Ce que j'ai rappelé au président Poutine, c'est que les frappes
doivent concerner Daesh et uniquement Daesh. », ce qui complète la déclaration de Fabius :"Elle fait du bon boulot en Syrie".
«
On s'amusera de l'effet qu'a très certainement produit cette injonction
péremptoire faite par le président français à son homologue russe à
l'issue de leur tête-à-tête du vendredi 2 octobre à l'Élysée. Passé
l'éclat de rire, on s'étonnera de ce curieux distinguo qui exclut de
fait toute une partie de la mouvance islamiste extrême gangrenant la
Syrie. Que l'on sache, le Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda
sévissant au nord-ouest du pays, ne se différencie guère, en matière
d'horreurs, de son frère ennemi Daech.
Les pilotes américains et alliés de la coalition opérant en Syrie et en Irak ont reçu l’ordre de ne jamais frapper les terroristes du groupe Front al-Nosra, la filiale syrienne d’Al-Qaïda, révèle le Canard enchaîné du 6 octobre.
"La Turquie (membre de l’Otan), l’Arabie
saoudite et le Qatar (alliés et clients des États-Unis et de la France)
arment et financent cette Armée de la Conquête", une force "dirigée par
le Front Al-Nosra (branche syrienne d’Al-Qaïda)", écrit le Canard.
"Les
pilotes américains et alliés ont, voilà plus d’un an, reçu l’ordre de
ne jamais balancer le moindre missile sur ces héritiers de Ben Laden.
Une interdiction encore valable aujourd’hui", poursuit le journal
célèbre pour ses révélations.
Et le Canard de poursuivre en
énumérant, parmi d’autres "vérités premières": "c’est l’armée de Bachar,
avec le soutien militaire de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah, qui a
empêché Daech de planter ses drapeaux noirs sur Damas".
Al-Qaïda est-elle devenue "fréquentable" pour l’Occident? par Mikhail Gamandiy-Egorov
Les
médias occidentaux (francophones comme anglophones d’ailleurs) sont tout
de même étonnants (dans le sens négatif). Leur façon de traiter
l’information, ou plutôt de mener la guerre de l’information, atteint
des niveaux où la morale et la déontologie n’ont plus aucune
signification.
Quoi
qu'il en soit, depuis que la Russie est entrée dans une nouvelle phase
de lutte contre le terrorisme en Syrie, le mainstream est passé, lui, à
un autre niveau de guerre informationnelle. Accuser la Russie de ne pas
limiter ses frappes au groupe terroriste Daech, mais de les étendre à «
d'autres groupes soutenus par les États du Golfe », qu'ils avouent
eux-mêmes « être liés à Al-Qaida et à d'autres groupes salafistes » , voilà le comble du comble.
Cela signifie-t-il que, depuis septembre 2001, tout le matraquage médiatique voulant que l'ennemi N°1 de l'humanité soit le groupe terroriste Al-Qaïda, c'était donc du pipeau? Al-Qaïda et ses affiliés sont-ils devenus désormais "fréquentables" et même des "alliés" pour certains membres de la communauté internationale? Devrait-on alors réinterpréter complètement les attaques terroristes du 11 septembre 2001, revoir leur "signification" ainsi que toute la notion du terrorisme international qui s'est élaborée depuis?
La
Russie de son côté a toujours été fidèle à ses principes, y compris
ceux liés à la lutte anti-terroriste. Du terrorisme, c'est du
terrorisme, peu importe contre qui il est visé. On ne peut pas en dire
autant des élites occidentales, aussi bien au niveau politique que
médiatique. A une époque, les Talibans étaient des "freedom fighters"
(lorsqu'ils combattaient les troupes soviétiques) pour devenir par la
suite "des extrémistes du Moyen-Age" à éliminer à tout prix. Al-Qaïda était devenue, depuis l'épisode du 11 septembre, le
"principal défi pour toute l'humanité", à en croire là encore les
politiciens et journalistes d'une partie de l'humanité. Mais
aujourd'hui, ces terroristes sont soudainement devenus plutôt
"fréquentables", du moment qu'ils aident à nous débarrasser d'un leader
arabe laïc qui n'arrange aucunement les intérêts néocolonialistes de
certains.
Cette hypocrisie atteint donc une telle altitude qu'il ne faut nullement s'étonner que la chute soit proportionnelle. En différents endroits du globe, y compris même au sein des pays occidentaux, un grand nombre de voix s'élèvent pour dire que ce genre d'approche ne peut plus être tolérée. On peut partager des valeurs différentes, basées notamment sur nos histoires et traditions respectives (n'est-ce pas d'ailleurs ce qu'avait rappelé le président russe lors de son allocution à la 70ème Assemblée générale de l'ONU?). Mais il est tout simplement inacceptable et en fonction des intérêts géopolitiques du moment de portraiturer un terroriste pur et simple en "rebelle modéré", pour ensuite, lorsque les intérêts immédiats auront été satisfaits et qu'une nouvelle donne sera à l'ordre du jour, le remaquiller en le terroriste égorgeur qu'il a toujours été.
Pendant
ce temps, les frappes russes contre les positions des terroristes en
territoire syrien ont donné, en quelques jours, plus de résultat que les
"frappes" de la coalition occidentalo-golfiste depuis plus d'un an… On
peut du reste se demander ce que faisait ladite "coalition" pendant tout
ce temps, et quels étaient ses objectifs véritables.
Depuis les tout débuts de l'intervention russe répondant à la demande
officielle du gouvernement syrien, et selon les dernières informations,
un grand nombre de terroristes sont désormais pris de panique, ceux
possédant des passeports de pays occidentaux, dont européens, cherchant
par tous les moyens à rentrer chez eux. Reste à savoir, après, si les
autorités des pays en question sauront les accueillir comme il se doit,
ou pas…
Cela signifie-t-il que, depuis septembre 2001, tout le matraquage médiatique voulant que l'ennemi N°1 de l'humanité soit le groupe terroriste Al-Qaïda, c'était donc du pipeau? Al-Qaïda et ses affiliés sont-ils devenus désormais "fréquentables" et même des "alliés" pour certains membres de la communauté internationale? Devrait-on alors réinterpréter complètement les attaques terroristes du 11 septembre 2001, revoir leur "signification" ainsi que toute la notion du terrorisme international qui s'est élaborée depuis?
Cette hypocrisie atteint donc une telle altitude qu'il ne faut nullement s'étonner que la chute soit proportionnelle. En différents endroits du globe, y compris même au sein des pays occidentaux, un grand nombre de voix s'élèvent pour dire que ce genre d'approche ne peut plus être tolérée. On peut partager des valeurs différentes, basées notamment sur nos histoires et traditions respectives (n'est-ce pas d'ailleurs ce qu'avait rappelé le président russe lors de son allocution à la 70ème Assemblée générale de l'ONU?). Mais il est tout simplement inacceptable et en fonction des intérêts géopolitiques du moment de portraiturer un terroriste pur et simple en "rebelle modéré", pour ensuite, lorsque les intérêts immédiats auront été satisfaits et qu'une nouvelle donne sera à l'ordre du jour, le remaquiller en le terroriste égorgeur qu'il a toujours été.
"Nos bombardements sur les positions des
terroristes apportent leurs fruits. Les terroristes paniquent, nombreux
quittent leurs positions et fuient. Selon les informations dont nous
disposons, plus de 600 terroristes tentent de quitter la Syrie pour
rejoindre l'Europe (ce qui laisse supposer qu'ils sont citoyens de
l'Union européenne). Dans cette situation, non seulement nous n'allons
pas réduire le nombre de nos frappes, mais nous allons au contraire les
intensifier". a déclaré Andrey Kartapolov, chef de la direction opérationnelle de l'état-major des Forces armées de la Fédération de Russie