On
le sentait très fortement et ça se confirme : le Donald arrêtera le
soutien US aux coupeurs de tête modérés en Syrie. C'est ce qu'il a annoncé dans sa première grande interview post-élection :
La
Syrie mène une lutte contre l'EI et nous voulons nous débarrasser de
l'EI. En ce moment, nous soutenons des insurgés contre la Syrie alors
que nous ne savons même pas qui sont ces individus.
L'élection
du Donald semble d'ailleurs avoir changé la donne avant même qu'il ne
mette le pied à la Maison Blanche. Ainsi, on peut lire cet incroyable
aveu subliminal dans le Washington Post, porte-voix de la clique néo-conservatrice favorable à l'hilarante :
Le Président Obama a ordonné au Pentagone de rechercher et éliminer les leaders d'un groupe lié à Al Qaida en Syrie [Al Nosra, ndlr] que l'administration avait largement ignoré jusque là et qui est l'un des fers de lance du combat contre le gouvernement syrien.
Bien sûr, ça reste un euphémisme d'une immense hypocrisie : nous avons montré plusieurs fois que Washington a de facto
soutenu les enfants de Ben Laden pendant des années via la soit-disant
Armée syrienne libre. Mais que cette admission voit le jour dans la MSN
quelques jours après celle du New York Times en dit long sur
l'onde de choc créée par l'élection de Trump. Car c'est évidemment ce
qui a provoqué ce changement à 180°. Soit qu'Obama l'ait toujours
souhaité (pas impossible) mais n'ait jamais osé l'imposer au parti de la
guerre persuadé que Clinton allait gagner, soit que Barack à frites
tente de sauver piteusement les meubles avant janvier, quand le Donald
aura tous les éléments en main et pourra expliquer au peuple américain
la politique amoureusement pro-djihadiste suivie par son prédécesseur...
La
nouvelle ne pouvait en tout cas pas mieux tomber pour l'armée syrienne
et ses alliés qui continuent d'avancer sur tous les fronts. Ghouta, nord
de Hama... Et Alep ! La considérable offensive barbue
à l'ouest de la ville, visant à lever le siège de l'enclave rebelle, a
tourné au fiasco et n'est plus qu'un souvenir. Infligeant de sérieuses
pertes à leur adversaire, les loyalistes ont repris tout le terrain
perdu et plus encore :
C'en
est fini des espoirs des djihadistes de "libérer" Alep-est (en vert
tout à droite de la carte), désormais encerclée par un cordon fortifié
de plusieurs kilomètres de profondeur. Surtout, les barbus perdent pied
et sont sur le reculoir un peu partout tandis que les jets russes
détruisent leurs lignes de ravitaillement (ici ou ici). Comme si ça ne suffisait pas, le Hezbollah prépare une grande opération sur le flanc sud (pourquoi ils l'annoncent à l'avance reste un mystère...) Cerise sur le gâteau, la flottille russe est arrivée à bon port et les Kalibr vont participer à la fiesta.
En
attendant janvier et l'entrée en fonction du Donald qui officialisera
le changement de direction états-unien et coopérera sans doute avec
Moscou. Si les Folamour veulent espérer renverser la vapeur et éviter la
défaite définitive à leurs hommes de paille djihadistes, ils n'ont plus
que deux mois. Mais leur fenêtre de tir est chaque fois plus réduite.