Si les critiques pleuvent sur le
président américain Donald Trump depuis sa sortie sur les «pays de
merde», ainsi qu'il aurait qualifié l'Afrique et Haïti, ses
contempteurs semblent oublieux de leurs propres petites phrases sur la
Russie, notamment.
Depuis le commentaire qui a été prêté au président américain Donald Trump le 11 janvier, (selon lequel il aurait évoqué des «pays de merde»)
en référence notamment aux nations africaines et à Haïti, les
contempteurs du président des États-Unis se déchaînent et n'ont pas de
mots assez durs pour qualifier le vocabulaire du locataire de la Maison
Blanche. Pourtant, certains d'entre eux ont déjà eu des commentaires
très similaires à propos d'un autre pays que le leur : la Russie. Des
propos qui n'avaient, eux, guère fait scandale.
La Russie ? Une «station essence» pour John McCain
Sur Trump :
Le sénateur républicain John McCain, candidat à la présidentielle de
2008 a estimé le 12 janvier sur son compte Twitter : «Le respect pour la
dignité, accordée par Dieu, de chaque être humain sans distinction de
race, d'ethnie ou de toute autre circonstance due à sa naissance, est
l'essence du patriotisme américain. Penser autrement, c'est s'opposer à
l'idée même de l'Amérique.»
Sur la Russie :
Le vétéran de la guerre du Vietnam a peut-être oublié ses propres
propos de 2014 concernant la Russie, rien de mieux qu'une «station
essence», selon lui : «Je le dis et le répète : la Russie est juste une
station essence qui prétend être un pays.»
Un «trou à rat» pour Keith Olbermann
Sur Trump :
Pour le célèbre commentateur sportif et politique de MSNBC, Keith
Olbermann (suivi par plus d'un million de personne sur Twitter) la
présidence de Donald Trump est «terminée» après cette nouvelle
polémique. Rageur, il ajoute à l'attention du chef de l'Etat : «Demande à
un adulte de te l'expliquer.» La raison invoquée pour cet échec
présidentiel, selon le journaliste est la suivante : «Non, tu ne
sortiras pas si facilement de ta remarque sur les pays de merde -Jamais-
Espèce de lâche raciste.»
Sur la Russie :
Ce même chroniqueur sportif montrait moins d'états d'âme à propos de la
fédération russe en octobre 2017 quand le joueur de hockey Alexandr
Ovechkin a annoncé qu'il se ralliait au camp de Vladimir Poutine dans la
course à la présidence de 2018 et qu'il lui souhaitait un bon
anniversaire pour ses 65 ans : «Peut-être qu'Ovechkin devrait se faire
virer de la ligue nationale et être obligé de rentrer au pays pour
patiner avec Poutine dans ce trou à rat [«hellhole», en
anglais].#EnEnferAvecLaRussie»
«Dictature d'un seul homme» pour Lindsey Graham
Sur Trump : Le sénateur républicain Lindsey Graham a également fait les gros yeux à Donald Trump, mais en privé, cité par la chaîne américaine CNBC,
il a déclaré : «Je lui ai dit ce que j'avais à lui dire directement.
Ceux qui étaient présents savent ce que j'ai dit et connaissent mon
sentiment. J'ai toujours pensé que l'Amérique était une idée et qu'elle
n'était pas définie par ses habitants, mais par ses idéaux.»
Sur la Russie : Cité par Fox News en 2006,
l'honorable sénateur ne mâchait cependant pas ses mots quand il parlait
de la Russie de Vladimir Poutine : «La dictature d'un seul homme.» Au micro de CNN en 2014,
il avait également estimé que le président Vladimir «Poutine a[vait]
une économie équivalente à celle de l'Italie» et qu'il «gagn[ait] au
poker avec des paires de deux».
«Pays de merde» pour Tim Wise
Sur Trump :
Tim Wise, auteur et activiste de la cause antiraciste, n'a pas manqué à
l'appel : «Pour ceux qui continuent à donner des excuses à Trump parce
que "C'est comme ça que les gens parlent"... Humm... Si vous n'attendez
pas plus de la part de votre président que de la part de votre tonton
gênant, le problème, c'est VOUS. Les gens qui n'ont pas de filtre sont
soit fous, soit des enfants de quatre ans. Dans les deux cas, on devrait
les ignorer.»
Sur la Russie : Surprise... Par le passé, ce polémiste dont le profil Twitter nous apprend qu'il «combat les nazis de l'alt-right
depuis 1989» a également donné son petit avis sur la Russie... Et il
est très similaire à celui de Trump sur Haïti : «Chaque jour qui passe,
je comprends mieux pourquoi ma famille a quitté ce pays de merde qu'est
la Russie impériale. 100 ans après la dernière révolution, espérons
qu'il y en ait une autre.»
«Pays dystopique de merde», pour Josh Barro
Sur Trump :
Dans sa rubrique habituelle, le chroniqueur économique de MSNBC et de
Business Insider, Josh Barro, qui cumule plus de 200 000 abonnés sur
Twitter, a aussi choisi de rebondir sur la polémique des «pays de merde» :
«Notre président est plein de préjugés et très superficiel. Cela le
pousse à juger ses contemporains à l'emporte-pièce et son côté
superficiel le rend incapable de traiter les informations qui pourraient
l'amener à reconsidérer ses propres préjugés», disait-il de Donald
Trump le 12 janvier.
Sur la Russie : Au mois
d'août 2015, le journaliste ne s'embarrassait pourtant pas
d'informations qui auraient pu le faire revoir son propre avis sur la
Russie et déclarait sur Twitter (tweet effacé depuis) : «C'est dingue
cette fierté nationale en Russie, vu le peu dont ils peuvent être
fiers.»
Dans
un autre tweet, également effacé, il avait estimé que la Russie était
un «pays dystopique de merde depuis la nuit des temps».
Source RT