« Apprendre à tuer un Palestinien pour 100 € seulement » : tel est
l’argument de vente de l’une des nombreuses entreprises israéliennes
proposant aux touristes des stages de tir à balles réelles sur cibles
« terroristes arabes ».
« Dans la vie, ils sont comptables, banquiers ou hommes d’affaires.
Certains sont déjà retraités. Mais aujourd’hui, ces touristes de Hong
Kong se prennent pour des commandos de l’armée israélienne spécialistes
en contre-terrorisme », raconte Judy Maltz, du quotidien israélien Haaretz.
La journaliste a effectué un reportage auprès de la société Caliber
3, installée dans la colonie illégale du Gush Etzion, en Cisjordanie
occupée.
Le moniteur, qui se la joue Rambo, aboie ses ordres :
« Vous allez apprendre le mot ’ feu ! ‘
en hébreu : il faut crier « ’esh !, esh ! ; allez, plus fort, j’entends
rien là les mecs ». VIDEO
Après avoir tiré quelques balles réelles sur les cibles –en l’occurrence, la photo d’un jeune Palestinien armé d’une fronde, ou une autre, montrant un Palestinien muni d’un simple keffieh-, les banquiers de Hong Kong ont l’air moins inhibés, et certains manifestent une certaine jouissance, raconte Judy Malz.
Le « tourisme militaire », est une
institution aussi vieille qu’Israël, où les casernes ont toujours
organisé des journées « portes ouvertes », à l’attention des Israéliens
en premier lieu.
Mais en ces temps de néo-libéralisme, l’idée de faire du bourrage de crâne un business également lucratif a prospéré, et les start-ups privées ont essaimé, en direction d’une clientèle étrangère, seule susceptible de payer, les touristes juifs états-uniens notamment.
« Aujourd’hui, un séjour en Israël ne peut pas se limiter à Yad
Vashem, la Mer Morte ou un tour de la Vieille Ville de Jérusalem. D’où
l’idée de vendre quelque chose de plus excitant aux touristes. Aux
Américains, en particulier, nous disons : ‘Dans votre pays, vous avez le
droit d’avoir des armes ; nous on va vous apprendre à vous en servir »,
argumente l’un de ces marchands de mort.
Susan Parker, mariée et mère de deux garçons de 10 et 13 ans,
abonde : « Nos fils en ont marre qu’on les traîne dans des musées.
Alors, quand on leur a dit qu’ils allaient tirer avec un vrai fusil, ils
ont tout de suite été d’accord ».
A Caliber 3, il en coûte 115 dollars pour une « aventure de tir » de
deux heures, comprenant la simulation d’un attentat suicide, des séances
de tir sur cibles arabes, et une démonstration de chiens d’attaque à
glacer d’effroi tout survivant des camps SS. Mais les moniteurs
expliqueront ensuite à leur clientèle que les chiens de l’armée la plus
morale du monde ont une perception aigüe du prix d’une vie humaine, pas
comme ces Palestiniens qui sont moins que des animaux, comme l'enseigne le talmud. [1].
Le reportage ne nous dit pas si on munit les tireurs de couches-culottes, comme ce fut le cas pour les soldats israéliens affrontant le Hezbollah au Liban [2].
Source : http://www.haaretz.com/misc/article-print-page/1.800375
[1] Les racines talmudiques du sionisme
Selon
le Military Times, Tsahal a passé en début d'année 2014, une commande de
120.000 unités de couches lavables auprès de la société israélienne SK TRADING,
spécialisée dans les produits d'absorbance et fournisseur de l'armée depuis
2009. L'existence des couches culottes dans le paquetage israélien est connue
depuis 2006 et les opérations contre le Hezbollah au Liban.
Hannibal GENSERIC