La
crise actuelle en Libye pousse l'Occident à faire des tentatives de
consolidation de puissants dirigeants politiques sur le projet «gouvernement
d'unité». Les
principaux critères de cette participation est la capacité de ces dirigeants à
fournir une aide militaire au gouvernement soutenu par l'Occident. L'homme choisi par la CIA est le chef d'Al-Qaïda en Libye, Abdelhakim Belhadj. C'est lui qui a été chargé par Ennahdha et par la CIA de l'assassinat des dirigeants tunisiens de gauche Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
les
biographies des leaders ou même leur implication dans des actions terroristes
sont ignorées. En
agissant ainsi, l'UE et les États-Unis tentent d'éviter la situation où ils
seront obligés de déployer une importante force terrestre dans la région.
Le
Représentant spécial, Chef de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye,
Martin Kobler, négocie actuellement avec l'homme politique libyen et chef
militaire, Abdelhakim Belhadj. Belhadj
est l'ancien chef du groupe Al-Qaïda, lié au Groupe Islamique Combattant Libyen
(GICL), et il a été un acteur majeur dans le renversement de Mouammar Kadhafi,
conduit par les Etats-Unis et la France.
Belhadj
a une grande réputation dans le djihadisme international, ainsi qu’un un rôle clé dans les attentats de Madrid (Près
de 200 personnes ont péri et mille neuf cents ont été blessées) en 2004, et est
accusé par les enquêteurs d'être impliqué dans l'assassinat de deux politiciens
tunisiens de gauche (Belaïd et Brahmi) à la demande des Frères musulmans
tunisiens d’Ennahdha de Ghannouchi (agent du MI-6 britannique [1]).
Dans
les années 1980, A. Belhadj d'autres dirigeants du GICL ont rejoint les
talibans en Afghanistan. Après
l'invasion américaine de l'Afghanistan, Abdel Hakim a été arrêté au Pakistan fin
2001, et remis aux responsables de la sécurité des États-Unis, mais
contrairement à d'autres captifs pris en Afghanistan, il a été rapatrié en
Libye deux mois plus tard. Belhadj
a été arrêté en 2004 à l'aéroport international de Kuala Lumpur en Malaisie.
Il
a ensuite été transféré à Bangkok et a ensuite été placé sous la garde de la CIA,
où il a été retenu dans une prison secrète à l'aéroport. Retourné
à la Libye à bord de l’avion N313P de la CIA, il a été « détenu » à
la prison d'Abou Salim pendant sept ans. Ces
développements montrent clairement que Belhadj a collaboré avec les États-Unis
et les services spéciaux libyens.
Belhadj
est une figure importante dans le gouvernement de Tripoli et ses forces jouent
un rôle important dans la coalition islamiste de "l'aube libyenne" (qui
inclut les Frères musulmans et Ansar al-Sharia du groupe al-Qaïda), qui détient
actuellement une grande partie de Tripoli.
Au
même moment, Belhadj est ce qu’on peut appeler un "homme d'affaires
accompli". Il contrôle une activité commerciale dans l'aéroport international
de Mitiga. Il
reçoit les paiements relatifs à tout le trafic de l'aéroport, y compris pour
les fournitures militaires du Qatar à « l'aube libyenne ». Il
est maintenant le propriétaire de facto de la chaîne Al Nabaa TV, qui avait été
créé comme une branche d'Al Jazeera en Libye. Il possède aussi la compagnie
aérienne, Libyan Wings. Belhadj
a aussi des intérêts commerciaux dans le domaine des médias, le trafic aérien
et dans l'assurance de soins médicaux en Turquie (grâce aux islamistes d’Erdogan)
et en Tunisie (grâce aux islamistes de Ghannouchi, et à la complicité manifeste
des gouvernements tunisiens successifs).
Les
puissances occidentales ont donc décidé d'impliquer un super terroriste et le
chef d'une organisation criminelle internationale comme un allié afin de mettre
au pouvoir le soi-disant "gouvernement d'unité nationale" en Libye
qui n’a presque pas de soutien dans tout le pays. Croient-ils
vraiment que ce soit un bon plan dans les meilleurs intérêts du peuple libyen?