Trump gracie un narcotrafiquant hondurien condamné et menace de destituer Maduro au Venezuela, l'accusant d'être un narcotrafiquant.

Comme cela a été largement rapporté, le président américain Donald Trump menace d'envahir le Venezuela et de destituer le président Nicolas Maduro, l'accusant de trafic de drogue, sans toutefois fournir la moindre preuve à l'appui de cette accusation.

Le dimanche 30 novembre, l'Associated Press titrait : « La grâce accordée par Trump à l'ancien président hondurien Hernández introduit un facteur imprévisible dans l'élection » , et commençait ainsi :

À la veille de l'élection du nouveau président du Honduras, les principaux sujets de conversation ont soudainement dévié des questions intérieures vers le président américain Donald Trump et l'ancien président hondurien qu'il a annoncé vouloir gracier.

Cette semaine, Trump a fait une entrée fracassante dans le monde politique hondurien, en apportant d'abord son soutien au candidat à la présidence Nasry « Tito » Asfura, du Parti national conservateur, puis en annonçant la grâce de l'ancien président Juan Orlando Hernández — du même parti — condamné à 45 ans de prison aux États-Unis pour avoir participé au trafic de tonnes de cocaïne.

L'influence de Trump

Avant l'entrée en scène fracassante du président américain, la principale préoccupation concernant l'élection était que les trois candidats ayant une chance apparente de gagner sapaient tous la crédibilité du processus et mettaient en garde contre des manipulations.

Samedi, les Honduriens tentaient de comprendre qui bénéficierait des actions de Trump et ce qu'il cherchait exactement à faire.

Trump affirme qu'il prévoit de gracier l'ancien président hondurien Hernandez pour sa condamnation pour trafic de drogue en 2024.

Carte joker

Le soutien apporté à Asfura semblait assez simple : un conservateur qui en soutient un autre. Mais l’ajout d’Hernández, dont le long procès fédéral américain devant un tribunal de New York avait été quotidiennement couvert par les médias honduriens, constituait un élément imprévisible.

Cela pourrait nuire à Asfura en rappelant aux électeurs l'ampleur de la corruption au sein de son parti. Ou cela pourrait lui être bénéfique en galvanisant la base du Parti national.

Trump a également écarté les deux autres principaux candidats, Rixi Moncada du parti social-démocrate au pouvoir LIBRE (Liberté et Refondation) et Salvador Nasralla du Parti libéral, qu'il a qualifié de « communiste à la limite ».

Trump a déjà qualifié de communistes de nombreux sociaux-démocrates (ou « socialistes démocrates »), comme le maire nouvellement élu de New York, Zhoran Mamdani (qui, à son tour, a qualifié Trump de « fasciste ») ; mais, dans ce cas précis, Trump tente d'obtenir des électeurs d'un pays étranger , le Honduras, qu'ils élisent le conservateur Nasry « Tito » Asfura à la tête de ce pays.

Bien qu'aucun sondage récent n'ait été mené auprès des Honduriens concernant leur approbation de Donald Trump, un sondage Gallup sur ce sujet a été réalisé et publié le 23 janvier 2018, durant le premier mandat de Trump. Il indiquait que 19 % des Honduriens l'approuvaient, tandis que 71 % le désapprouvaient. Par conséquent, avec ce taux d'approbation net de -51 %, il semble peu probable que la plupart des Honduriens soient aujourd'hui plus enclins à voter pour le candidat favori de Trump que pour l'un ou l'autre de ses principaux adversaires ; et la probabilité qu'ils votent pour ses deux adversaires serait presque certainement accrue par le soutien apporté par Trump à Asfura.

Indépendamment de l'impact hondurien, ce soutien apporté par Trump à Asfura, ainsi que la grâce simultanée accordée par Trump à l'ancien président hondurien Juan Orlando Hernández, condamné pour narcotrafic , replacent dans un contexte important les déclarations souvent répétées de Trump selon lesquelles la raison pour laquelle il est déterminé à changer le régime de Maduro est que Maduro est (selon Trump) un narcotrafiquant.

Le 29 novembre, Reuters titrait : « Trump déclare que l’espace aérien au-dessus et autour du Venezuela devrait être considéré comme fermé » et ouvrait :

Le président américain Donald Trump a déclaré samedi que l'espace aérien au-dessus et autour du Venezuela devait être considéré comme « totalement fermé », sans donner plus de détails, alors que Washington intensifie la pression sur le gouvernement du président Nicolas Maduro.

« À toutes les compagnies aériennes, pilotes, trafiquants de drogue et trafiquants d'êtres humains, veuillez considérer que l'espace aérien au-dessus et autour du Venezuela doit être totalement fermé », a déclaré Trump dans une publication sur Truth Social.

Le ministère vénézuélien de la Communication, qui gère toutes les demandes de la presse pour le gouvernement, n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire concernant la publication de Trump.

Le ministère américain de la Défense n'a pas immédiatement répondu à notre demande de commentaires.

Les frappes américaines contre les bateaux soupçonnés de transporter de la drogue dans les Caraïbes se poursuivent depuis des mois, parallèlement à un renforcement de la présence militaire américaine dans la région, et Trump a autorisé des opérations secrètes de la CIA au Venezuela.

Le président a déclaré cette semaine aux militaires que les États-Unis allaient « très prochainement » lancer des opérations terrestres pour arrêter les trafiquants de drogue vénézuéliens présumés.

Source

30 novembre 2025, par Eric Zuesse 

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H. Genséric