jeudi 29 octobre 2015

Débâcle US : La Russie prend le contrôle de l’espace aérien syrien et irakien

La Russie est actuellement engagée dans la finalisation de sa prise de contrôle des espaces aériens syrien et irakien, avec l’appui politique et militaire de l’Iran. Une débâcle géostratégique majeure pour les USA.

La Russie dispose désormais de deux bases aériennes au Moyen-Orient. La base d’Al-Hominem, près de Lattakié, en Syrie, et la base aérienne irakienne d’Al Taqaddum qui accueille les premiers éléments de l’aviation russe déployés dans le pays.
 
La Russie dispose d’environ 30 avions de combat sur la base syrienne mise à disposition par le président Bashar Al-Assad. Le Premier ministre irakien Haider Al-Abadi quant à lui a accordé à l’Armée de l’Air russe l’usage d’un nouvel aéroport, à 74 kilomètres de Bagdad. Ces deux bases forment un puissant arc de contrôle aérien russe au milieu du Moyen-Orient.
 

En renforçant ces deux extrémités avec des systèmes de guerre électronique ultra-modernes, Moscou a imposé une réalité militaire telle qu’il sera bientôt impossible pour n’importe quelle force armée – aérienne ou terrestre, américaine ou israélienne – de mener des opérations en Syrie ou en Irak sans l’accord préalable des Russes.
Les derniers éléments de la mise en oeuvre de la suprématie russe sont presque tous en place.
La Russie a ainsi, en l’espace de deux mois, pris le contrôle géopolitique d’une partie importante du Moyen-Orient tandis que l’Iran assure désormais le contrôle politique direct de la région concernée.

Déploiement des avions de surveillance électronique Ilyoushine-20

La dernière semaine de septembre, deux avions de super-surveillance Ilyoushine-20 (IL-20 Coot) se sont établis dans l’espace aérien syrien, fournissant à la flotte de combat russe un accroissement considérable de son potentiel.
L’IL-20, l’avion de collecte de renseignements de l’Armée de l’Air Russe, dispose de caractéristiques techniques exceptionnels en tant que plateforme de renseignement. Il peut voler durant 12 heures, disposant de capteurs thermiques et infrarouges, d’appareils photographiques, et d’un radar à visée latérale afin de collecter un large champ d’informations sur de longues distances, jour et nuit, dans pratiquement n’importe quelles conditions météorologiques.
L’IL-20 traite les informations collectées et les transmet au renseignement militaire ou à des centres de commandement opérationnels à Moscou ou sur la base de Lattakié, via de puissants systèmes de communication résistants au brouillage, mais aussi par satellites, etc.
L’IL-20 peut fournir aux forces russes et à leurs commandants une photographie complète et détaillée de la situation au sol. Sa proximité avec Israël permet à cet avion de fournir des informations très riches sur ce qui se passe dans ce pays. Pas uniquement sur les activités de l’armée israélienne dans le Golan, mais également de surveiller et écouter les activités du gouvernement israélien, celles du quartier général de l’armée israélienne, des bases aériennes dans le Sud d’Israël et même du complexe nucléaire de Dimona, dans le désert du Negev.

Une arme ultra-moderne : le ACRV doté du système Borisoglebsk 2

Les Russes ont également déployé neuf systèmes terrestres de guerre électronique de type Borisoglebsk 2 (voir ici), qui sont parmi les plus sophistiqués au monde.
Montés sur des véhicules de transport de troupes, ils ont été acheminés à Nabi Yunis, une des montagnes les plus hautes du massif de la région alaouite, dans le Nord-Ouest de la Syrie (1 562 mètres).
Depuis leurs montagnes, les antennes de ce système et ses puissants transmetteurs peuvent intercepter et brouiller pratiquement n’importe quel signal radio porté par des ondes électro-magnétiques en usage militaire ou civil.
Les stratèges russes ont installé ce système ultra-moderne en Syrie afin de permettre à l’Armée de l’Air russe d’opérer sans entrave dans les cieux du Moyen-Orient et de pouvoir également neutraliser toute opération des forces spéciales de la coalition US agissant profondément en territoire syrien. Il s’agit aussi de bloquer et neutraliser les opérations des groupes rebelles ou des forces de l’Etat Islamique.
Le système Borisoglebsk 2 vient juste de sortir des usines de production russes. Il a fallu cinq ans pour produire le système, qui vient de rentrer en service en ce début d’année sur le champ de bataille ukrainien.
Depuis son avant-poste en Syrie, le système de guerre électronique russe pourrait sérieusement réduire les performances des services de renseignement israéliens comme de leurs réseaux de communication dans le Golan et le long de la frontière Nord d'Israël. Il pourrait interférer avec les opérations assurées par les drones de l’armée israélienne, les opérations de terrain des forces des Opérations Spéciales Israéliennes et les réseaux maritimes et aériens d’Israël.