samedi 7 mai 2016

En Libye, la CIA crée État terroriste dirigé par un nouveau «Ben Laden»



La crise actuelle en Libye pousse l'Occident à faire des tentatives de consolidation de puissants dirigeants politiques sur le projet «gouvernement d'unité». Les principaux critères de cette participation est la capacité de ces dirigeants à fournir une aide militaire au gouvernement soutenu par l'Occident. L'homme choisi par la CIA est le chef d'Al-Qaïda en Libye, Abdelhakim Belhadj. C'est lui qui a été chargé par Ennahdha et par la CIA de l'assassinat des dirigeants tunisiens de gauche Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

Breaking, Busted:  CIA’s New “bin Laden” Setting Up Libya Terror State 
les biographies des leaders ou même leur implication dans des actions terroristes sont ignorées. En agissant ainsi, l'UE et les États-Unis tentent d'éviter la situation où ils seront obligés de déployer une importante force terrestre dans la région.
Le Représentant spécial, Chef de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye, Martin Kobler, négocie actuellement avec l'homme politique libyen et chef militaire, Abdelhakim Belhadj. Belhadj est l'ancien chef du groupe Al-Qaïda, lié au Groupe Islamique Combattant Libyen (GICL), et il a été un acteur majeur dans le renversement de Mouammar Kadhafi, conduit par les Etats-Unis et la France.
Belhadj a une grande réputation dans le djihadisme international, ainsi qu’un  un rôle clé dans les attentats de Madrid (Près de 200 personnes ont péri et mille neuf cents ont été blessées) en 2004, et est accusé par les enquêteurs d'être impliqué dans l'assassinat de deux politiciens tunisiens de gauche (Belaïd et Brahmi) à la demande des Frères musulmans tunisiens d’Ennahdha de Ghannouchi (agent du MI-6 britannique [1]).
Dans les années 1980, A. Belhadj d'autres dirigeants du GICL ont rejoint les talibans en Afghanistan. Après l'invasion américaine de l'Afghanistan, Abdel Hakim a été arrêté au Pakistan fin 2001, et remis aux responsables de la sécurité des États-Unis, mais contrairement à d'autres captifs pris en Afghanistan, il a été rapatrié en Libye deux mois plus tard. Belhadj a été arrêté en 2004 à l'aéroport international de Kuala Lumpur en Malaisie.
Il a ensuite été transféré à Bangkok et a ensuite été placé sous la garde de la CIA, où il a été retenu dans une prison secrète à l'aéroport. Retourné à la Libye à bord de l’avion N313P de la CIA, il a été « détenu » à la prison d'Abou Salim pendant sept ans. Ces développements montrent clairement que Belhadj a collaboré avec les États-Unis et les services spéciaux libyens.
Belhadj est une figure importante dans le gouvernement de Tripoli et ses forces jouent un rôle important dans la coalition islamiste de "l'aube libyenne" (qui inclut les Frères musulmans et Ansar al-Sharia du groupe al-Qaïda), qui détient actuellement une grande partie de Tripoli.
Au même moment, Belhadj est ce qu’on peut appeler un "homme d'affaires accompli". Il contrôle une activité commerciale dans l'aéroport international de Mitiga. Il reçoit les paiements relatifs à tout le trafic de l'aéroport, y compris pour les fournitures militaires du Qatar à « l'aube libyenne ». Il est maintenant le propriétaire de facto de la chaîne Al Nabaa TV, qui avait été créé comme une branche d'Al Jazeera en Libye. Il possède aussi la compagnie aérienne, Libyan Wings. Belhadj a aussi des intérêts commerciaux dans le domaine des médias, le trafic aérien et dans l'assurance de soins médicaux en Turquie (grâce aux islamistes d’Erdogan) et en Tunisie (grâce aux islamistes de Ghannouchi, et à la complicité manifeste des gouvernements tunisiens successifs).
Les puissances occidentales ont donc décidé d'impliquer un super terroriste et le chef d'une organisation criminelle internationale comme un allié afin de mettre au pouvoir le soi-disant "gouvernement d'unité nationale" en Libye qui n’a presque pas de soutien dans tout le pays. Croient-ils vraiment que ce soit un bon plan dans les meilleurs intérêts du peuple libyen?
Source : SouthFront
H. Genséric