Zelensky charme CBS, alors que Trump pique une crise d'impatience. Par Simplicius

Aujourd'hui, nous vous proposons une nouvelle interview de Zelensky de 60 Minutes, riche en moments « intéressants », le premier étant sa déclaration de haine éternelle envers Poutine :

Plus que de simples froncements de sourcils, cela soulève clairement la question de savoir comment négocier avec un personnage aussi instable, qui incarne un parti pris aussi dur et non professionnel.

Le narcocrate, désormais non élu, a ensuite admis que l'Ukraine était incapable de reconquérir les territoires perdus par la force :

La déclaration la plus intéressante a été faite par CBS elle-même, attribuée à Zelensky sur les réseaux sociaux : l'Ukraine compte jusqu'à « 100.000 soldats morts » :

Le service de presse de Zelensky s'est immédiatement mobilisé pour limiter les dégâts :

Zelensky n'a pas mentionné les prétendus 100.000 soldats tués lors de l'interview accordée à CBS, l'attaché de presse de Zelensky.
Selon Serhii Nykyforov, CBS News a attribué ses propres chiffres au président Zelensky. Les pertes ukrainiennes s'élevaient à 45 100 soldats tués en février.

L'Ukraine affiche donc toujours officiellement la barre des 45.000 morts. Curieusement, en mai 2022, Zelensky avait admis avoir 100 soldats tués par jour lors de combats de bien moindre intensité :

Je dis « faible intensité » car c'était bien avant la mobilisation russe ; à ce moment-là, environ 150.000 à 200.000 soldats russes étaient engagés dans la guerre, contre plus de 600.000 aujourd'hui. La guerre en est maintenant au 1145e jour ; si vous multipliez ce chiffre par 100 morts par jour, vous obtenez un minimum d'environ 115.000. Mais comme je l'ai dit, le front était bien plus restreint à l'époque, et on peut s'attendre à ce que les pertes aient explosé aujourd'hui, ce qui, par extrapolation, signifie que le chiffre réel est bien supérieur à 115.000.

De son côté, Trump s'est emporté pendant l'interview, qualifiant CBS de chaîne ratée et proférant d'autres insultes prévisibles. Le problème, c'est que Trump a hésité sur sa position concernant l'Ukraine, s'enfonçant encore davantage dans le désespoir de sauver la face après l'échec des négociations avec la Russie. Ce faisant, il a multiplié les contradictions. Sentant que les gens ont de plus en plus l’impression qu’il est désormais « maître » du conflit ukrainien, ce qui est toxique pour sa réputation, Trump est passé à l'offensive, affirmant qu'il s'agissait finalement du conflit de Biden. Mais il se vante également d'avoir été le président qui a donné à l'Ukraine son premier grand renfort militaire avec les Javelins, qui lui ont permis de remporter sa « première grande bataille » et auraient détruit de nombreux chars russes :

Alors, à qui appartient cette guerre, au juste ?

On sent le désespoir infantile :

En réalité, Trump s'inquiète de plus en plus de l'adhésion inébranlable de la Russie à ses principes de longue date. Avide de l'effet de levier médiatique que procurerait la fin d'une guerre agaçante dont il ignore tout, Trump supplie presque la Russie de cesser d'avancer et de gagner :

La Russie doit arrêter la guerre parce que trop de gens meurent ? De la bouche de l'homme qui vient de bombarder le Yémen, déchirant des dizaines d'enfants et de civils ?

Non, on ne nous dupe pas si facilement. Il se fiche complètement des « morts » en Ukraine, sinon il sonnerait tout aussi fort du shofar à propos du génocide en cours en Palestine, pleinement soutenu par son administration, sans parler du massacre insensé au Yémen. En réalité, Trump est probablement inquiet pour deux raisons : la première, comme indiqué précédemment, pour marquer des points politiques pour son administration chancelante ; la seconde est probablement due au fait que tous les agents de l'État profond du MIC qui l'entourent exercent une forte pression interne sur lui pour qu'il se réoriente vers la Chine, et il sait que le conflit ukrainien pèse lourdement sur les ressources des États-Unis.

Il existe probablement des raisons encore plus secrètes, comme le fait de ne pas vouloir que la Russie étende trop son contrôle et son influence en Europe, car des influenceurs de groupes de réflexion ont probablement informé Trump des conséquences d'une telle situation : l'accession rapide de la Russie au statut de superpuissance.

Pour en revenir aux pertes, d'autres chiffres intéressants ont filtré ces derniers jours. Tout d'abord, le rapport « choquant » de Verstka Media selon lequel le recrutement militaire explose en Russie, plus que d'habitude :

https://verstka.media/v-moskve-rezko-vyroslo-chislo-zhelayushhih-podpisat-kontrakt-s-minoborony

Un analyste allemand a analysé les chiffres et a constaté que la Russie pourrait recruter jusqu'à plus de 1.400 personnes par jour :

L'analyste indique dans le fil de discussion qu'il estime que la Russie subit environ 200 morts par jour pendant la guerre, ce qui signifierait, selon ses propres chiffres, que la Russie compense largement les pertes.

Sibreal.org a également publié une étude :

Le recrutement militaire explose dans les régions russes, selon Sibreal.org, les responsables augmentant les primes à la signature et faisant pression pour obtenir des contrats. À Irkoutsk, depuis le 1er mars, les nouvelles recrues reçoivent des primes de 1,4 million de roubles, soit plus que le salaire annuel moyen.

Le premier article de Verstka est un échec de propagande majeur : non seulement il révèle que la région de Moscou a enregistré un nombre record d’inscriptions en avril – ce qui contredit les allégations grossières selon lesquelles la Russie « exploiterait » les régions les plus pauvres au profit des « riches Moscovites » – mais aussi que les Russes ne s’engagent pas pour l’argent,  mais pour se venger de Koursk, et surtout, pour remonter le moral grâce aux succès croissants perçus de l'armée russe :

Évoquant les motivations des volontaires moscovites à rejoindre l'armée aujourd'hui, la source qui les sélectionne souligne que c'est, entre autres, le succès de l'armée russe sur le champ de bataille, la propagande et un désir de revanche. Concernant le premier point, le sélectionneur fait référence à la libération de la région de Koursk et aux reportages des médias pro-gouvernementaux sur d'éventuels crimes commis par l'armée ukrainienne.

Ce qui précède est une évolution aussi désastreuse qu'on puisse l'imaginer pour l'Ukraine : cela signifie que les Russes gagnent en confiance, et que leur patriotisme accru ne fait qu'accroître la taille et la force de l'armée.

Mais la situation est pire : le chef adjoint du cabinet présidentiel ukrainien, Pavel Palisa, a dévoilé une nouvelle donnée accablante dans une interview accordée à BIHUS Info, comme le rapporte la Pravda ukrainienne :

https://www.pravda.com.ua/rus/news/2025/04/12/7507330/

Ukraine : malgré une prime unique d’un million de hryvnias (24 000 dollars américains), « seules 500 personnes âgées de 18 à 24 ans se sont engagées dans l’armée ». Pavel Palisa, chef adjoint du cabinet présidentiel

Ainsi, alors qu’on leur offrait quasiment la même prime à la signature de plus de 24.000 dollars que les troupes russes, la nouvelle et tant vantée campagne de recrutement des 18-24 ans de Zelensky a enregistré un total de… 500 inscriptions.

Non, pas seulement en avril jusqu’à présent, mais depuis le lancement du programme en février. Cela signifie que, malgré des incitations financières record, ils n'ont réussi à recruter – dans tout le pays, rien de moins – qu'environ 160 personnes par moisalors que la Russie en recrute plus de 1.000 par jour.

Le fait est que c'est un indicateur alarmant pour cette tranche d'âge critique : cela signifie que pratiquement personne dans cette tranche d'âge ne souhaite servir volontairement à la guerre ukrainienne. En guise de galop d'essai pour une future mobilisation forcée nécessaire dans ce groupe, cela montre que pratiquement personne ne souhaite servir volontairement, et que les forcer à combattre le moment venu sera une affaire très compliquée.

Cela survient à un moment où l'on signale de plus en plus de femmes recrutées dans les rangs ukrainiens, même en prison :

Un soldat capturé, des forces armées ukrainiennes du 425e régiment d'assaut « Skala », a signalé, lors d'un interrogatoire, la conscription de femmes des prisons dans les forces armées ukrainiennes. Cela fait un mois et demi qu'ils les préparent, et l'unité d'assaut de huit personnes compte désormais deux ou trois femmes. Les hommes du Rock ont environ 45 ans et les femmes une trentaine.

Sans parler des premiers décès signalés parmi la nouvelle cohorte des 18-24 ans, dont une jeune fille de 21 ans qui figurait dans une vidéo annonçant fièrement son inscription au programme de bonus d'un million de hryvnias :

Peu de temps après, elle a été déclarée morte au front, avec une autre jeune fille de 18 ans de sa cohorte :

Les premiers décès ont été signalés parmi les personnes ayant signé un contrat dans le cadre du programme « 18-24 » avec l'armée ukrainienne. Il s'agit d'un jeune homme de 18 ans prénommé Alexandre et d'une jeune fille de 21 ans prénommée Veronika.
Ce qui est particulièrement intéressant ici, c'est que, d'après la nécrologie, Alexandre est décédé le 5 avril. Même s'il a signé le contrat le jour même de l'annonce du programme, le 11 février (ce qui est peu probable), entre sa signature et sa mort, un peu plus de 50 jours se sont écoulés au lieu des 3 mois de formation promis (soit 45 jours + 14 jours + 14 jours). Il est évident que ces promesses ne sont tout simplement pas tenues et que les jeunes recrues sont envoyées au front bien plus tôt.

Quelques derniers éléments :

Des rapports indiquent que la « coalition des volontaires » visant à mobiliser les troupes sur le terrain en Ukraine a de nouveau échoué :

 

Au même moment, les hommes-grenouilles de Macron-le-dingue, semblent impatients en Roumanie :

🇫🇷⚔️🇷🇺 L'armée française se prépare à combattre la Russie à la frontière avec la Roumanie, - Le Figaro
▪️L'armée française cartographie le territoire à la frontière de la Roumanie avec l'Ukraine et la Moldavie en cas d'affrontement potentiel entre l'OTAN et la Russie. ▪️En 2024, des soldats de la 28e unité militaire distincte des forces terrestres françaises, seule unité topographique militaire de la république, sont arrivés en Roumanie pour mettre à jour les cartes de la région. Les militaires ont accordé une attention particulière à la cartographie de la Porte de Focsani, un corridor entre les contreforts des Carpates et le Danube, qui, selon l'OTAN, pourrait être utilisé par l'armée russe pour une offensive.
▪️En situation de combat, les troupes doivent être prêtes à poursuivre leurs opérations même en cas de coupure des signaux satellites.
➖« Les Alliés avaient besoin d'informations actualisées sur le champ de bataille prévu », a expliqué le commandant de l'unité, le colonel Guillaume Schmidt.
▪️Le travail conjoint des topographes militaires français et de l'Agence cartographique nationale de Roumanie a permis d'obtenir une carte tridimensionnelle de la zone.
➖« Cela nous permettra de déterminer avec précision l'emplacement des ponts et des passages possibles », a expliqué le sergent Joannie.
▪️Une bataille entre l'armée française et l'armée russe aux frontières orientales de la Roumanie n'est possible que si les forces armées russes s'emparent de la région d'Odessa et de la Moldavie avant cela.
RVvoenkor

Relire la dernière partie :

Une bataille entre l'armée française et l'armée russe aux frontières orientales de la Roumanie n'est possible que si les forces armées russes s'emparent de la région d'Odessa et de la Moldavie avant cela.

C'est le contraire : elles sont clairement là pour tracer des itinéraires permettant de s'emparer rapidement d'Odessa au cas où les défenses ukrainiennes s'effondreraient et que les troupes russes s'attaqueraient à la ville clé.

Cela fait suite à la publication par le Times de la prétendue vision de l'envoyé de Trump, Keith Kellogg, concernant la partition de l'Ukraine entre des zones d'influence, comme l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale :

https://www.thetimes.com/us/american-politics/article/keith-kellogg-general-ukraine-envoy-trump-ldjprpzxt

Kellogg lui-même a balbutié une réfutation :

L'article du Times déforme mes propos. Je parlais d'une force de résilience post-cessez-le-feu pour soutenir la souveraineté de l'Ukraine. Dans les discussions sur le partage, je faisais référence à des zones de responsabilité pour une force alliée (sans troupes américaines). Je ne parlais PAS d'un partage de l'Ukraine.

L'administration Trump n'a aucune idée précise de la manière de mettre fin au conflit, et Lavrov a mentionné hier que les États-Unis étaient encore loin de reconnaître les intérêts fondamentaux de la Russie dans la guerre. Les deux parties s'étaient à nouveau rencontrées à Istanbul il y a quelques jours, mais il a été dit que l'Ukraine n'avait pratiquement pas été évoquée, d'autres points de rapprochement préliminaires entre les deux pays ayant plutôt pris le dessus.

Witkoff a ensuite rencontré Poutine et a publié un résumé prometteur de cette « réunion de cinq heures » : Poutine a effectivement, pour la première fois en personne, exposé les conditions exactes nécessaires à la conclusion d'un cessez-le-feu.

Cela signifie que l'administration Trump n'a plus aucune excuse valable pour prétendre ne pas comprendre les exigences et les intérêts sécuritaires de la Russie.

Par Simplicius

Apr 15, 2025                      Source