Miriam Adelson, l'Israélienne la plus
riche du monde, chante les louanges de Donald Trump, suggérant même que Trump
entre dans la Bible. Pourquoi donc?
Le 27 juin, Miriam
Adelson, épouse du milliardaire (et capo di capi des casinos) Sheldon
Adelson, a
proposé que l'histoire de Donald Trump, héros et patriote, soit ajoutée à
la Bible.
Son opinion, intitulée «Un temps de miracles», a été publié
dans le quotidien israélien Israel Hayom - un journal qui, pure
coïncidence, appartient
à son mari, et dans lequel elle
publie.
Dans
son article, Mme Adelson a comparé les relations américano-israéliennes à un
mariage qui "a subi des moments difficiles" mais qui s'est
finalement "approfondi et épanoui grâce à des valeurs et à un destin
partagés" (En effet, 134
milliards de dollars sur 70 ans de racket au détriment du peuple américain
et au profit des juifs israéliens ont un effet d'approfondissement certain
entre les dirigeants américains et Israël).
"Le
livre de Trump"? Une proposition étonnante en effet. On ne peut
s’empêcher de se demander d’où cela vient.
Plusieurs
réponses possibles me viennent à l’esprit:
1.
Les Adersons essaient d'acheter une faveur de Trump
2.
Trump a demandé une faveur aux Adelsons
3.
Les Adelsons fournissent à Trump la politique dont il pourrait avoir besoin pour
aller de l'avant
Une autre grande
faveur?
Dans
le contexte d'une présidence Trump, tout est à vendre. Les Adelsons ont déjà
acheté des articles coûteux à la Maison Blanche.
Selon
OpenSecrets, le couple aurait versé des centaines de millions de dollars au
parti républicain, dont des dizaines de millions pour Trump en personne.
Donald Trump remet la Médaille présidentielle de la liberté à Miriam Adelson |
Et
puis voilà, en novembre 2018, Miriam Adelson a reçu la Médaille présidentielle
de la liberté, geste que Robert Schlesinger de la chaîne NBC a commenté:
«Il s'agit parfaitement de la nature crasseuse, brutale et transactionnelle de Donald Trump et
de sa présidence." (Pour être honnête, de telles actions sont
courantes au sein des deux partis. Aux dernières heures de sa présidence, le
démocrate Bill Clinton, par exemple, a gracié
un partisan israélien et a inculpé le fugitif Marc
Rich.)
Quelques
semaines plus tard (juste à temps pour Hanoukka), Trump a annoncé le transfert
de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, un geste que la plupart des pays
du monde ont mal vu. De plus, Trump s'est récemment vanté
auprès de la Coalition Juive Républicaine d'avoir ignoré les appels des
dirigeants mondiaux qui auraient pu le forcer à se soustraire à cette néfaste et
illégale décision. En refusant de consulter les dirigeants mondiaux, Trump
interprète cela comme une démonstration de sa force de caractère: «contrairement
à d’autres présidents, je tiens mes promesses». Il a ajouté: «Je peux
vous dire qu’à mon avis, c’est la chose la plus importante qui est arrivée dans
la vie de Sheldon et Miriam. »
Donc,
il se peut que la tribune de Mme Adelson dans Israel Hayom soit le prix
d’achat d’une breloque quelconque auprès du président brocanteur. Peut-être exprime-t-elle
un œil favorable sur l’annexion des colonies en Cisjordanie? Ou est-ca la
tronche de son mari sur le mont Rushmore? (De manière plus appropriée, puisque
Sheldon Adelson a exprimé
ses regrets d'avoir servi dans l'armée américaine au lieu de l'armée
israélienne, il devrait avoir un quartier à son nom au Golan, juste à côté de Trump
Heights.)
Il
est également possible que, plutôt que d’initier une nouvelle transaction, ses
paroles flatteuses soient en réalité la conclusion d’une quelconque transaction.
Dernier versement?
Peut-être
que le prix indiqué sur le déménagement de l'ambassade et le Bling Présidentiel
de la Liberté a-t-il totalisé plus de 300 millions de dollars. Peut-être que
les Adelsons devaient encore quelque chose à Trump - la communauté juive
américaine, par exemple. Cela expliquerait ses mots:
En toute justice, Trump devrait bénéficier
d'un soutien sans faille parmi les Juifs américains, tout comme celui qu’il a parmi les Israéliens. Le fait que cela n’ait
pas été le cas (jusqu’à présent; les élections de 2020 étant toujours
d'actualité) est une bizarrerie à laquelle les historiens réfléchiront
longtemps.
Mme
Adelson semble véritablement déconcertée par le fait que les Juifs de sa
seconde patrie (elle a la double nationalité) ne sont pas aussi amoureux de
Trump qu'elle-même - et elle croit apparemment que les historiens ne seront pas
en mesure de résoudre ce mystère profond. Mais les théologiens pourraient le
faire.
Dans
son image de Trump en
tant que prophète des temps modernes, elle a formulé son
impopularité parmi les Juifs américains en termes bibliques: «Les érudits de
la Bible noteront sans aucun doute les héros, les sages et les prophètes de
l'Antiquité qui ont également été rejetés alors qu’ils sont venus pour nous
guider."
En
d'autres termes, “apprenez votre leçon, bonnes gens. Ne boudez pas ce
prophète comme vous l’avez fait avec les autres. Embrassez-le. Votez pour lui
en 2020. ”
(Tandis
qu’Adelson fait cadrer les commentaires de sa femme dans le judaïsme, il
convient de noter que ni
les livres saints juifs ni les livres saints chrétiens ne soutiennent
réellement le sionisme.)
Politique étrangère?
Ou
peut-être, les Adelsons pensent-ils à une échelle encore plus grande. Peut-être
qu'ils sont sur le marché de la politique étrangère de Trump et son compte
Twitter.
D'abord
la flatterie: "Trump est un homme d'affaires et un homme d'État ayant
un instinct de justice."
Puis
un appel soigneusement conçu pour être sans restriction dans son allégeance:
"Il voit un Israël qui fait tout ce qui est nécessaire pour sa sécurité
et sa défense, contre vents et marées et contre le consensus international."
En
intégrant cette caractérisation, Trump pourrait facilement résister à la
pression et maintenir le cap dans le cas d'une autre «guerre» avec Gaza. Son
premier tweet a déjà été écrit pour lui: «Israël fait tout ce qui est
nécessaire pour sa sécurité et sa défense». Et alors que les États membres de
l’ONU se prépareraient à condamner une telle invasion, Trump resterait
fermement et confortablement assis aux côtés d’Israël, en dépit du consensus
international (“antisémite "), convaincu qu'il possède un "instinct
de justice" spécial que le reste du monde ne peut même envisager de comprendre.
De
même, si on lui demandait d'approuver l'annexion de certaines parties occupées de
la Cisjordanie ou de renégocier l'accord avec l'Iran, Trump pourrait créer un
tweet basé sur l'hommage de Mme Adelson:
Dans un autre service rendu à la justice
historique, Trump a déclaré que les hauteurs du Golan étaient un territoire
israélien et, pour les besoins de la sécurité d'Israël et du monde entier, il a
retiré les États-Unis de l’accord nucléaire avec l'Iran.
Il
n’est pas difficile d’imaginer ce qu’il pourrait tweeter: “La justice
historique est une très bonne chose et l’annexion de la Cisjordanie par Israël
en est un exemple remarquable. Israël peut compter sur les États-Unis pour
soutenir la justice historique à chaque fois. "
Miriam
Adelson a donné à son président une autre déclaration détaillée de politique
étrangère:
[L’administration Trump] a clairement
fait savoir que le Moyen-Orient devait faire face à un Israël fier et permanent
sur la terre de Sion - un Israël dont les racines juives sont profondes et dont
les revendications souveraines ancestrales sont sans égal.
La
revendication des Juifs sur la terre (quels que soient les biens fonciers
compris dans la «terre de Sion») est plus profonde et plus forte - tout
simplement meilleure - que celle des Palestiniens, et il en sera ainsi, jusqu’à
la fin des temps. (Sinon, les Adelsons pourraient ajouter quelques coupures de
banque supplémentaires aux 300
millions de dollars qu’ils ont déjà dépensés pour créer un soutien
bipartisan à Israël à Washington.)
Que
faut-il rajouter de plus?
Seulement
cela :
Serait-ce trop de prier pour un jour où la
Bible inclue un ‘Livre de Trump’, tout comme elle contient un ‘Livre d’Esther’ [1] célébrant la délivrance des Juifs de la
Perse antique? En attendant que cela soit décidé, au moins, restons émerveillés
devant cette période de miracles pour Israël, pour les États-Unis et pour le
monde entier.
En effet, Israël a
été le destinataire des meilleurs miracles que l’argent peut acheter.
Source : Miriam Adelson wishes for the Book of Trump in the Bible
Par Kathryn Shihadah, dans Palestine Home
Traduction : Hannibal GENSÉRIC
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