mardi 11 avril 2023

The Intercept : la diplomatie chinoise réussit au Yémen là où Washington a échoué

Le site Internet américain The Intercept a publié un article dans lequel il a estimé que la guerre au Yémen était sur le point de se terminer, se référant à l’optimisme de Sanaa exprimé comme suit « la vraie affaire est sur le point d’être achevée ».
Reuters a ensuite confirmé que des émissaires saoudiens se rendraient à Sanaa pour discuter des conditions d’un « cessez-le-feu permanent ».
Dans son rapport, le site a souligné « le rôle évident de la Chine et l’absence totale des États-Unis et du président Joe Biden dans la conclusion d’accords liés au Yémen, sachant que Biden avait promis de mettre fin à la guerre au Yémen, deux ans de son élection mais c’est la Chine qui a réalisé cette promesse », selon le site.

Le site a expliqué que des décennies de politique étrangère militaire américaine au Moyen-Orient « ont permis à la Chine de jouer le rôle de pacificateur, tandis que Washington est bloqué et incapable d’offrir plus que des accords d’armement et des garanties de sécurité de moins en moins convaincants ».

Selon le site, les États-Unis ont toujours soutenu l’Arabie saoudite au maximum et se sont fermement opposés au gouvernement de Sanaa, mais la Chine a maintenant obtenu des concessions de la part des Saoudiens qui ont rendu possibles les pourparlers de cessez-le-feu.

À son tour, Eric Sperling, directeur exécutif de Just Foreign Policy, a affirmé: « Les concessions saoudiennes – y compris la possible levée du blocus et la fin de la guerre – montrent que leur priorité est de protéger le territoire saoudien des attaques et de se concentrer sur le développement économique dans le royaume . »

Selon le rapport, cela diffère de l’approche privilégiée par de nombreuses élites de la politique étrangère à Washington, qui espéraient que la guerre et le blocus saoudiens forceraient le gouvernement de Sanaa à faire des concessions et à céder plus de pouvoir au gouvernement yéménite soutenu par les États-Unis.

Le rapport conclut : » la politique américaine envers le conflit yéménite était si hostile à la paix qu’elle était capable de faire l’impossible ».

Le Wall Street Journal a rapporté jeudi que « les États-Unis sont profondément frustrés par la manière rationnelle dont les différentes parties se comportent ».

Le chef de la délégation de négociation de Sanaa, Muhammad Abd al-Salam, avait annoncé que les demandes de Sanaa étaient « d’arrêter l’agression, de lever complètement le blocus et de payer les salaires à partir des revenus pétroliers et gaziers ». A ces revendications s’ajoutent « la sortie des forces étrangères du Yémen, l’indemnisation et la reconstruction ».

Muhammad Abd al-Salam a souligné que « le gouvernement de Sanaa travaillera pour suivre le dossier des prisonniers, afin qu’il ne soit pas entravé, comme cela s’est produit récemment, soulignant qu’il y a des promesses que le processus aura lieu au mois de Ramadan. »

Il y a quelques jours, un membre du bureau politique du mouvement Ansarullah, Muhammad al-Bukhaiti, a révélé, dans une interview à la chaine satellitaire libanaise Al-Mayadeen, « qu’il y a une entente avec l’Arabie saoudite ».

Il a déclaré : « L’accord sur la trêve avant l’Aïd al-Fitr se déroulera en deux phases », expliquant qu’en cas « d’intention saoudienne de parvenir à la paix avec le Yémen ou toute autre partie, Ansarullah renforcera la position saoudienne ».  »

Auparavant, des sources yéménites bien informées avaient rapporté que « Riyad avait informé le Conseil présidentiel de sa décision de mettre fin à la guerre » et de  » clore définitivement le dossier yéménite », et que « l’Arabie saoudite avait convoqué le chef du Conseil présidentiel yéménite et ses membres pour commémorer l’annonce du Conseil depuis Riyad. »

*Source: Al Manar

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Pendant que la Chine et la Russie marquent  des points  importants dans le monde arabe et musulman, l'Occident fait tout ce qu'il peut pour être chassé. Un exemple parmi tant d'autres.

Répression anti palestinienne. Soutien à l’iapartheid israélien

Le principe de la Liberté d’information se module dans les pays occidentaux en fonction des intérêts stratégiques de l’autorité de tutelle des Médias contrôlés par les juifs, à en juger par les purges dont deux médias européens -Deutsche Welle et France 24- en ont été les théâtres depuis 2021.

Deutsche Welle

La chaîne allemande en a fait la démonstration en 2021 et France 24 en a fait de même en 2023 au prétexte de la lutte contre l’antisémitisme….au point que l’accusation d’antisémitisme dans ces deux pays frappés de traumatisme –l’Allemagne par le génocide hitlérien et la France par la collaboration de Vichy avec le nazisme– constitue désormais une arme de dissuasion massive pour neutraliser toute critique à l’encontre d’Israël. Au prétexte de ne pas transposer le conflit israélo-palestinien en Europe

Quand bien même Israël a tué cinquante cinq (55) journalistes palestiniens depuis l’an 2000, date du début de la deuxième intifada et a emprisonné 16 autres…

Quand bien même l’État Hébreu a procédé à 430 assassinats ciblés anti palestiniens depuis l’an 2.000, au point que l’organisation américaine Human Right Watch a accusé Israël de commettre des actes d’apartheid.

La Deutsche Welle est le service international de diffusion de l’Allemagne. Elle diffuse des émissions de radio par ondes courtes, internet et satellite en trente langues ainsi que des programmes de télévision en quatre langues. La Deutsche Welle émet régulièrement depuis le 3 mai 1953.

Parmi les licenciés de la Deutsche Welle figurent Bassel Aridi, directeur du bureau de la chaîne allemande à Beyrouth, ainsi que 4 employés de la station: Daouad Ibrahim, Morhaf Mahmoud, Maram Salem et Faraq Marqa, à qui il est reproché d’avoir soutenu par des tweets la cause palestinienne, en critiquant Israël.

En fait, le journal allemand Deutsche Zeitung avait piraté le compte des journalistes et lâché leurs noms en pâture.
L’Allemagne avait en outre licencié la journaliste germano-palestinienne, Nehmat Al Hassan pour avoir participé à une manifestation de soutien à la cause palestinienne…. en 2014

En 2019, une journaliste de l’agence américaine Associated Press, Emilie Wilder, avait été licenciée de son travail pour avoir critiqué le comportement des autorités d’occupation israéliennes dans la répression des troubles au quartier Hay Jarrah à Jérusalem. gée de 22 ans, Emilie Wilder, en poste à Phoenix (Arizona) avait été, en fait, prise pour cible dans les médias conservateurs pour son activisme pour les droits des Palestiniens alors qu’elle était étudiante à l’Université de Stanford, où elle a obtenu son diplôme en 2020.

France 24

Au Pays de Voltaire, dans la Patrie des Droits de l’Homme, France 24, la vitrine internationale de la France sur le plan médiatique, a annoncé la suspension de 4 journalistes dans l’attente des résultats d’un audit les accusant d’avoir tenu des propos antisémites.
Parmi les journalistes concernés figurent Leila Audeh, correspondante en Palestine. En poste à France 24 depuis 2008, elle a été auparavant sur Abou Dhabi TV, Joelle Maroun (Beyrouth) et Dina Abi Saab, correspondante de France 24 à Genève ainsi que Charif Bibi, chargé des affaires de l’immigration et du droit d’Asile.

L’affaire a éclaté avec la publication d’un article sur le site du Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America (CAMERA), repris par le Centre Simon Wiesenthal, mettant en cause ces journalistes arabophones de France 24 au sujet de certains propos qu’ils auraient postés sur leurs pages personnelles sur les réseaux sociaux», rapporte communiqué de France 24.
Ces deux organismes, réputés comme étant pro-israéliens et de droite, reprochent à ces journalistes certaines publications sur les réseaux sociaux qui auraient selon eux un caractère «antisémite».

La question qui se pose est de savoir s’il s’agit d’un signalement, d’une dénonciation ou d’une délation.
Quoiqu’il en soit, le sentiment de culpabilité de la collaboration vichyste avec le nazisme est telle en France que le moindre éternuement israélien ou pro israélien provoque un vent de panique au sein de la caste politico médiatique déclenchant un branle bas anxiogène à tous les étages de la haute administration en vue de bâillonner le moindre récalcitrant à l’ordre cathodique occidental.

La France récidiviste en la matière

La France est récidiviste en la matière. Ainsi, sous la mandature de Nicolas Sarkozy (2007-2012), la tonitruante amitié du «premier président de sang mêlé» avec l’Émir de Qatar n’a pourtant pas empêché l’éradication systématique de toute sensibilité pro-palestinienne de l’administration préfectorale et de l’audiovisuel extérieur français avec l’éviction de Richard Labévière, rédacteur en Chef de RFI et Wahib Abou Wassel, seul journaliste palestinien de la rédaction arabophone de RMC Moyen Orient ainsi que Bruno Gigue et la promotion concomitante de personnalités au sionisme exacerbé :

La liste est longue qui va de Bernard Kouchner (Quai d’Orsay), à Pierre Lellouche (Affaires européennes), à Dominique Strauss Kahn (FMI), à Arno Klarsfeld (Matignon) et François Zimeray, ancien vice-président de la commission d’études politiques du CRIF, Ambassadeur pour les Droits de l’homme, en passant par Christine Ockrent (pôle audiovisuel extérieur), Philippe Val (France inter), à la toute dernière recrue Valérie Hoffenberg, directrice pour la France de l’American Jewish Committee, représentante spéciale de la France au processus de paix au Proche-Orient.

Curieuse conception de «l’équilibre» que de nommer pour une telle mission la directrice d’une organisation partie prenante dans le conflit israélo-palestinien. Curieuse ambition pour la France que d’associer la représentante en France d’une organisation américaine aux discussions avec les États-Unis et l’Union européenne.

Curieuse conception lorsque l’organisation en question se targue d’être engagée aux côtés de la puissance occupante, alors même que Tel-Aviv poursuit l’occupation des territoires palestiniens, bafoue les droits humains les plus élémentaires et ne projette que la guerre contre ceux qui refusent de se plier à sa domination coloniale», soutiendra non sans bon sens l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), seule organisation française à avoir protesté contre cette «partialité inacceptable».

Une censure sournoise semble se généraliser en France pour tout ce qui a trait à la Palestine.

Ainsi rien qu’en 2022, le Rectorat de l’Université d’Aix Marseille et la Mairie de Marseille, dirigée par le socialiste Benoît Payan, ont interdit, en décembre 2022, la tenue d’une conférence d’Amnesty International sur le thème «Israël, un état d’apartheid?», de même que l’Évêché de Versailles.

René Naba
Journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l'AFP, puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, responsable de l'information, membre du groupe consultatif de l'Institut Scandinave des Droits de l'Homme et de l'Association d'amitié euro-arabe.

2 commentaires:

  1. Souhaitons que la population du Yémen puisse enfin vivre en paix. Malheureusement ce n'est pas encore le cas pour les Palestiniens. F 24 est une chaîne bonne pour la benne à ordures.

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  2. Le miracle chinois pour la paix dans le monde se dessine devant nos yeux.

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