Selon
l'ONU, des intermédiaires sont utilisés par Daech pour recruter des djihadistes
via les médias sociaux et les réseaux informels en Belgique. L'État islamique (DAECH)
paie jusqu'à 10.000 dollars les recruteurs qui parviennent à faire venir des
volontaires en Syrie, ont
affirmé à Bruxelles des experts des Nations unies à l'issue d'une
mission d'enquête en Belgique. Une fois mort, le corps du terroriste peut être vendu en "pièces détachées" aux maffias israélienne ou turque et rapporter centaines de milliers de dollars, pour les besoins des greffes d'organes pratiquées en Israël, en Turquie ou ailleurs en Occident. Ce business est très lucratif pour toute la chaîne : recruteurs, intermédiaires, Daech, Israël, Turquie, Occident. Les seuls perdants sont (1) les djihadistes, car même le paradis des houris [1] ne semble pas garanti; (2) Les peuples victimes de Syrie et d'Irak.
L'avocate polonaise Elzbieta Karska, qui dirige un groupe de travail de l'ONU sur les activités des combattants étrangers qui partent vers des zones de conflit, a confirmé que l'EI avait recours aux médias sociaux et à des réseaux informels (familles, amis, etc.) pour recruter de nouveaux djihadistes en Belgique.
Ces intermédiaires, qui sont
souvent basés en Syrie, "sont payés en fonction du nombre de personnes
recrutées et du fait que leurs recrues « se marient » par la
suite", a précisé le groupe d'experts onusiens dans un rapport
préliminaire présenté aux médias à Bruxelles. [Naturellement, le mariage
islamiste n’a rien à voir avec un vrai mariage. On peut se marier pour un petit
quart d’heure, vite-fait-bien-fait, ou pour un mois. On peut « épouser »
autant d’esclaves que le budget du terroriste islamiste le permet, ou que les razzias sur
les villes syriennes ou irakiennes rapportent comme esclaves sexuelles.]
"Nous avons été informés de cas où les
recruteurs sont payés de 2.000 ou 3.000 dollars à 10.000 dollars, en fonction
de qui est recruté. Cela dépend des capacités de la personne. Si c'est
quelqu'un avec un haut niveau d'éducation, comme un informaticien ou un
médecin, ils sont payés plus", a précisé Mme Karska, qui a dirigé la
mission d'enquête d'une semaine en Belgique.
"375 à 500 combattants"
"Ils sont payés par Daech"
a affirmé une autre membre de la délégation de l'ONU, la chilienne Patricia
Arias. "Quand il y a un contact personnel direct, la radicalisation est
la plus rapide", a-t-elle expliqué. Les profils des combattants sont
"divers", mais leur âge moyen se situe aux alentours de "23 ans
et moins" et "les femmes sont également de plus en plus nombreuses à
partir", note le rapport. Elles sont destinées à servir comme « épouses
temporaires », c'est-à-dire comme prostituées gratuites, pour « la
cause d’Allah et de son Prophète » comme disent les Daéchiens. [A ce
propos, je ne comprends pas pourquoi les médias écrivent « daéchiste » ?
Daech est le nom arabe de l’Etat Islamique. Donc, de la même manière qu’on dit
Tunisien, Algérien, Syrien ou Irakien, on doit dire Daéchien, même si cela
rappelle des canidés plutôt sympathiques, contrairement aux Daéchiens
patibulaires et repoussants].
Quant aux motivations, elles
sont également variées : "conviction religieuse", "raisons
humanitaires", ou encore "recherche d'aventures".
"Le profil n'est pas toujours celui de personnes touchées par le
sous-emploi. Beaucoup vivent dans de bonnes conditions matérielles", a
souligné Mme Karska.
Avec des chiffres variant de
"375 à 500 combattants", selon les statistiques données par les
autorités belges aux experts de l'ONU, la Belgique est le pays de l'UE d'où
sont issus le plus grand nombre de djihadistes partis en Syrie ou en Irak,
proportionnellement à sa population. Ceci explique que le groupe d'experts a
choisi de s'y intéresser, après avoir visité en juillet la Tunisie, qui fournit le plus grand nombre de combattants
en chiffres absolus et en chiffres
relatifs (à la population) , et avant de se rendre en Ukraine l'an
prochain.
Vers un portrait-robot du recruteur-type de Daesh
Plusieurs scientifiques sont en train de concevoir le portrait-type du recruteur de l'Etat islamique (EI) sur les réseaux sociaux.
Grâce à cette description, le
logiciel « Démon de Laplace » pourra trouver les
profils des recruteurs potentiels sur Facebook, VKontake et Twitter.
Les spécialistes du monde arabe surveillent déjà les pages suspectes des réseaux sociaux, tout comme les informaticiens qui pourront déterminer l'adresse IP des terroristes présumés.
Les spécialistes du monde arabe surveillent déjà les pages suspectes des réseaux sociaux, tout comme les informaticiens qui pourront déterminer l'adresse IP des terroristes présumés.
Ce
logiciel « Démon de Laplace » conçu au printemps 2015 surveille et
analyse les groupes extrémistes sur les réseaux sociaux.
A partir de 2016, le logiciel cherchera sur les réseaux sociaux les profils appartenant potentiellement aux recruteurs de l'EI. Les spécialistes du centre de recherche enverront à certains utilisateurs des messages en arabe, puis procéderont à une analyse linguistique de la réponse reçue.
Selon les concepteurs, il sera proposé au recruteur potentiel de suivre un lien qui transmettra son adresse IP aux créateurs du Démon de Laplace, ainsi que sa version du système d'exploitation, son navigateur et les plugins installés.
Les signes indiquant que le profil appartient à un recruteur peuvent être des citations déformées du Coran (cela sera déterminé par un théologien), des expressions arabes (analysées par un spécialiste du monde arabe), des commentaires douteux dans les groupes, etc.
A partir de 2016, le logiciel cherchera sur les réseaux sociaux les profils appartenant potentiellement aux recruteurs de l'EI. Les spécialistes du centre de recherche enverront à certains utilisateurs des messages en arabe, puis procéderont à une analyse linguistique de la réponse reçue.
Selon les concepteurs, il sera proposé au recruteur potentiel de suivre un lien qui transmettra son adresse IP aux créateurs du Démon de Laplace, ainsi que sa version du système d'exploitation, son navigateur et les plugins installés.
Les signes indiquant que le profil appartient à un recruteur peuvent être des citations déformées du Coran (cela sera déterminé par un théologien), des expressions arabes (analysées par un spécialiste du monde arabe), des commentaires douteux dans les groupes, etc.
Les djihadistes de l'Etat islamique aussi ont leur grille de salaires
Les atours d'un Etat classique. L'Etat islamique, son
administration, ses frontières, sa monnaie, et, désormais, ses grilles de
salaire. L'organisation terroriste, autoproclamée "Etat", tente de se
parer de tous les atours d'une structure politique classique.
Un salariat djihadiste. On savait depuis
plusieurs mois que l'EI frappait sa propre monnaie en or et en
argent pour garantir les échanges commerciaux avec les pays
frontaliers. Le journaliste spécialiste du djihad David Thomson a donc dévoilé
une autre facette de l'Etat islamique, qui, mois après mois et malgré les
frappes aériennes dont il est la cible, démontre son impressionnante capacité
d'organisation.
De
50 à 400 dollars par mois. Comme des employés classiques ou même des
fonctionnaires, chaque combattant est rémunéré selon une grille de salaire
hiérarchisée et bien établie. "Un soldat situé au plus bas de l'échelle
touche un salaire de 50 dollars alors qu'un djihadiste haut-placé peut lui
engranger jusqu'à 400 dollars par mois", explique le site Atlantico. Pas mal dans une région où le
salaire moyen ne dépasse pas les 200 dollars en Syrie. Les revenus varient non
seulement en fonction du rang, mais aussi de la condition de chacun : les
femmes, enfants, ou esclaves à charge, puisque l'Etat islamique asservit certaines populations comme les Yézidis, permettent
de justifier d'une augmentation.
Nourris, logés, blanchis. Outre
cette rémunération, l'EI nourrit, loge et blanchit ses mercenaires. Et, bien
évidemment, leur fournit des armes, gracieusement prêtées par "la
Trésorerie de l'EI". D'autres médias avaient donné leurs propres
estimations des salaires perçus par les djihadistes. Le Telegraph (en anglais) estimait
que les officiers touchaient au moins 300 dollars mensuels tandis que les plus
hauts-gradés pouvaient gagner jusqu'à 2.000 dollars.
2 milliards d'euros de budget
2015. Une
masse salariale conséquente puisque le journal britannique estime que l'EI
compterait pas moins de 1.000 officiers et sous-officiers. Mais l'organisation
terroriste a de la ressource pour éviter les impayés. En effet, le magazine de
l'EI dévoilait dans ses pages le budget estimé pour 2015 : 2 milliards de
dollars (1.85 milliards d'euros, soit 0.7% du PIB français tout de même), comme le rapporte le Christianpost (en
anglais).
Manne pétrolière et trafics divers (antiquités, drogue, organes humains, esclaves ...)
Pour
remplir les caisses, et malgré de lourdes pertes en la matière ces dernières
semaines suite aux frappes russes, l'EI peut compter sur la rente
pétrolière (l'organisation détenait 60% du pétrole syrien et 20% des ressources
irakiennes), mais aussi, quand les djihadistes ne les détruisent
pas, sur le trafic d'antiquités, et divers autres trafics.
Smicards et gros salaires. Une situation financière
assez saine pour recruter à tour de bras. Human Rights Watch, qui dénonçait dans un rapport l'utilisation
par l'EI de jeunes adolescents pour des missions suicides. Ces
"martyrs" sont payés 135 dollars par mois pour donner leur vie. Mais
l'organisation terroriste peut se montrer beaucoup plus clémente envers certains
de ses "collaborateurs". L'International Business Times rapportait une
offre d'emploi bien particulière : en novembre 2014, l'Etat islamique aurait
cherché à recruter un directeur pour ses raffineries de pétrole. Salaire
mensuel : 18.000 dollars.
Hannibal GENSERIC