Plus de quatre ans de résistance des combattants de
l’armée yéménite et d’Ansarallah ont obligé pour le moment le principal allié
de l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, à se résoudre à retirer ses
forces du Yémen. Après s’être rendu compte de
leur vulnérabilité face à l’Iran et au Yémen, les Émirats ont envoyé à Téhéran un
représentant censé faire part de trois offres.
Après quelques mois de censure médiatique, le retrait
progressif des forces émiraties du Yémen a été enfin médiatisé et est le
signe d’une grande divergence au sein de la coalition d’agression dirigée
par Riyad.
La coalition saoudo-émiratie, qui escomptait dès
les premiers jours de l’agression contre le Yémen en mars 2015 de s’emparer du
pays en quelques mois, s’est retrouvée embourbée face à la résistance de
l’armée yéménite et d’Ansarallah.
Avec le dévoilement de nouveaux drones et missiles par
les combattants yéménites qui a changé depuis ces derniers mois
l’équilibre des forces en faveur d’Ansarallah, les dirigeants émiratis se sont
rendu compte du changement sur le terrain et ont ordonné un retrait progressif
de leurs forces des fronts de combat.
Selon le site d’information
Mashreq News, l’armée émiratie a commencé dans une première phase à
évacuer les forces et les armements lourds de la province yéménite de Maarib.
Citant des sources sur le terrain, le site a par ailleurs ajouté que l’armée
des EAU a bombardé avec ses avions de combat les positions des mercenaires à sa
solde dans cette province, qui étaient mécontents du retrait d’Abu Dhabi et
refusaient de livrer les armes lourdes à l’armée émiratie.
D’après les sources d’information,
le retrait des forces émiraties ne se limite pas à la province de Maarib. Elles
préparent leur retrait des régions du Sud, y compris d’Ad-Dali et de Hudaydah.
Cependant, l’armée émiratie a
l’intention de garder un certain nombre de conseillers militaires et ses
mercenaires dans les régions yéménites occupées par la coalition de Riyad.
Dans ce contexte, les Saoudiens, qui
ont perdu leur principal allié sur les fronts de bataille, craignent un
isolement total dans l’agression anti-yéménite, alors qu’ils sont sous les
pressions des attaques quasi quotidiennes des drones et des missiles de l’armée
et d’Ansarallah. Un isolement qui les contraindra à prendre une décision
similaire et à retirer leurs forces du bourbier yéménite.
Appel au
secours émirati pour un retrait décent du Yémen
Le retrait d’une partie des forces
émiraties du Yémen fait parler de lui ces derniers jours. En dépit des doutes,
le journal libanais Al-Akhbar écrit que les autorités d’Abou Dhabi
semblent avoir pris une décision stratégique visant à éteindre ce feu dont les
flammes ont finalement atteint leur sol, et ce, en appelant au secours
Téhéran et Moscou.
Après les explosions du 12 mai
dernier au port émirati de Fujaïrah, une délégation constituée de hauts
responsables sécuritaires émiratis s’est rendue à Téhéran, qui leur a néanmoins
signifié une fin de non-recevoir en ces termes : « Après avoir
franchi la ligne rouge, il n’y plus rien à négocier ! ».
Se référant à des sources
diplomatiques, Al-Akhbar indique que les dirigeants émiratis auraient
fait les trois « avances » suivantes à Téhéran :
- un retour à la
normale des relations entre les deux pays,
- un soutien bilatéral concernant les
passages maritimes pour ainsi assurer la sécurité de la navigation des
pétroliers provenant de tous les pays du golfe Persique et, enfin,
- la ferme
volonté d’Abou Dhabi de retirer ses troupes du Yémen.
Selon le journal libanais, les
Émiratis ne se sont pas laissé décourager par la ferme réponse des autorités
iraniennes. En visite à Moscou fin juin 2019, Abdallah ben Zayed, ministre
émirati des Affaires étrangères a demandé à la partie russe d’intervenir en
tant que médiateur et de convaincre l’Iran ; ce qui n’aurait pas
réussi, Téhéran ayant répondu de nouveau : « Nous n’avons rien à
négocier. »
Al-Akhbar estime
que pour les Iraniens, il va de soi qu’Abou Dhabi cherche à adopter une
stratégie qui lui permettrait de sortir de l’enfer causé par la guerre au
Yémen.
Désormais, toute interdiction de l’exportation du
pétrole iranien entrainera, en retour, le non-accès des autres exportateurs
au détroit d’Hormuz. Après que cette menace eut émané de Téhéran, Riyad et
Abou Dhabi s’attendaient à ce que les flammes d’une guerre étatsunienne
ravagent l’Iran. Mais les États-Unis les ont laissés sur leur faim, n’ayant pas
réagi non plus à la destruction de leur drone ultra-sophistiqué d’une valeur de
plus 120 millions de dollars, explique Al-Akhbar.
Les Émiratis se sont rendu compte que les États-Unis,
qui ont évité d’attaquer l’Iran lors de ces moments si tendus, ne vont pas
le faire non plus, plus tard. Ils envisagent donc, après quatre ans et demi de
guerre, de passer d’une stratégie militaire à une stratégie de paix. Le
ministre émirati des Affaires étrangères a révélé lors de sa visite du mois de
juin des signes de ce tournant en annonçant que les enquêtes sur les
explosions à Fujaïrah ne pointaient vers aucun pays en particulier et qu’Abou
Dhabi ne souhaitait pas que les tensions avec Téhéran s’intensifient.
Cette guerre est « un échec »
Mike Hindmarsh,
un général retraité de l’armée australienne, à la tête du commandement de la
garde présidentielle des EAU, qui a récemment déclaré aux visiteurs occidentaux
que le Yémen était devenu un bourbier où les Houthis étaient les
« Vietcongs yéménites ».
Cette réduction des effectifs « forcera les
Saoudiens à reconnaître que cette guerre est un échec », a déclaré
Michael Stephens du Royal United Services Institute, un groupe de recherche
basé à Londres.
« Cela nous dit que les deux principaux
protagonistes de la coalition, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis,
n’ont pas la même idée du succès », a-t-il déclaré au Times.
Selon des sources diplomatiques, les dirigeants
saoudiens sont « profondément déçus » par la décision d’Abou Dhabi.
« Les plus hauts responsables de la cour royale sont personnellement
intervenus auprès des dirigeants émiratis pour tenter de les dissuader [de
réduire leurs troupes au Yémen] », a déclaré un diplomate occidental au
fait du dossier.
Source : Press.tv
Ne jamais faire confiance au traîtres
RépondreSupprimerLe jour où les Emiratis comprendront que ce sont des guerres provoquées pour les affaiblir et gagner de l argent sur leurs dos , ils changeront de politique étrangère. N ont ils pas pris l exemple de la guerre Iran/ Irak? Si vous avez des chiites parmi vos citoyens, créez un parlement où sunnites et chiites peuvent cooxister. Le Koweït l a fait, pourquoi pas vous ?
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