dimanche 6 avril 2025

Objectif Somaliland : vers une prise de contrôle totale du trust États-Unis-Royaume-Uni-Israël ?

Alors que Tel Aviv et Washington courtisent discrètement le Somaliland pour y installer les Palestiniens déplacés de Gaza, cette enclave britannique de la mer Rouge apparaît à la fois comme une base stratégique impériale et une prison à ciel ouvert pour ces derniers, à qui Londres fournit armes, entraînement et surveillance.


Ces dernières semaines, le Somaliland a fait l’objet d’une attention médiatique sans précédent en Occident. Alors que les responsables israéliens et américains s'efforcent de trouver une destination pour déplacer de force la population de Gaza, ce territoire sécessionniste non reconnu par la communauté internationale est de plus en plus souvent évoqué comme solution potentielle.

De nombreux médias grand public suggèrent que Tel Aviv et Washington tentent discrètement de convaincre Hargeisa. Le 14 mars, le Financial Times révélait :

“Un responsable américain informé des premiers contacts de Washington avec la présidence du Somaliland a déclaré que des discussions ont commencé sur un éventuel accord de reconnaissance de l'État de facto en échange de l'établissement d'une base militaire près du port de Berbera sur la côte de la mer Rouge”.

Le président du Somaliland, Abdirahman Mohamed Abdullahi, a fait de la reconnaissance internationale son objectif principal de politique étrangère. Depuis que le territoire a déclaré son indépendance en 1991, aucun pays ne l'a reconnu comme un État souverain. Mais à la fin de l'année dernière, avant d'entrer à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump a surpris tout le monde en annonçant son intention de reconnaître officiellement le Somaliland, faisant de Washington la première capitale étrangère à le faire.

Pour ce petit État isolé sur la scène internationale, la perspective d'une présence militaire américaine permanente, qui le protégerait de l'instabilité endémique de la Somalie, est sans aucun doute extrêmement séduisante, d'autant plus qu'elle serait liée à la reconnaissance officielle de l'État par une grande puissance mondiale.

Vers une nouvelle “Nakba”

Du point de vue de Washington, l'accord offrirait bien plus qu'un simple dépotoir pour Palestiniens déplacés, expulsés pour faire place au “Gaza-Lago” fantasmé par Trump. La situation stratégique du Somaliland sur la mer Rouge en fait une base idéale pour des opérations contre le Yémen.

Une telle initiative permettrait aux États-Unis de prendre pied dans la Corne de l'Afrique à un moment où les forces américaines et françaises sont chassées du continent à une vitesse vertigineuse.

Cela pourrait également contrebalancer la présence croissante de la Chine et de la Russie en Afrique du Nord. Pékin a établi sa première base militaire à l'étranger à Djibouti en 2017, et s'est depuis montré un critique agressif des politiques occidentales dans la région, tout en accueillant des navires iraniens dans ses ports.

Les stratèges de la politique étrangère de Washington ne sont pas sans savoir que la reconnaissance du Somaliland présente un intérêt stratégique. Le Projet 2025, un vaste programme politique de droite élaboré par la Heritage Foundation et destiné à servir de feuille de route au second mandat de Trump, préconise explicitement de

“contrecarrer l'activité malveillante de la Chine” en Afrique. Il recommande notamment “la reconnaissance du statut d'État du Somaliland pour protéger la position des États-Unis à Djibouti, désormais menacée”.

Encore un avant-poste néocolonial

N'oublions pas que l'intérêt de Trump pour le territoire a été rendu public bien avant que le Somaliland ne soit proposé comme site de relocalisation pour les 2,4 millions de Palestiniens de Gaza. En novembre 2024, l'ancien secrétaire britannique à la Défense, Gavin Williamson, a annoncé qu'il a tenu des “réunions très fructueuses” avec les “responsables politiques” de Trump sur la question, se disant convaincu que la reconnaissance est imminente.

Williamson est depuis longtemps un ardent défenseur de l'indépendance du Somaliland, effectuant régulièrement des voyages tous frais payés dans le territoire séparatiste et recevant la citoyenneté d'honneur pour ses efforts de lobbying.

L'intérêt de Williamson expose une vérité rarement évoquée : le Somaliland est, en pratique, une colonie britannique moderne. Bien qu'il ait revendiqué son indépendance de la Somalie en 1991 et que la Grande-Bretagne lui ait officiellement accordé son indépendance en 1960, le territoire reste sous la coupe de Londres.

Si les Palestiniens y étaient déplacés de force, ils seraient piégés dans une énième prison à ciel ouvert, sous l'œil vigilant de forces de sécurité formées par les Britanniques avec un long passé de répression violente.

“La gestion de l'ASI”

En avril 2019, Aktis Strategy, une entreprise sous contrat avec le gouvernement britannique, a soudainement déclaré faillite, abandonnant son personnel et ses fournisseurs à leur sort, alors qu'elle avait obtenu des dizaines de millions de livres du ministère britannique des Affaires étrangères pour des programmes de “développement” en Afrique et en Asie occidentale.

Le Somaliland Chronicle a publié un article détaillé sur la faillite de l'entreprise, qui s'est produite alors qu'elle supervisait un “projet de réforme du secteur de la justice et de la sécurité” dans le mini-État.

Des documents officiels révèlent qu'entre 2017 et 2022, Londres a alloué plus de 18 millions de livres sterling (environ 23,5 millions de dollars) à ce seul projet. Il s'agissait de l'un des nombreux programmes financés par le Royaume-Uni dans la région séparatiste en vue de soumettre l'architecture étatique du Somaliland (gouvernement, armée, système judiciaire, prisons, police, services de renseignement) à une gestion britannique efficace.

Les dossiers internes examinés par The Cradle révèlent l'étendue de ce contrôle.

Un document détaille comment la tristement célèbre agence de renseignement britannique Adam Smith International (ASI) a fourni “une formation et un encadrement permanents” à l'Agence nationale du renseignement et à l'Unité d'intervention rapide du Somaliland, tout en gérant les services médico-légaux du territoire, la surveillance des frontières, et même les procédures judiciaires par l'intermédiaire du bureau du procureur général. L'unité antiterroriste créée par les Britanniques a été créée en 2012 avec des fonds du ministère des Affaires étrangères - “sous la direction de l'ASI”.

Ailleurs, l'ASI se vante de son “savoir-faire avéré en matière de relations professionnelles privilégiées” avec les hauts fonctionnaires du gouvernement, les forces armées, la police, le “secteur de la sécurité” et les responsables du ministère de la Défense. Un dossier indique que la société a “déployé d'anciens conseillers militaires britanniques” pour former l'armée et les unités du renseignement des garde-côtes du Somaliland, “[encadrer] les officiers supérieurs à la gouvernance, à la gestion et à la doctrine militaire”, et même rédigé un projet de loi qui a d'ailleurs été adopté.

Entretemps, l'entreprise britannique Albany Associates s'est concentrée sur l'enseignement des mécanismes de propagande et de guerre de l'information aux dirigeants du Somaliland. Sa mission : former les ministres et les hauts fonctionnaires à générer un “flux constant d'informations” et à gérer les médias de manière proactive, pour contrer les médias indépendants.

L'entreprise a constaté que la “demande d'informations insatisfaite du public” auprès du gouvernement “sur les événements d'importance nationale” donne aux sources d'information indépendantes un poids considérable au niveau local, ce qu'il convenait de neutraliser à tout prix.

Au Somaliland, la méfiance du public vis-à-vis de son gouvernement a été alimentée par les fréquentes arrestations de journalistes et l'interdiction de certains médias. Le rôle d'Albany était donc de consolider le contrôle de l'État sur l'information, en assurant un seul discours, une seule voix, sans dissidence.

Un camp de prisonniers potentiel

Alors que l'ASI vantait ses réformes, les documents d'une autre société, Coffey International, ont brossé un tableau plus réaliste. Il ressort de ces documents que l'armée somalienne est “l'institution la plus imposante et la plus coûteuse de l'État”, mais qu'elle échappe à tout contrôle, ses fonds étant probablement détournés à des fins obscures. Les abus commis par l'armée ne sont pratiquement jamais sanctionnés.

La police, quant à elle, a “un passé d'usage disproportionné de la force” et ne dispose pas d'une “unité dédiée à l'ordre public”. Coffey a proposé d'en créer une au sein de l'Unité de protection spéciale, une force paramilitaire chargée de protéger les organisations étrangères et leur personnel. À l'époque, l'unité n'avait pas pour mandat de contrôler les foules ou de gérer les manifestations pacifiques.

Ce document de juillet 2015 recommandait que la police du Somaliland soit formée au Royaume-Uni par la police nationale, sur les droits de l'homme, la gestion des foules et les premiers secours. Objectif : inculquer “la proportionnalité, la légalité et la responsabilité” à l'ensemble des forces de police du Somaliland. Toutefois, si cette formation a bien eu lieu, elle n'a eu aucun impact visible.

Fin 2022, des manifestations de masse ont éclaté dans la ville en conflit de Las Anod. Les troupes du Somaliland ont réagi avec une violence extrême, tuant des dizaines de personnes. La répression s'est intensifiée et, en 2023, l'armée du Somaliland a pilonné la ville sans discernement. Amnesty International a qualifié cette attaque d’“aveugle”, visant des écoles, des hôpitaux et des mosquées, déplaçant des centaines de milliers de personnes et en tuant des dizaines d'autres.

C'est dans ce contexte qu'Israël et ses parrains occidentaux sont sollicités par le Somaliland : il dispose d'un dispositif de sécurité répressif, géré par les Britanniques, capable à tout moment d'étouffer toute forme de dissidence. Si Washington y installe une base pour frapper le Yémen, les Palestiniens pourraient également être pris en otage – des boucliers humains au sens littéral du terme – pour dissuader les forces armées alignées sur Ansarallah de se venger de l'attaque.

On ne peut qu'espérer que ce plan pervers capote à la même vitesse que les précédents projets américano-israéliens d'expulser les Gazaouis vers l'Égypte ou la Jordanie.

La vraie question est maintenant de savoir si les dirigeants du Somaliland sont désespérés au point de sacrifier leurs 34 années d'indépendance pour obtenir la reconnaissance internationale assortie d'une hégémonie militaire, politique et sécuritaire totale des États-Unis, du Royaume-Uni et d'Israël.

Par Kit Klarenberg, le 2 avril 2025

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Le couloir de David, le projet secret d'Israël pour redessiner le Levant

Israël planifie une artère géopolitique du Golan occupé au Kurdistan irakien, remodelant l'Asie occidentale sous couvert de favoriser les alliances minoritaires & réaliser des prétentions bibliques.

Ces dernières années, le concept sioniste du couloir de David a refait surface dans le discours stratégique et politique de Tel Aviv sur le remodelage de son influence géopolitique au Levant. Bien que les Israéliens n'aient fait aucune annonce officielle, les analystes ont souligné que ce couloir est un projet secret visant à relier le nord de la Syrie, contrôlé par les Kurdes et soutenu par les États-Unis, à Israël par une route terrestre continue.

Le prétendu “couloir de David” fait référence à un projet israélien visant à établir un couloir terrestre allant du plateau du Golan syrien occupé jusqu'à l'Euphrate en passant par le sud de la Syrie. Cette route hypothétique traverserait les gouvernorats de Deraa, Soueïda, Al-Tanf, Deir Ezzor et la zone frontalière irako-syrienne d'Albu Kamal, offrant à l'État occupant un canal terrestre stratégique vers le cœur de l'Asie occidentale.

Un projet biblique

Sur le plan idéologique, le projet s'enracine dans la vision du Grand Israël, un concept expansionniste attribué au fondateur du sionisme, Theodor Herzl. Cette vision s'inspire d'une représentation biblique qui s'étend du Nil en Égypte à l'Euphrate en Irak.

Le Dr Leila Nicola, professeur de relations internationales à l'Université Libanaise, déclare à The Cradle que le Couloir de David incarne une vision théologique impliquant le contrôle d'Israël sur la Syrie, l'Irak et l'Égypte, une triade au cœur de la tradition biblique et de la domination régionale. Le Dr Talal Atrissi, spécialiste des affaires régionales, partage ce point de vue, estimant que les développements en Syrie confèrent un nouveau degré de réalisme géopolitique aux ambitions historiques d'Israël.

Sans surprise, le couloir envisagé suscite la controverse, car il est considéré par beaucoup comme une tentative stratégique d'étendre l'hégémonie israélienne. Pourtant, des obstacles importants se dressent sur son chemin. Comme le note Atrissi, le couloir traverse des zones instables, où des acteurs tels que les Forces de mobilisation populaire irakiennes (FMP) restent des saboteurs redoutables. Même un acte de sabotage mineur suffit à perturber le projet, d'autant que l'environnement régional n'est pas suffisamment stable pour soutenir un itinéraire aussi sensible et aussi étendu.

Sur le plan stratégique, le couloir de David s'inscrit dans la politique durable d'Israël consistant à cultiver des liens avec les minorités régionales (Kurdes, Druzes, etc.) afin de compenser l'hostilité des États arabes. Cette stratégie d'“alliance périphérique” vieille de plusieurs décennies a sous-tendu le soutien d'Israël à l'autonomie kurde depuis les années 1960. Le symbolisme biblique du projet d'étendre “Israël” jusqu'à l'Euphrate et son calcul stratégique se combinent pour faire du couloir à la fois une promesse du mythe et un atout géopolitique.

Mme Nicola replace également ce projet dans le cadre de la doctrine de l'océan, une politique qu'Israël a menée en courtisant des puissances non arabes ou périphériques comme l'Iran du Shah et la Turquie, et en forgeant des alliances avec des minorités ethniques et sectaires dans les États voisins.

Cette doctrine cherche à briser le mur arabe autour d'Israël et à étendre sa portée géopolitique. Le couloir de David s'inscrit parfaitement dans ce paradigme, s'appuyant à la fois sur la mythologie spirituelle et les nécessités stratégiques.

L'éclatement de la Syrie

L'effondrement du gouvernement de l'ancien président syrien Bachar al-Assad et la montée en puissance d'Hayat Tahrir al-Sham (HTS), mouvement lié à Al-Qaïda et dirigé par Ahmad al-Sharaa, ont accéléré la fragmentation de la Syrie. Le gouvernement de Sharaa a signé des accords avec les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les États-Unis, intégrant les zones contrôlées par les Kurdes dans l'État syrien tout en renforçant l'autonomie kurde. À Soueïda, un accord indépendant a préservé l'indépendance administrative des Druzes en échange d'une intégration nominale à l'État.

Mais M. Atrissi prévient qu'une telle autonomie, même pour contenir les tensions à court terme, risque d'enraciner les divisions et de favoriser les ingérences étrangères. Il note que le traumatisme des massacres sur la côte syrienne a plongé les minorités, en particulier les Alaouites, dans un profond scepticisme à l'égard de l'autorité centrale de Damas, les poussant vers des arrangements de pouvoir locaux. Israël, avec son penchant historique pour les alliances avec les minorités, y voit une opportunité d'étendre son influence sous couvert de protection.

Le partenariat de longue date d'Israël avec le Kurdistan irakien en est un bon exemple - une relation stratégique dont la Syrie pourrait être la réplique. Selon cette interprétation, le couloir de David n'est pas tant un impératif logistique qu'une ambition politique. Si les conditions le permettent, l'État occupant pourrait utiliser le couloir pour encercler l'Iran et redistribuer les lignes de fracture régionales.

Un couloir d'influence, et non d’infrastructures

Du point de vue de Tel Aviv, le sud de la Syrie est désormais un vide stratégique : l'armée syrienne est fragilisée, la Turquie est empêtrée dans ses propres dilemmes kurdes et l'Iran est débordé. Les pouvoirs vacants créent un contexte favorable à la domination d'Israël, en particulier si la dynamique régionale continue de favoriser une gouvernance décentralisée et peu efficace.

Malgré une présence militaire réduite, les États-Unis restent déterminés à contenir l'Iran. Des avant-postes clés comme la base d'Al-Tanf à la frontière syro-irakienne sont essentiels pour couper ce que l'on appelle le pont terrestre iranien entre Téhéran et Beyrouth.

Mme Nicola affirme que si le couloir de David ne constitue pas une politique américaine explicite, Washington est susceptible de soutenir les initiatives israéliennes qui s'alignent sur les objectifs stratégiques américains :

“Les États-Unis ne voient pas d'inconvénient à ce qu'Israël mette en œuvre le projet s'il sert ses intérêts, même s'il ne fait pas partie de sa stratégie immédiate. Ils se concentrent sur l'affaiblissement de l'influence de l'Iran et le démantèlement de son programme nucléaire, tout en soutenant la normalisation régionale avec Tel-Aviv”.

Les accords d'Abraham de 2020, en mettant fin à l'isolement diplomatique d'Israël, offrent une marge de manœuvre supplémentaire. Le couloir de David, qui relevait autrefois de la fiction, s'avère aujourd'hui plus plausible dans le contexte de l'instabilité régionale.

Les dirigeants israéliens ont envoyé des signaux sans équivoque. Le 23 février, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté toute présence militaire syrienne au sud de Damas, insistant sur la création de zones démilitarisées à Quneitra, Deraa et Soueïda sous prétexte de protéger la minorité druze de Syrie.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a ouvertement plaidé en faveur d'une Syrie fédérale, euphémisme pour désigner la fragmentation du pays. Le ministre de la Défense, Israel Katz, a promis que les troupes israéliennes resteraient indéfiniment sur le mont Hermon et le Golan, et a appelé à un démantèlement de la Syrie en entités fédérales. Les fuites dans les médias au sujet de cartes de couloirs n'ont fait qu'alimenter les spéculations.

Ces mesures ont déclenché l'indignation dans le sud de la Syrie, des manifestations ayant éclaté à Khan Arnaba, Quneitra, Nawa, Busra al-Sham et Suwayda. Pourtant, comme le note Mme Nicola, les nouveaux dirigeants syriens sont remarquablement peu enclins à affronter Israël, et les États arabes restent largement indifférents, alors même que le projet se concrétise. La Turquie, en revanche, s'oppose fermement à toute partition de la Syrie menée par les Kurdes.

Enjeux géopolitiques et frontières définitives

En fin de compte, le couloir de David marque le début d'un projet israélien plus vaste visant à remodeler la géopolitique de la Syrie : isoler militairement le sud, lier les Kurdes par une alliance, déplacer l'équilibre des pouvoirs et tracer un couloir d'influence à travers un territoire fracturé.

Les objectifs d'Israël sont multiples. Sur le plan militaire, le couloir offre une profondeur stratégique et perturbe les itinéraires terrestres de l'Iran vers le Hezbollah. Il permet l'acheminement d'armes et le soutien du renseignement aux alliés, en particulier aux forces kurdes.

Sur le plan économique, il pourrait permettre la construction d'un oléoduc entre Kirkouk ou Erbil, des régions à majorité kurde et riches en pétrole, et Haïfa, contournant ainsi les routes turques et les menaces maritimes d'acteurs tels que les alliés de l'armée yéménite Ansarallah. Sur le plan politique, il renforce les liens entre Israël et les Kurdes, sape la souveraineté syrienne et irakienne et fait progresser la vision d'un Grand Israël, avec l'Euphrate comme frontière symbolique.

Pourtant, cette initiative n'est pas dénuée de risques. Elle menace d'aggraver l'instabilité de la région, de s'attirer l'hostilité de la Syrie, de la Turquie, de l'Iran et de l'Irak, et de déclencher de nouveaux fronts de Résistance. La capacité d'Israël à mener à bien ce projet dépendra de l'évolution de la situation régionale et de sa capacité à se positionner dans ce contexte.

Le “couloir de David” n'est peut-être encore qu'un projet en gestation, mais ses implications se font déjà sentir dans toute la région.

Par Mahdi Yaghi

 Source : The Cradle

Traduction: Spirit Of Free Speech

 

1 commentaire:

  1. Il y a une autre prise de contrôle, toutes les polices européennes sous les ordres du mossad
    https://m.youtube.com/watch?v=anlfZ0WtRnI&list=LL&index=1&pp=gAQBiAQB
    Journalistes assurez vos arrières !

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