mardi 17 mai 2016

Syrie. Yémen. USA. Sale temps pour les Saoud


Sur le plan régional, l’Arabie saoudite est en train de durcir sa position sur tous les dossiers qui l’opposent à l’Iran, dont le retour constitue désormais une évidence géopolitique régionale et internationale… En massacrant des milliers de civils yéménites et en détruisant une grande partie des infrastructures du pays, Riyad s’est dangereusement enlisé au Yémen. Cette intervention militaire n’est pas près d’imposer son nouvel ordre aux confréries des tribus locales, les experts du grand frère américain explorant différentes voies pour sortir Riyad de ce guêpier très coûteux, lui-aussi.

Mais c’est sur le dossier syrien que l’Arabie saoudite file son plus mauvais coton !
De passage à Paris, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel Al-Jubeir a réaffirmé son soutien à la rébellion syrienne armée, y compris aux groupes terroristes les plus radicaux. Riyad, Washington, Ankara et Tel-Aviv ont profité du cessez-le-feu russo-américain, pour faire entrer par la Turquie des tonnes d’armements supplémentaires et de nouveaux mercenaires jihadistes. « La monarchie wahhabite engage actuellement toutes ses forces sur les différents fronts d’Alep, considéré comme la mère des batailles. Riyad estime à juste titre que la reprise de la deuxième ville du pays par l’armée gouvernementale syrienne sonnerait le glas de l’influence sunnite dans toute la région », explique un officier des services français de renseignement ; « prêts à faire des concessions sur le dossier yéménite, les Saoudiens font désormais de la chute de Bachar al-Assad, une question de principe sur laquelle il n’est pas question de perdre la face. Ils mettent tout en œuvre pour gagner cette partie qui conditionne l’avenir de leur hégémonie sur les communautés sunnites de l’ensemble du monde arabo-musulman ».



Mais la cerise sur le gâteau concerne, une fois de plus, les liens avérés entre l’idéologie wahhabite (doctrine officielle de la monarchie) et le terrorisme salafo-jihado-sioniste. En l’occurrence, le ministre saoudien ne craint pas la facilité : « les gens disent que le wahhabisme et le terrorisme sont les deux faces d’une même médaille. C’est un cliché et c’est faux (…) Penser que nous finançons et promouvons des gens qui veulent nous détruire est absurde ». Ce qui est proprement absurde est de nier à ce point l’évidence : des financements saoudiens prouvés de l’islamisme radical depuis plus d’une vingtaine d’années, ainsi que des collusions – toutes autant avérées – entre la GID, les services spéciaux de Riyad et les successeurs d’Oussama Ben Laden, non seulement aux Proche et Moyen-Orient, mais aussi en Asie, en Afrique, sinon en Europe.

Si Riyad a choisi de financer l’extrémisme islamiste le plus radical depuis tant d’années, c’est justement parce qu’il espérait ainsi acheter sa tranquillité intérieure et son hégémonie sur le monde arabo-musulman… Les mal nommées « révolutions arabes » et la convergence des crises qui continuent de déchirer le Proche-Orient annoncent la fin de cette imposture. Sur ce plan là-aussi, et pas seulement sur celui des hydrocarbures, la « dictature protégée » le sera de moins en moins. Un jour ou l’autre, Riyad devra fatalement passer à la caisse !

En matière d’expansion du terrorisme salafo-jihado-sioniste dans le monde entier, la culpabilité de l’Arabie saoudite n’est pas une simple question d’image et de communication ! Cette implication, sinon cette culpabilité saoudienne est une incontournable réalité. Celle-ci a duré si longtemps et perdure encore – essentiellement – grâce à la complicité, à la cupidité et la lâcheté de Washington et de ses alliés occidentaux !





Sale temps pour les SeoudSale temps pour les rois fainéants

Empêtrés dans le bourbier yéménite dont ils ne voient pas le bout du tunnel (chose que nous avions annoncée il y a bien longtemps), paniqués par le retour de l'Iran, giflés en Syrie où leurs plans se sont effondrés, les Saoudiens ont dégainé leur dernière arme l'année dernière : l'or noir. L'on a déjà vu que ce gambit a tourné au fiasco, sorte de harakiri wahhabite dans les sables du désert.
Pire ! voilà que l'Iran prend Riyad à son propre jeu, offrant des ristournes pétrolières que les Seoud ne peuvent plus suivre... Téhéran propose des rabais pour ses clients asiatiques alors que, dans le même temps, l'Arabie saoudite est obligée de remonter ses prix. La conséquence ne se fera pas attendre : la part de marché iranienne augmentera significativement ; celle de son éternel ennemi, déjà pas très bien en point, diminuera encore.
Aussi n'est-il peut-être pas surprenant de voir les cheikhs grassouillets partir en vrille. Leur annonce fin avril d'un plan visant à ne plus dépendre des revenus pétroliers en 2020 a fait rire tout le monde, un analyste de renom se demandant même ce qu'ils avaient fumé, un autre ironisant sur le "Grand bond en avant" de Riyad.
Rien ne va plus au royaume wahhabite, qui semble ne plus trop savoir où il en est. Le fidèle lecteur de ce blog ne sera pas surpris de constater que le bouchon ivre saoudien continue sa course folle vers nulle part...

Retour imminent des avions russes en Syrie

Alors que la Russie avait décidé, suite à la cessation temporaire des hostilités conclue avec les États-Unis, de retirer ses bombardiers de Syrie, elle est contrainte de revenir sur le champ de bataille car Washington poursuit —en violation de ses engagements— la livraison d’armes sophistiquées aux jihadistes, y compris à ceux d’Al-Qaïda et de Daesh/ISIS (Israeli Secret Intelligence Service, acronyme du Mossad). 
L'on se souvient que, après que la Russie et les États-Unis aient convenu de la cessation des hostilités à partir du 27 février 2016, le président Vladimir Poutine avait ordonné un retrait de 46 des 56 avions Su-24, Su-25, Su-30, Su-34 et Su-35 déployés sur la base aérienne de Hmeymim.
Ce retrait a été mal inspiré. En effet, en violation de leurs engagements, les États-Unis ont continué à acheminer des armes sophistiquées aux jihadistes, y compris à ceux d’Al-Qaeda et de Daesh [1]. Du coup, après la libération de Palmyre, l’armée arabe syrienne n’a pas eu la capacité de poursuivre l’offensive contre l’État islamique, à Rakka et Deir ez-Zor [2]. Elle a subi de lourdes pertes face au Front Al Nusra (filiale d’Al-Qaïda en Syrie) dans la région d’Alep.
En outre, en l’espace d’un mois, l’aviation syrienne a perdu trois avions de combat (MiG-21, MiG-23 et Su-22), abattus dans le nord de la Syrie par les lance-missiles portables sol-air des islamistes introduits en grandes quantités dans le pays après l’entrée en vigueur de la cessation des hostilités. C’est pourquoi l’armée de l’air syrienne ne dépasse pas un maximum de 10 cibles islamistes par jour, ce qui est insuffisant pour les troupes terrestres. L’armée arabe syrienne se retrouve dans une situation délicate, et cependant l’armée russe est restreinte par l’ordre du président Poutine de retirer pour des raisons à la fois budgétaires et économiques les bombardiers de Syrie.
La seule option qui ait été couronnée de succès a été le déploiement du seul porte-avions Amiral Kuznetsov dans la mer Méditerranée, près de la côte syrienne. Le problème est que ce porte-avions, entré en 2015 dans une phase de réparation et de modernisation dans les chantiers navals de Sevmaş à Severodvinsk, ne devait être remis à la Marine qu’à la fin de 2016.
 
Le ministre de la Défense de la Fédération de Russie a déclaré que la fin des réparations du porte-avions a été avancée au 1er juillet 2016. C'est vers cette date qu'il faudrait escompter le retour des bombardiers russes en Syrie.


Le projet de loi permettant aux victimes du 11/9 de poursuivre l'Arabie saoudite passe le Sénat

Le Sénat américain a adopté à l'unanimité un projet de loi qui permettrait aux Américains d'intenter des poursuites contre les États-nations pour des attaques terroristes sur le sol américain, malgré l'opposition de la Maison Blanche et de ses alliés comme l'Arabie Saoudite.

Surnommé "Loi Justice contre les commanditaires du terrorisme», le projet de loi a navigué à travers la chambre haute du Congrès sans opposition mardi. Il se dirige maintenant vers la Chambre des représentants, qui a sa propre version de la proposition.

Hannibal GENSERIC