« À
chaque fois que des bombes sont utilisées pour viser des civils
innocents, il s’agit d’un acte de terrorisme » – Barack Obama, le 15
février 2013.
Même
pour qui regarde les choses de loin, il devient évident que l’immense
machine à désinformation de Washington est devenue incontrôlable,
sérieusement enrayée ou au désespoir. La
toute dernière tentative de manipulation dans les médias était cette
affirmation (1) provenant de « sources anonymes étasuniennes » selon
laquelle quatre missiles russes qui visaient des groupes terroristes en
Syrie sont tombés en Iran.
كذب يفلّق طاح الزّير قعد الزّيت معلّق
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Les
administrations étasuniennes déforment la vérité à satiété. Sauf que
parler de missiles en perdition après avoir bombardé un hôpital de
Médecins Sans Frontières à Koundouz, en Afghanistan, moins d’une semaine
auparavant (alors qu’on venait de confirmer à nouveau les coordonnées
des bâtiments aux autorités étasuniennes peu avant l’attaque), puis
après avoir donné quatre versions différentes de ce qui s’était produit
en un nombre moins élevé de jours, c’était s’aventurer sur un terrain
extrêmement glissant.
Comme le cofondateur de MSA et ancien ministre des Affaires étrangères de la France Bernard Kouchner l’écrivait :
L’ancien candidat au sénat des USA Mark Dankof, qui était interviewé par la chaîne iranienne Press TV à
propos des affirmations étasuniennes concernant les missiles en
perdition en Iran, croit qu’une véritable opération psychologique est
actuellement menée contre la Russie. (2) Ce pourrait être en réaction
aux propos des ministres du président Poutine voulant que tous les
terroristes qui terrorisent la population syrienne sont considérés comme
des cibles, y compris ceux que les USA soutiennent.
Mark Dankof fournit plus de précisions :
Il en rajoute : « C’est
risible (…) et cela fait ressortir tout le tissu de mensonges que nous
servent le gouvernement des USA, Israël, l’Arabie saoudite, le Conseil
de coopération du Golfe (persique) et la Turquie à propos de ce qui se
passe en Syrie et de qui est vraiment responsable des 250 000 Syriens
tués, du million de blessés et des 9,5 millions de citoyens de ce pays
déplacés.»
Dankov a fait remarquer que le jeudi 8 octobre, les casques blancs étaient à la source des reportages du réseau CNN concernant les missiles en déroute, CNN les décrivant comme une équipe médicale indépendante. Cependant :
Le cofondateur et PDG de Purpose Inc. d’origine australienne Jeremy Heimans (Nous
créons de nouvelles organisations et initiatives pour aborder des
questions nécessitant une participation massive et une intervention
collective pouvant provoquer de grands changements; Purpose amène les
gens à changer le monde) est aussi le cofondateur d’Avaaz.
Mais revenons à cette histoire de missiles en perdition, qu’on a rapidement écartée dans les médias occidentaux. Le général russe Moussa Kamali a déclaré à l’agence Sputnik News (9 octobre 2015) que Nous
n’avons pas d’information sur un quelconque missile russe qui se serait
écrasé sur le sol iranien (…). Tous ces rapports qui prétendent que des
missiles russes visant la Syrie ont touché l’Iran sont des mensonges
éhontés.
« Si les gens qui font de telles déclarations avaient une preuve quelconque, ils l’auraient certainement présentée », a-t-il ajouté. En effet…
Les
USA sont non seulement passés maîtres dans l’art d’inventer des
missiles en perdition, mais aussi dans les attaques planifiées
d’hôpitaux et d’autres bâtiments protégés par le droit international.
Les hôpitaux sont explicitement protégés en vertu de l’article 20 de la
Convention de Genève, entre autres lois internationales ayant force
exécutoire.
Une destruction aveugle planifiée était manifeste en 2003 lorsque « les
scènes montrant le centre-ville de Bagdad en flammes ont fait ressortir
clairement pourquoi des responsables étasuniens tenaient à recouvrir
d’un rideau la reproduction de “Guernica” de Pablo Picasso qui orne les
murs du siège du Conseil de sécurité de l’ONU, lorsque le secrétaire
d’État Colin Powell a prononcé son plaidoyer en faveur de la guerre
contre l’Irak le 5 février (2003). »(4) L’œuvre de Picasso fait
référence à une ville basque rasée par des bombardements aériens
allemands en avril 1937 durant la guerre civile espagnole.
Au
début de cette invasion illégale des USA, les missions de bombardement
de leurs avions sur Bagdad se succédaient à un rythme de 1 000 par jour,
créant ainsi un enfer dans bien
des parties de la ville. Des crimes de guerre d’une ampleur telle qu’on
pourrait les qualifier d’holocaustes (définition d’holocauste : grande destruction entraînant de nombreuses pertes de vie, notamment par le feu).
Les USA sont également en terrain connu lorsqu’il s’agit de parler de missiles en perdition. Comme le magazine Time le rapportait en avril 2003, soit deux semaines seulement après le début du bombardement étasunien :
Le bombardement sans discernement de l’Irak était criminel, à l’instar de tous les autres lieux que les USA ont libérés. Edward Herman cite Falloujah comme exemple monstrueux de l’énormité des crimes de guerre qui ont été commis : (6)
La
destruction ciblée et aveugle de Falloujah faite en toute illégalité
est à l’image de ce qui s’est produit dans l’ensemble de l’Irak.
Le
jour où les militaires étasuniens sont entrés dans Bagdad (le 8 avril
2003), ils ont déclaré la guerre aux journalistes, ce qui constitue une
violation grave des Conventions de Genève et du Protocole additionnel I
ainsi qu’un crime de guerre en vertu du Statut de Rome de la Cour pénale
internationale.
Les militaires étasuniens ont d’abord tiré un missile visant les bureaux d’Al-Jazeera à Bagdad, qui a tué le correspondant Tariq Ayoub et blessé gravement plusieurs autres personnes. Il convient de noter que « Les
attaques ont eu lieu pendant la diffusion d’images du carnage
grandissant mené par les militaires étasuniens partout dans la capitale
irakienne.» (7)
Les membres du personnel d’Al-Jazeera ayant survécu ont trouvé refuge à proximité dans les locaux d’Abu Dhabi TV, qui à leur tour ont été la cible des USA. Le correspondant d’Abu Dhabi TV Shaker Hamed a alors fait un appel à l’aide en ondes : « Vingt-cinq
journalistes et techniciens d’Abu Dhabi Télévision et (…) d’Al-Jazeera
sont cernés dans les bureaux d’Abu Dhabi TV à Bagdad. » Notez l’emploi du mot cernés. Ce
n’était apparemment pas de missiles aéroportés en perdition qu’il
s’agissait, mais bien de chars d’assaut qui tiraient pratiquement à bout
portant. L’expression tuer le messager vient à l’esprit.
Hamed a lancé un appel aux organismes compétents, en leur demandant d’intervenir rapidement pour nous sortir de cette zone où il pleut des missiles et des obus d’une manière incroyable.
Pour
revenir à un fait maintenant connu qui donne des frissons dans le dos
et qui nous ramène au bombardement de l’hôpital à Koundouz, Al-Jazeera
avait écrit au secrétaire à la Défense des USA Donald Rumsfeld le 23
février pour lui donner les coordonnées précises de ses bureaux, afin
d’éviter d’être ciblée. C’est comme si fournir ses coordonnées aux militaires étasuniens équivalait au baiser de la mort.
Al-Jazeera avait
également subi une attaque des forces armées étasuniennes au moment de
l’invasion de l’Afghanistan par les USA, qui avait elle aussi détruit
leurs bureaux.
Après avoir pris pour cible Al-Jazeera et Abu Dhabi TV,
les militaires étasuniens ont tourné leur attention vers l’hôtel
Palestine, où étaient basés 200 journalistes et la presse
internationale. Ils ont tué le correspondant de l’agence Reuters Taras Protsyuk ainsi que Jose Couso, de la chaîne espagnole Telecinco TV.
Trois autres journalistes ont subi des blessures et l’hôtel a été
lourdement endommagé. Les militaires étasuniens avaient évidemment été
mis au fait que les médias étaient basés à l’hôtel Palestine.
La veille à Bassora, les bureaux d’Al-Jazeera avaient été la cible de deux missiles étasuniens qui n’ont pas explosé. Sur la route à l’extérieur de Bagdad, des véhicules d’Al-Jazeera et d’Abu Dhabi TV clairement
identifiés sur le toit, les côtés et le capot avaient aussi été pris
pour cible. C’est par miracle que personne n’a été blessé.
Le journaliste du réseau ITV Terry
Lloyd a été tué par les forces armées étasuniennes près de Bassora
moins de quatre jours après l’invasion. Il se trouvait lui aussi dans un
véhicule clairement identifié. Le caméraman Fred Nerac et son adjoint
libanais Hussein Osman, qui l’accompagnaient dans une autre voiture, ont
été tués également. Le caméraman français Daniel Demoustier, qui a été
blessé lors de l’attaque, a dit que les USA tiraient sur les véhicules
des médias pour se débarrasser de témoins gênants. À
la lumière des exemples précités et de la litanie continuelle de ce
genre d’attaques par les militaires étasuniens (et britanniques) durant
l’occupation, on peut dire qu’il a tapé dans le mille.
Au
chapitre des crimes de guerre, les USA sont des délinquants en série.
Au moment de l’offensive de 1991 en Irak, tout le réseau d’adduction
d’eau potable a été délibérément détruit, sous les ordres du
commandement central des USA. Des dispensaires, des écoles, des centres
de distribution du ministère de l’Éducation, des centres de presse et
des stations de radio ont été détruits dans l’ensemble du pays. (8) Plus
de la moitié du bétail a été anéanti, les fermes, les troupeaux et les
élevages de poulet étant particulièrement visés. L’Irak était le premier
exportateur mondial de dattes et tout porte à croire que les USA
considéraient les dattiers comme des ennemis aussi, car ils ont bombardé
de magnifiques palmeraies aussi anciennes que majestueuses.
Des
femmes et des enfants qui allaient s’abriter tous les soirs dans le
refuge renforcé d’Ameriyah en périphérie de Bagdad ont également été
incinérés. Les USA avaient des satellites au-dessus du refuge qui
filmaient les femmes et les enfants qui entraient au crépuscule pour en
ressortir à l’aube.
L’usine qui fabriquait du lait en poudre pour nourrissons a été réduite en poussière et qualifiée d’usine d’armes chimiques. La
fourniture, l’installation et l’entretien de la machinerie avaient été
confiés à une entreprise de Birmingham (Angleterre) et l’usine ne
pouvait produire que du lait pour nourrissons.
On
a également réduit à néant des fabriques de fournitures médicales de
base comme des seringues, des médicaments contre la douleur et des
antibiotiques. Cette voie, les USA l’avaient déjà empruntée lorsqu’ils
avaient bombardé l’usine pharmaceutique Al-Shifa (le remède)
au Soudan en août 1998 et fait pleuvoir des missiles en Afghanistan, en
réponse à l’attaque de deux ambassades étasuniennes en Afrique de
l’Est. Fidèles à leurs habitudes, les USA sont alors devenus à la fois
juges, jurys et bourreaux et se sont mis à bombarder au hasard, sans
disposer de preuves.
Ajoutons
à cela les nombreuses frappes (à peine remarquées) des USA au Yémen
(population d’à peine 24,41 millions), qui ont précédé leur guerre par
procuration en cours livrée par l’Arabie saoudite, qui occupe
actuellement la présidence du Conseil des droits de l’homme des Nations
Unies.
De
2002 à 2015, les USA ont effectué 98 frappes au Yémen à l’aide de
missiles et de drones, dont 41 en 2012, 26 en 2013 et 14 en 2014,
d’autres attaques ayant eu lieu en 2009, 2010 et 2011. Le coût en vies
humaines n’est pas dévoilé et c’est une honte. En mai 2010, un drone en perdition a tué cinq personnes. En décembre 2009, un missile de croisière étasunien a tué 41 personnes. (9)
En
1999, l’ancienne Yougoslavie a été décimée. Des missiles étasuniens en
perdition sont alors tombés en Macédoine, ont frappé le centre des
médias de Belgrade, l’ambassade de Chine et des marchés, et ont détruit
des trains de passagers. C’était le prix de la liberté telle que les USA la conçoivent.
En
2011, ils ont participé à la destruction de la Libye, une autre
métaphore pour décrire toute la monstruosité d’une puissance criminelle
qui se présente comme un sauveur bienfaisant.
Ne
nous laissons pas berner par des allégations bidon à propos de missiles
russes en perdition tant que la lumière ne sera pas faite sur l’enfer
causé par les missiles étasuniens pernicieux.
Felicity Arbuthnot
Notes
Je tiens à remercier Nicolas J. Davies, auteur de cet ouvrage éclairant qu’est Blood on Our Hands – The American Invasion and Destruction of Iraq, qui a rafraîchi ma mémoire au sujet des missiles étasuniens en perdition.
Article original : America’s War on Syria: Russia’s Fantasy “Stray Missiles” versus America’s Real Ones, publié le 16 octobre 2015.
Traduction par Daniel pour Mondialisation.ca
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Les Démocraties veulent la guerre. Les Démocraties auront la guerre finalement. Démocratie = Masses aryennes domestiquées, rançonnées, vinaigrées, divisées, muflisées, ahuries par les Juifs au saccage, hypnotisées, dépersonnalisées, dressées aux haines absurdes, fratricides. Perclues, affolées par la propagande infernale youtre : Radio, Ciné, Presse, …Conjuration juive, satrapie juive, tyrannie gangrenante juive. L-F Céline