Rubio prévient que les États-Unis sont prêts à « abandonner » les efforts de paix en Ukraine

Après des semaines de va-et-vient pour tenter d'avancer dans les « négociations » ukrainiennes, Trump et le secrétaire d'État Rubio ont tous deux exprimé leur exaspération.
Dans une nouvelle déclaration, Rubio a indiqué que lui et Trump étaient sur le point d'abandonner les tentatives de paix ukrainiennes :

https://www.cnn.com/2025/04/18/europe/rubio-russia-war-in-ukraine-us-talks-intl-hnk/index.html

« Nous essayons de déterminer très bientôt – et je parle d'une question de jours… si cette guerre peut être terminée. Sinon, le président dira : “C'est fini.” »

Trump a ensuite ajouté : « Si, pour une raison ou une autre, l'une des deux parties rend les choses très difficiles, nous vous traiterons simplement d'imbéciles et de personnes horribles, et nous passerons à autre chose. »

Parallèlement, les rumeurs continuent de circuler selon lesquelles Trump vise désormais un cessez-le-feu pour les 100 premiers jours de son mandat, d'ici fin avril. Je suppose que l'astuce consiste à ajouter des zéros à la fin de chaque promesse : d'abord un cessez-le-feu dès le premier jour de son mandat, maintenant au 100^e jour, peut-être bientôt au 1.000^e. Est-ce ainsi que cela fonctionne ?

Certes, Witkoff a réalisé quelques progrès, semblant reconnaître qu'un rapprochement américano-russe amènerait le monde à un tournant d'un autre type, laissant entrevoir des discussions en cours qui dépasseraient largement le simple sujet ukrainien, mais s'apparenteraient davantage à la refonte visionnaire de l'architecture de sécurité mondiale de Poutine.

Mais les médias russes ont anticipé hier en annonçant que Witkoff avait désormais approuvé de facto la cession par l'Ukraine des « cinq » régions contestées à la Russie. Witkoff aurait précisé qu'il ne faisait encore référence qu'aux cinq régions au stade actuel de « l'occupation », ce qui exclut la cession de villes comme Kherson et Zaporojie. Cela ne peut que signifier que nous sommes encore loin d'un accord sur les principes fondamentaux entre la Russie et les États-Unis. Le représentant de la Russie à l'ONU, Nebenzya, a souligné ce point dans une nouvelle déclaration :

Un cessez-le-feu en Ukraine « à ce stade » est irréaliste, a déclaré le représentant permanent de la Russie auprès de l'ONU, Nebenzya

Bloomberg rapporte que les États-Unis sont « prêts à reconnaître la Crimée comme russe », mais c'est une misère comparée aux exigences complètes de la Russie, un fait que Margarita Simonyan de RT a clairement exprimé :

En réalité, Zelensky a désormais dressé la liste des « lignes rouges » de l'Ukraine : elles n'incluent aucune démilitarisation et stipulent même explicitement que l'Ukraine renforcera sa puissance militaire à tout prix. Ce seul point rend toute cette mascarade totalement vaine, car la Russie ne peut jamais tolérer qu'une puissance militarisée aussi menaçante existe à sa frontière.

Les Ukrainiens pensent désormais qu'il est inévitable que les États-Unis sortent du jeu et que l'Ukraine soit contrainte de se contenter du soutien européen. La grande question est donc : l'Europe seule suffira-t-elle ?

L'un des meilleurs analystes ukrainiens intervient :

Myroshnykov :
Trump ne veut même pas vendre d'armes à l'Ukraine.
Oui, il a refusé de vendre le système de défense aérienne Patriot.
La source pour l'instant est le journal allemand Bild, qui n'est pas fiable. J'attendrais des sources américaines.
Mais globalement, le raisonnement est clair.
Ils transféreront (avec des pauses et des blocages) l'aide allouée et contractée sous Biden, et c'est tout.
Désormais, les livraisons d'armes seront exclusivement du ressort de l'Europe et des autres alliés.
Et Trump fait également pression sur l'Europe pour qu'elle nous fournisse des armes.
L'agent du Kremlin Krasnov [1] fait tout son possible pour que la Russie gagne.
Mais qu'il aille se faire foutre avec l'autobronzant.
On s'en sortira, et ce salaud deviendra le président américain le plus détesté de l'histoire du pays.

De nombreux « experts » américains, comme David Ignatius, estiment que l'Ukraine commencera à se retrouver en difficulté dès l'été, l'Europe ne pouvant plus assumer le fardeau américain :

« L'Ukraine va subir de lourdes pertes cet été », selon le journaliste américain David Ignatius.
« Trump, Rubio et leur équipe semblent se préparer à se désengager de ce dossier, le laissant aux mains des Européens. Et je suis désolé de le dire, mais malgré les efforts considérables des Européens, ils ne disposent pas des ressources nécessaires pour remplacer les États-Unis. Ils ne sont pas en mesure de compenser ce manque, ce qui signifie qu'à moins d'un changement, l'Ukraine se retrouvera cet été dans une situation où ses pertes seront de plus en plus lourdes.»

Les commentateurs pro-ukrainiens, quant à eux, estiment que l'Ukraine peut continuer à se développer avec l'aide européenne car, selon eux, elle est passée presque entièrement à une défense basée sur les drones, où le besoin d'autres types d'armes devient minime.

C'est ce que démontrent des présentations comme celle-ci, une nouvelle vidéo de la société de production gouvernementale ukrainienne United24. Elle présente ce qui serait la plus grande chaîne de fabrication de drones d'Ukraine, un vaste complexe doté de « 350 imprimantes 3D » produisant environ 4.000 FPV [2] par jour :

Vidéo de United24media (en anglais) du site de production de l'entreprise ukrainienne Skyfall, qui produit les drones Shrike FPV et les drones bombardiers nocturnes Vampire. L'entreprise produit actuellement 4 000 FPV par jour.

C'est un peu difficile à croire, sachant que jusqu'à récemment, la production ukrainienne de drones était estimée à un maximum de 2 à 3 millions par an. Avec 4.000 drones par jour, ce site à lui seul en produirait 1,5 million, soit plus de la moitié de la production ukrainienne annoncée. Il est également intéressant de constater qu'ils continuent de la qualifier fièrement de production « nationale » ukrainienne, faisant de l'Ukraine une sorte de puissance autonome, capable de faire cavalier seul et de rivaliser avec la Russie avec peu d'aide extérieure. Pourtant, dès l'ouverture de la vidéo, l'animateur décrit curieusement le site de production comme étant : « À quelques milliers de kilomètres du front… »

C'est fascinant, sachant qu'il n'y a qu'à peine 1.000 km entre la frontière polonaise et Donetsk :

Alors, où se trouve exactement cette installation, à « quelques milliers de kilomètres » du front ? S'agit-il vraiment de la production « nationale » ukrainienne? Il semble plus probable qu'elle soit située en Pologne ou en Allemagne. Cela devrait probablement répondre à la question naturelle : « Pourquoi la Russie ne peut-elle pas détruire une installation aussi massive, produisant plus de la moitié de la production totale de drones ukrainiens ?»

La vidéo mérite cependant d'être visionnée, car la seconde partie aborde la vision naissante de l'IA dont les drones sont de plus en plus équipés, nous offrant un aperçu plus précis de l'évolution du champ de bataille.

Il est indéniable que la situation commence à prendre une tournure étrange face à la menace des drones, notamment grâce aux renforts anti-drones de plus en plus insolites :

Un char T-72B3M des forces armées russes équipé d'une protection anti-drone sous forme de câbles métalliques.

Le terrain lui-même, de plus en plus transformé par les filets anti-drones, comme le démontre une nouvelle fois la nouvelle vidéo suivante :

J'ai récemment publié cette vidéo dans un article premium, je la republie donc pour les abonnés gratuits : Des drones russes contournent par en dessous les filets recouvrant les lignes logistiques ukrainiennes et parviennent à atteindre des véhicules de transport des FAU :

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Un nouvel échange de corps a eu lieu sur le front, avec un bilan encore plus déséquilibré que la dernière fois : 909 morts ukrainiens pour 41 morts russes.

Certaines chaînes ont compilé les échanges remontant à deux ans :

18.04.25 Échange de morts
Le 18 avril, un nouvel échange de corps de militaires tombés au combat a eu lieu dans la zone SVO entre la Russie et l'Ukraine. L'Ukraine a reçu les corps de 909 militaires tombés au combat, la Russie 41.
Graphique des échanges de corps pour les années 2023-2025.
Au total, la Russie a transféré 6 881 corps, l'Ukraine - 1 374

Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce sujet, un organisme gouvernemental ukrainien, le Centre de coordination pour le traitement des prisonniers de guerre, publie les échanges sur son site officiel. Le dernier en date est disponible ici :

https://koordshtab.gov.ua/posts/v-ukrayinu-povernuly-tila-909-polehlykh-oborontsiv-2079

Sur ce site, ils publient même des photos des camions-morgues russes qui ont livré les corps, provenant de :

https://koordshtab.gov.ua/posts/v-ukrayinu-povernuly-tila-909-polehlykh-oborontsiv-2079

Mais comme je l'ai déjà dit, ils ne publient pas le nombre de corps russes restitués à la Russie. La raison semble évidente : ils ne souhaitent pas que la disparité des victimes soit connue. Ainsi, les « 41 corps » restitués à la Russie sont un chiffre pris du côté russe. Pour mémoire, mon précédent décompte, issu d'un échange de mars, était le suivant :

Pertes russes : 464
Pertes ukrainiennes : 5 213
Ratio : 11,24 pour 1

On additionne donc ce chiffre et on obtient :

Pertes russes : 505
Pertes ukrainiennes : 6 122
Ratio : 12,12 pour 1

Je ne les suis que depuis un an environ, contrairement au graphique précédent, mais j'ai pensé qu'il était utile de continuer à les comptabiliser.

Je me demande vraiment comment les détracteurs peuvent justifier un taux de change aussi déséquilibré. On ne peut tout simplement pas l'attribuer à la simple raison : « C'est parce que la Russie avance et ramasse les corps », n'est-ce pas ?

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Quelques derniers éléments :

Un autre système HIMARS aurait été repéré et détruit par un Iskander-M près de Kramatorsk

18.04.25 Kramatorsk - Starovarvarovka
Opérations de combat dans les profondeurs de la défense des forces armées ukrainiennes.
Destruction réussie du système de lance-roquettes multiples ukrainien HIMARS suite à une frappe de missile des forces armées russes sur une position près de Starovarvarovka. Détonation de munitions.
La distance de la ligne de contact est d’environ 40 km.
Géo : 48.65972, 37.27472

Géolocation:

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Witkoff commet l’erreur diplomatique du siècle en comparant l’Élysée au… club de golf Mar-a-Lago de Trump, lors de sa visite à Paris :

Que dit-on des classes sociales ?

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Les forces russes ont continué à réaliser de nombreux nouveaux gains sur tout le front, sur lesquels nous reviendrons dans le prochain rapport.

Par Simplicius

19 AVRIL

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NOTES de H. Genséric

[1] Krasnov serait le pseudonyme donné à D. Trump par le KGB.

Lorsque l'ancien officier du KGB Alnur Mussayev a affirmé que le président américain Donald Trump avait été recruté comme atout par Moscou dans les années 1980, il a déclenché une tempête sur les médias sociaux.

Dans un message publié sur Facebook le 20 février, M. Mussayev a déclaré que M. Trump avait été enrôlé par le KGB en 1987 lors d'un voyage à Moscou, alors qu'il était âgé de 40 ans, et qu'on lui avait attribué le nom de code "Krasnov".

M. Trump n'a pas répondu directement aux affirmations de M. Mussayev. Le président américain a nié à plusieurs reprises avoir travaillé pour la Russie.

Mussayev n'a fourni aucune preuve pour étayer l'affirmation selon laquelle M. Trump aurait été recruté par le KGB lors de sa visite à Moscou.

Des doutes ont également été émis quant au poste que M. Mussayev affirme avoir occupé au sein du KGB. Dans son message sur Facebook, l'ancien chef des espions du Kazakhstan déclare avoir travaillé pour la 6e direction du KGB. Toutefois, des sources telles que l'Encyclopédie de la CIA indiquent que ce département ne se concentrait pas sur le "recrutement de renseignements étrangers", mais plutôt sur la "protection contre l'espionnage économique".

[2] Certains drones permettent de piloter en profitant d'une belle expérience immersive. grâce à une caméra embarquée à bord, on peut voir des images en temps réel, comme si l’on se  trouvait dans l’appareil. C'est ce que l'on appelle le FPV, ou First Person View, que l'on peut traduire par « vue subjective » ou « vol en immersion ».

Hannibal Genséric