Une fusillade a
opposé deux bataillons de Daech à Raqqa, fief de ce groupe djihadiste.
70 hommes auraient été tués, rapporte le centre médiatique de l'Union
patriotique du Kurdistan, se référant à ses propres sources.
"Selon les données fournies par les témoins se trouvant à l'intérieur
de la ville de Raqqa, des affrontements acharnés ont opposé les
bataillons du "calife" Al-Baghdadi et d'Al-Gazymi (un des chefs de
guerre). 70 hommes ont été tués. Aucun d'entre eux n'est citoyen
syrien", indique la source dans un communiqué.
Les Kurdes s'apprêtent à prendre Raqqa
La veille, le commandement des milices kurdes avait fait état du début d'une opération de libération de Raqqa occupée par des djihadosionistes de Daech. A l'heure actuelle, les détachements kurdes sont à 37 km au nord de cette ville tristement connue comme "capitale de l’État islamique". Les terroristes ont reculé sans résister, pendant ce temps des drones ont réalisé des frappes sur les lieux de concentration des terroristes, indique la source.Selon les données de l'agence Sputnik, les terroristes de Daech ont entamé l'évacuation de leurs familles vers Deir ez-Zor et ont relâché les détenus. Parallèlement, les brutes califales ont dépêché vers Raqqa le matériel militaire stationné à Tabaqa.
D'autre part, afin d'inciter leurs mercenaires daéchiens à "faire leurs valises" et quitter Raqqa, avant d'être tués, les avions de la coalition commandée par les États-Unis ont lancé des tracts leur demandant de quitter la ville.
Une course contre la montre est désormais engagée pour libérer Raqqa, entre d'un côté les Kurdes, et de l'autre l'Armée Arabe Syrienne.
Moscou propose une coalition menée par les États-Unis pour frapper les terroristes en Syrie
Le ministre de la Défense russe a suggéré que la coalition contre Daesh menée par les États-Unis devrait effectuer des missions conjointes avec la Russie en Syrie.«Passer une telle étape aiderait au progrès d’un accord de paix en Syrie. Bien sûr, de telles mesures ont été convenues avec la République arabe syrienne. Hier nous avons commencé à négocier ces mesures avec nos collèges à Amman et à Genève», a déclaré le ministre de la Défense Sergueï Choïgou aux journalistes. Il faisait référence à un centre américain pour des négociations de paix basé dans la capitale jordanienne et dans la ville suisse, où des discussions soutenues par l’ONU sont en cours.
«Nous suggérons aux Etats-Unis (…) à partir du 25 mai, des actions conjointes entre les forces aériennes russes et les forces de la coalition menée par les Etats-Unis afin de planifier et de mener des frappes contre le Front Al-Nosra, qui ne respecte pas le cessez-le-feu, ainsi que contre des convois d’armes et de combattants traversant la frontière turco-syrienne», a-t-il déclaré.
Expliquant qu’il fallait redoubler d’efforts pour évacuer les groupes rebelles modérés des territoires contrôlés par les terroristes, Choïgou a mis en garde que «à partir du 25 mai, nous nous réservons le droit de mener unilatéralement des frappes aériennes contre les forces des groupes terroristes internationaux et des groupes militants qui n’ont pas rejoint la trêve».
Cette suggestion place les Etats-Unis dans une situation difficile, notamment d’un point de vue légal. En effet, Washington traite depuis des années le président syrien Bachar el-Assad comme un personnage illégitime, plutôt que comme le chef de l’Etat.
Selon le droit international, les frappes aériennes américaines sont donc illégales, puisque les Etats-Unis ne disposent ni d’un mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, ni d’une invitation de Damas à utiliser la force sur le territoire souverain de la Syrie.
La Russie a en revanche été appelée à la rescousse par le gouvernement syrien afin d’aider son armée à combattre les forces terroristes.
Pour que des missions conjointes entre Américains et Russes soient possibles, il faudrait dès lors techniquement que Washington demande la permission légale à Bachar el-Assad.
Les Etats-Unis et la Russie soutiennent conjointement les négociations de paix de Genève. Dans ce cadre, un cessez-le-feu a été déclaré sur la Syrie, mais il n’est pas observé par certains groupes armés, notamment les organisations terroristes Etat islamique et Front Al-Nosra. Des attaques contre les forces gouvernementales et des groupes rebelles observant la trêve, surviennent de manière régulière dans le pays, provoquant parfois de violentes ripostes de la part de ceux pris pour cibles.
L’Iran et la Russie en position de force par rapport à l’Occident
L'ex-chef du
MI6 (service de renseignements extérieurs britannique) Sir John Sawers a
déclaré que lors des négociations de paix sur la Syrie, Téhéran et
Moscou étaient en position de force par rapport à l’Occident.
Dans
un entretien à la chaîne américaine CNN, Sir John Sawers a déclaré que
dans tout processus politique, il y a des vérités qui déterminent les
leviers des négociations.
“La réalité est que ce sont les Russes et les Iraniens qui sont intervenus dans les négociations de paix sur la Syrie et sont en position de force par rapport à l’Europe et aux Etats-Unis”, a-t-il dit.
Sir John Sawers, ancien patron du MI6 britannique. |
L’ancien
dirigeant du MI6 britannique a aussi reconnu que l’Occident et ses
alliés régionaux n’étaient pas parvenus à faire avancer le processus des
pourparlers sur la Syrie comme ils le voulaient.
Pour
rappel, la réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS)
tenue mardi dernier à Vienne, s’est clôturée sans aucun résultat
tangible.
Par ailleurs, la
Russie a proposé vendredi aux Etats-Unis de lancer une opération
aérienne conjointe en Syrie dans le but de viser le Front al-Nosra et
d’autres groupes terroristes violant la trêve dans ce pays.
Le Pentagone a rejeté cette proposition soulignant que Washington et Moscou ne partageaient pas les mêmes objectifs militaires.