Voilà un titre qui promet, avouez-le...
Le toujours excellent Moon of Alabama s'est amusé à relever la totale schizophrénie américaine sous le titre évocateur : Sommes-nous amoureux d'Al-Qaïda ou en avons-nous peur ? Il cite un article remarquable d'objectivité (une fois n'est pas coutume) du New York Times
qui décrit la réalité d'Alep, reconnaissant que la "rébellion" est un
mélange inextricable de djihadistes qaïdistes et d'éléments soutenus par
Washington travaillant ensemble. Aucune surprise bien sûr pour nous qui le savons depuis des années, mais le fait que ce parangon de l'establishment
US le répète à plusieurs reprises et s'attarde sur les souffrances des
civils de la zone gouvernementale d'Alep est assez étonnant (préparer le
public américain à la prochaine offensive syro-russe sur la ville ?)
Et Moon of Alabama
d'enfoncer le clou en mettant en parallèle cet aveu et les menaces
concomitantes d'attaques d'Al Qaeda le jour de l'élection
présidentielle. Nous soutenons en Syrie ceux qui veulent nous tuer chez nous. Eh oui, les Parisiens en savent quelque chose et ça fait des années que ça dure...
Le
Premier ministre russe Dmitri Medvedev (ce qui signifie, si je ne
m'abuse, "petit ourson" en russe) a dit d'intéressantes choses
récemment. Sur les relations américano-russes qu'il considère être à
leur plus bas historique :
"Nos
relations touchent le fond du fond. Très honnêtement, quand les
contacts ont commencé avec administration Obama, je n'aurais jamais
imaginé qu'elles puissent tomber à un niveau aussi désespérément bas."
Sur le travail entrepris pour lier les monumentales routes de la Soie chinoises à l'Union eurasienne made in Poutine.
Les discussions en sont au niveau inter-gouvernemental, ce qui indique
un état d'avancement assez conséquent, et des projets précis de
corridors et d'infrastructure sont déjà étudiés. Evidemment, tout cela
est à replacer dans le contexte de l'intégration du continent-monde qui
marginalisera peu à peu la puissance maritime (vous savez laquelle...)
Dernière info intéressante, Israël ne souhaite pas le départ d'Assad. C'est en tout cas ce que dit en substance Medvedev :
Les
responsables israéliens n'ont guère de sympathie pour Bachar el Assad.
Mais avoir une personne qui contrôle la situation et le pays est
préférable à un processus incontrôlé de désintégration du pays d'où
émergent des enclaves contrôlées par des terroristes. C'est la position
des dirigeants israéliens et je considère que c'est une bonne position.
Aucune surprise, c'est ce que nous répétons depuis des mois sur ce blog. Et c'est d'ailleurs plus ou moins confirmé par les déclarations de l'ambassadeur israélien à Moscou :
Assad
est le président de la Syrie. Nous le connaissons depuis des années. Si
vous me demandez qui nous supportons en Syrie, je vous réponds
clairement : nous ne supportons personne [dans le sens : il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, ndlr]. La Syrie doit régler ses propres problèmes et nous avons à nous occuper des nôtres.
Les BRICS ont lancé une plateforme de coopération spatiale.
Désormais, les agences spatiales des cinq pays tiendront un sommet
annuel au cours desquels seront discutés différents projets communs. Le
premier d'entre eux vient de voir le jour : créer une constellation de
satellites de télédétection. Si Pretoria et Brasilia sont en retrait sur
ce dossier, il est intéressant de voir que la dynamique BRICS persiste
malgré les tentatives de l'empire pour la saboter - putsch
constitutionnel brésilien par exemple.
Toujours est-il que dans le
domaine spatial, il faudrait plutôt parler de RIC (Russie-Inde-Chine).
New Delhi et plus encore Pékin ont un ambitieux programme spatial,
Moscou restant évidemment en pointe. D'ailleurs, depuis que la Nasa
américaine a mis fin en 2011 au programme financièrement désastreux des
navettes spatiales, les Russes sont les seuls à pouvoir convoyer des
astronautes sur l'ISS et ont, selon les mots d'un spécialiste, gagné la guerre des étoiles.
Une
coopération poussée entre les trois géants eurasiatiques aurait de quoi
faire perler quelques gouttes de sueur sur certains fronts soucieux à
Washington. Et puisqu'on en parle, il est question depuis quelques temps
d'une éventuelle station spatiale russo-sino-indienne, au moment même où l'empire est incapable d'envoyer un homme dans l'espace...
NB : Sur le conseil insistant de plusieurs personnes, j'ai créé un compte facebook (https://www.facebook.com/Chroniques-du-Grand-jeu-1347385015280309/)
pour que le blog touche encore plus de public, ce qui est nécessaire en
ces temps de désinformation éhontée. Je vous avoue que je ne sais pas
trop comment tout cela fonctionne. J'ai cru comprendre que plus il y a
de gens qui consultent la page, plus elle est mise "en ami" ou que
sais-je, plus celle-ci se répandra. Bref, si vous avez un compte fesse
de bouc et si vous voulez filer un petit coup de main au blog...
soyez-en remerciés.