jeudi 17 novembre 2016

SYRIE. Al-Nosra s’enfuit

Les gens fidèles au gouvernement syrien sont contents que Donald Trump ait remporté les élections américaines :
Au contrôle des passeports, le visage d’un officier syrien s’est éclairé en voyant un voyageur américain : « Félicitations pour votre nouveau président ! », s’est-il écrié en levant le pouce avec flamme. M. Trump, a-t-il ajouté, devrait être « bon pour la Syrie ».
La nouvelle administration fait un premier pas significatif avant même que Trump ne soit en poste. Obama, égoïstement préoccupé par son héritage historique, fait soudainement une volte-face de 180 degrés et commence à mettre en œuvre la politique de Trump.

Voyons la position initiale :
Interrogé sur Alep dans un débat d’octobre avec Clinton, Trump a dit que c’était une catastrophe humanitaire, mais que la ville était « quasiment » tombée. Clinton, disait-il, soutenait les rebelles sans savoir qui ils étaient.
Les rebelles qui combattent Assad dans l’ouest de la Syrie comprennent des nationalistes qui combattent sous la bannière de l’armée syrienne libre, et dont certains sont formés grâce à un programme soutenu par la CIA et des djihadistes tels que le groupe autrefois connu sous le nom d’Al-Qaïda.
L’administration Obama, par l’intermédiaire de John Brennan, l’homme des Saoudiens à la CIA, a déversé sans compter des armes, de l’entraînement et des milliards de dollars aux « rebelles modérés » Ceux-ci se sont ensuite retournés (vidéo) et ont fait profiter al-Qaeda en Syrie (alias Jabhat al Nosra) des cadeaux de la CIA, quand ils ne se sont pas carrément ralliés à eux. Ces opérations n’étaient un secret pour personne et la Russie ainsi que la Syrie s’en sont plaint à plusieurs reprises. Le ministre russe des Affaires étrangères, M. Lavrov, a négocié avec le secrétaire d’État américain Kerry qui a promis de séparer les « rebelles modérés » d’Al-Qaïda. Mais Kerry n’a jamais tenu sa promesse. Au contraire, il a accusé mensongèrement la Russie de commettre des atrocités qui n’ont jamais eu lieu. La CIA mène la danse dans l’administration Obama et poursuit ses plans délétères.
Cela a changé le jour où le président élu Trump a mis les pieds dans la Maison Blanche. 
Alors qu’Obama rencontrait Trump dans le bureau ovale, on a vu se mettre en place une nouvelle politique, préparée à l’avance. Son application avait été retardée jusqu’à l’élection et cette nouvelle orientation politique n’aurait probablement pas été dévoilée ni mise en œuvre si Clinton avait gagné.
Les États-Unis ont déclaré que dorénavant ils combattraient Al-Qaïda en Syrie :
Le président Obama a ordonné au Pentagone de trouver et de tuer les dirigeants d’un groupe lié à Al-Qaïda en Syrie que l’administration avait largement ignoré jusqu’à présent et qui a été à l’avant-garde de la lutte contre le gouvernement syrien, ont déclaré les responsables américains.
Ce changement est susceptible de s’accélérer quand le président élu Donald Trump prendra ses fonctions. … éventuellement en coopération directe avec Moscou.
Des responsables américains se sont opposés à la décision de s’en prendre à la direction plus large d’al-Nosra en arguant que les États-Unis répondraient aux souhaits du gouvernement de Assad en affaiblissant un groupe qui est aux avant-postes de la lutte contre Assad.
Le secrétaire à la Défense, Ashton B. Carter, et d’autres dirigeants du Pentagone ont d’abord résisté à l’idée d’envoyer plus d’avions de surveillance du Pentagone et de drones armés contre al-Nosra.
Al-Qaïda est triste en apprenant la défaite de Clinton. (Image révélatrice)
Tristesse et déception des islamistes à cause de la défaite de Clinton
Ash Carter est, avec John Brennan, la principale force anti-russe de l’administration Obama. Il soutient l’industrie de l‘armement américain, et la campagne contre la Russie, qui booste la vente d’armes américaines aux alliés de l’OTAN en Europe, est en grande partie son œuvre. Il considère Al-Qaïda en Syrie comme une bonne force de procuration contre la Russie.
Mais Obama a maintenant mis fin à cette politique. On n’est pas encore certain que cela soit vraiment définitif, mais l’article ci-dessus du Washington Post n’en est pas le seul indicateur :
Le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département américain du Trésor a pris des mesures aujourd’hui pour empêcher les opérations militaires, de recrutement et de financement du Front al-Nosra. Plus précisément, l’OFAC a donné les noms de quatre dirigeants principaux du Front al-Nosra – Abdallah Muhammad Bin-Sulayman al-Muhaysini, Jamal Husayn Zayniyah, Abdul Jashari et Ashraf Ahmad Fari al-Allak – conformément à l’Ordonnance 13224, qui vise les terroristes et ceux qui fournissent un soutien aux terroristes ou à des actes de terrorisme.
Ces dirigeants ont été ciblés en coordination avec le Département d’Etat des États-Unis, qui a affirmé aujourd’hui que Jabhat Fath al Sham était un autre nom du Front-al- Nosra, la filiale d’Al-Qaida en Syrie.
Abdallah Muhammad Bin-Sulayman al-Muhaysini est accusé d’agir pour le compte du Front al-Nusrah ou en son nom et de lui fournir des services.

Il s’agit d’un changement majeur dans la politique des États-Unis. Nosra sera désormais la cible non seulement des attaques russes et syriennes, mais aussi des forces militaires et de renseignement des États-Unis.
MuhaysiniAl-Muhaysini, un clerc saoudien qui vient d’être désigné comme cible, est le principal idéologue de Nosra en Syrie. Certains le considèrent comme le nouveau Ousama Ben-Laden. On le voit sur l’image, à gauche, bras dessus bras dessous avec le chef d’Al-Qaïda en Syrie, le propagandiste et « journaliste » Hadi Abdullah.

Hadi Abdullah, ami du terroriste ciblé d’al-Qaïda nommé Muhaysini, vient de recevoir le Prix de la Liberté de la Presse de 2016 de Reporters sans frontières, une agence des opérations de « changement de régime » financées par la CIA et Soros. C'est comme  l'élection de l'Arabie Saoudite au Comité des Droits de l'homme de l'ONU !
Est-ce que cela signifie que Hadi Abdullah est lui-même un homme de la CIA ? Il ne serait pas le premier « journaliste » à l’être en Syrie.

Obama, et c’est la conséquence évidente de l’élection de Trump, vient d’ordonner au Pentagone de faire la guerre à Al-Qaïda en Syrie, tout comme les Russes. Ceci à l’issue de cinq années de soutien presque illimité des États-Unis à Al-Qaïda et à ses affiliés syriens « modérés ». On ne sait pas encore quelles nouvelles instructions Obama a données à la CIA, s’il en a donné. La CIA mettra-t-elle en œuvre cette politique ou tentera-t-elle (encore une fois) de contrer la politique du Pentagone en Syrie ? C’est inhabituel que l’article du WaPo ci-dessus sur cette nouvelle orientation ne comporte aucun commentaire de la CIA. Pourquoi n’y en a-t-il pas ?

Non seulement Trump chasse une famille noire de son domicile blanchi à la chaux depuis si longtemps, mais il met aussi fin au soutien du gouvernement des États-Unis aux djihadistes en Syrie et ailleurs. Et cela des mois avant même d’entrer en fonction. Il se révèle vraiment aussi dangereux qu’on nous l’avait dit.
trumpwh


par -
 

Les Russes intensifient les frappes

Selon le ministère russe de la Défense, les missiles de croisière Kalibr et Oniks lancés depuis la frégate navale Amiral Grigorovich ont détruit un «QG terroriste» et un dépôt d'armes en Syrie. Le ministère a publié une vidéo sur YouTube montrant les missiles de croisière lancés.

Plus tôt mardi, le ministre russe de la Défense Sergei Shoigu a parlé des nouvelles frappes, qui comprenaient la première utilisation de combat du porte-avions amiral Kuznetsov. Une autre vidéo YouTube publiée par le ministère a montré des avions de combat armés décollant de la plate-forme de l'amiral Kuznetsov. Selon Shoigu, les nouvelles frappes visent les installations et le personnel de l'Etat islamique (illégal en Russie) et de Jabhat-al-Nusra dans les provinces syriennes de Homs et Idlib.
 
Hannibal GENSERIC