les “communistes” et “marxistes” des États-Unis, y compris les citoyens américains. Ces déclarations marquent une escalade de la répression gouvernementale de la dissidence sans précédent depuis l'ère maccarthyste des années 1940 et 1950.

Le terrorisme et le génocide pour modèle

Le Betar U.S. se décrit comme un mouvement “audacieux, fier, offensif et sioniste assumé”, “voué à la défense de la légitimité d'Israël et au renforcement du lien entre les Juifs et la terre d'Israël”. Ce qui implique de “passer à l'action là où d'autres ne s'engagent pas” – une phrase plutôt inquiétante, compte tenu des activités agressives des organisations juives qu'il qualifie de “passives” et tièdes.

La semaine dernière, le Betar U.S. a apparemment tenté d'organiser en toute transparence de faire assassiner Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les territoires palestiniens occupés. “Rejoignez-nous pour donner à Francesca un [émoji de beeper] à Londres mardi”, a-t-il posté en ligne, une référence apparente à l'attaque de septembre au Liban menée par l'armée israélienne. L'incident a fait des dizaines de morts et des milliers de blessés parmi les civils, et a été largement condamné – même par l'ancien directeur de la CIA Leon Panetta – comme acte de terrorisme international.

Le mois dernier, le Betar U.S. a proféré une menace similaire contre l'écrivain juif américain Peter Beinart. Après la publication dans le New York Times de son article dénonçant l'État d'Israël, Betar a publié une déclaration dans laquelle on pouvait lire :

“Nous exhortons tous les Juifs de l'Upper West Side à donner à Peter Beinart un [beeper avec trois émoticônes]. C'est un traître, un kapo, et nous devons lui faire obstacle”.

Ainsi, Betar l'a non seulement diffamé en le qualifiant de collaborateur nazi (Kapo) et en appelant à son assassinat, mais a également révélé l'adresse de son domicile.

Un incident similaire s'est produit avec le politologue Norman Finkelstein. Dans le but de l'intimider et de le réduire au silence, un membre du Betar a glissé un beeper dans la poche de son manteau, en filmant l'incident. Après que Finkelstein a refusé de cesser de dénoncer l'injustice au Moyen-Orient, le week-end dernier, le groupe a tenté de perturber le débat public auquel il participait à Washington, D.C.

L'acte probablement le plus scandaleux du Betar a été de mettre publiquement à prix la tête de l'activiste palestino-américaine Nerdeen Kiswani, avec ces mots :

“Vous détestez l'Amérique, vous détestez les Juifs, mais nous sommes là et nous ne nous tairons pas. 1 800 $ à quiconque remettra un beeper à cette djihadiste”,

une offre réitérée par la suite. Après le tollé mondial, l'organisation a supprimé ses messages appelant à l'assassinat politique de fonctionnaires internationaux et de citoyens américains.

En outre, le Betar a régulièrement tenté d'intimider ou de faire cesser les mouvements ou les rassemblements de protestation contre les crimes israéliens. Lors d'un événement étudiant à l'UCLA, le Betar a déclaré publiquement :

“Nous exigeons que la police expulse ces voyous dès maintenant, sinon nous serons obligés d'organiser nous-mêmes des groupes de Juifs qui s'en chargeront”.

En janvier, il a tenté de disperser un rassemblement à New York en hommage à Hind Rajab, une fillette palestinienne de cinq ans sauvagement assassinée par l'armée israélienne. Des membres du Betar ont filmé l'événement, affirmant aux participants qu'ils font partie de l'ICE [agence de police douanière et de contrôle des frontières du département de la Sécurité intérieure] et qu'ils utilisent la reconnaissance faciale pour obtenir leur identité, utilisée pour les expulser.

Ces dernières semaines, des membres du Betar ont également scandé des discours haineux devant une mosquée bangladaise de New York et attaqué ceux qui protestaient contre la vente illégale de terres de la Cisjordanie occupée lors d'une vente aux enchères à Brooklyn.

Que le Betar soit un groupe prônant la haine ne fait guère de doute. Même des groupes notoirement pro-Israël tels que l'Anti-Defamation League (une organisation dont le FBI a un jour fait remarquer qu'elle est presque certainement financée par le gouvernement israélien) l'ont inclus dans sa liste d'organisations extrémistes prônant la haine. L'ADL fait remarquerque le Betar reprend le slogan fasciste des Kahanistes, “Pour chaque juif, un .22” (ce qui signifie que les juifs devraient être armés de fusils de calibre .22), et a indiqué qu'il souhaitait travailler avec les Proud Boys, un gang américain d'extrême droite.

Le Betar se délecte souvent de la violence exercée contre les populations civiles et appelle au génocide des Palestiniens.

“Au diable votre cessez-le-feu ! Réduisez Gaza en poussière !” ont-ils annoncé le mois dernier. “Le Betar soutient fermement le plan visant à expulser les Palestiniens de Gaza”, ont-ils ajouté.

En réponse à un message détaillant le grand nombre de bébés palestiniens tués depuis le 7 octobre 2023, ils ont répondu : “Ce n'est pas assez. Nous exigeons du sang à Gaza !”

Un paramilitaire fasciste, mais juif

Les origines du Betar remontent à plus de 100 ans. Le groupe a été fondé par le premier dirigeant sioniste Ze'ev Jabotinsky comme force paramilitaire d'extrême droite, explicitement opposée aux groupes juifs de gauche qui dominaient à une époque où “juif” et “socialiste” étaient considérés par beaucoup comme pratiquement synonymes. Jabotinsky croyait que la création d'un État en Palestine nécessiterait l'émergence de ce qu'il appelait les “nouveaux Juifs”, c'est-à-dire des Juifs prêts à se battre et à mourir pour le sionisme. À cette fin, le Betar a été créé en tant qu'organisation de combat et a reçu un financement généreux de la part de bienfaiteurs conservateurs.

Jabotinsky a demandé à ses membres de prêter serment à l'Israël à naître :

“Je dédie ma vie à la renaissance de l'État juif, avec une majorité juive, des deux côtés du Jourdain”.

La création d'un tel État implique donc l'extermination massive ou l'expulsion des habitants autochtones de la région.

Le nom officiel du Betar est Brit Yosef Trumpeldor, du nom d'un colon juif tué en 1920 lors d'un premier échange de tirs avec des Palestiniens au sujet d'un terrain contesté. Aux yeux de Jabotinsky, de tels hommes étaient nécessaires pour vaincre, contrairement à la majorité des Juifs européens qu'il qualifiait de lâches et faibles.

Dans les années 1920, l'Europe a connu une montée de l'antisémitisme et, malgré leur nature intrinsèquement antijuive, de nombreux Juifs conservateurs admiraient la discipline et l'organisation des paramilitaires fascistes tels que les Chemises brunes d'Hitler. Le Betar s'est inspiré de ces groupes, car Jabotinsky estimait que le succès du projet sioniste passait par la création de telles organisations.

En raison de leur vision anticommuniste et hostile aux travailleurs progressistes, le Betar a été inondé de capitaux conservateurs, contribuant à en faire l'une des organisations juives les plus importantes et les plus influentes des années 1930, avec environ 70 000 membres. Les dirigeants du Betar sont devenus des personnalités clés de la politique israélienne. Parmi eux, les Premiers ministres Menahem Begin et Yitzhak Shamir, ainsi que Benzion Netanyahu, le père de l'actuel Premier ministre Benjamin Netanyahu.



Des membres du Betar participent à un camp d'été pour jeunes dans la ville polonaise de Zakopane en 1935.

Bien que cette représentation du Betar comme groupe terroriste fasciste puisse sembler biaisée ou partiale, une grande partie de ces informations proviennent directement de l'organisation elle-même.

Dans la section “Notre histoire” de son site officiel, le Betar écrit ce qui suit :

“Le Betar est ainsi devenu un incubateur pour le développement des idées sionistes de droite et ses soutiens étaient parfois appelés “fascistes juifs”. En Palestine, les membres du Betar ont facilité l'immigration juive illégale et ont été d'actifs fomenteurs de troubles et de violences, faisant fréquemment exploser des bombes dans des zones civiles arabes en réponse aux attaques et menant une guérilla contre les Britanniques”.

Ainsi, l'organisation n'hésite pas à être qualifiée de fasciste et note fièrement qu'elle a “fréquemment” mené des opérations terroristes contre des civils arabes en Palestine. (Vers la fin de la semaine dernière, le Betar a supprimé le qualificatif de “fasciste” et cessé de se vanter d'avoir bombardé des Arabes, après s'être retrouvé sous le feu des projecteurs en raison de ses liens avec l'administration Trump. La page originale peut toujours être consultée via Internet Archive.

Depuis le 7 octobre 2023, le Betar a considérablement renforcé sa présence aux États-Unis, grâce à l'homme d'affaires israélo-américain d'extrême droite Ronn Torossian et au secrétaire général Ross Glick. En juillet 2024, il a obtenu le statut d'organisation à but non lucratif exonérée d'impôt, qui le classe donc officiellement comme organisation caritative.

“Depuis notre renaissance en 2024, le Betar a fortement marqué les États-Unis et ce n'est que le début. Nous recrutons, formons et donnons aux Juifs les moyens de devenir des leaders sionistes décomplexés, qui défendent Israël sur les campus, dans les communautés et sur toutes les plateformes”,

écrit le Betar. Pourtant, une enquête menée par The Electronic Intifada suggère que le Betar se serait peut-être livré à des collectes de fonds illégales.

Le même rapport note que Glick a fait l'objet de graves allégations de crimes sexuels. En 2019, son ancienne petite amie a trouvé des images d'elle nue publiées sur les pages officielles Instagram, Facebook et Twitter de son entreprise. Glick a été arrêté et accusé “d'utilisation illégale d'un ordinateur et de publication illégale de photos obscènes”. Il a plaidé coupable de harcèlement au deuxième degré, infraction pour laquelle il n'a payé qu'une amende.

Les commentateurs de tous bords politiques s'accordent à dire que l'administration Trump fait basculer les États-Unis très à droite, au mépris des protections et garanties constitutionnelles. Ce faisant, elle a trouvé des alliés dans de nombreux groupes controversés. L'influence d'un mouvement aussi restreint et récent que le Betar U.S. au sein de la Maison Blanche a déjà suscité des inquiétudes. Et compte tenu de la détermination d'Israël à poursuivre ses campagnes génocidaires contre ses voisins – et du soutien sans faille de Trump à Israël, son allié – le pouvoir du Betar devrait probablement s'accroître sous l'administration actuelle.

Si tel est le cas, c'est une très mauvaise nouvelle pour ceux qui défendent le droit de s'exprimer librement et de manifester. Il est donc essentiel que ce groupe soit surveillé et analysé plutôt que de lui permettre d'agir dans l'ombre et sans transparence.

Par Alan Macleod, le 25 mars 2025

Alan MacLeod est rédacteur en chef de MintPress News.

https://www.mintpressnews.com/betar-the-far-right-hate-group-helping-trump-deport-israels-critics/289301/

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Hannibal Genséric

 

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