dimanche 22 mai 2016

Mafia islamiste. Le « parrain » Binali Yıldırım prochain Premier ministre turc

L'AKP devrait élire président Binali Yıldırım (un autre Ben Ali) lors de son congrès du 22 mai 2016. Il devrait immédiatement prendre ses fonctions de Premier ministre. Présenté par la presse occidentale comme une personnalité dévouée au président Erdoğan, c’est en réalité un homme clé du système islamiste mafieux turc.

Le « parrain » Binali Yıldırım prochain Premier ministre turcBinali Yıldırım est un expert maritime, ancien responsable de l’Organisation maritime internationale. Il fut présenté à Recep Tayyip Erdoğan alors que celui-ci avait été élu maire d’Istanbul pour la formation ultra-nationaliste Millî Görüş. Nommé directeur de l’IDO (les autobus maritimes d’Istanbul), en 1994, il mit en place pour le compte du maire et pour lui-même un vaste système de détournements de fonds publics.
Depuis, la famille Yıldırım a fait fortune. Son fils Erkan et sa fille Bahar Büşra ont créé la société Derin Denizcilik Taşımacılık Sanayi ve Ticaret Limited Şirketi. La famille contrôle 17 sociétés, 28 navires et super yachts. Le député kurde Sezgin Tanrıkulu (CHP) a proposé à la Grande Assemblée qu’une commission d’enquête parlementaire soit créée pour déterminer les conditions de cette subite fortune, mais la majorité (AKP) a rejeté cette demande.
Il y a un mois, la presse turque publiait des photographies d’Erkan Yıldırım jouant dans un casino de Singapour. Le jeune homme avait alors prétendu avoir été piégé et ne pas savoir jouer au poker.
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Durant l’enquête judiciaire de décembre 2013 —qui fut interrompue par le gouvernement—, le nom de Binali Yıldırım avait été cité comme celui du « parrain » de l’organisation mafieuse gravitant autour du président Erdoğan. Selon les magistrats turcs, M. Yıldırım exerçait divers chantages contre les principaux chefs d’entreprise du pays. En Tunisie, un certain Ghannouchi et son AKP locale, EnnahDaech, pratique les mêmes méthodes de racket [1]. Le gouvernement ferme le yeux et les oreilles, la "justice" aussi. Nous avons vu la "prostitution" halal [2], l'esclavage halal des femmes, les drogues halal pour  djihadistes, nous  voici maintenant en présence du racket halal. Par contre, la démocratie, la liberté, l'égalité, le respect des femmes, la civilisation, la musique, l'art, les sciences, le cinéma, etc. et toutes ces balivernes sont haram. Leur livre saint ressemble fort au  Talmud [3].
Avant d’entrer en politique, Recep Tayyip Erdoğan lui-même était le leader d’un gang à Istanbul. Comme Ghannouchi. 


Et si l’armée dégommait Erdogan ?

Où l'on reparle d'un coup contre ErdoganDepuis deux mois, des rumeurs assez insistantes font état d'un possible coup d'Etat des militaires turcs contre le sultan fou qui conduit son pays à l'abîme. Or, un nouvel article d'une revue plutôt sérieuse en remet une couche.
La situation de la Turquie empire chaque jour : si la dette publique reste raisonnable (environ 40% du PIB), la dette privée - longtemps considérée comme une bombe à retardement - explose, le tout dans un contexte d'effondrement des revenus du tourisme et de baisse continue de la monnaie. La croissance, qui était en moyenne de 4,5% ces cinquante dernières années (!) est passée à 3% depuis trois ans, la faute à un environnement politique de plus en plus incertain. Certes, cela reste mieux que l'inénarrable eurozone mais, d'après les économistes, ça risque de plonger assez vite.
Surtout, l'isolement de la Turquie sur la scène internationale devient criant. Le sultan lui-même l'admet à demi-mot : "Si je dois défier le monde entier, je le ferai". En quelques années, il a réussi l'exploit inouï de se mettre à peu près tout le monde à dos : la Russie, l'Iran, Israël, l'Union Européenne (le chantage au terrorisme risque de laisser des traces indélébiles), et même les Etats-Unis.
Le chemin vers l'autoritarisme emprunté désormais ouvertement par Erdogan n'admettait pas un électron semi-libre comme Davutoglu. Son successeur au poste de Premier ministre est un fidèle suffisamment anonyme pour que son patron l'utilise comme paillasson dans ses rêves sultano-néo-impériaux.
L'armée voit ces affolantes évolutions avec incrédulité. Et l'on ne parle même pas ici des arrestations à la pelle de journalistes, des députés de l'opposition inculpés, de la guerre civile avec le PKK et des plans sultanesques pour envahir le nord de la Syrie. Or, l'armée semble à nouveau danser sur le bon pied. Chose intéressante, le désormais chômeur Davutoglu a rencontré les grands pontes militaires quelques jours après sa démission. louant l'armée turque et l'associant subtilement à la défense de la démocratie dans le pays. Menace voilée à l'égard du sultan ?

Hannibal GENSERIC