Pendant
près de deux décennies, les États-Unis ont dressé une liste de «pays ennemis» à
affronter, à attaquer, à affaiblir et à renverser.
Cette
quête impériale de renversement des "pays ennemis" opérait à
différents niveaux d’intensité dépend de deux considérations: le niveau de
priorité et le degré de vulnérabilité d’une opération de "changement de
régime".
Le
présent essai se concentrera sur les critères permettant de déterminer un
"pays ennemi" et sa place sur la liste des cibles prioritaires dans
la quête d'une plus grande domination mondiale par les États-Unis, ainsi que
sur sa vulnérabilité à un changement de régime "réussi".
Nous
conclurons en examinant les perspectives réalistes des futures options
impériales.
Prioriser les adversaires américains
Les
stratèges impériaux tiennent compte de critères militaires, économiques et
politiques pour identifier des adversaires hautement prioritaires.
Ennemis de haute priorité
Ennemis de haute priorité
1) La Russie, en raison de sa puissance
militaire, de son contrepoids nucléaire à la domination mondiale des
États-Unis. Ses forces armées sont énormes et bien équipées, avec une présence
européenne, asiatique et Moyen-Orientale. Ses ressources mondiales en pétrole
et en gaz la protègent du chantage économique américain et ses alliances
géopolitiques grandissantes limitent l'expansion des États-Unis.
2) La Chine, en raison de sa puissance
économique mondiale et de la portée croissante de ses réseaux commerciaux,
d’investissements et technologiques. La capacité militaire de défense
croissante de la Chine, notamment en ce qui concerne la protection de ses
intérêts en mer de Chine méridionale, sert à contrer la domination américaine
en Asie.
3) La Corée du Nord, en raison de
sa capacité de missiles nucléaires et balistiques, de sa politique étrangère
férocement indépendante et de son emplacement géopolitique stratégique, elle est
considérée comme une menace pour les bases militaires américaines en Asie et pour
les alliés et mandataires régionaux de Washington.
4) Le Venezuela, en raison de ses ressources en
pétrole et de ses politiques sociopolitiques, il conteste l’application du
modèle néolibéral américain en Amérique Latine.
5) L'Iran, en raison de ses ressources pétrolières, de son indépendance
politique et de ses alliances géopolitiques au Moyen-Orient. Il défie la
domination américaine, israélienne et saoudienne sur la région et constitue une
alternative indépendante.
6) La Syrie, en raison de sa position
stratégique au Moyen-Orient, de son parti au pouvoir nationaliste laïque et de
ses alliances avec l'Iran, la Palestine, l'Irak et la Russie. Elle constitue un
contrepoids au projet américano-israélien de balkaniser le Moyen-Orient en micro
États ethno-tribaux perpétuellement en guerre (à l’exemple des taïfas en
Espagne musulmane) [1]. .
Ennemis de niveau
intermédiaire
1) Cuba, en raison de sa politique étrangère indépendante et de son
système socio-économique alternatif, Cuba contraste avec les régimes
néolibéraux centrés sur les États-Unis dans les Caraïbes, en Amérique centrale
et en Amérique du Sud.
2) Le Liban, en raison de son emplacement
stratégique sur la Méditerranée et du partage du pouvoir du gouvernement de
coalition avec le parti politique, le Hezbollah, qui exerce une
influence croissante sur la société civile libanaise, en partie à cause de la
capacité éprouvée de sa milice à protéger la souveraineté nationale libanaise
en expulsant les envahisseurs israéliens et en aidant à vaincre les mercenaires
d’ISIS / Al Qaïda en Syrie voisine.
3) Le Yémen, en raison de son mouvement
indépendant et nationaliste dirigé par les Houthis et opposé au gouvernement
fantoche imposé par les Saoudiens, ainsi que par ses relations avec l'Iran.
Ennemis de 3ème
classe
1) la Bolivie, en raison de sa politique
étrangère indépendante, de son soutien au gouvernement chaviste au Venezuela et
du plaidoyer en faveur d'une économie mixte; l'exploitation minière et la
défense des revendications territoriales des peuples autochtones.
2) le Nicaragua, en raison de sa politique
étrangère indépendante et de sa critique de l'agression américaine à l'égard de
Cuba et du Venezuela.
L’hostilité
des États-Unis à l’égard d’adversaires hautement prioritaires se traduit par
des sanctions économiques telles que l’encerclement militaire, des provocations
et d’intenses guerres de propagande contre la Corée du Nord, la Russie, le
Venezuela, l’Iran et la Syrie.
En
raison des liens puissants qui unissent la Chine aux marchés mondiaux, les
États-Unis ont appliqué peu de sanctions. Au lieu de cela, les États-Unis
s'appuient sur l'encerclement militaire, les provocations séparatistes et une
propagande hostile intense lorsqu'ils traitent avec la Chine.
Adversaires prioritaires, faible
vulnérabilité et attentes irréalistes
À
l’exception du Venezuela, les ‘cibles hautement prioritaires’ de Washington ont
des vulnérabilités stratégiques limitées.
Le Venezuela est le plus vulnérable en raison de
sa forte dépendance à l'égard des revenus pétroliers avec ses principales
raffineries situées aux États-Unis et de son niveau d'endettement élevé, qui
frise le défaut. En outre, il existe des groupes d’opposition nationaux, tous
agissant en tant qu’agents pro américains, et l’isolement croissant de Caracas
en Amérique latine en raison de l’hostilité orchestrée par les États-Unis
auprès de gouvernements compradores importants, tels que l’Argentine, le
Brésil, la Colombie et le Mexique.
L’Iran est beaucoup moins vulnérable: c’est une puissance militaire
régionale stratégique forte liée aux pays voisins et à des mouvements
similaires nationalistes et religieux. Malgré sa dépendance aux exportations de
pétrole, l’Iran a développé des marchés alternatifs, comme la Chine, loin du
chantage des États-Unis et relativement à l’abri des attaques de créanciers
initiés par les États-Unis ou l’UE.
La Corée du Nord, malgré les sanctions économiques
paralysantes imposées à son régime et à sa population civile, la Corée du Nord
dispose de «la bombe» comme moyen de dissuasion contre une attaque militaire
américaine et n’a montré aucune réticence à se défendre. Contrairement au
Venezuela, ni l'Iran ni la Corée du Nord ne font face à des attaques internes
significatives de la part d'une opposition nationale armée et financée par les
États-Unis.
La Russie dispose de toutes les capacités militaires - armes nucléaires,
ICBM et d'une énorme force armée bien entraînée - pour dissuader toute menace
militaire directe des États-Unis. Moscou est politiquement vulnérable à la
propagande soutenue par les États-Unis, aux partis politiques de l'opposition
et aux ONG financées par l'Occident. Des oligarques milliardaires russes liés à
Londres et à Wall Street exercent une certaine pression contre les initiatives
économiques indépendantes. [2]
Les
sanctions américaines ont exploité, dans une mesure limitée, la dépendance
antérieure de la Russie à l'égard des marchés occidentaux, mais depuis
l'imposition de sanctions draconiennes par le régime Obama, Moscou a
efficacement contré l'offensive de Washington en diversifiant ses marchés en
Asie et en renforçant l'autonomie nationale dans l’agriculture (la Russie est
devenue le premier exportateur mondial de blé), dans l’industrie et les hautes technologies.
La Chine a une économie de classe mondiale et est sur le point de devenir
le leader économique mondial. Les faibles menaces de «sanction» contre la Chine
ont simplement révélé la faiblesse de Washington, plutôt qu’intimider Pékin. La
Chine a contré les provocations et les menaces militaires américaines en renforçant
son pouvoir de marché, en renforçant ses capacités militaires stratégiques et
en se débarrassant du dollar.
Les cibles hautement prioritaires de
Washington ne sont pas vulnérables aux attaques frontales: elles conservent ou
renforcent leur cohésion interne et leurs réseaux économiques, tout en
renforçant leur capacité militaire pour imposer aux États-Unis des coûts tout à
fait inacceptables pour toute attaque directe.
En
conséquence, les dirigeants américains sont obligés de se fier à des attaques
incrémentales, périphériques et par proxy aux résultats limités contre leurs
adversaires hautement prioritaires.
Washington
resserrera les sanctions sur la Corée du Nord
et le Venezuela, avec des perspectives douteuses
de succès dans le premier cas et une possible victoire à la Pyrrhus dans le cas
de Caracas. L'Iran et la Russie peuvent facilement surmonter les
interventions par proxy. Les alliés des États-Unis, comme l’Arabie saoudite et
Israël, peuvent harceler, propager et chasser les Perses, mais craignant qu’une guerre totale
contre l’Iran puisse détruire rapidement Riyad et Tel-Aviv, ce qui les
oblige à travailler en tandem pour corrompre l’establishment américain afin que
ce dernier pousse à la guerre malgré les
objections d'une armée et d'une population américaines fatiguées par la guerre [3]. Les Saoudiens et les Israéliens peuvent bombarder et
affamer les populations du Yémen et de Gaza, qui n’ont aucune capacité de
réponse de la même façon, mais Téhéran est une autre affaire.
Les
politiciens et les propagandistes à Washington peuvent débiter des âneries sur
l’ingérence de la Russie dans le théâtre électoral corrompu des États-Unis et saboter
les manœuvres visant à améliorer les relations diplomatiques, mais ils ne peuvent pas contrecarrer
l’influence croissante de la Russie au Moyen-Orient et son commerce en
expansion avec l’Asie, en particulier avec la Chine.
En
résumé, au niveau mondial, les cibles
prioritaires des États-Unis sont inaccessibles et invulnérables.
Au milieu du combat de chiens qui se déroule actuellement aux États-Unis, il ne
reste qu’à espérer l'émergence de décideurs politiques rationnels à Washington qui
pourrait peut-être repenser les priorités stratégiques et adapter les
politiques d'accommodement mutuel aux réalités mondiales.
Priorités moyennes et faibles,
vulnérabilités et attentes
Washington
peut intervenir et peut-être infliger de graves dommages aux pays à priorité
moyenne et faible. Cependant, une attaque à grande échelle présente plusieurs
inconvénients.
Le
Yémen, Cuba, le Liban, la Bolivie et la Syrie ne sont pas des nations capables
de façonner des alignements politiques et économiques mondiaux. Ce que les
États-Unis peuvent obtenir de mieux dans ces pays vulnérables, ce sont des changements
destructeurs de régime qui entraînent des pertes en vies humaines, des
infrastructures et des millions de réfugiés désespérés, mais à un coût politique élevé, avec une
instabilité prolongée et de graves pertes économiques.
Yémen
Les
États-Unis peuvent pousser vers une victoire totale de la royauté corrompue d’Arabie
Saoudite sur le peuple du Yémen affamé et frappé par le choléra. Mais qui en profitera?
L’Arabie saoudite est au cœur d’une révolution de palais et n’est pas en mesure
d’exercer une hégémonie malgré des centaines de milliards de dollars d’armes,
d’entraîneurs et de bases US / OTAN. Les occupations coloniales sont coûteuses
et ne rapportent que peu, voire aucun avantage économique, en particulier lorsqu’il
s’agit d'un pays dévasté, pauvre et isolé géographiquement, comme le Yémen. [NdT. Ici l’auteur ʺignoreʺ manifestement les immenses
richesses e, gaz et pétrole encore inexploitées dans le sous-sol yéménite]
Cuba
Cuba
a une puissante armée hautement professionnelle soutenue par une milice de
millions de membres. Ils sont capables d'une résistance prolongée et peuvent
compter sur un soutien international. Une invasion américaine de Cuba
nécessiterait une occupation prolongée et entraînerait de lourdes pertes. Des
décennies de sanctions économiques n’ont pas fonctionné et leur réimposition
par Trump n’a pas affecté les principaux secteurs de croissance du tourisme.
L’«
hostilité symbolique »du président Trump a laissé de marbre les principaux
groupes agroalimentaires américains qui considèrent Cuba comme un marché. Plus
de la moitié des soi-disant «Cubains d'outre-mer» s'opposent maintenant à
l'intervention directe des États-Unis.
Les
ONG financées par les États-Unis peuvent fournir quelques points de propagande
marginaux, mais elles ne peuvent pas annuler le soutien populaire à l’économie
mixte «socialisée» de Cuba, à son excellent système d’éducation et de santé
publique et à sa politique étrangère indépendante.
Liban
Un
blocus économique conjoint américano-saoudien et les bombes israéliennes
peuvent déstabiliser le Liban. Cependant, une invasion israélienne prolongée et
de grande envergure coûtera la vie à des Juifs et suscitera des troubles
intérieurs. Le Hezbollah dispose de missiles pour contrer les bombes
israéliennes. Le blocus économique saoudien radicalisera les nationalistes
libanais, en particulier parmi les populations chiites et chrétiennes.
L’invasion de la Libye par Washington, qui n’a pas fait perdre un seul soldat
américain, montre que les invasions destructrices entraînent un chaos à long terme
à l’échelle du continent.
Une
guerre américano-israélienne-saoudienne détruirait totalement le Liban, mais
déstabiliserait la région et exacerberait les conflits dans les pays voisins -
la Syrie, l'Iran et éventuellement l'Irak. Et l'Europe sera inondée de millions
de réfugiés supplémentaires désespérés.
Syrie
La
guerre par procuration américano-saoudienne en Syrie a connu de graves défaites
et la perte d'actifs politiques. La Russie a gagné en influence, en bases et en
alliés. La Syrie a conservé sa souveraineté et s'est dotée d'une force armée
nationale endurcie par la bataille. Washington peut sanctionner la Syrie,
s’emparer de certaines bases dans quelques "enclaves kurdes"
factices, mais elle ne progressera pas au-delà de l’impasse et sera largement
considérée comme un envahisseur occupant.
La
Syrie est vulnérable et continue d’être une cible de moyenne portée sur la
liste des ennemis américains, mais elle offre peu de chances de faire avancer
le pouvoir impérial américain, au-delà de liens limités avec une enclave kurde
instable, sujette à une guerre acharnée et au risque de représailles turques.
Bolivie et Nicaragua
La
Bolivie et le Nicaragua sont des irritants mineurs sur la liste de l'ennemi
américain. Les décideurs régionaux américains reconnaissent qu’aucun de ces pays
n’exerce de pouvoir mondial, ni même régional. De plus, les deux régimes ont
rejeté la politique radicale dans la pratique et coexistent avec des oligarques
locaux puissants et influents et des multinationales liées aux États-Unis.
Leurs
critiques de politique étrangère, principalement destinées à la consommation
intérieure, sont neutralisées par l'influence presque totale des États-Unis au
sein de l'OEA et des principaux régimes fantoches néolibéraux en Amérique
latine. Il semble que les États-Unis accueilleront ces adversaires rhétoriques
marginalisés au lieu de risquer de provoquer une renaissance des mouvements de
masse nationalistes ou socialistes radicaux qui éclatent à La Paz ou à Managua.
Conclusion
Un
bref examen de la "liste des ennemis" de Washington révèle que les
chances de succès, même parmi les cibles vulnérables, sont limitées.
Clairement, dans cette configuration énergétique mondiale en évolution, la
monnaie et les marchés américains ne modifieront pas l'équation énergétique.
Les
alliés des États-Unis, comme l’Arabie saoudite, dépensent d’énormes sommes
d’argent pour attaquer un pays dévasté, mais en fait, ils détruisent des
marchés pour eux, tout en perdant les guerres. Des adversaires puissants, tels
que la Chine, la Russie et l'Iran, ne sont pas vulnérables et offrent peu de
perspectives de conquête militaire au Pentagone dans un avenir proche.
Les sanctions ou les guerres
économiques n'ont pas réussi à maîtriser les adversaires en Corée du Nord, en
Russie, à Cuba et en Iran. La "liste des ennemis" a
coûté en prestige, en argent et en marchés perdus par les États-Unis - un bilan
impérialiste très négatif. La Russie dépasse
maintenant les États-Unis dans la production et les exportations de blé.
L'époque où les agro-exportations américaines dominaient le commerce mondial, y
compris avec Moscou, est révolue.
Il
est facile de composer des listes d’ennemis, mais il est difficile d’appliquer
des politiques efficaces contre des rivaux dotés d’économies dynamiques et
disposant d’un puissant état de préparation militaire.
Les
États-Unis retrouveraient une partie de leur crédibilité s'ils opéraient dans
le contexte des réalités mondiales et poursuivaient un programme
gagnant-gagnant au lieu de rester un perdant constant dans un jeu à somme
nulle.
Les
dirigeants rationnels pourraient négocier des accords commerciaux réciproques
avec la Chine, qui développeraient des liens de haute technologie, financiers
et agro-commerciaux avec les fabricants et les services. Les dirigeants
rationnels pourraient élaborer des accords conjoints économiques et de paix
avec le Moyen-Orient, reconnaissant ainsi la réalité d'une alliance
russo-iranienne-libanaise et d'une alliance syrienne.
Dans
l’état actuel, la "liste des ennemis" de Washington continue à être
composée et imposée par ses propres dirigeants irrationnels, maniaques pro-israéliens et
russophobes - sans aucune reconnaissance des réalités actuelles.
Pour
les Américains, la liste des ennemis nationaux est longue et bien connue. Ce
qui nous manque, c’est un leadership politique civil pour remplacer ces mauvais
leaders en série.
La source
originale de cet article est Global Research
NOTES
[1] Diviser pour régner
L'idée maîtresse du plan, qui est de
balkaniser le Monde Arabo-musulman « utile » l’époque des taïfas
andalouses (1031 à 1492), qui annonçait l’élimination totale des arabo-berbères
d’Andalousie. Une taïfa (mot arabe) est un petit royaume andalou. Durant les périodes d'instabilité politique et
de décadence, l’Andalousie a été, sous les coups de boutoir des rois
catholiques espagnols, morcelée en plusieurs taïfas, sortes de micros émirats,
tels que le Qatar, le Koweït, Bahreïn ou les EAU. Le roitelet (ou émir) d’une
taïfa est généralement faible et dépend de la protection d’un suzerain catholique.
Il est aussi souvent concurrent, voire ennemi, de ses voisins musulmans. Les
armées chrétiennes y effectuent périodiquement
des razzias pour tirer butin, otages, esclaves et
imposer aux taïfas de payer un paria
(tribut).
C'est ce que font les États-Unis
avec les taïfas actuelles que sont les pays arabes du Golfe : ils les
rançonnent en leur vendant chaque année, pour des milliards de dollars d’armes
obsolètes (le dernier cri est réservé à Israël) qui vont soit pourrir dans le
désert, soit utilisées pour tuer d'autres Arabes et d'autres musulmans. De
cette manière, les États-Unis (donc Israël) gagnent sur tous les tableaux.
Seuls la Syrie, l'Irak et l'Iran résistent.
Traduction
et annotations : Hannibal GENSÉRIC
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