Les principaux
pays de l’OTAN continuent de construire des porte-avions à propulsion nucléaire
à larges ponts, qui sont le paraphe de l’expression de la puissance militaire.
Ce sont une composante essentielle de presque toutes les opérations de combat
majeures depuis la Seconde Guerre Mondiale. Les porte-avions, instruments
assurant la domination en mer, ont la capacité de projeter la puissance et
d’intimider les autres pays, comme la Russie, par exemple. Est-ce que l’effet
de ces grands navires plates-formes fera s’agenouiller la Russie ? La
réponse est non. Pas de nos jours [1].
L’US Navy
a reçu le
1er juin son premier porte-avions de nouvelle génération, l’USS Gerald R. Ford.
Le coût de ce bâtiment approchera les 13 milliards de dollars pour le rendre
opérationnel. On s’attend à ce qu’il entre en service cet été. Deux autres
porte-avions de classe Ford, le John F. Kennedy et l’Enterprise, sont aussi
prévus. Ce type de navire, avec son pont d’envol plus vaste, peut transporter
plus d’aéronefs, d’armes, de carburant, et il est équipé de catapultes de
lancement d’avions électromagnétiques conçues tout récemment. Dès son entrée en
service, l’USS Ford sera soumis à une série de tests et il devrait être opérationnel
en 2020.
Embarquant 75 à
90 avions, les navires de classe Ford sont prévus pour tenir la cadence de 160
envols par jour sur plus de 30 jours, avec une cadence de pointe de 270 sorties
par jour.
Le HMS Queen
Elizabeth, un porte-avions de 280 mètres et 65 000 tonnes, le plus grand et le
plus puissant navire de la Royal Navy du Royaume-Uni, a entamé ses
essais en mer le 26 juin [2]. Il
entrera en service cette année et devrait atteindre sa capacité d’exploitation
initiale en 2018. Le deuxième navire de cette classe, le HMS Prince of Wales,
dont le lancement est prévu autour de l’été 2017, sera mis en service en 2020.
Ce porte-avions est conçu pour les avions V/STOL ; son escadre aérienne se
composera essentiellement de chasseurs-bombardiers F-35B Lightning II et
d’hélicoptères Merlin pour décoller en vitesse en cas d’alerte ou de guerre
anti-sous-marine. Il peut recevoir 250 Royal Marines et leurs hélicoptères
d’attaque de soutien, et des bâtiments de transport de troupes.
La France a
l’intention de construire son deuxième porte-avions. Certains experts pensent
que sa construction débutera en 2020.
Les Russes considèrent les porte-avions comme des "sitting duck" (canards assis ou "cibles faciles").
- Le Raduga Kh-22
russe, un gros missile antinavire au rayon d’action opérationnel de 600
kilomètres, est embarqué sur les bombardiers Tu-22M3. En théorie, grâce à sa
portée et son ogive à charge creuse d’une tonne, ce missile peut d’un seul coup
mettre hors de combat un porte-avions. L’ogive est assez puissante pour faire
un trou de 5 mètres de large et 12 mètres de profondeur dans la coque de tout
navire qu’il touche.
- Le Kh-32,
version améliorée du Kh-22, est capable de porter une ogive conventionnelle
d’une tonne ou une ogive nucléaire de 1000 kilotonnes. La Russie est en train de
finaliser ses essais. Le Kh-32 sera aussi embarqué sur les
bombardiers supersoniques Tupolev Tu-22M3. Ce missile avant-gardiste est pratiquement
invulnérable aux moyens antiaériens terrestres et aux intercepteurs
du potentiel adversaire. Une fois lancé, il monte à 40 kilomètres d’altitude,
dans la stratosphère, puis il plonge à pic droit sur son objectif. On
s’attend à ce que la portée de ce missile aille jusqu’à 1000
kilomètres, contre 600 pour le Kh-22. Il peut foncer à au moins 5000
kilomètres/heure. La combinaison de sa vitesse et de sa trajectoire le rend
pratiquement invulnérable aux défenses antiaériennes de l’ennemi et aux
missiles intercepteurs.
- Le Tu-22M3
(Backfire) est un bombardier stratégique et maritime [flotte du Pacifique basé
à Mongokhto, NdT] supersonique à grande autonomie de vol et aux ailes à
géométrie variable. Capable de voler à l’altitude maximale de 14.000 mètres, il
affiche 15 mètres/seconde de vitesse ascensionnelle, 900 kilomètres/heure de
vitesse de croisière, 2300 kilomètres/heure de vitesse maximale et 7000
kilomètres de rayon d’action opérationnel. Pour gagner en autonomie, l’avion
peut être équipé de perches de ravitaillement en vol. Tous les avions Tu-22M3 (la Russie en possède plus de 60) devraient
être entièrement remis à niveau d’ici à fin 2018.
Dans le
documentaire (Conversations
avec monsieur Poutine [intégral en français, NdT]) d’Oliver Stone,
le dirigeant russe parle d’un nouveau missile aux caractéristiques
exceptionnelles, dont les capacités multiples lui permettent de déjouer toute
défense antimissile. Le missile en question, le Zircon
3M22, est hypersonique, il fonce à 7400 kilomètres/heure, cinq fois
la vitesse du son. Il est dit que sa portée est de 400 kilomètres. Il y aurait
donc au maximum, à peine trois minutes et 15 secondes entre le lancement et
l’impact.
Faits par
l’État, les tests du Zircon sont prévus s’achever en 2017, et la production à
la chaîne du missile devrait être lancée l’an prochain. Laissant les USA loin
derrière, la Russie sera la seule nation du monde à lancer la production en
série d’armes hypersoniques. Les premiers Zircons seront montés sur des
navires. Selon Harry J. Kazianis, rédacteur en chef de The National
Interest, ce
genre de missiles « peut transformer les super-porte-avions US
en cimetières de plusieurs milliards de dollars pour milliers de marins. »
Armé de Zircons, même un petit navire devient un redoutable ennemi de
porte-avions. Aucune arme capable d’arrêter le Zircon n’existe pour l’instant.
Les porte-avions
sont de puissants navires dont il faut tenir compte, il n’y a pas de cibles
faciles. Ils sont durs à approcher et guider un missile de façon à ce qu’ils
les touchent, est une grande prouesse. Pourtant, l’époque où ils assuraient la
suprématie en mer est révolue. Si les choses se gâtent, la Russie a les moyens
de les attaquer et de les couler.
Alex Gorka
Source :
www.strategic-culture.org/news/2017/07/02/russia-new-weapons-aircraft-carriers-no-longer-rule-seas.html
Traduction Petrus Lombard
Traduction Petrus Lombard
[1] Voir :
- Attaque destructrice contre le croiseur américain "'USS Fitzgerald": représailles russes ou Faux Drapeau ??
- RUSSIE / USA. La passion du Su-24 pour le USS Cook
- La technologie irano-russe "Magrav" a empêché l'OTAN de déclencher la 3ème guerre mondiale
- Technologie Magrav. Encore un navire de guerre américain "détruit" par les Russes
- Cyclone sur le Pentagone. Les Russes paralysent toutes les défenses de l'Alaska
[2] Le ministère russe de la Défense se moque du porte-avions britannique HMS Queen Elizabeth
« Contrairement à l’Amiral Kouznetsov,
équipé de missiles anti-aériens, anti-sous-marins et, surtout, de missiles Granit
visant les navires, le porte-avions britannique
n’est qu’une grosse cible pratique en mer », a-t-il raillé.