Sale temps pour les rois fainéants
Empêtrés dans le bourbier yéménite dont ils ne voient pas le bout du tunnel (chose que nous avions annoncée
il y a bien longtemps), paniqués par le retour de l'Iran, giflés en
Syrie où leurs plans se sont effondrés, les Saoudiens ont dégainé leur
dernière arme l'année dernière : l'or noir. L'on a déjà vu que ce gambit
a tourné au fiasco, sorte de harakiri wahhabite dans les sables du désert.
Pire ! voilà que l'Iran prend Riyad à son propre jeu, offrant des ristournes pétrolières que les Seoud ne peuvent plus suivre... Téhéran propose des rabais pour ses clients asiatiques
alors que, dans le même temps, l'Arabie saoudite est obligée de
remonter ses prix. La conséquence ne se fera pas attendre : la part de
marché iranienne augmentera significativement ; celle de son éternel
ennemi, déjà pas très bien en point, diminuera encore.
Aussi
n'est-il peut-être pas surprenant de voir les cheikhs grassouillets
partir en vrille. Leur annonce fin avril d'un plan visant à ne plus
dépendre des revenus pétroliers en 2020 a fait rire tout le monde, un analyste de renom se demandant même ce qu'ils avaient fumé, un autre ironisant sur le "Grand bond en avant" de Riyad.
Rien
ne va plus au royaume wahhabite, qui semble ne plus trop savoir où il
en est. Le fidèle lecteur de ce blog ne sera pas surpris de constater
que le bouchon ivre saoudien continue sa course folle vers nulle part...
Retour imminent des avions russes en Syrie
Alors
que la Russie avait décidé, suite à la cessation temporaire des hostilités conclue
avec les États-Unis, de retirer ses bombardiers de Syrie, elle est
contrainte de revenir sur le champ de bataille car Washington
poursuit —en violation de ses engagements— la livraison d’armes
sophistiquées aux jihadistes, y compris à ceux d’Al-Qaïda et de Daesh/ISIS (Israeli Secret Intelligence Service, acronyme du Mossad).
L'on se souvient que, après que la Russie et les
États-Unis aient convenu de la cessation des hostilités à partir du 27
février 2016, le président Vladimir Poutine avait ordonné un retrait de
46 des 56 avions Su-24, Su-25, Su-30, Su-34 et Su-35 déployés sur
la base aérienne de Hmeymim.
Ce retrait a été mal inspiré. En effet, en
violation de leurs engagements, les États-Unis ont continué à acheminer
des armes sophistiquées aux jihadistes, y compris à ceux d’Al-Qaeda et
de Daesh [1].
Du coup, après la libération de Palmyre, l’armée arabe syrienne n’a pas
eu la capacité de poursuivre l’offensive contre l’État islamique, à
Rakka et Deir ez-Zor [2]. Elle a subi de lourdes pertes face au Front Al Nusra (filiale d’Al-Qaïda en Syrie) dans la région d’Alep.
En
outre, en l’espace d’un mois, l’aviation syrienne a perdu trois avions
de combat (MiG-21, MiG-23 et Su-22), abattus dans le nord de la Syrie
par les lance-missiles portables sol-air des islamistes introduits en
grandes quantités dans le pays après l’entrée en vigueur de la cessation
des hostilités. C’est pourquoi l’armée de l’air syrienne ne dépasse pas
un maximum de 10 cibles islamistes par jour, ce qui est insuffisant
pour les troupes terrestres. L’armée arabe syrienne se retrouve dans une
situation délicate, et cependant l’armée russe est restreinte par
l’ordre du président Poutine de retirer pour des raisons à la fois
budgétaires et économiques les bombardiers de Syrie.
La seule option qui ait été couronnée de succès a été le déploiement du seul porte-avions Amiral Kuznetsov dans la mer Méditerranée, près de la côte syrienne. Le problème est que
ce porte-avions, entré en 2015 dans une phase de réparation et de
modernisation dans les chantiers navals de Sevmaş à Severodvinsk, ne
devait être remis à la Marine qu’à la fin de 2016.
Le
ministre de la Défense de la Fédération de Russie a déclaré que la fin
des réparations du porte-avions a été avancée au 1er juillet 2016. C'est vers cette date qu'il faudrait escompter le retour des bombardiers russes en Syrie.
Le projet de loi permettant aux victimes du 11/9 de poursuivre l'Arabie saoudite passe le Sénat
Le Sénat américain a adopté à l'unanimité un projet de
loi qui permettrait aux Américains d'intenter des poursuites contre les États-nations
pour des attaques terroristes sur le sol américain, malgré l'opposition de la
Maison Blanche et de ses alliés comme l'Arabie Saoudite.
Surnommé "Loi Justice contre les commanditaires du
terrorisme», le projet de loi a navigué à travers la chambre haute du Congrès
sans opposition mardi. Il se dirige maintenant vers la Chambre des
représentants, qui a sa propre version de la proposition.
Hannibal GENSERIC