Les découvertes d’armes et de munitions
disent la permanence du péril terroriste islamiste auquel est confrontée la
fragile démocratie tunisienne. Entre le samedi 12 et le lundi
14 novembre, cinq caches d’armes ont été identifiées par les forces de
sécurité tunisiennes à proximité de Ben Gardane, la grande ville du
Sud-Est tunisien, frontalière avec la Libye.
L’arsenal contenait notamment 24 missiles sol-air SAM-7, 52 roquettes
RPG, 27 kalachnikovs et 10 fusils-mitrailleurs Falo, selon un communiqué
publié lundi à Tunis par le ministère de l’intérieur.
Il est illusoire de croire que ramasser quelques armes "cachées" va dissuader les islamistes de tuer qui ils veulent et quand bon leur semble, assurés qu'ils sont d'une impunité totale. Leur véritable arsenal n'est pas caché. Leurs leaders l'ont toujours proclamé publiquement "nous avons plus de soldats armés que la police et l'armée réunies". Le cinéma du Ministère de l'Intérieur est fait pour les gogos. Leurs assassinats sont tous restés impunis : leur gourou tient le pouvoir entre ses mains sales. La justice, corrompue comme il sied à tout pouvoir fasciste, rejette les preuves les plus évidentes, afin d'absoudre les assassins islamistes. C'est aussi cela, le "printemps arabe".
La saisine des missiles sol-air SAM-7 de fabrication soviétique –
d’une portée de 3 500 mètres d’altitude pour les dernières versions – a
particulièrement retenu l’attention des observateurs. Fin octobre, les
autorités avaient déjà annoncé la découverte, toujours près de Ben
Gardane, de quatorze missiles à « guidage thermique » qui pourraient
bien correspondre au même modèle SAM-7.
De tels missiles pourraient provenir
de l’arsenal de 5 000 SAM-7 qui s’étaient volatilisés en Libye à la
suite de la révolution anti-Kadhafi de 2011, selon les autorités
libyennes de transition de l’époque. En février 2012, les autorités
algériennes avaient, elles, découvert 28 SAM-7 à In-Amenas, non loin de
la frontière algéro-libyenne.
Les raids de ces deniers jours à Ben Gardane font suite à une opération de l’armée tunisienne, le 9 novembre, dans la zone du mont Mghrilla, près de Kasserine (centre-ouest)
au cours de laquelle un chef djihadiste, Talal Saïdi, a été tué. Ce
dernier était l’« émir » d’un groupe rebelle opérant sur les monts
Mghilla et Selloum et affilié à Jund Al-Khilafa (« les soldats du
califat »), un réseau djihadiste tunisien ayant fait allégeance à
l’organisation Etat islamique (EI).
Témoignage dans un tribunal tunisien le tueur? c'est le numéro 5 ! |
Vague terroriste en 2015
Preuve de cette connexion, l’assassinat d’un soldat tunisien, le
5 novembre, à son propre domicile de la zone du mont Mghilla par les
hommes de Talal Saïdi avait été revendiqué par l’EI sur le site de son
agence de propagande Amaq. Selon des sources locales, l’examen du
téléphone portable trouvé sur le cadavre de l’« émir » Talal Saïdi a
permis aux enquêteurs de remonter les filières d’approvisionnement du groupe et d’identifier les caches d’armes près de Ben Gardane.
Ces récents développements illustrent tout à la fois la réalité de la
menace terroriste en Tunisie et la résolution des autorités de Tunis à démanteler les réseaux. La Tunisie
avait été ensanglantée en 2015 par une vague sans précédent d’attentats
djihadistes, visant en particulier les étrangers (contre le musée du
Bardo à Tunis et contre un hôtel près de Sousse). Le pays a ensuite
connu une certaine normalisation sécuritaire, à la suite, notamment,
d’un verrouillage de la frontière avec la Libye.
L’événement le plus notable a été l’attaque, le 7 mars, de la ville
de Ben Gardane par un commando d’une centaine de djihadistes affiliés à
l’EI, dont une cinquantaine venait de Libye. Les forces de sécurité
tunisiennes étaient parvenues, avec l’aide de la population locale, à repousser l’assaut. Les combats avaient alors fait soixante-dix morts, dont une cinquantaine d’assaillants.
Les récentes découvertes d’armes à Ben Gardane surviennent à deux
semaines de la tenue à Tunis d’une conférence internationale sur
l’investissement, un événement organisé par les autorités afin de réveiller l’intérêt des bailleurs de fonds et des investisseurs internationaux autour de l’économie tunisienne. « Les autorités tunisiennes sont promptes à communiquer sur leurs succès sécuritaires, note un observateur étranger. Il s’agit de projeter l’image d’un pays qui fait le nécessaire, pour rassurer ses partenaires étrangers. » Les raids de ces derniers jours montrent toutefois le degré d’enracinement des réseaux dans la zone frontalière avec la Libye.
"Justice" islamiste,, justice scélérate. Lotfi Nagdh, un meurtre sans coupables
« Que le 18 octobre soit la journée de
l'épuration et de la liquidation du détestable RCD ». Cette phrase a
clos un communiqué des ligues de protection de la révolution publié en
octobre 2012 dans la ville de Tataouine.
Ce communiqué a été signé par le secrétaire général de cette tristement
célèbre ligue, Saïd Chelbi. Ce jour-là, en 2012, le coordinateur
général de Nidaa à Tataouine,
Lotfi Nagdh, a été lynché par une foule en colère. Ce même Nidaa qu'on
avait qualifié, et qu'on qualifie aujourd'hui encore, de résidu du RCD.
Cette ligue est aujourd'hui dissoute, ses membres en revanche se
narguent d'être des révolutionnaires qui veulent, eux-aussi, sauver le
pays.
C'est ce pouvoir qui autorise des partis
politiques menaçant de « couper des têtes et des mains », d'agir en
toute légalité et de continuer à propager ses discours haineux. Les
premiers responsables ce sont tous ceux qui ont permis à cette culture
de la haine et de la violence de s'enraciner dans le pays et de devenir
un langage qualifié de révolutionnaire et largement toléré. Des
vidéos de Lotfi Nagdh trainant au sol, les vêtements déchirés et le
visage recouvert de bleus ont fait le tour de la toile et ont été
reprises à l'unisson par les médias de la place. Ce jour-là, Lotfi Nagdh
est mort. Dans un premier rapport établi par un médecin légiste, on
apprend qu'il est mort « suite à une crise cardiaque ». Un deuxième
rapport a attesté de la présence de bleus et d'œdèmes sur tout son
corps.
Hier soir, les présumés assassins de Lotfi Nagdh ont tous été acquittés et relâchés. Un non-lieu retentissant a été prononcé dans l'affaire de son assassinat qui traine devant les tribunaux depuis 2012. Saïd Chelbi, Louhichi Fakhem, Abdelwaheb Thebti et les autres, ont pu rentrer chez eux ce matin sous les applaudissements des pseudos révolutionnaires venus les accueillir et les acclamer. On les présente comme des héros, comme des victimes d'une opinion publique qui les a accusés à tort pendant 4 ans alors qu'ils étaient innocents. Oui car on célèbre cet acquittement comme étant une victoire, une victoire de la justice impartiale et indépendante contre le pouvoir tyrannique. Une justice des révolutionnaires qui ont décidé de faire justice eux-mêmes. Une justice de ceux dont les appartenances politiques les placent hors d'atteinte.
Ce procès qui a duré 4 longues années s'est soldé par un fiasco total. La question est simple et aucune réponse n'a été apportée à l'heure actuelle. Qui a tué Lotfi Nagdh ? Aujourd'hui, on estime qu'il n'a pas été tué. Qu'il a tout simplement « succombé » au lynchage de la foule. Qu'il a « perdu la vie » après une crise cardiaque. Qu'il a péri suite « au choc subi lors d'une manifestation qui a dégénéré des deux côtés ». Mais il ne s'agit nullement de meurtre ou d'assassinat. Des jeux de mots permettent de masquer la réalité, de maquiller ce qui est vrai et de disculper les véritables coupables. Au diable la sacralité de la vie humaine !
Mais les véritables coupables ne sont pas seulement ceux qui posent ce matin, le sourire béat et la mine triomphante, aux côtés des « révolutionnaires » de fortune. Les vrais coupables sont ceux qui ont banalisé l'appel au meurtre et le lynchage public. Ce sont ces élus de l'ancien Parlement qui ont appelé à ce que « des mains soient coupées », à ce que « ceux qui contestent la légitimité soient lynchés dans la rue ». Ces élus qui ont qualifié les accusés de « lions qui se sont mobilisés pour défendre une noble cause, celle de la révolution et de ses principes », et ce, avant qu'aucun jugement ne soit rendu.
Lotfi Nagdh n'est pas le seul à avoir succombé à la légitimité révolutionnaire. Les assassinats de Chorki Belaïd et de Mohamed Brahim, dont on ignore tout à l'heure actuelle hormis quelques bribes d'informations, restent impunis. Il s'agit d'affaires différentes, mais tous sont des meurtres minutieusement préparés. Si des armes ont été achetées et des « hommes de main » payés pour que Belaïd et Brahim soient assassinés, il n'en demeure pas moins que la mort de Nagdh a été tout aussi préméditée. Des discours banalisant tout appel au meurtre, ou passage à l'acte, un climat de tensions et de violence, et un lynchage qui demeure impuni et sur lequel on n'arrive toujours pas à mettre des mots…
Lotfi Nadgh a été tué, mais tous les accusés sont innocents. Qui sont donc les vrais coupables ?
Hier soir, les présumés assassins de Lotfi Nagdh ont tous été acquittés et relâchés. Un non-lieu retentissant a été prononcé dans l'affaire de son assassinat qui traine devant les tribunaux depuis 2012. Saïd Chelbi, Louhichi Fakhem, Abdelwaheb Thebti et les autres, ont pu rentrer chez eux ce matin sous les applaudissements des pseudos révolutionnaires venus les accueillir et les acclamer. On les présente comme des héros, comme des victimes d'une opinion publique qui les a accusés à tort pendant 4 ans alors qu'ils étaient innocents. Oui car on célèbre cet acquittement comme étant une victoire, une victoire de la justice impartiale et indépendante contre le pouvoir tyrannique. Une justice des révolutionnaires qui ont décidé de faire justice eux-mêmes. Une justice de ceux dont les appartenances politiques les placent hors d'atteinte.
Ce procès qui a duré 4 longues années s'est soldé par un fiasco total. La question est simple et aucune réponse n'a été apportée à l'heure actuelle. Qui a tué Lotfi Nagdh ? Aujourd'hui, on estime qu'il n'a pas été tué. Qu'il a tout simplement « succombé » au lynchage de la foule. Qu'il a « perdu la vie » après une crise cardiaque. Qu'il a péri suite « au choc subi lors d'une manifestation qui a dégénéré des deux côtés ». Mais il ne s'agit nullement de meurtre ou d'assassinat. Des jeux de mots permettent de masquer la réalité, de maquiller ce qui est vrai et de disculper les véritables coupables. Au diable la sacralité de la vie humaine !
Mais les véritables coupables ne sont pas seulement ceux qui posent ce matin, le sourire béat et la mine triomphante, aux côtés des « révolutionnaires » de fortune. Les vrais coupables sont ceux qui ont banalisé l'appel au meurtre et le lynchage public. Ce sont ces élus de l'ancien Parlement qui ont appelé à ce que « des mains soient coupées », à ce que « ceux qui contestent la légitimité soient lynchés dans la rue ». Ces élus qui ont qualifié les accusés de « lions qui se sont mobilisés pour défendre une noble cause, celle de la révolution et de ses principes », et ce, avant qu'aucun jugement ne soit rendu.
Lotfi Nagdh n'est pas le seul à avoir succombé à la légitimité révolutionnaire. Les assassinats de Chorki Belaïd et de Mohamed Brahim, dont on ignore tout à l'heure actuelle hormis quelques bribes d'informations, restent impunis. Il s'agit d'affaires différentes, mais tous sont des meurtres minutieusement préparés. Si des armes ont été achetées et des « hommes de main » payés pour que Belaïd et Brahim soient assassinés, il n'en demeure pas moins que la mort de Nagdh a été tout aussi préméditée. Des discours banalisant tout appel au meurtre, ou passage à l'acte, un climat de tensions et de violence, et un lynchage qui demeure impuni et sur lequel on n'arrive toujours pas à mettre des mots…
Lotfi Nadgh a été tué, mais tous les accusés sont innocents. Qui sont donc les vrais coupables ?
Business News le 15 - 11 - 2016