La stupidité de Trump

Le 3 février, Reuters a rapporté que Keith Kellogg – l’homme qui, sur la base d’un article d’avril 2024 qu’il avait écrit pour conseiller le gouvernement américain sur la base d’une hypothèse totalement irréaliste et optimiste sur ce que la Russie envisagerait pour parvenir à un accord avec le gouvernement américain pour régler la guerre en Ukraine, a été choisi par Trump pour devenir son négociateur pour mettre fin à cette guerre – a déclaré à Reuters que « l’administration Biden avait peur de l’escalade. Je crois que les grandes puissances ne craignent pas l’escalade. »

Il a raison de dire que « l’administration Biden avait peur de l’escalade » dans la guerre en Ukraine. Ils étaient extrêmement réticents à pousser la situation jusqu’au point où la « ligne rouge » de sécurité nationale de la Russie serait franchie, de sorte que pour empêcher les États-Unis de placer un jour un missile nucléaire américain sur la frontière la plus proche du Kremlin, à proximité de Soumy en Ukraine, à environ 510 kilomètres (à seulement cinq minutes de vol d’un missile de la première frappe éclair décapitant le commandement central russe), la Russie n’aurait plus que deux options : soit capituler devant le gouvernement américain, soit lancer elle-même la troisième guerre mondiale afin d’éviter de capituler.

 

Le 21 septembre 2024, j’avais titré « Scott Ritter : à quel point nous avons frôlé la troisième guerre mondiale le 13 septembre » et donné une chronologie des événements clés, les 13 et 15 septembre, dans la préparation de la décision finale du président Biden de reporter jusqu’après les élections présidentielles américaines du 5 novembre sa décision de franchir la ligne rouge de la Russie avant le 20 janvier 2024 – avant la fin du mandat de Biden. Biden a finalement décidé de ne pas franchir la ligne rouge. Kellogg rejette cette « peur de l’escalade ». Il la rejette parce que « les grandes puissances ne craignent pas l’escalade ».

Keith Kellogg dit que l’Amérique – dont personne ne nie qu’elle soit « une grande puissance » – a fait une très mauvaise chose à ce sujet, car « l’administration Biden avait peur de l’escalade. Je crois que les grandes puissances ne craignent pas l’escalade ». Cette voie mène directement à la troisième guerre mondiale. La Russie ne capitulera devant AUCUNE nation. (FDR avait soigneusement et brillamment planifié de mettre fin à tout « équilibre des pouvoirs » – c’est-à-dire à la contestation des impérialismes – mais Truman a rapidement mis à la poubelle ces plans et a institué l’objectif de parvenir à une dictature mondiale des États-Unis, à l’image de ce que Hitler avait prévu pour l’Allemagne, et idéologiquement ce plan de Truman est désormais appelé « néoconservatisme ». Kellogg est dans cette veine – un porteur de la vision internationale de Truman. Il dit que l’Amérique doit conquérir toutes les nations qu’elle n’a pas encore gagnées pour son empire.)

A quel point Donald Trump devait-il être intelligent pour regretter d’avoir embauché Kellogg pour cette fonction cruciale de négociation avec la Russie sur la fin de la guerre en Ukraine ? A quel point devait-il être intelligent pour avoir même considéré que Kellogg n’était pas suffisamment intelligent pour occuper ce poste crucial – et donc ne jamais l’avoir embauché en premier lieu ? Même les gens ordinaires peuvent facilement reconnaître que la nomination de Kellogg à cette fonction par Trump était d’une stupidité monumentale et dangereuse pour le monde entier.

La stupidité pure et simple d’un président américain produit une situation dans laquelle la survie même de toute la civilisation humaine, et peut-être même de la vie sur Terre, est un « jeu de hasard ».

L’Amérique a déjà échoué lamentablement pour en arriver à un tel point. Que signifie désormais le « Make America Great Again » (MAGA) de Trump, si tant est qu’il ait une signification ?

4 février 2025, par Eric Zuesse.