L'Iran entame sa campagne de vengeance : préparez-vous à des assassinats au Kurdistan

La République islamique donnera sans aucun doute une leçon aux dirigeants kurdes. Les autorités iraniennes estiment que les drones démantelés, ainsi que le groupe d'agents israéliens qui les pilotaient, ont été introduits clandestinement en Iran via le Kurdistan irakien.

 

Le chercheur américain Michael Rubin, ancien responsable du Pentagone spécialisé dans les affaires du Moyen-Orient, notamment l'Iran et la Turquie, prévient que le régime iranien ciblera ceux qui ont aidé les Israéliens à s'infiltrer sur son territoire, ce qui explique pourquoi les assassinats vont augmenter au Kurdistan irakien.

Rubin compare Erbil 2025 à Casablanca 1941. Les services de renseignement étrangers – iraniens, turcs, israéliens, britanniques, américains et autres – y opèrent librement, souvent en conflit les uns avec les autres. La famille régnante Barzani les tolère tous dans une certaine mesure, persuadée de pouvoir échanger la coopération contre un soutien international et incapable de tenir tête aux Turcs, aux Iraniens et aux Américains.

Selon Rubin, « Téhéran en est venu à considérer la présence du Mossad sur son territoire comme une menace existentielle pour le régime. »

Une menace existentielle pour le régime

Selon Rubin, « Téhéran considère désormais la présence du Mossad sur son territoire comme une menace existentielle pour le régime. Le Guide suprême Ali Khamenei et la Force Qods imputent la responsabilité de cette situation aux dirigeants kurdes, d'autant plus que nombre d'entre eux ont indiqué que de nombreux diplomates étrangers et autres interlocuteurs étaient au courant, en interne, des projets israéliens et américains. »

Rubin met en garde contre une détérioration de la situation au Kurdistan irakien, qui est relativement stable depuis des décennies malgré l'incapacité de Barzani et Talabani à payer les salaires, et où les assassinats sont rares et peu fréquents.

Cette situation est susceptible d'évoluer et les assassinats vont probablement se multiplier. Les voisins du Kurdistan irakien exploitent depuis longtemps les divisions kurdes pour servir leurs propres intérêts. De telles divisions existent au sein des familles Barzani et Talabani. Tant que Masrour Barzani coopérait avec eux, les Iraniens étaient disposés à accepter sa succession dynastique à son père, Massoud, et redoublaient d'efforts pour faire de son fils, Arin, son héritier déclaré. Masrour a progressivement marginalisé son cousin, Nechirvan Barzani, actuellement président de la région du Kurdistan irakien. Il en va de même pour le duo Pavel et Qubad Talabani, qui s'est aliéné leur cousin, Lahur.

Est-il trop tard ?

Alors que la colère iranienne monte, Rubin estime que Masrour, Arin et les frères Talabani devraient s'inquiéter. La République islamique donnera sans aucun doute une leçon aux dirigeants kurdes. Tuer Masrour, son fils, ou l'un ou les deux frères Talabani constituerait une mesure de représailles pour ce qui s'est passé en Iran. Cela signalerait à leurs remplaçants, Nechirvan et Lahur, qu'ils ne doivent pas s'opposer aux Iraniens. Bien qu'ils ne soient pas des mandataires iraniens, ils entretiennent de bonnes relations avec Téhéran et comprendraient la volonté de l'Iran de rééquilibrer les relations kurdes avec les États-Unis et Israël.

Rubin souligne que les Kurdes sont irrités, conscients que ce sont leurs salaires impayés qui financent les déplacements des Barzani et des Talabani à diverses conférences en Europe et en Asie. Les Barzani pensent peut-être pouvoir se cacher dans leur palais perché au sommet d'une falaise, hérité par leur père, Massoud, de son ancien allié Saddam Hussein, mais les Iraniens peuvent pénétrer leurs gardes du corps. Les points de contrôle le long de la route Salah al-Din ne pourront pas arrêter les drones explosifs. Il en va de même pour Talabani. Il conclut en déclarant : « Le président Donald Trump a imposé un cessez-le-feu, mais il n'en a pas mesuré les conséquences. S'il pourrait reprendre les bombardements sur les sites nucléaires iraniens ou sur les dirigeants iraniens si Téhéran n'abandonne pas son programme nucléaire, pour les dirigeants actuels du Kurdistan, il est peut-être trop tard. »

Iman Shamas

04/07/2025

Source : Intel Drop