jeudi 27 avril 2023

Comment la cocaïne, formidable tranquillisant social, a drogué la pensée politique critique

Dans les années 80, afin de lutter contre la pensée critique post-68 arde, ennemie du système mitterrand mondialiste, thatchérien, vassal des Etats-Unis, on a assisté à une explosion de la vente et de la consommation de cocaïne. Comment je le sais ? Parce que c’est Gérard Fauré, prince de la cocaïne du tout Paris, qui le dit. Et dont je possède les deux premiers livres dans ma bibliothèque. C’est Ariane qui m’a fait connaitre Fauré en 2016. Les clients de Fauré ? Entre autre, Chirac, Thierry Le Luron, Annie Girardot, Delon, Dupont-Moretti, presque tous les acteurs français. Beaucoup d’hommes politiques…..

 

En quoi cela nous concerne-t-il, nous les militants politiques du « Rassemblement Pouvoir au Peuple » ? A quel titre devons-nous consacrer un article sur le sujet ? Parce que la cocaïne est un formidable tranquilisant social, écrit justement le philosophe Gunther Anders dans son ouvrage intitulé : « l’Obsolescence de l’homme. Sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution industrielle » (livre acheté sur un conseil de mon ami Domique je remercie),  édition de l’Encyclopédie des nuisances, éditions Ivrea, 1956.

Mais ce n’est pas tout. Pendant ce qu’on appelle « les années rouges » (1968-1978), un beau concept forgé par Alain Badiou, tous les jeunes voulaient « faire la Révolution ». « Changer le monde ». Je suis un pur produit de ces « années rouges » : ayant « loupé » Mai 68 : j’avais 8 ans. Mais très politisée à gauche au lycée de Périgueux. Très « anti Giscardienne », comme on disait alors, dès l’âge de 15 ans : avant d’adhérer à 17 ans au PSU en1977 jusqu’en 1984, que je quitte pour la FGA : Fédération pour une gauche alternative avec la gauche du PSU (coucou Joël Rigolat) et l’Alliance Marxiste Révolutionnaire (AMR) de Maurice Najman jusqu’en 1988.

Domi m’a racontée comment, dans les années soixante-dix, la CIA, craignant une explosion sociale et politique de la jeunesse, a fait circuler dans les banlieues parisiennes une drogue bon marché, avec laquelle elle « tenait » avec férocité la jeunesse des années 70. Les empêchant de se révolter en modifiant profondément leur cerveau grâce à cette substance horrible.

L’anecdote de Domi est une pépite. Je ne remercierai jamais assez Domi de me l’avoir racontée. Surtout, elle est capitale pour comprendre « le mode opératoire » de l’état profond Etats-Uniens/CIA, prêt à tout pour garder le pouvoir. Et comment il opère de façon sournoise, à l’insu des gens mais de façon hélas très efficace, pour impuissantiser (ce mot excellent est de Frédéric Lordon) le Peuple français conscientisé.

Dans les années 80, on assiste à un recul du mouvement social post-68 ard : nombre de journées individuelles non travaillées (JINT) en chute libre. Nombre de mobilisations populaires également à la baisse. Baisse importante du nombre de cartes dans chaque organisation syndicale. Pour autant, pour la triste mitterrandie, la société française n’était pas encore assez « normalisée ». Insuffisamment acquise aux sales idées libérales.


La critique sociale continuait à bas bruit. Pour la mitterrandie, il fallait donc la faire taire. N’importe comment. La drogue, vendue comme une “libération »(sic), voire une « émancipation »(sic), comme on disait alors dans les milieux politiques “branchés”, fut utilisée sciemment, cette fois contre la révolte éventuelle de la petite-bourgeoisie parisienne et des centres urbains importants : Lyon, Bordeaux, Marseille…. Elle a été un formidable moyen de faire taire les éléments les plus politisés du moment, et je parle d’expérience.

Ainsi, après son licenciement « politique » du journal Libération par le sombre July en 1984, j’ai vu mon ami Maurice Najman s’enfoncer, sombrer dans la cocaïne. Quand on voulait lui parler, il était tellement énervé que c’était impossible, au moins pendant la première demi-heure. Maurice a écrit ensuite dans le journal « Les nouvelles littéraires » de Jean-François Khan. Il faut le dire, même si c’est un crève cœur : ses articles étaient mauvais. Lourds. Ayant du plomb aux pieds. Tout le contraire des articles aériens, magnifiques et enthousiasmants du premier Maurice dans le Libération des années 70. Maurice se plaignait d’avoir de gros problèmes de création. On n’osait pas lui dire que c’était la faute à la cocaïne.

Pour la bobocratie, la consommation de cocaïne est vécue comme une chose « normale », « allant de soi ». Mais il faut bien le dire. Pour un créateur, aussi modeste soit-il, pas seulement les grands philosophes à la Badiou : la cocaïne détruit le cerveau. C’est l’ennemie mortelle numéro un de toute personne désirant écrire. J’ai vu de près les ravages de la cocaïne sur ce Prince de l’écriture et de l’expression orale, qu’était Maurice Najman, lui-même fils de la grande résistante communiste, Solange Najman.

Dans un de ses livres, Jacques Lanzmann, l’inoubliable parolier de la très belle chanson : « il est 5 heures, Paris s’éveille » pour le chanteur Jacques Dutronc, connaissant donc très bien les gens célèbres parisiens, souvent drogués, met en garde David, son fils alors âgé de 15 ans sur les méfaits de la drogue/cocaïne.

Voilà ce qu’il lui dit : « tu vois ce présentateur à la télé, il prend de la cocaïne. Résultat : il n’a plus de nez. Plus de cerveau. La drogue, c’est exactement comme les termites de notre maison de campagne. Partout où elles sont passées, il ne reste plus rien » (sic).

Ce que dit Jacques Lanzmann, c’est ce que j’ai entendu de mieux, de plus simple et de plus vrai sur la cocaïne. La cocaïne détruit l’intelligence, quel que soit notre quotient intellectuel, y compris les personnes très intelligentes, style Maurice Najman.

Pire encore, installée, embourgeoisée, encouragée par les pouvoirs publics mitterrandiens, à compter des années 80, la cocaïne a délogé à coups de pieds, remplacé toute idée critique. Toute velléité de “changer le monde”. Critiquer le chômage de masse, qui explosait alors (ce que je faisais modestement dans “la lettre de l’emploi”) fut chassée du paysage intellectuel français. Considéré comme “inutile”. Toute notre meilleure conscience politique du moment fut mise à la poubelle de l’Histoire. La cocaïne y est pour beaucoup, car elle a remplacé la raison de vivre de nombreux militants politiques d’extrême-gauche sincères...mais égarés.

Comme écrit justement Alain Badiou : “la vraie vie (faire la révolution) a été remplacée par la survie : le divertissement des classes moyennes boboïsées (cocaïne, pédophilie)”(sic) (A la recherche du réel (Révolution) perdu(e)", Fayard, 2015.

Résultat : nous vivons une incroyable dégringolade intellectuelle depuis cette époque. De cela, personne ne moufte, sauf les étrangers, qui se moquent de nous. Ainsi, un vague conseiller brésilien disait récemment (décembre 2022), que la France est devenue un pays insignifiant. Malheureusement, on ne peut que lui donner raison. Le très bon essayiste russe, Dmitry Orlov, que j’ai “connu” intellectuellement parlant, via le site Réseau International, dit à peu près la même chose.

Un jour, Serge Lama racontait cette histoire très stimulante. Il y eut une émission de téléréalité, où les organisateurs passèrent sa chanson : Je suis malade. Les gamins qui ne connaissaient pas cette belle chanson furent assommés d’admiration. Comme dit avec lucidité Serge Lama, son répertoire qui était dans les années 70 de la chanson populaire affichée, revendiquée, est devenu, 50 ans après de la «chanson à texte ». Pas du Rohmer, du Marcel Proust, mais tout comme. La promotion des chansons de Serge Lama (dont j’aime beaucoup les chansons par ailleurs, et que je chantais déjà au lycée) renseigne utilement sur la décadence intellectuelle que nous vivons depuis les années 80, grâce au félon mitterrand. Et l’explosion hélas de la consommation de la cocaïne, voulue, encouragée par le miteux.

Idem pour la pensée politique. Ainsi, en 2016, j’ai rédigé un article sur mon blog Médiapart, décanillant un certain Macron, inconnu alors. N’avait-il pas pas osé tenir un discours d’une durée risible de 10 minutes sur la grande Jeanne D’arc ?! Imagine-t-on le Général de Gaulle ou Georges Pompidou tenir de tels discours timbre poste ?! Dans mon carnet de citations, avec le poète René Char et Victor Hugo, notamment, il y a des citations du Général de Gaulle (contre l’Europe supranationale notamment), que je mets très haut, dans mon Panthéon personnel. Soyez convaincu que je ne mettrai jamais une citation de Macron, qui est pour moi le degré zéro de la pensée politique !

Dans son livre de souvenirs intitulé : “Mémoires d’outre-politique”, Flammarion, 2023, Alain Badiou a un super vocabulaire. Des expressions rares, notamment lorsqu’il parle de son père : “pour toutes ces raisons, mon père a été, dans l’ordre symbolique, le grand héros positif, certes de mon enfance, mais finalement de moi tout court, en tout cas, jusqu’aux années dont il question ici (1956-1969). La trace en est que les trois partis auxquels j’ai adhéré, ceux dont j’ai, entre 1956 et 1969, pris comme on dit la carte, soit le parti socialiste SFIO, le parti socialiste autonome (PSA) et le parti socialiste unifié (PSU), étaient les partis dont mon père était un cadre unanimement respecté”(sic).

On ne peut qu’admirer ses longues phrases magnifiques humanistes à la Marcel Proust. Lisez Badiou, rien que pour son style unique, tellement il est formateur : totalement à contre courant de la (non) pensée microscopique et risible des “communicants” modernes.

Mais ne nous leurrons pas. Le très mauvais jour, où Badiou quittera cette terre, il ne sera pas remplacé : car aujourd’hui, il n’y a personne qui lui monte à la cheville….!

Mais revenons à Macron. Le pire, ce n’est pas tellement qu’on ait un Président fantoche. Le pire, c’est que personne (notamment Mélenchon) ne dénonce ce très grave problème de la dégringolade intellectuelle de la pensée politique ! Le pire, c’est que personne ne l’associe au divertissement des classes moyennes boboïsées, comme la drogue et le sexe à outrance, de préférence effectué de préférence de façon perverse (pédophilie, inceste), "devenu la norme", comme dit avec lucidité Poutine : qui a délogé à coup de pieds grossiers nos rêves de “changer le monde”.

Par Brigitte Bouzonnie, le 18 avril 2023 sur la lettre politique indépendante  BRIGITTE BOUZONNIE

Source

12 commentaires:

  1. La cocaïne, et aussi la sexualité malsaine, sont des conséquences et non des causes de la déchéance humaine. La cause unique en est le mauvais choix personnel entre Dieu et Lucifer. Ce choix le plus profond de l'homme n'a même pas besoin de parole, il est parfaitement simple et à la portée de chacun où qu'il en soit.

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  2. La cocaïne permet aussi, et surtout je pense, de réduire l'empathie que l'on a naturellement pour les autres. On peut mentir plus sereinement, prendre des mesures malsaines sans subir de conséquences morales. C'est la drogue de l'élite

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  3. j'ai fait l'immense betise de voter mitterrand en 81:je m'en mordrai les doigts jusqu'à la fin de mes jours;si j'avais su...

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    1. Avant de glisser son bulletin de vote dans l'urne, il faut réfléchir.

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    2. Giscard c'était un Rotschild donc, le mitterrand a du suivre les ordres des banksters et nous a tous couillonné.

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  4. Chirac à cause de la cocaïne a fini comme un légume. Macron à cause de la cocaïne fait souffrir la France. Sans doute à cause de la cocaïne, Députés et Sénateurs oublient l'article 68 de la Constitution, pour mettre dehors de l'Elysée le drogué.

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  5. Avant Giscard, suite au printemps français, on a eu Pompidou sorti du club Rothschild

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  6. Enfin certains de vous se rendent compte que POUTINE a vraiment raison . LA SOCIÉTÉ OXY-DENTALE est pourrie jusqu'à la moelle épinière.Elle est pitoyable , pitoyable !!!!

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  7. François Mentrop27 avril 2023 à 18:54

    très bel article !

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  8. Pour moi, la cocaine est un excitant et un détraquant puissant, pas comme les dérivés du pavot qui sont des calmants puissants.
    L’auteur du papier aurait dû nous parler, pour en rester aux années 80, du Prosac et des antidépresseurs puissants mis sur le marché à cette période, ces produits étants beaucoup plus répandus dans les sacs à mains de nos contemporains

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  9. Le monde des zombies est bien réel et il y a qu'à voir les ravages de la scopolamine aux usa.

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  10. https://www.youtube.com/watch?v=LqCiNgFlgCU

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