Un internaute me demande, suite aux cours précédents : pourquoi les juifs sont-ils si dominants dans le monde moderne?
Pour répondre au moins en partie à cette question, nous allons aujourd'hui nous intéresser aux origines mêmes de ce qu'on appelle le peuple juif. Et je soutiendrai devant vous qu'Israël et l'identité juive sont des constructions nées de l'imaginaire impérial. Je vous accord que l'idée ne court pas les rues. Elle n'est en effet pas simple à saisir, je vais donc vous y amener par petites touches.
L'idée directrice sera d'abord qu'en raison de sa situation géographique, Israël a toujours joué un rôle important dans l'Histoire. Et les divers empires qui ont entouré ce lopin de terre ont toujours essayé de manipuler l'identité d'Israël dans le sens de leurs propres desseins, ou de leurs propres politiques. A cette idée difficile à comprendre, non seulement je vais vous amener en douceur tout du long de ce cours, mais elle sera un thème récurrent de tout notre semestre.
Lors du dernier cours, nous avons évoqué les cultures qui ont émergé après l'âge de Bronze, les cultures qui domineront l'Histoire : la culture grecque, la culture perse et la culture israélite. Nous verrons comment les idées de ces cultures ont pesé dans l'Histoire. Mais, pour l'instant, nous devons d'abord comprendre la manière dont fonctionne l'Histoire.
J'en suis venu, tout du long de mes recherches, à identifier trois données différentes qui sur-déterminent la géopolitique; et je suis convaincu que c'est à partir de ces trois idées qu'il faut comprendre l'Histoire et la géopolitique. Il vous faudra vraiment les retenir pour la suite des cours, car elles sont fondamentales. La première, c'est que la chose qui compte le plus, ce ne sont pas les rivalités entre les États-nations, mais les rivalités à l'intérieur même de ces États-nations. Ce sont ces querelles intestines qui pèsent vraiment sur le cours de l'Histoire, et pas tellement les guerres extérieures.
De là, on en vient à l'idée de la production des élites. Et ce qui explique un très grand nombre des principaux conflits qui ont secoué l'Histoire, c'est que vous avez toujours diverses factions de ces élites qui se disputent le pouvoir à échelle domestique. Il y a un excédent d'élites par rapport aux positions hiérarchiques disponibles, beaucoup plus limitées, ce qui est la cause de très nombreux conflits. C'est la première donnée directrice.
La seconde idée, c'est que les élites ont un sens de la loyauté passablement évanescent. La série Games of Thrones, que vous connaissez sans doute, en est une excellente illustration. Les protagonistes veulent tous êtres sur le trône, et donc ils vont tuer leurs frères, leurs pères, leurs mères pour devenir rois. Telle est la seconde idée : les élites n'ont aucune loyauté envers rien ni personne, sinon elles-mêmes. Le monde n'est qu'un jeu de trônes, en effet, où tous les coups sont permis.
La troisième idée, qui n'est pas moins importante à retenir, c'est que la guerre est très souvent un moyen de conserver le statu quo. C'est ce maintien d'un équilibre qui est souvent à l'origine des guerres. Parfois, le conflit endogène devient tellement tendu que vous avez besoin d'une guerre, d'envoyer des gens mourir, pour maintenir l'équilibre domestique, la politique intérieure, comme on dit aujourd'hui. Ce sont ces trois idées que je veux que vous ayez constamment en tête à mesure que nous parcourrons l'Histoire universelle.
Je vais vous donner un premier exemple de ce que je viens de vous dire. Pensez à la période des Royaumes combattants en Chine, et de la conquête des Qin, juste avant la naissance du premier empire, l'empire Qin justement. Comme vous le voyez sur cette carte, la Chine était divisée en plusieurs royaumes qui s'affrontaient, Chaque royaume étant très puissant. Au moment où commence cette séquence de l'histoire chinoise, le royaume Qin se trouve être le plus pauvre, le plus isolé, et le moins développé de tous. Vous pouvez voir que le royaume voisin de Chu est beaucoup plus puissant, comme le royaume Zhao.
Si on ne connaît pas l'histoire chinoise, on peut partir de ce constat pour penser que c'est l'un de ces royaumes dominants qui allait finir par tirer son épingle du jeu, et réaliser l'unification de la Chine, mais il n'en fut rien. Ce furent précisément les Qin, ce royaume marginalisé, arriéré, isolé, qui parvint à ce résultat en conquérant les autres royaumes. Comment cela a-t-il donc pu se produire? Eh bien, si on utilise les trois grands principes que je vous ai énoncés plus haut, vous finissez par comprendre.
D'abord, ces royaumes étaient en concurrence permanente les uns contre les autres, leurs élites ne cessaient de se quereller, chacune voulant avoir la main sur la majorité de la production. Ces élites utilisaient donc les guerres pour maintenir le statu quo. Et ce que nous savons, c'est que c'est de cette époque que datent les échecs chinois. Qu'est-ce que le principe qui préside à ce jeu? C'est que la guerre doit être régulée, ritualisée. Si vous entrez en guerre contre un ennemi, vous devez respecter des principes, des règles. Eh bien, laissez-moi vous dire que c'est une idée absolument stupide! Le but de la guerre, c'est de faire le plus de morts possibles dans le camp ennemi, ce n'est pas de suivre des règles.
Une autre preuve de ce que j'avance, c'est que c'est à cette période de l'histoire chinoise que Sun Tze a écrit son supposé classique, L'art de la guerre. Eh bien, il s'agit à point nommé d'un des livres les plus stupides à avoir jamais été écrits. Je peux vous dire que si vous vous fiez à ce livre pour mener une guerre, vous allez au-devant de très douloureuses déconvenues. Ce que vous voyez sur le tableau, ce sont toutes les méthodes prescrites par Sun Tze pour tricher dans un jeu hautement régulé et ritualisé. Ici, il vous dit d'utiliser l'espionnage, là, comment manœuvrer vos troupes... eh bien, rien de toutes les recettes qu'il donne ne marche dans une vraie guerre. Si vous lisez l'Histoire de manière scrupuleuse, je vais vous dire comment vous gagnez une guerre.
D'abord, vous devez mobiliser l'entièreté de votre population; la guerre doit être totale. Ensuite, vous devez pratiquer la méritocratie, récompenser les plus grands talents. Si un colonel ou un général remporte des victoires, vous lui offrez une promotion. Cela ne paraît couler de source, pas vrai? Eh bien non, justement. Les familles qui visent à se maintenir au sommet, et donc entretenir le statu quo, ignorent royalement, c'est le cas de le dire, la méritocratie. Que se passe-t-il si vous voyez un officier émerger, remporter des victoires, créer des stratégies innovantes? Eh bien, vous le faites assassiner, car il représente à vos yeux une menace pour vos intérêts conservateurs. Troisième principe : assurez-vous du bien-être de vos soldats. Là encore, je sais que ça sonne terriblement naïf, mais une fois encore, si votre seule obsession c'est de rester au pouvoir, eh bien la santé physique et mentale de vos soldats sont le cadet de vos soucis.
Un autre principe fondamental, c'est qu'il vous faut détruire les centres civils et urbains de vos ennemis, et donc pratiquer le siège. C'est là-bas que se trouve l'essentiel de la production, comme les armes, la nourriture, etc., qui sont le nerf de la guerre : eh bien, sans état d'âme, vous tuez les civils qui assurent cette production. Les autres stratégies imprescriptibles sont : perturber les chaînes d'approvisionnement; diviser pour régner; avoir votre ennemi à l'usure en étirant ses lignes de défense; semer la terreur chez l'ennemi, par exemple en tuant tous ses dieux.
Voilà la vraie liste des principales règles d'or que vous devez suivre pour remporter une guerre.
Et nous le savons parce que c'est exactement ce que les Romains ont fait. C'est ce que les Perses ont fait. C'est ce qu'on fait les Aztèques. C'est ce qu'ont fait les Mongols. C'est ce qu'ont fait les Vikings. Toutes ces puissances ont réalisé des conquêtes monumentales en poursuivant toutes les méthodes que je vous ai énumérées. Quand l'on ne fait pas ces choses et que l'on respecte les règles et les rituels type Sun Tze, c'est que les élites qui organisent des guerres ne sont pas réellement ennemies des autres élites. Ces élites sont en réalités profondément amies, elles contractent des mariages entre elles, etc. Leur seule préoccupation, c'est que la situation ne change pas; donc, quand elles organisent des guerres, c'est en réalité pour maintenir le statu quo.
On peut appliquer le même type de raisonnement à la Mésopotamie, que vous voyez sur la carte. La Mésopotamie est fondamentale, car elle constitue le berceau de la civilisation. C'est là qu'émergèrent les tous premiers empires, c'est là qu'avaient lieu les principales innovations technologiques de l'époque, aucune région du monde dans l'Histoire n'a prospéré aussi longtemps que la Mésopotamie. Uruk en était la plus importante cité-Etat, qui colonisera ensuite la région jusqu'à l'Euphrate et au Tigre; ces colonies entreront plus tard en guerre les unes contre les autres. Leurs élites fonctionnaient exactement comme on a dit : elles étaient toutes amies les unes avec les autres, organisaient des mariages entre les familles, etc. Et ces élites créèrent justement des façons de faire la guerre extrêmement ritualisées. L'une des règles fondamentales, par exemple, c'était de ne pas tuer les dieux des ennemis. Car dans les religions mésopotamiennes, les dieux vivaient dans les temples. Donc, vous n'attaquez pas les temples de l'ennemi. Sauf que toutes les richesses, tout l'argent, l'or, etc., étaient entreposées dans ces temples. Donc, la règle de guerre, c'était de ne pas piller ces temples. C'est totalement stupide, bien sûr. Donc, dans de telles conditions, la guerre ne vous mène en réalité jamais à grand-chose. Donc, pendant très longtemps, ça a été le statu quo en Mésopotamie, quelles qu'aient été les escarmouches militaires.
Qu'est-ce qui a dû se passer pour que la situation bascule? Eh bien, est arrivé un homme qui répondait au nom de Sargon d'Akkad (vers 2334-2279 av. J.-C.). Il faisait partie de la petite noblesse régionale. Nous aurons plus d'une occasion de vérifier à quel point, au cours de l'Histoire universelle, le conflit entre les hautes et les basses noblesses jouent un rôle déterminant. C'est la haute noblesse, par définition, qui occupe les plus importants postes de responsabilité, La basse noblesse veut très souvent s'emparer de ce pouvoir. C'est exactement ce que fera Jules César : appartenant à la noblesse romaine inférieure, il parviendra à arracher le pouvoir à la haute noblesse, ceux que la plèbe romaine appelaient les Ultimes.
En Mésopotamie, c'est Sargon qui arrive et dit, au diable tout ça, toutes ces règles rigides de guerre sont stupides, je veux tous les conquérir et être le roi suprême. Et il rompt effectivement avec tout ce qui se faisait avant lui dans la région : il pénètre dans les temples des principales cités-Etats après ses victoires militaires, et les pille. En accumulant les richesses, il devient vite capable de créer un empire. Évidemment, les cités-Etats qui ne sont pas encore tombées le considèrent comme une menace existentielle, et elles engagent des mercenaires, dans une ville qui s'appelait Akkad, pour venir les aider. C'est de là que va naître que le premier empire mondial historiquement connu, l'empire akkadien, du nom de Sargon d'Akkadie, dont vous voyez une sculpture sur cette photo.
Son
nom veut littéralement dire "souverain légitime", ce qui est
probablement une antiphrase, car il était à coup presque sûr un mercenaire,
comme David, qui vola le trône une fois que l'occasion se présenta à lui.
C'est encore un invariant de l'Histoire universelle : quand il y a une compétition entre diverses cités-Etats, les litiges ne se résolvent pas entre ces cités elles-mêmes, car les élites veillent à ce que l'équilibre soit maintenu en leur faveur. Ce qui arrive généralement, c'est qu'un étranger qui ne respecte pas les règles en vigueur, un mercenaire sans foi ni loi, arrive et finit par forcer la main pour forcer l'unification de ces régions dirigées par des cités-Etats, à travers toutes sortes d'innovations logistiques, ce qui donne un Empire. Et c'est ce qui est arrivé dans la Chine antique, dont nous parlions en commençant : c'est la dynastie Qin, et non pas celle des Zhou, des Chi ou des Wei, qui a fini par unifier la Chine : eux se fichaient totalement des règles de bienséance militaire, eux seuls se sont engagés dans une guerre totale, en obéissant au principe suprême en la matière : "seule la victoire est belle".
| Croissant Fertile |
Sur cette carte, vous voyez l'empire akkadien, qui recouvre tout le croissant fertile. Il s'étend de la Mésopotamie, l'Irak moderne, à l'Anatolie, et annexe une grande partie du Levant.
Le Levant a historiquement toujours représenté un enjeu géostratégique capital.
Pourquoi? Parce qu'en l'occupant, vous avez accès à l’Égypte, à l'Anatolie et à la Mésopotamie. Ce sont alors les trois régions les plus prospères du monde. Donc, quiconque contrôle le Levant est capable de défier l’Égypte. Et donc, dans la plupart des périodes de l'Histoire, une grande partie du Levant était une colonie égyptienne. Mais gardez à l'esprit qu'après la fin de l'âge de bronze, l’Égypte a cessé de pouvoir exercer son emprise d'antan sur le Levant, et, par conséquent, les divers empires existants se battirent pour le Levant, avec pour objectif de menacer l’Égypte. C'est pour ça que, littéralement, Jérusalem est le centre du monde. Nous aurons plus d'une occasion de vérifier qu'à travers l'Histoire, beaucoup de monde ne lassera jamais de considérer Jérusalem comme le centre du monde, non seulement pour les raisons religieuses que nous connaissons tous, mais aussi et sans doute surtout pour des raisons géopolitiques et commerciales.
Par le Professeur Jiang Xueqin
Le professeur Jiang enseigne l'Histoire à Pékin, après avoir mené des études à Yale. Il a lancé l'année dernière un long cycle de cours (plus d'une soixantaine) intitulé Secret History (Histoire secrète), dont la diffusion sur un canal Youtube, Predictive History (Histoire prédictive) rencontre un succès phénoménal (+800.000 abonnés), pour des leçons extrêmement sophistiquées et érudites sur l'Histoire, la culture et les philosophies universelles depuis des millénaires.
Texte recueilli et traduit par La Cause du Peuple
La naissance des Juifs (2/5)
------------------------------------------
Commentaire
« Un autre principe fondamental, c'est qu'il vous faut
détruire les centres civils et urbains de vos ennemis, […], sans état d'âme,
vous tuez les civils […] : perturber les chaînes d'approvisionnement; diviser
pour régner; […]; semer la terreur chez l'ennemi, par exemple en tuant tous ses
dieux ».
Dites-moi si je me trompe, mais l'auteur nous décrit là la façon de faire la
guerre à la manière européo-occidentale voire chrétienne (les croisades et
leurs atrocités contre les Albigeois, les chrétiens d'Orient, les orthodoxes
slaves et les musulmans font foi, mais aussi les persécutions des musulmans et
juifs d'Espagne lors de la fameuse période inquisitoriale; et la persécution et
les massacres des protestants dont le plus connu est le massacre de la Saint
Barthélémy qui dura une semaine.
Croisades et massacres, pourtant relevant, hormis les croisades contre les
musulmans (qui persistent à ce jour sous d'autres prétextes et d'autres formes),
de la « guerre intestine », dont parle l'auteur, … pour conserver le satu quo.
Il me semble que l'auteur oublie des pans de l'histoire pour apporter de la
cohérence à son récit.
« Voilà la vraie liste des principales règles d'or que vous devez suivre pour
remporter une guerre.
Et nous le savons parce que c'est exactement ce que les Romains ont fait. C'est
ce que les Perses ont fait. C'est ce qu'on fait les Aztèques. C'est ce qu'ont
fait les Mongols. C'est ce qu'ont fait les Vikings». »
Si effectivement, « c'est exactement ce que les Romains ont fait », il n'en est
pas de même pour les Perses. Même les Aztèques et les Vikings ne sont pas à
classer dans la même catégorie que les Romains et les Mongols.
« Le but de la guerre, c'est de faire le plus de morts possibles dans le camp
ennemi, ce n'est pas de suivre des règles ».
L'auteur fait, me semble-t-il, d'un point de vue historico-occidental une
généralité; beaucoup de royaumes, d'empires et de civilisations - africains,
moyen-orientaux, asiatiques, amérindiens - ont été bâtis en évitant « de faire
le plus de morts possibles dans le camp ennemi ».
Pour l'exemple, le dernier conflit en date, Russie vs OTAN-Ukraine, est celle
où, pour la première fois depuis 1945, les pertes civiles sont inférieures aux
pertes militaires (comme je l'ai rapporté, avec démonstrations, dans mon
commentaire - que je vous invite à consulter, si ce n'est déjà fait - sous
l'article « Une guerre honnête » du 25.10.2025).
« En Mésopotamie, c'est Sargon qui arrive […]. Et il rompt effectivement avec
tout ce qui se faisait avant lui dans la région : […]. Évidemment, les
cités-Etats qui ne sont pas encore tombées le considèrent comme une menace
existentielle, et elles engagent des mercenaires, dans une ville qui s'appelait
akkad¹, pour venir les aider »
L'auteur prête à Sargon le Grand des actes qui vont dans son sens car si,
certes, Sargon conquiert toutes les cités-États sumériennes et uni le nord et
le sud de la Mésopotamie sous une seule et même entité, cela ne s'est pas fait,
selon mes humbles, mais solides connaissances, comme l'auteur le décrit.
D'autant plus que Sargon, avant ou après de devenir « le Grand ,» n'est pas
comparable à Caïus Julius César, le massacreur de masse et crucificateur, ou
Gengis Khân, l'impitoyable, tout aussi massacreur de masse ou Charles Martel,
le pilleur d'églises, tout aussi impitoyable, par exemple.
⇺
et elles engagent des mercenaires, dans une ville qui s'appelait akkad¹ :
D'après l'auteur, les cités-Etats qui ne sont pas encore tombées considèrent
Sargon comme une menace existentielle et, de ce fait, engagent des mercenaires
dans une ville qui s'appelait Akkad. Hors Akkad, fondée par Sargon, est sa
capitale - et, donc, celle de l'empire akkadien de 2300 à 2100 ans avant J.C.
-.
Recruter des espions, peut-être; des mercenaires en nombre, non !
L'auteur, lui-même, dans la foulée, précise que « C'est de là (d'Akkad) que va
naître le premier empire mondial historiquement connu, l'empire akkadien, du
nom de Sargon d'Akkadie, dont vous voyez une sculpture sur cette photo (Photo
et d'autres qu'on peut trouver sur le web).
« car il était à coup presque sûr un mercenaire, comme David, qui vola le trône
une fois que l'occasion se présenta à lui ».
Sans vouloir manquer de respect à l'auteur, Sargon n'était pas un mercenaire,
mais le souverain de la petite cité d'Akkad (pas encore la grande capitale),
moins importante que sa voisine Kish. Et, c'est de cette petite cité qu'il
unifia la « Mésopotamie » par des campagnes militaires successives où il fit la
preuve de ses talents en innovant de nouvelles stratégies militaires.
Bon, je ne vais pas relever toutes les "imprécisions" de l'article,
du moins s'il y en a encore dans la suite.
Voilà, je suis arrivé à la fin de l'article et je découvre son auteur, le
respecté Professeur Jiang Xueqin.
Mais, ça ne change rien à ce que j'ai proposé. À chacun de faire ses propres
recherches et de s'en enrichir … ou pas !
Hormis cela,
Plus est claire et nette la vision du passé et plus le présent s'éclaire.
Homo Sapiens
Page 1/2
RépondreSupprimer« Un autre principe fondamental, c'est qu'il vous faut détruire les centres civils et urbains de vos ennemis, […], sans état d'âme, vous tuez les civils […] : perturber les chaînes d'approvisionnement; diviser pour régner; […]; semer la terreur chez l'ennemi, par exemple en tuant tous ses dieux ».
Dites-moi si je me trompe, mais l'auteur nous décrit là la façon de faire la guerre à la manière européo-occidentale voire chrétienne (les croisades et leurs atrocités contre les Albigeois, les chrétiens d'Orient, les orthodoxes slaves et les musulmans font foi, mais aussi les persécutions des musulmans et juifs d'Espagne lors de la fameuse période inquisitoriale; et la persécution et les massacres des protestants dont le plus connu est le massacre de la Saint Barthélémy qui dura une semaine.
Croisades et massacres, pourtant relevant, hormis les croisades contre les musulmans (qui persistent à ce jour sous d'autres prétextes et d'autres formes), de la « guerre intestine », dont parle l'auteur, … pour conserver le satu quo.
Il me semble que l'auteur oublie des pans de l'histoire pour apporter de la cohérence à son récit.
« Voilà la vraie liste des principales règles d'or que vous devez suivre pour remporter une guerre.
Et nous le savons parce que c'est exactement ce que les Romains ont fait. C'est ce que les Perses ont fait. C'est ce qu'on fait les Aztèques. C'est ce qu'ont fait les Mongols. C'est ce qu'ont fait les Vikings». »
Si effectivement, « c'est exactement ce que les Romains ont fait », il n'en est pas de même pour les Perses. Même les Aztèques et les Vikings ne sont pas à classer dans la même catégorie que les Romains et les Mongols.
« Le but de la guerre, c'est de faire le plus de morts possibles dans le camp ennemi, ce n'est pas de suivre des règles ».
L'auteur fait, me semble-t-il, d'un point de vue historico-occidental une généralité; beaucoup de royaumes, d'empires et de civilisations - africains, moyen-orientaux, asiatiques, amérindiens - ont été bâtis en évitant « de faire le plus de morts possibles dans le camp ennemi ».
Pour l'exemple, le dernier conflit en date, Russie vs OTAN-Ukraine, est celle où, pour la première fois depuis 1945, les pertes civiles sont inférieures aux pertes militaires (comme je l'ai rapporté, avec démonstrations, dans mon commentaire - que je vous invite à consulter, si ce n'est déjà fait - sous l'article « Une guerre honnête » du 25.10.2025).
« En Mésopotamie, c'est Sargon qui arrive […]. Et il rompt effectivement avec tout ce qui se faisait avant lui dans la région : […]. Évidemment, les cités-Etats qui ne sont pas encore tombées le considèrent comme une menace existentielle, et elles engagent des mercenaires, dans une ville qui s'appelait akkad¹, pour venir les aider »
L'auteur prête à Sargon le Grand des actes qui vont dans son sens car si, certes, Sargon conquiert toutes les cités-États sumériennes et uni le nord et le sud de la Mésopotamie sous une seule et même entité, cela ne s'est pas fait, selon mes humbles, mais solides connaissances, comme l'auteur le décrit.
D'autant plus que Sargon, avant ou après de devenir « le Grand ,» n'est pas comparable à Caïus Julius César, le massacreur de masse et crucificateur, ou Gengis Khân, l'impitoyable, tout aussi massacreur de masse ou Charles Martel, le pilleur d'églises, tout aussi impitoyable, par exemple.
Suite en Page 2
Page 2/2
RépondreSupprimer⇺ et elles engagent des mercenaires, dans une ville qui s'appelait akkad¹ :
D'après l'auteur, les cités-Etats qui ne sont pas encore tombées considèrent Sargon comme une menace existentielle et, de ce fait, engagent des mercenaires dans une ville qui s'appelait Akkad. Hors Akkad, fondée par Sargon, est sa capitale - et, donc, celle de l'empire akkadien de 2300 à 2100 ans avant J.C. -.
Recruter des espions, peut-être; des mercenaires en nombre, non !
L'auteur, lui-même, dans la foulée, précise que « C'est de là (d'Akkad) que va naître le premier empire mondial historiquement connu, l'empire akkadien, du nom de Sargon d'Akkadie, dont vous voyez une sculpture sur cette photo (Photo et d'autres qu'on peut trouver sur le web).
« car il était à coup presque sûr un mercenaire, comme David, qui vola le trône une fois que l'occasion se présenta à lui ».
Sans vouloir manquer de respect à l'auteur, Sargon n'était pas un mercenaire, mais le souverain de la petite cité d'Akkad (pas encore la grande capitale), moins importante que sa voisine Kish. Et, c'est de cette petite cité qu'il unifia la « Mésopotamie » par des campagnes militaires successives où il fit la preuve de ses talents en innovant de nouvelles stratégies militaires.
Bon, je ne vais pas relever toutes les "imprécisions" de l'article, du moins s'il y en a encore dans la suite.
Voilà, je suis arrivé à la fin de l'article et je découvre son auteur, le respecté Professeur Jiang Xueqin.
Mais, ça ne change rien à ce que j'ai proposé. À chacun de faire ses propres recherches et de s'en enrichir … ou pas !
Hormis cela,
Plus est claire et nette la vision du passé et plus le présent s'éclaire.
Homo Sapiens