Le cabinet Netanyahou, enhardi, est à nouveau sur le sentier de la guerre. Il se mobilise pour attaquer l'Iran et fait pression sur le président Trump pour qu'il adopte un plan prévoyant l'utilisation de la “mère de toutes les bombes”.
Lors d'une conférence de presse avec le secrétaire d'État américain Marco Rubio, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de “finir le boulot” contre l'Iran avec le soutien du président Trump.
Depuis son accession au pouvoir à la fin des années 1990, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a œuvré en faveur d'une guerre contre l'Iran, vraisemblablement pour anéantir les installations nucléaires de Téhéran, mais aussi pour assurer la projection de sa puissance dans la région.
Aujourd'hui, Netanyahou, enhardi, veut finir le boulot, anéantir les capacités nucléaires naissantes de l'Iran, fragiliser l'avenir de Téhéran et renverser ses dirigeants. Après les guerres malencontreuses en Irak et en Afghanistan, les bâtisseurs d'empire néoconservateurs de Washington sont également de retour, poussant à une autre guerre éternelle pour un « changement de paradigme au Moyen-Orient ».
Les scénarios Israël-Iran
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a discuté avec Trump de plusieurs niveaux possibles de soutien américain. Selon les observateurs israéliens, il existe désormais quatre scénarios viables pour une attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes, à la lumière des relations américano-israéliennes. Les voici.
Dans le scénario coopératif, les États-Unis et Israël coopèrent pour lancer une attaque contre les sites nucléaires iraniens, suivie de l'ultimatum de Trump selon lequel l'Iran doit entièrement démanteler son programme nucléaire militaire.
Dans le scénario choc, l'administration Trump mise sur la diplomatie pour sceller un accord sur le nucléaire. Mais Israël attaque de son côté et sape ainsi les efforts de Trump, entraînant des tensions entre les deux pays.
Dans le scénario de l'investissement, l'Arabie saoudite offre aux États-Unis des centaines de milliards de dollars d'investissement, afin d'éviter une déstabilisation de la région qui pourrait compromettre le programme de modernisation 2030 de Riyad.
Dans le scénario solo, Israël attaque les installations nucléaires israéliennes sans coopération directe des États-Unis, mais avec le consentement tacite de la Maison Blanche. Une probabilité suite aux menaces et à la diplomatie coercitive de l'administration Trump à l'encontre de l'Iran.
En fin de compte, les priorités américaines seront déterminantes. Mais celles-ci peuvent paraître floues et contradictoires. Certains membres du Congrès ont appelé à une plus grande implication militaire des États-Unis, y compris des attaques directes contre l'Iran. D'autres se sont fait l'écho des appels à la retenue et à la désescalade lancés par l'administration Biden.
Le problème est le suivant : toute escalade avec l'Iran, qu'elle soit le fait des États-Unis, d'Israël ou des deux, risque selon toute vraisemblance de généraliser la dévastation de Gaza, en contradiction avec les objectifs économiques et géopolitiques de M. Trump au Proche-Orient.
L'Iran dans le viseur
Depuis la révolution islamique de 1979, lorsque le président Carter a gelé des milliards de dollars d'actifs iraniens, Washington a cherché à rétablir le statu quo qui prévalait sous le Shah et qui avait rendu l'Iran sûr pour le capitalisme américain.
Dans les années 1980, les services du renseignement et de la logistique américains ont joué un rôle essentiel dans le réarmement de Bagdad lors de la guerre Iran-Irak, sans doute la guerre conventionnelle la plus meurtrière entre pays en développement, avec un nombre total de victimes estimé entre 1 et 2 millions. En 1988, les États-Unis ont lancé une attaque contre l'Iran, probablement en représailles à la pose de mines par l'Iran dans des zones du Golfe. Au milieu des années 90, l'administration Clinton a décrété un embargo total sur les transactions avec l'Iran.
En 2002, le président Bush a inclus l'Iran dans son discours sur “l'axe du mal”. Par la suite, les États-Unis et Israël ont coopéré à la formation de forces sécessionnistes dans la province iranienne du Kurdistan. En 2007, les États-Unis ont opposé leur veto à un projet israélien de bombardement des installations nucléaires iraniennes. En revanche, au cours des trois années suivantes, les États-Unis et Israël ont déployé le virus Stuxnet, la première cyberarme offensive au monde, pour détruire près d'un cinquième des centrifugeuses nucléaires iraniennes.
En 2015, des années de négociations difficiles ont abouti à un accord nucléaire (Joint Comprehensive Plan of Action, JCPOA) entre l'Iran, les États-Unis et un ensemble de puissances mondiales. Malgré l'adhésion de l'Iran à cet accord, l'administration Trump a retiré les États-Unis de l'accord en 2018. La recrudescence des tensions a entraîné l'assassinat par l'administration Trump du général le plus éminent d'Iran, Qasem Soleimani, lors d'une attaque de drone meurtrièreen janvier 2020.
La longue quête belliciste contre l'Iran
Alors que la guerre secrète de l'ombre prévaut depuis la révolution islamique, les tentatives américaines de renversement de régime ont franchi une nouvelle étape sous l'administration Bush. À partir de 2003, l'armée américaine a mené une étude appelée TIRANNT (Theater Iran Near-Term) en vue d'une guerre à grande échelle contre l'Iran. Ce plan (CONPLAN 8022) devrait être activé dans l'éventualité d'un second 11 septembre, en présumant que l'Iran est à l'origine d'une telle opération cruciale.
C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles l'ambassadeur israélien à l'ONU Gilad Erdan et le Premier ministre Netanyahu ont explicitement comparé l'offensive du Hamas du 7 octobre aux attaques du 11 septembre, qui ont déclenché la guerre mondiale des États-Unis contre le terrorisme. Parallèlement, de nombreuses personnalités à Washington ont cherché un prétexte pour établir un lien avec l'Iran, afin de légitimer un conflit régional majeur. Toutefois, la Direction du renseignement national des États-Unis a estimé que l'Iran n'avait pas eu connaissance des attentats du 7 octobre, et n'était pas impliqué.
Quant au gouvernement de M. Netanyahou, il estime qu'un conflit avec l'Iran pourrait détourner l'attention grandissante de l'opinion publique des atrocités commises dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
Il existe des précédents. En 2011, M. Netanyahu a ordonné au Mossad et à Tsahal de se préparer à une attaque contre l'Iran dans les 15 jours. Cependant, le chef du Mossad, Tamir Pardo, et le chef d'état-major, Benny Gantz, membre clé de l'opposition au sein du cabinet de guerre de M. Netanyahou, ont remis en question l'autorité légale du Premier ministre pour donner un tel ordre sans l'approbation du cabinet. Netanyahou a fait marche arrière.
Un mois après l'offensive du Hamas, le chef du Mossad de Netanyahou, David Barnea, a déclaré que l'Iran a intensifié la terreur dans le monde entier. Si des Israéliens ou des Juifs devaient être touchés, a-t-il ajouté, la réponse d'Israël se ferait au “plus haut niveau” de Téhéran.
Exploiter le 7 octobre pour attaquer l'Iran
En avril 2024, Israël a bombardé l'ambassade d'Iran à Damas, tuant 16 personnes, dont ses cibles, une demi-douzaine d'officiers de haut rang du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI).
Le Corps des gardiens de la révolution islamique a lancé une vaste attaque de représailles contre Israël et le plateau du Golan occupé par Israël, avec des vagues successives de drones, de missiles de croisière et de missiles balistiques. Téhéran a soigneusement conçu sa riposte comme une démonstration de force qui ne déclencherait pas d'escalade, tout en avertissant la population de l'imminence de sa riposte. Elle n'a causé que des dégâts minimes en Israël. Toutefois, comme Israël le reconnaîtra plus tard, malgré les efforts de contention déployés par les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Jordanie, certains des missiles balistiques iraniens ont pénétré le dispositif de défense israélien, frappant la base aérienne de Nevatim, dans le sud d'Israël.
L'attaque iranienne visait le territoire israélien en guise d'avertissement. Elle a démontré la capacité de Téhéran à contrer l'énorme supériorité aérienne d'Israël, bien qu'elle ne dispose d'aucune armée de l'air moderne. Elle a également mis en évidence la dépendance d'Israël à l'égard des grandes puissances occidentales pour assurer sa protection, et les lacunes de cette protection.
Alors, comment Israël réagirait-il à une “crise existentielle” conventionnelle avec l'Iran ?
Fin 2023, l'hypothèse a été testée dans le cadre d'un jeu de guerre américain de haut niveau. Fait curieux, les participants américains ont d'abord supposé que la retenue prévaudrait dans ce jeu de guerre de haut niveau. Pourtant, la froide logique de la simulation les a contraints à une séquence d'étapes qui ont rapidement pris une tournure nucléaire.
La “mère de toutes les bombes” sur les infrastructures nucléaires ?
Jusqu'à récemment, Israël ne disposait pas de bombes “antibunker” ni de la capacité d'organiser une attaque aérienne soutenue qui détruirait l'ensemble du programme nucléaire iranien. Mais ce n'est peut-être plus le cas.
Récemment, le journal allemand Bild a révélé que l'envoyé américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a fait part de l'intention de Washington de livrer à Israël l'un des systèmes d'armes non nucléaires les plus puissants, connu sous le nom de “Mère de toutes les bombes”. Le Pentagone aurait démenti l'information.
Pesant plus de dix tonnes, la bombe GBU-43/B MOAB [Massive Ordnance Air Blast : bombe à effet de souffle massif] est capable de détruire des bunkers souterrains profondément enterrés. Son potentiel explosif est comparable à celui de petites armes nucléaires tactiques.
En janvier, les services du renseignement militaire américain ont déjà estimé qu'en l'absence d'accord, Israël frappera probablement les installations nucléaires iraniennes, très probablement l'usine d'enrichissement de Fordow, une installation souterraine iranienne d'enrichissement de l'uranium située à 32 km de la ville de Qom, au cours du premier semestre de l'année 2025.
Testée pour la première fois en 2003, la “mère de toutes les bombes”, un monstre de 14 tonnes, a été utilisée pour la première fois au combat en 2017 en Afghanistan par l'administration Trump, en dépit des dommages collatéraux désastreux qu'elle a causés.
La question de savoir si l'utilisation de MOAB entraînerait une guerre régionale ou de nouvelles insurrections et vagues de terreur au Moyen-Orient n'est pas clairement résolue. Mais cela impliquerait une escalade potentiellement catastrophique dans la région, et remodèlerait le paysage géopolitique du début du 21 eme siècle.
Par Dan Steinbock, le 19 février 2025
C'est l'option suicidaire. En supposant que la dca irano-russe ne descende pas les avions israéliens et que la bombe touche l'Iran tout le monde sait que les radiations ne connaissent pas les frontières. Ensuite les iraniens ont montré que le dôme de fer était une passoire Ils n'ont pas besoin du nucléaire pour détruire les sites clefs israéliens. Tout le monde sait que les us sont cuits et qu'ils ne prendront pas le risque de perdre leurs porte-avion. Les pays arabes ne pourront pas ne pas intervenir sous peine de faire face à des revoltes populaires. Enfin et les juifs qui prennent leur distance avec Netanyahu il y a beaucoup plus d'arabes dans le monde que d'israeliens...et les juifs risquent gros.. la première victime de Netanyahu ce sont les juifs et c'est tragique. Pour finir c'est la Chine qui a réconcilié les sunnites et les chiites et c'est la Chine qui va fournir des Avions dernier cri comme la Russie fournit avion et missiles à l'Iran. Israël comme les us doivent négocier s'ils veulent survivre.
RépondreSupprimerPropagande, propagande......Celui qui veut te frapper ne t'avertit pas, ne te raconte pas sa vie . Alors ? N'en parlons plus .
RépondreSupprimerExact, cela va même lus loin, cf les accords d'Abraham ou la proposition de paix et de normalisation alors qu'ils (Israëlien) préparaient la guerre et la déportation de la population de Gaza...
SupprimerYoupin sepharade a lancé la guerre au proche orient
RépondreSupprimerYoupin azhkenaze a lancé la guerre en Europe
2 phrases, pleines de sens et de réalité. Conclusion, le youpin est le diable sur terre. Malheureusement, le youpin tient les dirigeants goys et arabo musulmans en laisse. Il faut reconnaître amèrement qu'ils sont les maîtres du monde.
Supprimeret l'iran et les autres pays qui resistent ont les pères des bombes .
RépondreSupprimerL Iran et la Russie ont conclu un accord d alliance stratégique, personne ne connaît la profondeur de cet accord.
RépondreSupprimerPossiblement que des missiles nucléaires russes se trouvent déjà en Iran pour sanctuariser le territoire iranien. Tous les wargames US ont donné l Iran gagnant, mais si l entité sans frontières officielles, ni constitution veut tenter sa chance, grand bien lui fasse.
"Il semble que ce moment soit venu…"
RépondreSupprimerhttps://beesbuzz.com/blog/9129/lavenir-est-incroyable-stopworldcontrol/