mardi 4 février 2025

L'Europe divisée sur les projets des déploiements de forces terrestres en Ukraine : la France et le Royaume-Uni poussent vers l'escalade

Les États européens restent profondément divisés sur le possible déploiement à grande échelle de forces terrestres en Ukraine, qui a reçu un soutien croissant de la part des pays de tout le continent au cours de l'année écoulée. Selon un rapport du Times, bien qu'ayant adopté une des rhétoriques les plus hostiles à l'égard de la Russie, les États baltes et la Pologne ont néanmoins montré des appréhensions à l'égard d'une telle escalade en raison du risque que les retombées puissent les exposer. L'Allemagne, qui a également été parmi les plus proactives dans l'armement de l'Ukraine, a évité d'apporter son soutien en raison des élections imminentes en février, car l'effort de guerre est devenu de plus en plus impopulaire au niveau national. La France, le Royaume-Uni et les États nordiques ont quant à eux été les plus favorables à une telle escalade, même si certains craignent que de telles opérations ne soient pas possibles sans un soutien américain important.

Une source diplomatique européenne a informé le Times que la participation des États-Unis serait nécessaire car « ils ont des capacités qui manquent à toute l’Europe », notamment la « capacité de riposter à grande échelle si nécessaire ». Il est peu probable que la nouvelle administration de Donald Trump s’engage dans une telle escalade.

En novembre 2024, le service de renseignement extérieur russe a révélé des informations sur les plans des membres de l’OTAN visant à lancer un déploiement majeur de forces terrestres pour suspendre temporairement les hostilités en cours, dans le but d’endiguer les pertes ukrainiennes et de renforcer les forces locales pour reprendre ultérieurement les hostilités à des conditions plus favorables. Citant ses sources de renseignement, l’agence a rapporté qu’à mesure que les chances d’une reprise ukrainienne sur les lignes de front diminuaient, les membres de l’OTAN étaient de plus en plus favorables à la fin des hostilités avant que les forces russes ne revendiquent davantage de territoire. L’objectif serait de « préparer le pays à une tentative de revanche », les centres de formation de l’OTAN ayant déjà commencé à être mis en place pour accueillir au moins un million de nouveaux conscrits ukrainiens. Ce rapport a été publié à un moment où les partenaires stratégiques de l’Ukraine en Occident ont fait pression sur Kiev pour réduire l’âge de la conscription de 25 à 18 ans, et où des appels de plus en plus nombreux étaient lancés pour que les femmes soient également enrôlées. « Pour résoudre ces tâches, l’Occident devra essentiellement occuper l’Ukraine. Naturellement, cela se fera sous le couvert du déploiement d’un « contingent de maintien de la paix » dans le pays… Selon le plan, un total de 100 000 « soldats de la paix » seront déployés en Ukraine », a ajouté l’agence, la Pologne, l’Allemagne et le Royaume-Uni étant censés jouer un rôle de premier plan.

Emmanuel Macron, l’un des plus fervents partisans de l’escalade militaire, a déclaré à plusieurs reprises que le déploiement de forces terrestres n’était pas exclu dans le cadre d’une politique visant à « faire tout ce qui est nécessaire pour empêcher la Russie de gagner cette guerre ». Le 15 janvier, des forces françaises, dont un grand nombre de forces spéciales, auraient été déployées pour un exercice secret, au cours duquel plus de 3.000 personnes se sont entraînées dans une zone ressemblant à un tronçon du fleuve Dniepr au nord de la capitale ukrainienne Kiev. Le gouvernement français a commencé à envisager des options de déploiement de forces terrestres à grande échelle dès juin 2023, des appels à l’examen de telles options ayant été lancés par des personnalités telles que la Première ministre estonienne Kaja Kallas, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski, le ministre lituanien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis et la ministre finlandaise des Affaires étrangères Elina Valtonen, entre autres dirigeants européens. Plus récemment, à la mi-novembre, le journal français Le Monde a rapporté que la France et le Royaume-Uni avaient « réactivé » les discussions sur le déploiement de troupes en Ukraine. Les États-Unis se sont notamment montrés plus réticents que nombre de leurs alliés européens les plus bellicistes à envisager une escalade du conflit avec des déploiements de forces terrestres, et ont également été moins désireux que les États européens de fournir de nouveaux types d’armements aux forces armées ukrainiennes.

Depuis 2022, les conseillers, logisticiens, combattants et autres personnels occidentaux jouent déjà un rôle très central sur le terrain dans le théâtre ukrainien, allant des déploiements des Royal Marines britanniques pour des opérations de combat en première ligne à partir d’avril de cette année-là, au groupe d’observation avancée de l’organisation militaire américaine qui a confirmé le déploiement de son personnel pour soutenir une offensive ukrainienne dans la région russe de Koursk en août. Des rapports faisant état de personnels parlant anglais, polonais et français au combat ont été signalés à plusieurs reprises aux frontières, de Bakhmu à Koursk, notamment en tant que volontaires ou sous-traitants, leurs contributions ayant été vitales sur de multiples fronts tout au long du conflit. Néanmoins, le déploiement de grandes formations d’unités terrestres actives pourrait avoir un nouvel impact sur le conflit, car ces forces « porte-drapeau » pourraient bien être protégées par les arsenaux d’outre-mer de leurs pays, y compris leurs moyens de dissuasion nucléaire, afin de dissuader les forces russes d’avancer ou de les frapper. Le Monde a qualifié début 2024 cette situation d’effort pour imposer des « dilemmes stratégiques » à Moscou. Les responsables russes ont toujours déclaré que toutes les forces occidentales déployées en Ukraine seraient ciblées comme interventionnistes, tout comme les sous-traitants et conseillers occidentaux ont déjà été systématiquement désignés comme cibles lors de frappes de précision. On spécule de plus en plus sur le fait que les efforts visant à déployer des forces terrestres européennes pour « geler » le conflit s’accompagneront d’une pression diplomatique et économique accrue sur Moscou pour tenter de s’assurer qu’il accepte des conditions favorables aux intérêts de l’OTAN, et ne cible donc pas les forces du bloc occidental sur le théâtre, comme les responsables russes se sont engagés à le faire auparavant.

 Military Watch Magazine Editorial Staff

2 février 2025

7 commentaires:

  1. Macron, face à l'énorme scandale sur sa vie, son parcours, son "épouse", qui se diffuse à travers le monde, via les USA( Candace Owens) et la Russie (Piotr Tolstoï), na va pas tarder "à remuer la queue" (Poutine dixit) et faire profil bas. Macron est cuit de chez cuit. Il n'a plus aucune audience ni chez Trump, ni chez Poutine. Et il a ruiné la France au profit des détenteurs de la dette. Mais qui sont-ils ? - Germaine D.

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    1. Beaucoup de rumeurs sur son éviter/démission et sur une élection anticipé qui générerait un grand désordre...tout comme sa décision de dissolution de l'Assemblée fût un gros bordel surprise...
      Malgré un battage médiatique en faveur de Bardella des décideurs d'en haut...la mayonnaise n'avait pas prit......
      Donc pour "s'adapter au socialisme français Attal serait pressenti pour prendre la succession... Un "demi-homme" facile à contrôler j'imagine...

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  2. C INEPTE. ILfaut arrêter de paniquer le troupeau pour rien.

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    1. Il semblerait qu'une escalade dramatique soit dans les plans depuis un moment déjà... C'est cousu de fil blanc et Macron est vraiment l'âne bâté des rotschild, France et Angleterre declareront la guerre à la Russie...

      Les plans Russes prévoient cela, et un Blitz est prévu sur l'Ouest, pas de 3 ème guerre mondiale apocalyptiques, ni d'invasion Européenne à proprement parler, mais un Blitz pour annihiler et paralyser le gros des capacités offensives de l'OTAN et des principaux pays européens de l'Est...

      Le plan prévoit un Blitz à l'Allemande version "Barbarossa à l'Ouest, mais seuls les pays baltes et ce qu'il reste de l'Ukraine sera réellement conquis...

      Il est inutile d'être soit russophile ,soit russophobe pour dire cela, mais la Russie n'a pas encore engagé de véritable mobilisation ou ressources à grande échelle dans cette "non guerre" en Ukraine.

      Elle ne patine pas par incompétence mais par volonté POLITIQUE .

      Elle s'entraîne, sécurise ses positions et améliore ses capacités...
      Nous sommes dans une WW2 inversée...
      Les alliés pensaient d'Hitler et des capacités de la wermart exactement ce que pensent la plupart des "européens" ici des russes et de Poutine:
      : incapable d'aller plus loin et sans volonté politique de vouloir la guerre...vous faites tous là même terrible erreur...

      Et c'est un européen non sensible à la propagande de l'Est qui dit cela...

      Les Russes se préparent réellement à cette guerre depuis un moment déja, et nous nous dormons, trop sur de notre capacité à vaincre sans difficulté ou parce que nous sous estimons l'ennemi...

      A la fin Oncle Sam fera ce qu'il à fait pour WW2, arriver lorsque la messe est presque dite, et les Russes vont reculer et sanctuariser l'Eurasie.
      Ainsi le Camp Atlantiste conservera toujours plus son emprise sur l'Europe.

      Les Russes vont sanctuariser leurs "prises" mais ne seront pas vaincus comme l'Allemagne pendant WW2... ère nucléaire oblige...

      l'Europe à été affaiblie et désarmée volontairement, et les US se retirent de l'OTAN avec Trump à dessein pour accomplir le funeste agenda de fédéralisme mondial régionalisé...

      "Tout ceci n'est qu'une analyse prospective, et rien n'oblige a adhérer"...

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  3. https://reseauinternational.net/guerre-secrete-de-la-france-en-ukraine-une-cellule-active-de-la-dgse-obliteree-par-missile-russe-a-odessa-avec-un-centre-du-renseignement-de-lotan/

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  4. PS: Merci pour cette possibilité de pouvoir étayer un sujet ou d autre fins utiles 👍

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  5. Je vois que le fantasme du blitz, de la grande offensive, est une antienne qui refait surface régulièrement. Pourtant il est évident que la Russie n’a aucun intérêt à se lancer dans une entreprise aussi coûteuse qu’inutile. L’attrition et le grignotage fonctionnent très bien. Pourquoi donc faudrait-il changer de méthode ? La lenteur relative du processus d’attrition et de grignotage de territoire permet d’appliquer la méthode de l’ébouillantage progressif de la grenouille, tout en écartant le risque d'escalade. À quoi servirait-il d’exposer l’armée russe à de lourdes pertes ? Pour des gains rapides de territoire ? Prétendre cela c’est méconnaître l’objectif des Russes, qui est de détruire la capacité de combat de l’ennemi. Ce qui se passe à Koursk est, à cet égard, révélateur : l’armée russe n’est pas pressée de chasser l’armée ukrainienne de ce territoire, précisément parce que son but est de laisser venir les meilleures troupes ukrainiennes pour les détruire sur place.
    Cette guerre étant une guerre d'attrition, la résistance des FAU (forces armées ukrainiennes) est en trompe-l’œil. Il ne faut la mesurer ni en termes de territoires perdus ni en termes de durée, mais en termes de pertes (hommes et matériel). Et ce d'autant plus que la partie la mieux fortifiée est dans le Donbass. Cela veut dire que si les FAU sont délogées du Donbass, elles n'ont plus de fortifications dignes de ce nom. Ce sera comme ouvrir les vannes d'un barrage ou, pour rester dans une comparaison militaire, comme forcer l'entrée d'un château.
    Un autre facteur important à prendre en compte, outre l’aspect militaire, c’est l’argent : la poursuite de la guerre dépendra aussi des sommes d'argent qui seront injectées par les Européens pour faire fonctionner l'État ukrainien. Car si la situation est désespérée sur le plan militaire, même les Européens les plus bornés et fanatiques finiront par l'admettre et jetteront l'éponge, refusant de financer une cause perdue.
    Il sera alors intéressant de voir ce qui se passera dans chaque région d’Ukraine. Si les régions sont livrées à elles-mêmes, abandonnées par le pouvoir central, elles commenceront à envisager sérieusement de se joindre à la Fédération de Russie. Face au chaos, les considérations nationalistes et patriotiques seront oubliées.
    Il ne faut pas attacher trop d’importance aux discours volontaristes de Macron et de Starmer. Leur espoir d’inverser la tendance repose sur une double illusion : la croyance que la présence de leurs troupes en Ukraine arrêtera les Russes par dissuasion ou par forcing diplomatique ; la croyance que les Russes sont pressés de mettre fin à la guerre et qu’ils accepteront le gel du conflit.

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