Les gens fidèles au gouvernement syrien sont contents que Donald Trump ait remporté les élections américaines :
Au contrôle des passeports, le visage d’un officier syrien s’est éclairé en voyant un voyageur américain : « Félicitations
pour votre nouveau président ! », s’est-il écrié en levant le pouce
avec flamme. M. Trump, a-t-il ajouté, devrait être « bon pour la
Syrie ».
La nouvelle
administration fait un premier pas significatif avant même que Trump ne
soit en poste. Obama, égoïstement préoccupé par son héritage historique,
fait soudainement une volte-face de 180 degrés et commence à mettre en
œuvre la politique de Trump.
Voyons la position initiale :
Interrogé
sur Alep dans un débat d’octobre avec Clinton, Trump a dit que c’était
une catastrophe humanitaire, mais que la ville était « quasiment »
tombée. Clinton, disait-il, soutenait les rebelles sans savoir qui ils
étaient.
Les
rebelles qui combattent Assad dans l’ouest de la Syrie comprennent des
nationalistes qui combattent sous la bannière de l’armée syrienne libre,
et dont certains sont formés grâce à un programme soutenu par la CIA et
des djihadistes tels que le groupe autrefois connu sous le nom
d’Al-Qaïda.
L’administration Obama,
par l’intermédiaire de John Brennan, l’homme des Saoudiens à la CIA, a
déversé sans compter des armes, de l’entraînement et des milliards de dollars aux « rebelles modérés » Ceux-ci se sont ensuite retournés
(vidéo) et ont fait profiter al-Qaeda en Syrie (alias Jabhat al Nosra)
des cadeaux de la CIA, quand ils ne se sont pas carrément ralliés à eux.
Ces opérations n’étaient un secret pour
personne et la Russie ainsi que la Syrie s’en sont plaint à plusieurs
reprises. Le ministre russe des Affaires étrangères, M. Lavrov, a
négocié avec le secrétaire d’État américain Kerry qui a promis de
séparer les « rebelles modérés » d’Al-Qaïda. Mais Kerry n’a jamais tenu
sa promesse. Au contraire, il a accusé
mensongèrement la Russie de commettre des atrocités qui n’ont jamais eu
lieu. La CIA mène la danse dans l’administration Obama et poursuit ses
plans délétères.
Cela a changé le jour où
le président élu Trump a mis les pieds dans la Maison Blanche.
Alors
qu’Obama rencontrait Trump dans le bureau ovale, on a vu se mettre en
place une nouvelle politique, préparée à l’avance. Son application avait
été retardée jusqu’à l’élection et cette nouvelle orientation politique
n’aurait probablement pas été dévoilée ni mise en œuvre si Clinton
avait gagné.
Les États-Unis ont déclaré que dorénavant ils combattraient Al-Qaïda en Syrie :
Le
président Obama a ordonné au Pentagone de trouver et de tuer les
dirigeants d’un groupe lié à Al-Qaïda en Syrie que l’administration
avait largement ignoré jusqu’à présent et qui a été à l’avant-garde de
la lutte contre le gouvernement syrien, ont déclaré les responsables
américains.
Ce
changement est susceptible de s’accélérer quand le président élu Donald
Trump prendra ses fonctions. … éventuellement en coopération directe
avec Moscou.
…
Des
responsables américains se sont opposés à la décision de s’en prendre à
la direction plus large d’al-Nosra en arguant que les États-Unis
répondraient aux souhaits du gouvernement de Assad en affaiblissant un
groupe qui est aux avant-postes de la lutte contre Assad.
…
Le
secrétaire à la Défense, Ashton B. Carter, et d’autres dirigeants du
Pentagone ont d’abord résisté à l’idée d’envoyer plus d’avions de
surveillance du Pentagone et de drones armés contre al-Nosra.
Ash Carter est, avec
John Brennan, la principale force anti-russe de l’administration Obama.
Il soutient l’industrie de l‘armement américain, et la campagne contre
la Russie, qui booste la vente d’armes américaines aux alliés de l’OTAN
en Europe, est en grande partie son œuvre. Il considère Al-Qaïda en
Syrie comme une bonne force de procuration contre la Russie.
Mais Obama a maintenant
mis fin à cette politique. On n’est pas encore certain que cela soit
vraiment définitif, mais l’article ci-dessus du Washington Post n’en est
pas le seul indicateur :
Le
Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département américain
du Trésor a pris des mesures aujourd’hui pour empêcher les opérations
militaires, de recrutement et de financement du Front al-Nosra. Plus
précisément, l’OFAC a donné les noms de quatre dirigeants
principaux du Front al-Nosra – Abdallah Muhammad Bin-Sulayman
al-Muhaysini, Jamal Husayn Zayniyah, Abdul Jashari et Ashraf Ahmad Fari
al-Allak – conformément à l’Ordonnance 13224, qui vise les
terroristes et ceux qui fournissent un soutien aux terroristes ou à des
actes de terrorisme.
…
Ces
dirigeants ont été ciblés en coordination avec le Département d’Etat des
États-Unis, qui a affirmé aujourd’hui que Jabhat Fath al Sham était un
autre nom du Front-al- Nosra, la filiale d’Al-Qaida en Syrie.
…
Abdallah
Muhammad Bin-Sulayman al-Muhaysini est accusé d’agir pour le compte du
Front al-Nusrah ou en son nom et de lui fournir des services.
Il s’agit d’un
changement majeur dans la politique des États-Unis. Nosra sera désormais
la cible non seulement des attaques russes et syriennes, mais aussi des
forces militaires et de renseignement des États-Unis.
Al-Muhaysini, un clerc
saoudien qui vient d’être désigné comme cible, est le principal idéologue
de Nosra en Syrie. Certains le considèrent comme le nouveau Ousama
Ben-Laden. On le voit sur l’image, à gauche, bras dessus bras dessous
avec le chef d’Al-Qaïda en Syrie, le propagandiste et « journaliste »
Hadi Abdullah.
Hadi Abdullah, ami du terroriste ciblé d’al-Qaïda nommé Muhaysini, vient de recevoir le Prix de la Liberté de la Presse de 2016 de Reporters sans frontières, une agence des opérations de « changement de régime » financées par la CIA et Soros. C'est comme l'élection de l'Arabie Saoudite au Comité des Droits de l'homme de l'ONU !
Est-ce que cela signifie que Hadi Abdullah est lui-même un homme de la CIA ? Il ne serait pas le premier « journaliste » à l’être en Syrie.
Obama, et c’est la
conséquence évidente de l’élection de Trump, vient d’ordonner au
Pentagone de faire la guerre à Al-Qaïda en Syrie, tout comme les Russes.
Ceci à l’issue de cinq années de soutien presque illimité des États-Unis à Al-Qaïda et à ses affiliés syriens « modérés ». On ne sait
pas encore quelles nouvelles instructions Obama a données à la CIA, s’il
en a donné. La CIA mettra-t-elle en œuvre cette politique ou
tentera-t-elle (encore une fois) de contrer la politique du Pentagone en
Syrie ? C’est inhabituel que l’article du WaPo ci-dessus sur cette
nouvelle orientation ne comporte aucun commentaire de la CIA. Pourquoi
n’y en a-t-il pas ?
Non seulement Trump
chasse une famille noire de son domicile blanchi à la chaux depuis si
longtemps, mais il met aussi fin au soutien du gouvernement des
États-Unis aux djihadistes en Syrie et ailleurs. Et cela des mois avant
même d’entrer en fonction. Il se révèle vraiment aussi dangereux qu’on
nous l’avait dit.